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Les différentes techniques de chirurgies cardiaques : tout savoir !

Publié le 28 juil. 2023 • Par Claudia Lima

Les maladies cardiovasculaires sont un problème de santé majeur dans le monde, elles représentent le premier motif de consultation médicale. Elles sont la 1ère cause de mortalité dans le monde, et la 2ème cause en France.   

Pour les soigner, de nombreux traitements existent.  
Aussi, grâce aux avancées de la médecine, plusieurs techniques chirurgicales ont été développées pour traiter les affections cardiaques. 

Qu’est-ce qu’une maladie cardiovasculaire ? Qu’est-ce qu’une chirurgie cardiaque ? Quelles sont les différentes chirurgies du cœur ?  

Vous souhaitez des réponses ? Lisez notre article ! 

Les différentes techniques de chirurgies cardiaques : tout savoir !

Que sont les maladies cardiovasculaires ?  

Les maladies cardiovasculaires regroupent les pathologies qui touchent le cœur et l’ensemble des vaisseaux sanguins. Elles sont généralement divisées en :  

  • Maladies cardiaques, qui touchent le cœur, ses valvules, et les artères coronaires,  
  • Maladies vasculaires périphériques, qui touchent les vaisseaux des bras, des jambes et du tronc (sauf ceux qui irriguent le cœur),  
  • Maladies vasculaires cérébrales, qui touchent les vaisseaux irriguant le cerveau. 

La prise en charge d’un patient atteint d’une maladie cardiovasculaire nécessite plusieurs approches thérapeutiques : des mesures hygiéno-diététiques et un traitement médicamenteux en première intention. Parfois, des interventions chirurgicales sont nécessaires.  

Qu’est-ce qu’une chirurgie cardiaque et quand y avoir recours ?

Une intervention chirurgicale est une procédure médicale dans laquelle les médecins réalisent une incision dans l’organisme pour traiter une maladie, une lésion ou tout autre problème de santé. La chirurgie cardiaque est la spécialité qui concerne toutes les interventions chirurgicales réalisées au niveau du cœur. Le spécialiste est appelé chirurgien thoracique et cardiovasculaire.  

La plupart des interventions de chirurgie cardiaque sont réalisées sous circulation extracorporelle (CEC), également appelé pompe cardiaque ou cœur-poumon artificiel, le cœur devant être arrêté pour être immobilisé durant l’intervention. De nombreux gestes chirurgicaux nécessitent d’ouvrir le thorax d’un patient, et certains gestes se font à cœur ouvert.  

Néanmoins, les avancées technologiques permettent, dorénavant, d’opérer en passant par une artère, à l’aide de cathéters munis d’instruments spécifiques (ballonnet, stents ou ressorts) qui permettent d’imposer un nouveau calibre au vaisseau. C’est de la cardiologie interventionnelle.  

Une chirurgie cardiaque n’est pas anodine et nécessite que la personne malade, lorsque c’est possible, comprenne bien le déroulement de l’intervention, les bénéfices et les risques. 

Plusieurs cas de pathologies cardiaques requièrent une intervention chirurgicale, tels que les cardiopathies congénitales, les maladies coronariennes, l’insuffisance cardiaque, les maladies des valves cardiaques et l’anévrisme de l’aorte.  

Ces interventions chirurgicales cardiaques peuvent avoir lieu à différents moments : 

  • À la naissance, pour les malformations cardiaques congénitales qui génèrent des anomalies dans la structure du cœur,   
  • Suite à un accident cardiovasculaire, un geste interventionnel urgent est nécessaire, il doit avoir lieu au maximum 90 minutes après les premiers signes d’infarctus du myocarde,   
  • Lorsque la maladie s’aggrave, si la fonction cardiaque est dégradée et que les médicaments ne sont plus suffisants,   
  • En prévention, pour les cas où les pathologies peuvent provoquer un arrêt cardiaque.   

Les chirurgies cardiaques, quels sont les principaux types d’interventions ? 

Voici les chirurgies cardiaques les plus couramment pratiquées : 

Le pontage coronarien 

C’est une procédure chirurgicale courante, aussi appelée by-pass cardiaque, pour traiter la maladie coronarienne, en cas de rétrécissement d’une artère coronaire.  

Elle consiste à créer de nouveaux itinéraires, pour contourner les artères coronaires obstruées, à l'aide de vaisseaux sanguins prélevés ailleurs dans le corps, souvent les veines saphènes ou les artères mammaires internes. L’opération se fait sous anesthésie générale. Après incision par le chirurgien, le cœur est arrêté temporairement, un dispositif de circulation extracorporelle (CEC) prend en charge la circulation sanguine du patient pendant l'intervention. Des greffons sont prélevés et reliés aux autres artères, c’est le pontage.  

Lorsque c’est possible pour le patient, une alternative non chirurgicale est proposée, c’est l’angioplastie avec ou sans pose de stent. 

L’angioplastie avec ou sans pose de stent 

Cette intervention, non chirurgicale mais interventionnelle, vise à élargir les artères coronaires rétrécies ou bloquées pour permettre le rétablissement de la circulation artérielle.  

Elle consiste en l’introduction d’une petite sonde, ou d’un cathéter, dans une artère, soit au pli de l’aine (artère fémorale), soit au niveau du poignet (artère radiale). Cela se fait sous anesthésie locale. Le cathéter est guidé, sous contrôle radiographique (agent de contraste - fluoroscopie), jusqu'à la zone de blocage de l’artère concernée. Un petit ballonnet dégonflé est inséré jusqu'au site de l'obstruction, puis gonflé pour élargir la zone

L’angioplastie se fait avec ou sans pose d’une prothèse endocavitaire, aussi appelé stent ou endoprothèse. En effet, dans certains cas, un stent est inséré dans l'artère pour la maintenir ouverte. Les stents sont généralement en métal, recouverts ou non d'un médicament qui aide à prévenir la récurrence de la sténose (rétrécissement). 

Le tout dure environ une quinzaine de minutes et n'est pas douloureux. 

La chirurgie valvulaire cardiaque 

Cette technique est utilisée pour réparer (plastie valvulaire) ou remplacer les valves cardiaques endommagées ou défectueuses.  

La chirurgie valvulaire cardiaque est réalisée sous anesthésie générale, le chirurgien accède au cœur en ouvrant le thorax. Pour une réparation, après avoir restauré les constituants de la valve, un anneau prothétique est mis en place pour consolider la réparation et redonner à l’anneau sa forme normale. Pour un remplacement, des prothèses mécaniques ou biologiques sont utilisées

La réparation de l'anévrisme de l'aorte 

L'anévrisme de l'aorte est une dilatation anormale de la paroi de l'aorte, la principale artère du corps. La chirurgie de réparation de l'anévrisme de l'aorte peut consister en une résection et une reconstruction de la section dilatée de l'aorte à l'aide d'un greffon synthétique ou d'une prothèse vasculaire. Cette intervention vise à prévenir la rupture de l'anévrisme, une condition potentiellement mortelle. L’opération se fait sous anesthésie générale.

Selon le type d’anévrisme, une technique moins invasive appelée endoprothèse aortique (ou stent aortique), issue de la cardiologie interventionnelle, peut être envisagée.

S’il s’agit d’un anévrisme de l’aorte abdominale, c’est du ressort du chirurgien vasculaire et non pas du chirurgien cardiaque.

La greffe cardiaque ou transplantation cardiaque 

La greffe cardiaque est réalisée pour remplacer un cœur défaillant par un cœur sain provenant d'un donneur compatible. Un bilan pré-transplantation est nécessaire pour évaluer la santé générale du patient. Les personnes âgées de plus de 65 ans, les personnes souffrant d’un cancer évolutif ou récent ou de certaines affections rénales ou hépatiques ne peuvent pas être greffées du cœur. 

Le patient est ensuite inscrit sur liste d’attente pour une transplantation et doit, dès lors, rester joignable 24h/24 et pouvoir arriver à l’hôpital dans les 2 heures suivant l’appel l’informant qu’un organe est disponible. 

Pour éviter les complications infectieuses, le transplanté est hospitalisé une quinzaine de jours. Des médicaments immunosuppresseurs sont administrés pour empêcher le système immunitaire du receveur de rejeter le nouveau cœur.  

Il existe de nombreuses autres chirurgies cardiaques et, aussi, d’autres méthodes moins invasives telles que :  

  • La pose d’un stimulateur cardiaque implantable (défibrillateur) ou d’un pacemaker,  
  • L’ablation de fibrillation atriale
  • L’implantation d’un cœur artificiel, 
  • La cardioversion électrique, 
  • La revascularisation transmyocardique laser (RTL), etc. 

Toutes ces chirurgies cardiaques comprennent des bénéfices et contribuent à l'amélioration de la fonction cardiovasculaire. Cependant, comme pour toute chirurgie, il existe des risques d’infections, de saignements, de caillots sanguins, de réactions allergiques et de complications liées à l'anesthésie. Et aussi, il existe des risques rares d'hémorragie, d’accident vasculaire cérébral, de défaillance cardiaque ou respiratoire, d’intolérance aux prothèses et d’infections nosocomiales.  

Aujourd’hui, la recherche avance sur tous les fronts pour vaincre les maladies cardiovasculaires. Il y a une mise au point de marqueurs pour un dépistage précoce, des greffes de cellules souches pour améliorer la fonction du cœur en cas d’insuffisance cardiaque, des développements de nouveaux traitements pour prendre en charge l’AVC, etc. 

 
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avatar Claudia Lima

Auteur : Claudia Lima, Rédactrice Santé

Claudia est créatrice de contenus chez Carenity, elle est spécialisée dans la rédaction d’articles santé.

Claudia est titulaire d’un Executive MBA en Direction Commerciale et Marketing et continue de se... >> En savoir plus

4 commentaires


foumiwoug
le 03/08/2023

J'ai bénéficié de la mise en place d'une valve mitrale ,mécanique depuis 2010.L'intervention pratiquée à Créteil s'est bien déroulée, sauf que j'ai fait un AVC en phase de réveil et que des "négligences" du centre hospitalier ont été reconnues et ont entrainé une hémiplégie gauche que je ne parviens pas à résorber : fauteuil roulant et prise d'anticoagulant en permanence avec un suivi du taux de prothombine (INR) trés régulièrement.

Cette intervention se déroule la plupart du temps normalement .


LIFESQUARE
le 04/08/2023

Bonjour,

J'ai fais trois infarctus. J'ai huit stents. Depuis trois ans.

Je vais normalement (en faisant attention).

Pas de séquelles notoires.


georges-37
le 22/08/2023

Bonsoir ! Dissection aortique de type 1 en 2009, sans antécédent cardio, donc opéré "au pied levé" une nuit d'un dimanche de février 2009. Je me suis "en partie" sauvé moi même...l'hôpital était 200 mètres plus loin dans ma rue. Avais bien travaillé dans ma maison et soudain en chargeant mon petit utilitaire, vue œil D "bizarre" et perte sensation pied G. Ai immédiatement perçu que c'était totalement anormal...même pas perdu de temps à utiliser mon tél que j'avais toujours sur moi... Je ferme ma porte d'entrée, grimpe au volant de mon utilitaire...phares et warnings allumés, près à klaxonner...pas de circulation ce dimanche..

J'arrive difficilement à mon CHU...m'allonge sur les sièges Av et alerte le gardien ! C'était parti...pris en charge en Neurologie...jamais perdu conscience...me rappellerai toujours des paroles "l'aorte se déchire"...ambulance vers le 2eme site du CHU. Et là préparation pour circulation extra corporelle...puis réveil...avec des tuyaux partout étroitement surveillé par un infirmier sympa, marrant. Après une semaine, centre de réadaptation cardio-vasculaire. Dur dur, capable d'une petite marche...à 2 jours ma sortie. A 57 ans fini les efforts et projets d'autant que l'AIT qui a révélé la dissection m'a un peu ralenti...71 ans aujourd'hui, avec un bon suivi, les 27 Cm de téflon tiennent le coup.


Jolang
le 26/08/2023

Très récemment, j'ai été opéré à deux reprises, mi-juin 2023, pour retirer un défibrillateur et ensuite le placement d'un nouveau 10 jours après (tout ceci sous anesthésie totale). La première opération a été très délicate car on enlevait non seulement le défibrillateur mais également les sondes qui y étaient depuis plus de vingt ans. J'ai vraiment très souffert lors de ces deux interventions, mais également après pendant plusieurs semaines pour me remettre de ces interventions. Je n'arrivais plus à manger et de grosses difficultés lors de la respiration et également des douleurs thoraciques.

Tout cela à cause de l'apparition d'inflammations à hauteur de la cicatrice. je tiens à précisé qu'avant ces interventions, j'étais dans une excellente forme et ne ressentais aucune douleur, ni désagréments.

Je me dois d'avouer que maintenant j'ai repris des forces.

Je tiens à préciser que j'ai été opéré du cœur pour un infarctus et on a réaliser quatre pontages et ceci depuis près d'une quarantaine d'années on avait placé d'abord un pacemaker et ensuite un défibrillateur pour une insuffisance cardiaque. J'ai actuellement 74 ans et je me considère comme un miraculé. Je dois avouer que je suis très bien soigné et suivi par différents médecins spécialistes.

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