" Mémoires en cavale du p'tit homme "

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mettre en place le planning de la semaine prochaine qui risque d'être très chargé. Hmmm regardez ce beau soleil aujourd'hui! Gabrielle, peut-on utiliser ta superbe terrasse pour continuer notre discussion? Ainsi, nous joindrons l'utile à l'agréable, et Tom pourra profiter des bienfaits de Râ, avant de devoir rester dans sa chambre d'hôpital.

Bien entendu, la gracieuse hôtesse accepta la demande, et le petit groupe prit place sur la terrasse, face à l'Océan. Devant nous, une vue à couper le souffle s'offrait généreusement.. à l'infini. Comme un assoiffé, je m'abreuvais de tous ces éclats de lumières, de scintillements sur l'eau, des couleurs intenses de ce site exceptionnel.

-Il doit faire pas loin de 20° ici, s'exclama Natacha, en étirant joyeusement son joli corps face aux rayons réconfortants. Nous avons un mois de février remarquable!

Chacun y alla de son petit mot sur le temps, le climat, les saisons, les années plus chaudes....jusqu'à ce que Milan nous rappelle à l'ordre.

- Allons, allons, revenons à notre conversation principale je vous prie. On dirait des enfants dans une cour de récréation! Dans deux jours, il faut que Tom soit opéré! Nous avons très peu de temps pour tout préparer au mieux. Pour la partie médicale, pas de problème, demain Tom, vos examens seront faits afin que tout soit en ordre avant l'intervention. Mais, il faut que l'on discute des détails...heu...techniques...si j'ose dire. Boris, Anatoly et Irina travaillaient sur le projet lorsque vous avez reçu ce dispositif. Ils pourront mieux que moi certainement, vous expliquer ce qu'il en est...

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Gabrielle en ramassant un fauteuil qu 'Anatoly avait renversé dans sa précipitation. "Je pense qu'il est préférable de retourner à l'intérieur avant d'être tous pris par le rhume", dit-elle en souriant tout en invitant Anatoly à aller se sécher.

Dans le salon, après un petit flottement bon enfant, le sérieux revint et je pus poser une question qui me taraudait l'esprit depuis que je savais qu'une bonne partie de mes anciens collègues étaient présents lors des manipulations de mon cerveau.

- Comment se fait-il que vous ayez accepter de prêter votre science à de tels agissements? Vous deviez bien vous douter que cela dépassait les simples expériences cliniques habituelles, que l'on sortait de la légalité et qu'il y avait des risques vitaux?

- Nous ne savions pas tout ça, répondit Boris. crois bien que si nous avions eu le moindre doute sur les desseins de Ness, nous aurions tout de suite cesser de travailler pour lui, et nous t'aurions protégé toi, tous ceux qui ont malheureusement servi de cobayes, et certains...qui y ont laissé leur vie! Non, nous étions tous aveuglés par les beaux discours de Ness, très habile manipulateur comme tu as pu t'en rendre compte d'ailleurs. Aveuglés, nous étions persuadés que nous oeuvrions pour une découverte exceptionnelle qui allait changer la vie de millions de patients en "parasitant" les cellules malades, en "re-configurant" les cerveaux de patients afin qu'ils agissent sur leur maux et douleurs multiples, par "signaux thérapeutiques" transmis au corps .... oui, nous étions en plein rêve, certains que la Recherche allait faire un grand pas grâce à nos essais, bercés par les paroles hypnotisantes et idylliques de notre mégalomane  Chef de groupe!

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faire que reprendre le cours normal de nos existences en essayant d'oublier...même si, je sais, tout n'est pas si évident! rajouta Natacha, qui jusqu'à présent était restée silencieuse. La vie sera différente pour certains d'entre nous, malheureusement, mais c'est le lot de beaucoup d'êtres humains. Il faut faire acte de résilience pour avancer!

Ses grands beaux yeux ténébreux me fixaient avec intensité, alors qu'elle s'adressait, semble-t-il à tout le monde. Ils paraissaient vouloir me dire plus que les mots, comme si Natacha voulait que je déchiffre un message. Je restais un moment accroché à la profondeur de ce regard, comme hypnotisé, cherchant à le décrypter...

Anatoly, qui s'était levé pour aller chercher des boissons me sortit brusquement de cette torpeur.

- Veux-tu quelque chose à boire, Tom? Vodka, bières, Kvas, vin d'Ukraine, de Moldavie, jus de fruits...annonçait-il en prenant l'allure droite et polie d'un serveur. Il ajouta quelques pitreries et blagues de son cru, qui détendirent joliment l'atmosphère devenue quelque peu pesante pendant les discussions.

Mais, malgré cette petite récréation, je ne pouvais m'empêcher de remuer des idées et pensées dans ma tête, et surtout un mot "résilience"; il résonnait en moi depuis qu'elle l'avait prononcé. Oui, je savais bien qu'il me fallait rebondir, que j'arrive à m'adapter à la nouvelle vie qui s'annonçait à moi, il fallait que j'oublie mes traumatismes...mais une espèce d'intuition me faisait penser que pour Natacha, cela signifiait bien plus encore!!

Un frisson me parcourut le corps tout à coup...une image s'imposait à moi, irrésistiblement : Kristina? mon épouse? je la voyais dans un flou noir et blanc esquissant un sourire, elle s'avançait vers moi et commençait à me parler...

- Tom, mon ami, reste avec nous, eh oh!! me dit Anatoly en me donnant une petite tape sur l'épaule...ce n'est pas le moment de replonger dans tes rêves...nous avons encore beaucoup à faire. Il faut que nous..

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...je vous prie de m'excuser, je vous suis de l'avant mais, vous allez m'expliquer comment, allons nous pouvoir comme tout le monde, avoir une vie normales, passe-port inexistant, pas permis de travail, Comment gagner sa vie comme tout le monde.....

- Non, il n'y a pas lieu de s'inquiéter, vraiment! ce ne sont que quelques détails...matériels déjà réglés pour la plupart, d'ailleurs. Tu récupèreras tout cela quand ce sera le moment, intervint Boris.

La discussion continua tambour battant jusqu'à la tombée de la nuit. Je leur fit part d'un souci : et si le Groupe qui me suivait à la trace, allait intervenir pour empêcher l'intervention? Qu'allais-je devenir? Boris me rassura vite en m'expliquant que la villa était mieux sécurisée qu'un simple coffre-fort. Ici mes pensées et mes rêves ne pouvaient être captés par le Groupe, il y avait des "antennes brouillage" installées de part et d'autre du toit. Mon cerveau retrouvait ici toute sa liberté, sans être épié! Un petit bonheur que j'attrapais au vol avec délectation. Il fut donc décidé que je reste dans ce milieu protégé jusqu'au moment de partir à la clinique pour les examens et pour l'opération. Les amis s'occuperaient des affaires dont j'aurais besoin au fur et à mesure.

Comme c'était bon de se sentir aider. Toute cette mobilisation autour de moi me donnait chaud à l'âme et au coeur. Les deux jours avant l'intervention passèrent très rapidement : examens, radios, encéphalo,etc. Moments de détente avec Gabrielle et son fils, remarquable pianiste. Petites discussions avec Natacha, Irina, Anatoly qui faisaient le va et vient pour moi,  ou d'autres amis que je "re"-voyais pour la première fois, me semblait-il...mais qui me connaissaient très bien pour la plupart.

Je n'aurais jamais pensé, quelques semaines plus tôt avoir autant d'amis. C'était merveilleux

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