Troubles bipolaires et excès

Bonjour,

Ah oui le comportement insouciant je connais ! lors de Up, je conduisais très vite, j'avais une vie sexuelle un peu trop dépravée, je faisais des achats compulsifs, je "larguais" tout : amis, travail, petit ami...Mes relations n'ont donc jamais été simples, j'ai notamment fichu en l'air une relation amoureuse qui aurait pu m'apporter beaucoup de bonheur. Je suis stabilisée depuis un an avec le dépamide.Je n'ai pas re-eu ces comportements depuis mais je n'ose néanmoins pas m'engager avec quelqu'un. Pour l'argent, j'ai ouvert un PEL avec virement automatique tous les mois afin d'avoir une épargne auquel je ne peux pas toucher, et j'ai un plafond de dépenses sur mon compte courant "au cas ou" une crise d'achat compulsive me reprendrait.

oulah oui, comme disait mon psy, j'étais complètement désinhibée, plus de morale, pas de bien pas de mal non plus. Je suis allée sur internet, j'y passai de heures, voire des journées,  je me suis faite draguée, j'ai rencontré des hommes  j'aurai pu tomber sur des cinglés....j'avais un besoin immense de me sentir femme (j'avais 42 ans passé). Evidemment mon conjoint a réagit car je me suis mise à mentir  j'ai voulu le quitter entre 2 TS etc...En plus je suis quelqu'un de réservé, je n'aime pas me faire remarquer, bref...tout ce qui était hors norme et risqué m'attirait, je croyais que c'était la crise de la quarantaine, en fait j'étais en phase maniaque et je ne le savais pas. Sans compter l'alcool, je me mettais à prendre de l'apéritif en pleine journée. J'en suis pas fière 

Papyrus1958

Souvent lors de mes phases up, j'avais des hallucinations auditives qui me faisaient faire tout un parcours dans ma ville ou plus loin. Première crise, j'ai aussi vidé mon PEL d'un coup. A mon boulot, lors d'une autre crise, je suis partie sur un coup de tête de mon poste, j'étais véhémente avec clients et collègues... En gros je me prenais pour Superwoman ou la nouvelle Eve envoyé par  Dieu sur terre pour sauver le monde dans la guerre entre le bien et le mal..Tout un programme et c'est un délire qui est revenu souvent...C'est clair que mon imagination est au   taquet dans ces moments là.Je peux aussi avoir une aisance avec les gens énorme, faire des sketchs dans la rue, chanter dans le métro, parler sexe facilement comme si tout ça faisait partie de ma mission...Ah je fais pas les choses à moitié...Heureusement que tout ça est calme depuis un bon moment....

Pour ma part, j'ai perdu mon emploi il y'a trois semaines suite à une crise de violence au travail où j'ai cassé du matériel, j'ai hurlé, donné des coups de poings dans les murs et je suis partie de mon post, donc licenciement pour fautes lourdes (violences, abandon de post et casse de matériel). Conduite volontairement dangereuse ca m'est arrivé, mon fiancé a du me faire arrêter la voiture en pleine rue et me faire descendre du siège conducteur de force. Je me suis battue plusieurs fois dans la rue, car comme le dit titelyly, on se sent superwoman, et je voyais tous les gens dans la rue comme de la merde alors ca finissait souvent mal (bousculade puis insultes puis parfois on en vient aux mains). Crier des insanités dans la rue aussi. Alors que quand je suis en phase de dépression je m'enferme chez moi et je n'arrive plus a sortir et je me met limite a pleurer dès qu'un ou une inconnu(e) m'adresse la parole dans la rue, juste pour me demander l'heure où une rue. Et depuis 3 semaines je me suis coupée du monde et je ne voit plus mes amis. J'ai mes parents et mon fiancé, comparé à d'autres bipolaires c'est déjà un grand soutien.

bonjour,

odalavie je comprends les problèmes hormonaux peuvent énormément joué sur notre maladie pour ma part j'ai 39ans et je suis en pré ménopause lorsque je l'ai appris ca m'a anéanti j'ai du mal a remonté la pente je me suis complètement isolé et j'essaye de faire partir mon conjoint il résiste pourtant je sais qu'avec lui je suis exécrable et parfois même méchante. la maladie accentué par le dérèglement hormonal m'est très difficile a géré et a profité de la vie

Bonsoir,

Quand je suis en phase down, comme en ce moment, je ne pense qu'à dormir, au moins, je ne pense à rien. Le moins c'est que je peux me prendre 1demi barre de lexomyl accompagné d'un antalgique genre codéine en début d'après midi quand je suis de repos. Je suis complètment relax ,donc sieste d'au moins 3 heures et je remets çà le soir. J'en conviens ce n'est pas un programme très réjouissant. J'en ai marre d'être comme çà, en plus la météo chez nous n'est que tempêtes à répétition, la totale. Lesquels (les) de vous agissent comme moi ? je me sens carrément nulle de chez nulle. J'aimerai avoir vos témoignages, je me sentirai moins seule dans cet addiction.

Papyrus1958

Bonsoir à toutes et à tous..

Ce que je lis ici est effrayant.. je n'ai jamais eu ce type d'excès concernant l'argent ou le sexe ou la

violence.. moi c'était plutôt par le passé lointain, la vitesse.. encore maintenant d'ailleurs, j'aime la vitesse

et les sports de l'extrême, de glisse, de cross, de grimpe et de voltige... j'ai horreur de la voiture, c'est

la beaufitude dans l'absolu, rouler dans une boîte à sardines même à 200 km c'est assez pathétique..

donc le patin à glace, le surf, le rollers, la moto, l'escalade, la varappe, et le 

saut en altitude.. et par conséquent quand on pratique ce genre de sport, on prend forcément des risques

qui font le charme et la beauté du geste..

alors pour l'excès il y a eu la pratique du roller sur une autoroute à trois voies bien serrée sur la droite..

la seule chose de grave c'est à dire d'inadapté que j'ai pu noté ainsi qu'une montée en varappe sans

protection...

enfin je crois que le comportement sexuel n'est pas lié à la maladie mais plus à l'éducation..

si l'on a démarré une activité sexuelle à l'adolescence entre 13 et 18 ans, c'est à dire dans la norme

établie, avec déjà quelques partenaires sexuels (les) au compteur arrivé à l'âge de jeune adulte, il y a de

fortes probabilités pour que le comportement sexuel soit affecté lors de période d'excitation puisque ce

comportement préexiste au trouble.. en fait je crois juste qu'un trouble hyperbolise ce que nous sommes

déjà, et ne crée pas de toute pièce des désordres sexuels..

pour ma part mon activité sexuelle débuta relativement tard vers 21 ans dans le cadre d'une relation

amoureuse qui dura 1 ans et demi puis il décéda.. enfin voilà la pensée de la nuit..

Doux rêves à vous tous...

pas d'accord du tout

les exacerbations sexuelles

et le fait de ne pas faire attention

font partie intégrante

de la bipolarité

cela a été vérifié

sur de nombreux patients

et pour ma part

j'ai été élevée par les bonnes sœurs

alors tu vois

ce n'est pas l'éducation qui influe mais bien la maladie

enfin telle est ma pensée

quant aux problèmes financiers

c'est tellement flagrant

que beaucoup de

malades bipolaires

sont mis sous curatelle renforcée

Bonsoir senga33.. 

Je suis sceptique concernant ta réponse.. je crois plutôt que chaque cas est particulier avec une histoire singulière et dans la

mesure où ces phénomènes n'ont pas été observés sur tous les malades, mais sur un certain nombre seulement et qu'ils existent

des personnes qui échappent à ces symptômes sans pourtant invalider leur diagnostique de PMD, je suis encline à penser qu'il

s'agit bien plus d'éducation et de personnalité que d'influence de la maladie, la maladie ne crée pas ex-nihilo des comportements..

personnellement j'ai été diagnostiquée à 20 ans d'emblée à la première consultation..

au sujet du diagnostique petite digression : j'entends dire que la plupart des gens attendent au moins 8 ans pour être

diagnostiqué, je me demande vraiment comment c'est possible.. une personne atteinte de PMD c'est visible généralement ou alors

c'est autre chose..

enfin..

pour reprendre.. donc je l'étais depuis mes 14 ans puisque même des profs avaient observé mes variations et une particulièrement

n'avait de cesse de m'appeler la maniaco-dépressive de service.. je n'ai jamais eu à l'adolescence ni à 16 ans, ni à 17 ans, ni à 18

ans ni même après aucun comportement déviant comme l'alcool, la drogue ou le sexe...

lors de moments d'élation particulièrement aiguë jamais ne me serait venue à l'idée d'aller [modéré par l'administrateur] avec l'ado boutonneux du coin

tant le sexe même en tant qu'idée était absent de ma vie..

mon truc à moi c'était la pensée philosophique, la création, le concept, la logorrhée et le sport.. je suis d'ailleurs diplômée en

philosophie..

je persiste à croire que la maladie est une hyperbole morbide de ce que nous sommes déjà.. probable que ces

symptômes de débordement financiers et sexuels appartiennent aux personnes " normales " c'est à dire dans la norme et qu'elle se

renverse lors d'épisodes pathologiques..

il y a aussi la co-morbidité, certains cumulent les pathologies.. une PMD avec un trouble borderline par exemple peuvent induire

une symptomatologie plus exacerbée, plus sévère avec des troubles du comportement beaucoup plus amples etc..

je ne dis pas que les " bipolaires " ont reçu une éducation sans bonnes moeurs, mais que leur éducation au contraire devait être

tout à fait classique, " normale " si bien que leur sexualité a pu se développer normalement ainsi que leurs envies notamment en

matière d'achats..

moi rien ne m'a jamais intéressée sauf les livres et les mots, jamais été matérialiste ni consumériste donc si je développe une

exaltation elle aura la forme de ce que je suis au quotidien mais en hyperbole.. de même par exemple qu'une femme qui aurait

reçue une éducation très religieuse et abstinente développera plus en état maniaque une sorte d'exaltation mystique et religieuse

qu'une exacerbation sexuelle surtout si elle est vierge et qu'elle désire vouer sa vie à Dieu par exemple..

c'est mon point de vue..

Bonne soirée..