" Mémoires en cavale du p'tit homme "

"...lui oter le respirateur et sa sonde trachéale. Monsieur ! monsieur; resté tranquile, vous ètes en réanimation à l'hopital, je suis le docteur Anatoly . Vous venez de sortir d'un coma artificiel  qui dure depuis...."

trois semaines.

J'avais du mal à ouvrir les yeux. Je distinguais des ombres floues au dessus de moi. Je voulais bouger mais mon corps ne le pouvait pas. Et ce truc qui me chatouillait la joue, ho!! mais pourquoi donc mes mains n'arrivaient-elles plus jusqu'à mon visage? que m'arrivait-il? étais-je vivant, mort, "entre deux"..? 

- Tranquillisez-vous, Tom! le plus dur est passé! Arrêter de forcer sur vos poignets, ils sont attachés à la barre du lit. Ce sont les consignes pour les patients sous intubation trachéale. Il va vous falloir encore de la patience, mais ça va aller, je vous le promets. Ce que je peux vous dire pour l'instant, c'est que grâce au Dr Milan Karenisty, votre cerveau "saturé à bloc" est redevenu "libre".

Il y a eu bien des soucis après l'intervention, c'est pour cela que nous avons dû vous maintenir dans un coma artificiel. Mais les scanners, encépaholo, bilans et les constantes sont très réconfortants depuis quelques jours, et je pense que d'ici peu, vous pourrez vous passer de la respiration artificielle aussi. Je dois continuer mes visites. Vous avez la sonnette ici si vous avez besoin de quoi que ce soit. A plus tard Tom!

Je ne voyais toujours pas mieux le visage de celui qui me parlait, mes yeux semblaient recouverts de coton humide. Mais ce qui m'énervait le plus c'était de ne pas pouvoir sortir un son de ma bouche sèche comme du papier..

"... émerit! Par contre, j'entendais des mouvements, des voix autours de moi. Elles ne m'étaient pas inconnues! J'entraperçus deux autres lits et des formes blanches avant de ...."

sombrer dans une sorte de léthargie désespérante.

Quand je me réveillais enfin...le décor avait changé! Je n'en croyais pas mes yeux! J'étais allongé dans un lit douillet, dans une pièce aux étranges mais somptueuses ornementations slaves.

Un visage souriant se penchait sur moi.

-Tom! vous allez mieux?

C'était Gabrielle. J'étais donc à la Villa Belza? Mais...cette sinistre salle de réanimation à l'hôpital...je l'avais donc rêvée? Instinctivement, je portais ma main à ma bouche.Formidable! elles étaient libres, et je pouvais respirer sans machine!

- Pauvre Tom! vous semblez si perdu...ne vous inquiétez pas, tout va bien. Milan vous a injecté un calmant suite à votre crise de panique. Vous avez dormi deux bonnes heures. Quelques amis vous attendent encore dans le salon. Je vais vous chercher de quoi reprendre des forces. Détendez-vous, je fais venir Milan.

Son débit de paroles était si rapide que je n'eus pas le temps "d'essayer ma voix". Ce souvenir de coma me hantait tellement que je voulais être SUR et CERTAIN de n'avoir fait qu'un maudit cauchemar.

Aussi quand Milan entra dans la chambre, je ne pus m'empêcher de lui  crier un "Bonjour" désespéré. Avec un sourire amusé, il s'approcha de moi.

...

soutien.

...jusqu'à la terrasse, suivant ce doux parfum flottant dans les allées, me retourne - Hé Tom, dit Gabrielle, vous vous en sortez à merveille ! Allez, venez, je vais vous accompagnez, nous avons deux paliers et deux salles de réception à franchir.Ha! Mme McFil excuser ma prononciation, heu! - Tom, vous le prononcez très bien,  même que, je lui trouve avec votre accent, un certain charme,  mais ici on m'appelle Gabrielle  - Gabrielle, dit Tom, quel est votre rôle dans le groupe, dites-moi aussi, pourquoi votre parfum m'enivre à un point de vertige et de déséquilibre  -Ha! dit Gabrielle, jamais on aurais cru que ce parfum allumerais tant de lumière et de désarroi en vous,   je ne dois, vous en parlez, qu'après le visionnement des donnés avec le groupe, cela est pour ton bien, Tom sois en....

...

parcouru quelques articles sur l'histoire de la Villa à la médiathèque. Elle me fascine depuis mon arrivée dans la région, et je ne me serais jamais douté pouvoir y être accueilli un jour! Je ne veux pas penser uniquement aux tristes légendes sordides. Ce lieu est fantastique! C'est tout simplement merveilleux pour moi!

-Venez à présent, me dit Gabrielle en souriant, une petite collation vous attend dans la salle à manger. Ensuite, nous irons rejoindre les amis dans le grand salon byzantin.

Petite collation? pensais-je les yeux écarquillés devant la table recouverte de dizaines de petits plateaux aux mets colorés.

Gabrielle m'expliqua qu'aujourd'hui, en l'honneur de cette belle réunion d'amis, elle avait composé un menu typiquement russe : des hors-d'oeuvre appelés zakouskis, du potage à la betterave, le  borchetch. .."Si vous avez de l'appétit, vous goûterez à notre plat principal, le vtaroye, et tout à l'heure avec un bon thé noir, nous dégusterons tous en semble quelques crèpes fourrées les  blintchiki!".

Je préférais laisser de côté la vodka et la kvas que me proposait mon hôtesse. Le calmant faisait encore son effet dans mon sang, et je voulais garder toute ma lucidité pour la suite de la réunion qui allait m'en apprendre un peu plus sur moi.

Je goûtais avec délice chacun des plats qui me ramenaient à mon passé. Je fermais les yeux et me retrouvais enfant, me régalant avec mes parents et ma soeur, d'un fameux vtaroye aux bons légumes et au boeuf que maman nous préparait les jours de fête!

- Je sais ce que vous ressentez Tom...me dit gentiment Milan, qui revenait s'informer de ma santé. 

Comme un petit garçon pris en défaut, je fus gêné que cette douce escapade dans le passé soit démasquée. C'était signe de faiblesse, et je voulais comme l'on m'avait toujours appris paraître fort!

- Si vous avez terminé votre repas, nous pouvons aller rejoindre les autres...ils ont beaucoup à vous dire...Vous vous sentez d'attaque, Tom?...

..je crois, oui, je suis prêt Dr Milan, en silence on se rendîmes rejoindre les ...