Enfant d'une mère schizophrène : qui pour en parler ?

Bonjour @Nour&Hope,

Je vous remercie pour l'ouverture de ce sujet. Je l'ai déplacé dans le groupe "Vivre avec la schizophrénie" pour plus de visibilité.

J'invite ici quelques personnes à y participer : @Eva252 @Hotsirk @Colombe☀️ @Lauritana @Nppn83 @Nejou83 @Anneligny @Niamor @Northrich @Nina9999 @Mumm34480 @Robertchauss @Kairos

Êtes-vous parent ou enfant d'un proche atteint de schizophrénie ? Comment arrivez-vous à vous construire en tant que personne avec la place que peut prendre la maladie dans votre quotidien ?

D'avance merci pour vos retours et conseils à @Nour&Hope !

Belle journée,
Candice de l'équipe Carenity

bonjour je suis une maman schizophrène qui a peur du regard des autres, qui n'aime personne même pas son propre fils de 5 ans. il est né avec une double fente labiopalatine et n'a pas a subir cela mais je lui fais endurer à lui et à mon compagnon un enfer. J'ai fait une tentative de suicide à ses 1 mois et demi car je ne savais comment m'en occuper j'avais peur je faisais bien pour moi puis mal et mes voix me le disaient.

Là je suis crispée j'ai un faux sourire, je fais les choses difficilement sans réflexion. mon compagnon fait tout il gère tout. il est génial et je le tue à petit feux comme mes parents mes amis et toutes les personnes que je rencontre.

je voyais un psychiatre qui voulait me donner des cachets j'en ai repris pour arrêter de vivre car voir toutes le personnes autour de loi avec une belle âme et moi être un monstre je n'en peux plus.

j'ai aidé aujourd'hui une femme roumaine avec un bébé en lui donnant à manger. je devrais être heureuse d'avoir fait ce geste mais à l'intérieur je me disais qu'elle me bénit mais je suis un monstre et ne mérite pas cela.

Bonjour Nour&Hope.

Je suis moi-même enfant d'une mère à priori schizophrène (les psychiatres ne sont pas très locaces pour dire ce mot devant des patients qui ont été enfant de parent schizophrène), que j'ai retrouvé suicidée lorsque j'avais environ 16 ans, en rentrant de l'école.

Je ne pourrais te parler que sur la base de mon expérience personnel, mais il me semble que le côté héréditaire de la schizophrénie est exagérément mit en avant par une communauté scientifique qui s'en accommode un peu trop facilement pour s'éviter d'avoir à avouer qu'elle n'y comprend pas grand chose.

Un trauma est un trauma, et un parent qui se suicide est un trauma énorme. De là à faire passer ce trauma pour le déclencheur d'une maladie hériditaire, il y a un pas à franchir, qui, de mon avis, n'est pas toujours fait avec prudence.

Je ne crois pas à l'héridité de cette douleur schizophrénique, mais cette opinion n'engage que moi, et je ne suis pas médecin, et ne veux pas l'être.

Mon conseil, donne toi de l'air. J'ai un enfant de vingt ans, et j'ai mis longtemps à comprendre que le travail d'autonomie que nous devons à nos enfants, est un travail qui est fait par le parent, mais aussi par l'enfant. Un parent angoissé et anxieux est un parent qui inquiète l'enfant, et qui, dans certains cas, peut conduire un enfant a devenir le parent du parent. Hum hum... . Ce qui a pour effet d'angoisser le parent, et qui angoisse l'enfant. T'as compris le système, c'est un cercle vicieux.

Une belle petite activité ludique, si possible de groupe, genre musique de percu (accessible aux nons musiciens), asso, bénévolat, sport de groupe (bien que la notion de compétition ne m'allait pas très bien dans le sport. Je me battais contre moi-même, pas contre les autres.), bénévolat...

Enfin, un truc à soi, une ou deux fois par semaine, où tu te fais bien plaisir, mais où tu ne te fais pas plaisir qu'à toi. Car se faire plaisir très égoïstement une fois de temps en temps n'est pas de la maltraitance d'enfant, mais c'est donner à son enfant l'image d'un parent qui continue à goûter à la vie, qui permet à l'enfant de poursuivre sereinement son parcours d'enfant.

Mon enfant n'est pas moi. Aucune fatalité dans ces schémas d'enfances.