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Les ISRS : comment ces antidépresseurs agissent-ils sur le cerveau ?

Publié le 5 sept. 2025 • Par Candice Salomé

Saviez-vous que certains antidépresseurs agissent directement sur un messager chimique appelé sérotonine pour stabiliser l’humeur ? 

Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, ou ISRS, sont aujourd’hui parmi les médicaments les plus prescrits pour traiter la dépression et les troubles anxieux. Leur efficacité est bien documentée, mais leur action reste parfois floue pour le grand public. À quoi servent-ils exactement ? Comment fonctionnent-ils dans le cerveau ? Quels sont leurs effets secondaires possibles et les précautions à prendre ? 

Faisons le point sur ces traitements incontournables de la santé mentale ! 

Les ISRS : comment ces antidépresseurs agissent-ils sur le cerveau ?

Qu’est-ce qu’un ISRS ? 

Les ISRS, ou inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, sont une classe de médicaments principalement utilisés pour traiter la dépression et les troubles anxieux. Ils agissent sur la sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans la régulation de l’humeur, du sommeil et de l’appétit. En augmentant la disponibilité de la sérotonine dans le cerveau, les ISRS contribuent à améliorer l’état émotionnel des patients

Définition et rôle des ISRS 

Un ISRS empêche la recapture de la sérotonine par les neurones présynaptiques, augmentant ainsi sa concentration dans l’espace synaptique. Cela permet une stimulation plus prolongée des neurones postsynaptiques, ce qui contribue à réguler l’humeur et à réduire les symptômes d’anxiété ou de tristesse persistante. 

Pour quelles maladies les ISRS sont-ils prescrits ? 

Les ISRS sont indiqués dans la prise en charge de la dépression, des troubles anxieux généralisés, du trouble panique, des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), de la phobie sociale, du trouble de stress post-traumatique (TSPT) et, dans certains cas, des troubles alimentaires ou des douleurs chroniques

Comment fonctionnent les ISRS ? 

Mécanisme d’action dans le cerveau 

Les ISRS ciblent spécifiquement le transporteur de la sérotonine, responsable de sa recapture dans les neurones. En le bloquant, ils prolongent la présence de la sérotonine dans les synapses, favorisant ainsi la transmission de l’influx nerveux et la régulation de l’humeur. 

Temps d’action : quand les effets se font-ils sentir ? 

Le délai d’action des ISRS est généralement de 2 à 6 semaines. Pendant cette période, certains effets secondaires peuvent apparaître avant même l’amélioration des symptômes. Il est donc essentiel de poursuivre le traitement conformément à la prescription et de ne pas l’interrompre sans avis médical

Quels sont les principaux ISRS disponibles ? 

Plusieurs molécules sont classées parmi les ISRS, chacune commercialisée sous différents noms de marque. 

Fluoxétine 

La fluoxétine est commercialisée sous les noms de Prozac et Fluoxétine.

Sertraline 

La sertraline est retrouvée sous les marques Zoloft et Sertraline.

Paroxétine 

Parmi les spécialités à base de paroxétine, on peut citer Deroxat et Paroxétine.

Citalopram 

Le citalopram est commercialisé sous les noms de Seropram et Citalopram.

Escitalopram 

L’escitalopram est connu sous les marques Seroplex et Escitalopram.

Fluvoxamine 

La fluvoxamine est disponible sous les noms Floxyfral et Fluvoxamine.

ISRS : quels sont les effets secondaires possibles ? 

Effets fréquents au début du traitement 

En début de traitement, les patients peuvent ressentir des nausées, une agitation, des troubles du sommeil, une baisse de la libido ou des maux de tête. Ces effets sont généralement transitoires

Effets secondaires à plus long terme 

Certains patients peuvent développer des troubles sexuels persistants, une prise de poids, une fatigue chronique ou une sudation excessive. La surveillance médicale permet d’adapter le traitement si nécessaire

Effets rares ou graves 

Dans de très rares cas, les ISRS peuvent entraîner un syndrome sérotoninergique (caractérisé par de la fièvre, des tremblements, de l’agitation), une hyponatrémie (taux de sodium trop bas) ou des idées suicidaires, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes. Une vigilance accrue est recommandée lors de l’instauration du traitement. 

Précautions d’usage et interactions des ISRS 

Peut-on arrêter un ISRS brutalement ? 

L’arrêt brutal d’un ISRS peut provoquer un syndrome de sevrage (vertiges, anxiété, troubles du sommeil, irritabilité). Il est donc crucial de diminuer progressivement les doses sous supervision médicale

Précautions chez certains patients 

Les personnes âgées, les patients épileptiques, ceux souffrant de maladies cardiaques ou de diabète doivent bénéficier d’un suivi rapproché. Les risques d’interactions ou d’effets indésirables sont accrus dans ces populations. 

Interactions à connaître 

Les ISRS peuvent interagir avec d’autres médicaments tels que les AINS, les anticoagulants, certains triptans ou d’autres antidépresseurs. Un bilan complet des traitements en cours est indispensable avant toute prescription 

Conclusion

Les ISRS constituent des traitements de référence pour la dépression, les troubles anxieux et parfois certaines douleurs chroniques. Leur efficacité est reconnue, à condition d’un suivi médical rigoureux. Comme tout médicament, ils comportent des effets secondaires et nécessitent un ajustement personnalisé. Un bon dialogue avec le médecin et une surveillance constante permettent de maximiser les bénéfices tout en réduisant les risques. 

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avatar Candice Salomé

Auteur : Candice Salomé, Rédactrice Santé

Créatrice de contenus chez Carenity, Candice est spécialisée dans la rédaction d’articles santé. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, du bien-être et du sport.

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4 commentaires


aquarella
le 05/09/2025

ça me confirme que je ne dois plus jamais en prendre surtout, merci pour cet article


Malko13
le 06/09/2025

Bonjour

Je n'ai jamais pris un seul produit de ce genre. Pour moi c'est une façon de faciliter car une fois que l'on commence c'est comme les drogues. Il y a quelques médecins qui m'ont proposé des antidépresseurs mais à chaque fois j'ai refusé même des fois agressivement. Et pourtant je suis épileptique, cardiaque avec une bpco, avec du diabète, et a presque 70 ans actuellement j'ai toujours une envie de vivre. Avec toutes mes faculté a part une petite perte de mémoire sans gravité.


Aimee66
le 11/09/2025

Bonjour,

Mon psychiatre m'a prescrit Sertraline, paroxetine, lormetazepam, lexomyl, dosage maximum.

Pour certaines personnes, sûrement que vous pouvez l'éviter, je vous félicite fortement. Pour ma part, il m'est impossible d'arrêter. Malgré tout, je suis mal, je reste au lit très souvent. Envie de rien, je n'ai personne pour me soutenir. J'essaie de vivre.

J'ai rechuté dans la dépression depuis 4 mois, je ne m'attendais pas, à tomber si bas.

J'étais dans cet état de 2012 à 2020.

Je devrais être hospitalisé, mais je refuse par obligation.

Ma vie est devenue vide sans aucun sens.

Merci de me lire.

Des conseils seraient les bien venus...


Parc_oriental_34
le 11/09/2025

Bonsoir,

J'ai bien connaissance de votre témoignage touchant qui m'a beaucoup émue.

Je crois que tout le monde peut tomber de très haut, et personne n'est à l'abri même de la maladie comme de la dépression. Et c'est vrai que c'est plus facile à dire qu'à faire de s'en sortir, et même nos proches nous comprennent pas toujours, ils jugent souvent et manque de discernement car ils ne sont pas à notre place et n'essaient de se mettre à notre place aussi.

Nous, avec la maladie on est plus vulnérable et différent et donc on rentre pas dans la case, dans le moule. et bah je dis c'est pas grave, car avec la maladie on fait comme on peut et avec ce qu'on peut, à son rythme, et chaque jour peut-être vous pouvez vous donnez des petits objectifs à atteindre sur du long terme comme essayer de sortir de son lit et être en mode coocooning et de faire des choses rien que pour vous, que vous n'aviez pas l'habitude de faire depuis longtemps; comme écrire des mots positifs ou d'écrire tout ce que vous souhaitez faire ou vivre et tout ce que vous ne voulez plus.

Aussi ranger son armoire de fringues, c'est faire du tri physiquement et moralement et on commence à y voir plus clair. Aussi écouter la musique que vous aimez c'est une bonne thérapie et cela apaise et adoucit les moeurs.

Et essayer de s'entourer de proches auxquels vous avez entière confiance, car la solitude pèse beaucoup et à tout âge. Aussi, avec votre psychiatre il y a une confiance qui s'est instaurée? car les médicaments c'est normal je comprends mais il y en a beaucoup dans ce que vous évoquez, mais je ne juge pas, juste il y a les médicaments qui sont importants et la thérapie.

Un bon psychiatre est bienveillant, à l'écoute et il se met à votre place. Mais je vous comprends et c'est vrai que la dépression est une vraie spirale, un cercle vicieux et seule face à cette tempête ce n'est pas facile de s'en sortir, mais vous y aller y arriver; Est-ce qu'on vous a déjà proposé de voir un psychologue, qui soit à l'écoute, qui vous comprenne, sans jugements?

Vous avez dit vous ne pensiez pas tomber si bas, ça veut dire qu'à un moment dans votre vie, il y a eu de la joie de vivre, vous allez retrouver un sens à vous vie, mais ça commence par prendre conscience de votre maladie, mais qu'il y a des solutions, et même si allez à nouveau vers les autres fait peur, accepter l'aide et donc de se faire aider, et surtout d'essayer de ne pas rester toute seule, au quotidien.

Mais je comprends, moi avant c'était plutôt que j'avais peur de sortir de chez moi et le regard des autres qui me faisait peur. Mais ça a mis du temps, j'ai réappris à faire confiance aux autres, et à reprendre confiance en moi, à changer mon regard sur la vie, donc sur moi en essayant de positiver, et d'y aller doucement mais sûrement et en me fixant des petits objectifs au quotidien, mes angoisses sont là, les médocs aussi mais c'est une béquille.

De plus, savoir s'écouter sans se bousculer de trop, avancer à son rythme en ayant conscience de sa vulnérabilité et sa différence, et si certaines personnes essayent de vous changer, et se permettent de vous faire la morale, et bien tan pis pour eux, car vous vous connaissez, vous êtes quelqu'un à part entière, et quelqu'un de bien avec vos forces et vos fragilités qui sont des forces aussi,

Laissez personne dire le contraire, qui sont-ils pour juger quand on connait pas la personne, ni son vécu; essayer de vous refaire confiance et de vous aimer à nouveau, pour aimer la vie et retrouver le goût de la vie.

J'espère vous avoir apporté un peu d'aide à travers mon témoignage, bon courage à vous.

De tout coeur avec vous et prenez bien soin de vous,

Sincèrement,

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