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Patients BPCO
Reduction pulmonaire
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phildu
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phildu
Dernière activité le 28/04/2025 à 16:15
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77 commentaires postés | 15 dans le forum BPCO
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Okay, parlons de la réduction du volume pulmonaire. C'est une approche thérapeutique destinée à améliorer la respiration chez certaines personnes souffrant d'emphysème pulmonaire sévère, une forme de Bronchopneumopathie Chronique Obstructive (BPCO).L'idée générale est de réduire la taille des poumons en enlevant ou en bloquant les parties les plus endommagées et non fonctionnelles.Voici les points clés à connaître :1. Pourquoi la réduction pulmonaire ?Emphysème : Dans l'emphysème sévère, les petits sacs aériens (alvéoles) sont détruits et élargis. Les poumons perdent leur élasticité et l'air y reste piégé (hyperinflation ou distension pulmonaire).
Conséquences : Ces poumons trop grands et peu efficaces compriment les parties plus saines du poumon, aplatissent le diaphragme (le principal muscle respiratoire) et rendent la respiration très difficile (dyspnée).
Objectif de la réduction : En réduisant le volume des zones très malades, on cherche à :
Diminuer la distension globale des poumons.
Permettre aux parties plus saines du poumon et au diaphragme de mieux fonctionner.
Améliorer l'élasticité pulmonaire globale.
Réduire l'essoufflement et améliorer la capacité à l'effort et la qualité de vie.
2. Pour qui ? (Indications)La réduction pulmonaire n'est pas pour tout le monde souffrant de BPCO ou d'emphysème. Les critères de sélection sont stricts et nécessitent une évaluation approfondie par une équipe spécialisée. Typiquement, les candidats sont des personnes avec :Un emphysème sévère, confirmé par des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) et un scanner thoracique.
Une distension pulmonaire importante.
Un essoufflement (dyspnée) invalidant malgré un traitement médical optimal (bronchodilatateurs, réhabilitation respiratoire...).
Un arrêt complet et définitif du tabac (depuis plusieurs mois).
Une capacité à suivre un programme de réhabilitation respiratoire avant et après l'intervention.
Certaines caractéristiques spécifiques sur le scanner (par exemple, une atteinte prédominant aux sommets des poumons pour la chirurgie, ou une hétérogénéité de l'atteinte et l'absence de ventilation collatérale pour les valves endoscopiques).
Pas de contre-indications majeures (autres maladies graves non contrôlées, hypertension artérielle pulmonaire sévère, obésité ou maigreur extrême...).
3. Comment ? (Les Méthodes)Il existe principalement deux approches :
a) Chirurgie de Réduction du Volume Pulmonaire (CRVP ou LVRS en anglais) :
Principe : C'est une opération chirurgicale où l'on retire physiquement environ 20 à 35% des zones les plus emphysémateuses de chaque poumon.
Techniques : Peut se faire par sternotomie (ouverture du sternum) ou, plus souvent aujourd'hui, par vidéothoracoscopie (chirurgie mini-invasive avec caméra et petits instruments insérés entre les côtes).
Avantages/Inconvénients : Potentiellement très efficace sur la fonction respiratoire et la qualité de vie chez les bons candidats (notamment ceux avec emphysème prédominant aux sommets et faible capacité d'exercice pré-opératoire), mais c'est une chirurgie lourde avec des risques de complications (fuites d'air prolongées, pneumonie, insuffisance respiratoire...) et une mortalité non négligeable.
b) Réduction Endoscopique du Volume Pulmonaire (REVP ou ELVR en anglais) :
Principe : Techniques moins invasives réalisées par bronchoscopie (en passant un tube souple avec une caméra par la bouche ou le nez jusque dans les bronches), sans chirurgie ouverte.
Techniques principales :
Valves Endobronchiques : Ce sont les plus utilisées et étudiées. De petites valves unidirectionnelles sont placées dans les bronches menant aux zones les plus malades. Elles bloquent l'entrée de l'air dans ces zones lors de l'inspiration mais permettent à l'air piégé et aux sécrétions de s'échapper lors de l'expiration. Cela entraîne un collapsus (atélectasie) de la zone ciblée, réduisant ainsi son volume. Le succès dépend de l'absence de "ventilation collatérale" (passage d'air entre les lobes pulmonaires par des voies anormales), qui est évaluée avant la pose (par exemple avec le système Chartis).
Autres techniques (moins courantes ou en développement) : Coils (sortes de ressorts qui retendent le tissu pulmonaire), vapeur thermique (pour brûler et cicatriser le tissu malade), mousses ou scellants biologiques.
Avantages/Inconvénients : Moins invasif que la chirurgie, récupération souvent plus rapide. Les valves sont efficaces chez les patients bien sélectionnés (notamment sans ventilation collatérale significative entre les lobes). Le risque principal est le pneumothorax (affaissement du poumon) après la pose des valves. D'autres risques incluent les infections, les exacerbations de BPCO.
4. Bénéfices AttendusChez les patients bien sélectionnés et pour qui la procédure est réussie :Diminution significative de l'essoufflement.
Amélioration de la capacité à l'exercice.
Amélioration de la qualité de vie.
Amélioration de certains paramètres de la fonction pulmonaire (ex: diminution du volume résiduel).
Pour la chirurgie, chez certains sous-groupes de patients, une amélioration de la survie a été démontrée.
5. Risques et ComplicationsComme toute procédure médicale, la réduction pulmonaire comporte des risques :Pour la chirurgie : Mortalité (environ 5-7% dans les études initiales, potentiellement moins avec les techniques actuelles et une meilleure sélection), fuites d'air prolongées, pneumonie, insuffisance respiratoire aiguë, problèmes cardiaques.
Pour les valves endoscopiques : Pneumothorax (jusqu'à 20-30% des cas, nécessitant souvent un drainage), pneumonie, exacerbation de BPCO, migration ou expectoration de la valve.
Pour les autres techniques endoscopiques : Risques spécifiques à chaque méthode (douleur, infections, hémoptysie...).
6. Importance de l'Évaluation et du SuiviUne évaluation multidisciplinaire est cruciale (pneumologue, chirurgien thoracique, radiologue, kinésithérapeute...).
La participation à un programme de réhabilitation respiratoire avant et après la procédure est essentielle pour optimiser les résultats et la récupération.
En résumé : La réduction du volume pulmonaire, qu'elle soit chirurgicale ou endoscopique, est une option thérapeutique pour des patients très sélectionnés souffrant d'emphysème sévère et invalidant, malgré un traitement médical maximal. Elle vise à améliorer la mécanique respiratoire et la qualité de vie en réduisant la taille des poumons hyperinflatés. Le choix de la technique dépend des caractéristiques précises de l'emphysème et du profil du patient. Ces procédures offrent des bénéfices potentiels importants mais comportent aussi des risques non négligeables.Si vous ou quelqu'un que vous connaissez envisagez cette option, il est fondamental d'en discuter en détail avec une équipe médicale spécialisée dans la prise en charge de la BPCO sévère.
Le délai de reprise du travail après une réduction du volume pulmonaire (qu'elle soit chirurgicale ou endoscopique) est très variable et dépend de plusieurs facteurs importants :
Le type de procédure réalisée :
Chirurgie de Réduction du Volume Pulmonaire (CRVP / LVRS) : C'est une intervention chirurgicale majeure. La récupération est plus longue.
Réduction Endoscopique du Volume Pulmonaire (REVP / ELVR, par ex. avec valves) : C'est une procédure moins invasive, la récupération initiale est généralement plus rapide, sauf en cas de complications.
La nature du travail : Un travail de bureau sédentaire pourra être repris bien plus tôt qu'un travail physiquement exigeant (manutention, BTP, etc.).
L'état de santé général du patient avant l'intervention : L'âge, la présence d'autres maladies (comorbidités) influencent la vitesse de récupération.
La présence ou l'absence de complications post-procédure : Des complications comme un pneumothorax (surtout après pose de valves), une infection, une fuite aérienne prolongée (après chirurgie) retarderont significativement la reprise.
La récupération individuelle : Chaque personne récupère à son propre rythme.
La participation et les progrès en réhabilitation respiratoire post-intervention : Ce programme est crucial pour améliorer la capacité fonctionnelle.
Voici des estimations générales, à considérer avec prudence :
Après une Chirurgie de Réduction du Volume Pulmonaire (CRVP / LVRS) :
Hospitalisation : Souvent 1 à 2 semaines, parfois plus en cas de complications.
Convalescence : Plusieurs semaines à mois sont nécessaires pour récupérer de la chirurgie elle-même et pour que la fonction respiratoire s'améliore. La réhabilitation respiratoire est essentielle durant cette période.
Reprise du travail sédentaire : Généralement pas avant 2 à 3 mois, voire plus, selon l'évolution.
Reprise d'un travail physique : Souvent plusieurs mois (3 à 6 mois minimum), et parfois un aménagement de poste ou une reconversion professionnelle peut être nécessaire si le travail est très exigeant physiquement. Dans certains cas, la reprise du poste antérieur n'est pas possible.
Après une Réduction Endoscopique du Volume Pulmonaire (par valves - REVP / ELVR) :
Hospitalisation : Typiquement plus courte, souvent 3 à 7 jours pour surveillance (notamment du risque de pneumothorax). Si un pneumothorax survient et nécessite un drainage, l'hospitalisation sera prolongée.
Convalescence : La récupération initiale est plus rapide que pour la chirurgie. La réhabilitation reste importante.
Reprise du travail sédentaire : Peut être envisagée après quelques semaines (par exemple, 3 à 6 semaines), si la récupération se passe bien et sans complication.
Reprise d'un travail physique : Le délai sera plus long, potentiellement 1 à 3 mois, voire plus, en fonction de la récupération fonctionnelle et de l'intensité physique du travail.
Conclusion Importante :Ces délais sont indicatifs. La décision finale de reprise du travail est toujours individualisée. Elle est prise par le médecin traitant et le médecin du travail, en concertation avec le pneumologue ou le chirurgien thoracique qui a suivi le patient, en fonction de l'évolution clinique, de la récupération fonctionnelle (évaluée notamment par les EFR et les tests d'effort) et de la nature spécifique du poste de travail.
Réduction de volume pulmonaire dans l’emphysème sévère
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1 commentaire posté | 1 dans le forum BPCO
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Explorateur
Bonjour, nouvelle sur le site, je ne m y retrouve pas...
Je cherche des informations sur les réductions pulmonaire pour une bpco + emphyseme. Avez vous eu cette opération ? Comment cela s est il passé? Mais surtout, l après ? Avez vous repris le travail ? Une vie normale ?....
Merci.