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Sclérose en plaques : "J’apprécie la vie, même si elle est différente.”

Publié le 29 juil. 2021 • Par Candice Salomé

Nathali57, membre de la communauté Carenity en France, est atteinte de sclérose en plaques depuis ses 21 ans. Après une période d’incompréhension, elle a su rebondir. Elle a ajusté son temps de travail afin de pouvoir continuer à vivre le plus normalement possible. 

Découvrez vite son témoignage ! 

Sclérose en plaques :

Bonjour Nathali57, vous acceptez de témoigner sur Carenity et nous vous en remercions. 

Tout d’abord, pourriez-vous nous en dire plus sur vous ? 

Bonjour, j’ai 49 ans, je suis mariée et j’ai 2 enfants. Le grand est parti faire des études l’an passé, ma fille de 13 ans est à la maison. J’aime la nature. 

Depuis combien de temps êtes-vous atteinte de sclérose en plaques ? Quels symptômes vous ont alertée/poussée à consulter ? 

Ma SEP a été diagnostiquée en 1993, j’avais 21 ans. Je n’ai eu que les fourmillements qui disparaissaient en quelques semaines (en périodes d’examens), des étourdissements quelques mois après (après un mariage et quelques jours caniculaires). 

Le diagnostic a-t-il été difficile à poser ? Avez-vous consulté beaucoup de spécialistes ? Qu'avez-vous ressenti à l’annonce de ce diagnostic ? 

Je n’ai consulté que mon généraliste après les examens.  

Je n’arrivais pas à écrire correctement puis j’ai dû m’absenter pendant un stage après les étourdissements. 

Ces symptômes étaient anodins et, selon moi, liés à de la fatigue. Je n’ai pas compris pourquoi il m’a hospitalisée pour une ponction lombaire puis un électro-encéphalogramme et une IRM, sans jamais me parler de SEP. 

Le radiologue est venu à l’issue de l’examen me demander comment j’allais, je n’avais pas de symptôme à ce moment-là. C’est ma mère qui s’est inquiétée parce qu’elle a vu les autres personnes ressortir rapidement. 

J’ai vu un neurologue qu’un mois après l’IRM, il m’a simplement dit "on ne soigne pas une image", rien d’autre. 

Et c’est mon généraliste qui m’a annoncé le diagnostic alors que je venais pour mes certificats pour le sport, avec pour seul conseil "d ‘avoir des enfants rapidement…” sans copain, c’était ma dernière année d’études. 

Avec le recul, c’était de l’incompréhension ! Même si je lui ai répondu que je connaissais la maladie… en réalité de nom seulement. J’ai compris petit à petit quand je n’ai pas pu continuer à donner mon sang, lors d’un reportage TV… il n’y avait pas Internet à l’époque, je n’ai pas cherché plus et me suis dit qu’il fallait que je continue le sport et les randonnées pendant que je pouvais

Quel est la fréquence et l’intensité de vos poussées, combien de temps durent-elles en général ? Quels sont vos symptômes au quotidien ? 

Mes poussées ont été fréquentes au début (2 par ans) avec un travail stressant, le manque de sommeil... 

Les névrites optiques ont disparu en quelques jours avec les bolus de cortisone. J’ai enfin été suivie par une neurologue qui m’a donné un des premiers traitements : betaferon.  

J’ai commencé à travailler à temps partiel et n’ai plus eu de poussée pendant plusieurs années

Mes poussées sont revenues après la naissance de mon deuxième enfant et après l’arrêt des interférons.  

Aujourd’hui, je souffre surtout de troubles de l’équilibre, de fatigabilité et de névralgies. J’ai une cane pour marcher, c’est tout. 

Quel a été l’impact de la maladie sur votre vie professionnelle et privée ? Travailliez-vous toujours ? 

J’ai de la chance, je connaissais ma maladie avant de rencontrer mon mari, avant la naissance des enfants.  

On a choisi rapidement un temps partiel, pour avoir du temps, pour se reposer, pour mes rendez-vous médicaux et ceux des enfants. 

Je travaille toujours un peu, c’est essentiel pour une vie sociale et pour faire travailler les neurones. 

Etes-vous aidée quotidiennement par une tierce personne ? Avez-vous besoin de matériel spécifique au quotidien ? 

J’ai une aide-ménagère, des livraisons de courses à domicile… au cas où, en cas de poussée, mais je peux me débrouiller seule.  

Mon aide est surtout ma voiture avec une boîte automatique. 

Quelle a été la réaction de votre entourage lors de la pose du diagnostic de votre pathologie ? Se montrent-ils compréhensifs vis-à-vis de la maladie ? La comprennent-ils ? 

Je ne me souviens pas de réactions particulières, j’étais jeune, malade sur le papier…  

Mes parents sont loin, âgés et plus malade que moi.  

J’ai compté sur la nounou des enfants ou sur « mes béquilles » (aide-ménagère et courses). 

Mes parents ont dû venir m’aider une fois après une hospitalisation suite à une plus grosse poussée il y a 7 ans.  

Je n’ai informé que mon dernier employeur, il y a 9 ans, je ne sais plus qui a dit "ça ne change rien par rapport à hier” (eux ou moi ?). 

Avez-vous dû adapter votre hygiène de vie ? 

Pas de grands changements. J’essaye d’avoir une bonne hygiène de vie, une alimentation variée et équilibrée. Je bouge, j’évite le tabac et l’alcool.  

Le complément essentiel pour la SEP et prescrit par mes neurologues est la vitamine D. 

Comment avez-vous jugé/vécu l'accompagnement médical et/ou psychologique ? 

J’ai beaucoup déménagé, je n’ai pas eu besoin du même accompagnement aux différentes périodes de ma vie et de ma maladie. Aujourd’hui, j’ai trouvé un bon équilibre.  

Quels traitements avez-vous suivi/suivez-vous ? Étaient-ils/sont-ils efficaces ? Avez-vous ressenti/ressentez-vous des effets secondaires ?

Après 15 ans d’interféron (efficace avec la contrainte des injections), quelques années sans rien, je prends désormais du Tecfidera comme traitement de fond depuis 6 ans, (efficace avec de l’aspirine 100 et du Debridat contre les effets indésirables). J’ai deux traitements contre les névralgies.. L’ordonnance s’allonge mais je les supporte bien. 

Mais j’ai l’impression que la kiné reste mon meilleur traitement sans effet indésirable, je ressens du mieux-être, de l’énergie, plus de force. 

Mes années sans traitement ont été celles dont je garde des séquelles aujourd’hui. 

Quels sont vos projets pour l’avenir ? 

Continuer le plus longtemps comme ça. Aider mes enfants à préparer leurs avenirs, ceux de mes parents… des projets comme mes collègues et amis du même âge. 

Que pensez-vous des plateformes d’échanges entre patients comme Carenity ? Y trouvez-vous les conseils et le soutien recherchés ? 

Je ne serais pas aussi bien aujourd’hui sans Carenity.  

J’ai trouvé les bonnes personnes, les conseils précieux au moment où j’en avais besoin.  

C’est ici que j’ai compris et entrepris une relation plus « active » avec l’encadrement médical. J’ai demandé des séances de kiné à un généraliste sceptique et qui ne voyait la SEP que comme maladie une maladie neuro-dégénérative.  

Quels conseils donneriez-vous aux membres également touchés par la sclérose en plaques ? 

Bouger selon vos capacités. S’adapter encore plus ! 

Ne pas regarder et trouver le pire sur Internet… La recherche progresse, les espoirs avec le Sativex* aussi enfin. 

*Sativex est un mélange de deux extraits de cannabis ayant l’AMM dans le traitement des symptômes liés à une spasticité modérée à sévère due à une sclérose en plaques (SEP). 

Un dernier mot ?

« CHANCE ? » J’en ai beaucoup eu !  La SEP a aussi été la chance d’être plus à l’écoute, plus compréhensive, d’apprécier la vie même différemment de ce que je pouvais imaginer.  

Un grand merci à Nathali57 pour son témoignage !

Ce témoignage vous a-t-il été utile ?
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Prenez soin de vous !


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avatar Candice Salomé

Auteur : Candice Salomé, Rédactrice Santé

Créatrice de contenus chez Carenity, Candice est spécialisée dans la rédaction d’articles santé. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, du bien-être et du sport.

Candice est... >> En savoir plus

10 commentaires


mireille57
le 30/07/2021

Coucou Nathalie,

Merveilleux témoignage,j en apprend encore un peu plus sur toi,oui profitons de cette vie qui nous va bien.😏


LyndaChab
le 02/09/2021

@PAPY5702 Bonjour à vous,

Il est très spécial que je vous lise aujourd'hui et que vous parlez de la vitamine B12.  Je ne vais pas très bien avec la SEP ces temps ci.  Je suis sans arrêt fatiguée.  Donc, j'ai décidé de faire des recherches et j'ai vu ce que pouvait occasionner une carence en vitamine B12.  J'ai beaucoup de ces symptômes vis a vis ça.  Pour moi c'est une révélation que je tombe sur vos écrits maintenant.  Je vais investiguer avantage à ce sujet.  

Si vous avez des informations à me transmettre par rapport à la prise d'un supplément de B12, je suis preneuse.  

Merci beaucoup.

Lynda


Gala192910
le 20/10/2021

 Bonjour,

j ai 44 ans, et je suis toute nouvelle sur le forum. Pour ma part diagnostiquée depuis mes 11 ans. 

J ai eu plusieurs pousées étant jeune hospitalisee et traitée par des bolus de solumedrol  à l hopital je n étais pas malheureuseet le vivais plutôt bien.puis une longue  accalmie durant plusieurs annees avec quelques signes par moment pour me rappeler que la maladie est toujours là.  Mais là et depuis la 2eme injection contre covid en juillet  j ai fais unectres grosse poussee, je suis tombée très bas. Traitement a la maison de trois jours et en arrêt de travail  depuis fin septembre sans force, fatigue intense même si je récupère un peu mon equilibre. Je me pose beaucoup de questions et la perspective de reprise de  l emploi m angoisse tant je suis fatiguée. Je revois le médecin traitant demain j espère qu il prolongera l arrêt. J ai l pression qu il ne comprend pas. Je n ai juste pas précisé que jusque là je n ai aucun traitement  je m en sortais donc  plutôt tres bien jusqu à présent.j ai rdv avec un neurologue le 7 décembre et un traitement de fond s impose là je dois me mettre à l évidence. 

Le moral est moyen alors que je suis plutôt de nature tres positive, dynamique...là les forces me manquent.


cali29s
le 07/07/2022

Il a y poussée et poussées, qui provoquent des plaques qui cicatrisent et les autres surtout les médullaires qui sont plus «  méchantes » et qui hélas laissent des traces. Surtout quand les flash de Cortisone sont devenus interdits. Le travail permet de garder une vie sociale qui est très importante mais certains employeurs ne supportent pas de garder des salariés qui ne travaillent plus comme «  AVANT « !!!!!!!!! Mon cas !!!!!!! Mais maintenant c’est un jour après l’autre, je sais comment je me couche mais pas comment je vais me réveiller. Donc les projets !!;;;;;;;


Angelo31
le 07/07/2022

La vitamine D indispensable pour la SEP je prends également du silicium G5 organique qui m'aide beaucoup,

des comprimés de Fenouil pour les problèmes digestif et de la vitamine C liposomale.

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