" Mémoires en cavale du p'tit homme "

...

...main, me retourne,monte les marches au second étage, clefs dans la serrure, j' ouvre la porte d'une chambre très modeste, un lit simples, une table de nuits et une chaise, Un peu lasse, je m'allonge sur le lit pour m'assoupir, je tombe dans un profond sommeil et me transporte dans un champs de marguerites,au  flanc d'une colline des pommiers en fleurs parfumant tout l'aire environnante, un bruissement de vague se faisant entendre, frappant sur les rochers, je me rapproche, je cour sans avancé, je veux me rendre à ces bruissements que j'entends mais en vain, je cour encore plus vite sans avancé, je ne peux atteindre ce que je veux,  j’entends mon cœur battre à haute tension, les temples me fond mal, me serre comme dans un étaux. à bout de souffle, je m'arrête,  près d'un puits de pierre entendant ce chuchotement tintant à mes oreilles: -''Jamais tu le saura, jamais tu te souviendra'', Paralyser, je veux fuir mais en vain, je cour  sans avancer. Tout résonne autour de moi, un bruit insupportable, la tête me craque,  m'élance.  Le seul but que j'avais est de rejoindre ces bruissements de la vague frappant sur les roches, Toujours figée près du puits, je me penche vers le trou noir et j'entends des petits rires d'enfants , je me rapproche du trou, me issant la tête jusqu'au épaule me dire:  '' Tu n'aurais pas du, tu n'aura pas ce que tu veux''. une panique s'installe dans mon intérieure toujours les pieds figés, enlisés par des lierres grimpantes me fais chuter et m'attire dans le trou du puits m'emmenant au bruissement de la vague frappant sur les roches.  Assis,   m' enivrant de son aire salin, les pieds dans le sable, les mains comme un sablier s'écoule entre mes doigts. Pour la première fois, j'ai ressentie ....

- Ouah ouah ouah !!! Tobby me sortit de mon rêve en sursaut.Il n'était pas habitué à aboyer de la sorte.

Intrigué, d'un bond, je me retrouvais devant la porte que fixait mon chien. La poignée tournait lentement. Quelqu'un essayait d'entrer! Sans réfléchir au moindre danger, j'ouvris si promptement la porte que cela déstabilisa mon visiteur de la nuit. Je profitais de la surprise pour lui faire une sacré belle prise de judo qui m'étonna moi-même. L'individu, immobilisé, fut bien obligé de lâcher le révolver qu'il tenait à la main. Je le poussai à l'intérieur, puis éclairait un peu mieux la pièce.

- Mais, je vous ai déjà vu, vous? Vous n'êtes pas là par hasard! Vous étiez bien avec les hommes d'Eliott Ness le jour des fameuses expériences?!!

Le bonhomme, dépossédé de son flingue, endolori par ma superbe technique de judo semblait presque pathétique.Il n'osait même pas soutenir mon regard. Je lui demandais des explications.

-Je...je.. ne voulais pas vous faire de mal, Monsieur, je...je vous assure! bredouilla -t-il. Je ne suis pas un assassin. Je travaille comme assistant de l'équipe scientifique du Dr Ness, en effet...mais si je suis ici, c'est par hasard, je vous..assure..euh...je peux m'asseoir, s'il-vous plait?... j'ai très mal à l'épaule, vous avez dû me la luxer...

- Asseyez-vous, pauvre petite nature armée d'un révolver!! Et continuez plutôt à m'expliquer ce que vous faîtes ici "par hasard!!" à 3h00 du matin, dans cet établissement que, moi-même, il y a quelques heures encore je ne connaissais pas!?  Une erreur...hem....entrer par effraction dans une chambre et armé, tout le monde fait ça, n'est-ce pas? Oh, mais oui, suis-je bête, c'est un jouet d'enfant, je peux le plaquer contre votre tempe alors...pan, pan!

- Non, non, il est chargé, c'est un vrai ! je vous en prie.. je vais tout vous dire.

Drôle de tueur, ce type. Il était blanc comme un linge, tout tremblant sur son siège. Pour un peu, on le prendrait en pitié.

- Je....je suis envoyé par le Dr Ness pour vous éliminer. Mais je vous assure que j'en suis contraint! Il m'a menacé de faire du mal à ma femme et mes deux enfants si je n'obtempère pas. Je vous assure, je dis la vérité. Cet homme est prêt à tout!

Voici malheureusement bien une chose dont je suis certain, pensa Tom. Pendant que l'homme s'expliquait tant bien que mal...le cerveau de Tom était en fusion, des questions jaillissaient de partout.

- et pourquoi veut-il me tuer, d'après vous?

- Parce que vous êtes trop curieux et intrépide. Vous risquez de faire tomber à l'eau toutes ses années de travail..

Tiens, je ne me savais pas aussi "important" sourit intérieurement Tom.Cela l'encouragea encore plus à prendre le taureau par les cornes.

- Eh bien, soit, Monsieur le tueur, vous allez peut être vous servir de votre arme...mais...pas contre moi!!! Allez levez-vous, vous allez me montrer le chemin!

- Quel chemin?

- Franchement, vous jouez au feu avec votre arme, mais, vous n'avez pas inventé la poudre, mon pauvre!!  Nous allons chez Ness bien sûr!!!

- Mais avant, je voudrais savoir comment vous m'avez trouvé? comment diable Ness savait-il que j'étais là?

- Lorsque vous êtes venu sur le site du laboratoire, vous n'avez rien vu, mais vous étiez observé! Le Dr avait fait installer des caméras de surveillance qui sont toujours en fonctionnement. Dès que votre passage fut connu, il put vous faire suivre rapidement et...

- Ok !!! Je vois à présent!! m'écriai-je, en pensant amèrement à l'arrivée inattendue de Mimi lorsque je cherchais où me loger. Etait-elle du côté de Ness ou du mien? Encore un gros point d'interrogation dans ma pauvre cervelle!! Décidément...en qui avoir vraiment confiance dans ce monde de mensonges et de faux-semblants?

- Où est passé le labo au fait? Il n'y a plus d'expériences? dis-je en prenant mes clés.

- Le laboratoire a été réinstallé dans un endroit "invisible" au premier abord...il est sous-terrain.. le groupe s'y est installé pour se faire oublier un peu après l'histoire du commissariat. Quoi que Le Dr Ness s'en est bien sorti en inventant un scénario bien ficelé sur son "travail humanitaire évident". Les policiers l'ont relâché, ne trouvant finalement rien de concret à lui reprocher. Son charisme, son bagout et son don pour le subterfuge le sauvent de toutes les situations, voilà bien le problème!! ajouta mon "tueur" d'un air désemparé.

Dans la voiture, Tobby, qui avait fini par se calmer devant la sérénité que j'affichais devant l'homme, s'endormit très vite sur la banquette arrière. C'est vrai que ce "drôle de tueur" ne me faisait aucunement peur. Bien au contraire, je le trouvais proche de moi;  pris dans les filets de Ness, il n'avait qu'une envie : sauver sa peau et celles des siens!

Mais moi, ce que je voulais avant tout c'est comprendre et connaître tous les maillons de cette histoire, pour arriver à réunir ceux de ma propre histoire depuis le début.

D'après les dires de cet homme qui se prénommait Paul, le laboratoire se situait à une quinzaine de kilomètres à l'est du centre ville. En chemin, je pus en apprendre plus sur les fameux travaux du Groupe.

Je découvris avec horreur, qu'une de leurs plus grandes missions était orchestrée par les laboratoires pharmaceutiques les plus renommés et que j'avais été à mon insu parmi les cobayes pour différents essais de produits.

- Il me faut obtenir la liste de ses drogues! hurlais-je malgré moi. Je suis trop souvent sujet à des troubles étranges : amnésie, sommeil irrépressible, perte de la réalité...cela doit provenir d'une trop forte absorption médicamenteuse!

Paul me regarda, pour la première fois, avec insistance.

- Si vous savez quelque chose sur ces essais, dîtes-moi tout, il faut que je sache..lui lançai-je, en tentant de cacher le désarroi qui s'emparait de moi.

Il mit un temps pour répondre, comme s'il choisissait minutieusement ses mots pour expliquer les maux qui me taraudaient depuis si longtemps.

Enfin il s'éclaircit la voix et commença :

...

elle? que lui est -il arrivé? ...

- J'ai appris qu'elle avait été sauvée des filets du Groupe, in extremis. Votre fille aussi était un sujet intéressant pour la "science". Votre père, puis vous-même aviez fait preuve de capacités inimaginables. Il leur restait juste à vérifier si votre descendance suivrait l'héritage familial.

- Ils lui ont fait du mal??

- Non, rassurez-vous! Grâce à l'intervention d'une grande amie de votre épouse, Kristina, russe aussi, votre fille a pu être mise à l'abri. Mais, je n'en sais malheureusement pas plus. Je suis désolé.

Tout en conduisant, je fixai attentivement Anatoly pendant ses explications, essayant de lire au delà des mots et de son comportement, pour savoir s'il me disait vraiment toute la vérité.

Un silence se fit, de plus en plus lourd.

- Nous arrivons bientôt au laboratoire, Serguei! Après le prochain carrefour, il vous faudra prendre un petit chemin de campagne sur votre droite. Comment comptez-vous approcher Ness et ses hommes? Ils sont dangereux, vous le savez comme moi!

- Je n'en ai pas la moindre idée, pour tout vous dire, Anatoly. Mais je suis arrivé à un stade où je dois savoir, comprenez-vous cela? Je ne peux passer le reste de mes jours à me poser des questions, à courir comme un fugitif, sans famille, sans amis, sans but. Je tourne en rond depuis des mois! Je sens que les drogues que l'on m'a administrées et les interventions sur mon corps me désorientent de plus en plus, et m'affaiblissent par moment. Il faut que je me retrouve avant de me perdre complètement! Aujourd'hui c'est le grand jour : je tente le tout pour le tout.

Je me garai en contrebas du chemin, comme me l'avait indiqué Anatoly.

- Le laboratoire est dissimulé sous une vieille ferme. La seule des environs d'ailleurs, comme cela ils sont tranquilles pour faire leur sale boulot, bredouilla Anatoly avec un dégoût mêlé de crainte dans la voix. Serguei, je vous admire pour votre courage...mais..., excusez-moi, j'ai très peur!!

- Oh, oh!! trop facile Anatoly!! Vous n'aviez pas si peur en venant avec votre flingue pour m'éclater la cervelle! A présent vous allez me guider pour pénétrer dans les sinistres catacombes de Ness! Nos deux vies sont intimement liées, mon cher, à vous de faire en sorte qu'elles durent encore!

Anatoly, sans un mot, prit la direction du bâtiment. Je le suivais, sur mes gardes, jetant un regard tout autour de moi à la recherche de caméras.

- Anatoly! pouvez-vous me dire où sont les caméras?

- Sur ce site, elles n'ont pas encore été installées. Heureusement, d'ailleurs car sinon...

...

..  vite  déguerpissons, sa presse, vite. A bout de souffle, près de la voiture, étaient là, les acolytes,  Eeeeeeeeeeeee. A-t-on  un plan B, en 5 secondes?  Oui Tom, le transport public. On va traverser par ce sentier, juste à l'arrière, il y a le tramway, vite plus vite, il faut les déjouer, c'est notre seul moyen, je connais une entrée secrète que mon frère m'a montré en cas de détresse et c'est là qu'on s'en va. 

Tom, observe, le monde, cherche ceux qui on l'air de regarder l'horizon sans but fixe, c'est le seul moyen que l'on a pour détecter le danger, et surtout, met ce poncho ainsi que le chapeau et lunette, nous allons nous déguiser, pour les éviter.  Toujours haleine allante, Cœur battant, allez, le chemin est libre, vous voyez le rosier sauvage, l'entré secrète se trouve juste à côté.

Juste une idée en tête, de retrouver sa fille ..................

...

- ...oui, je n'ai pas peur de mourir, mais pourtant comme j'aimerais retrouver ma fille!! soupira Tom en reprenant la marche en direction d'un ancien hangar.

Anatoly ouvrit le vieux portail et me conduisit vers un tas de foin qu'il se mit à déplacer silencieusement. Une trappe apparut enfin, et toujours en silence, il me fit comprendre que le labo se trouvait dessous.

-Allons-y! lui lançai-je, en prenant une grande inspiration.

Waou! la vieille bâtisse qui ne payait pas de mine, cachait un véritable arsenal technologique des plus sophistiqués! Je reconnaissais bien là la main de maître du sinistre Ness.

Au bout d'un long couloir, Anatoly fit un code pour ouvrir une porte blindée et nous pénétrâmes dans une salle remplie d'ordinateurs et d'appareils que je ne reconnaissais pas.

Nous avions très rapidement échafaudé un plan pour notre face à face avec le Groupe. Mon bluff fonctionnerait-il? Je m'en remettais à ma bonne étoile, pour peu que j'en ai une!

Il était question de faire croire qu'Anatoly avait copié les documents les plus compromettants pour briser l'entreprise infernale. Ces documents étaient bien entendu placés dans un endroit sûr, et si nous ne ressortions pas d'ici, l'un et l'autre sains et saufs, une alerte serait déclenchée et la police et surtout le Haut Comité de Surveillance et de Suivi leur tomberait dessus où qu'ils soient. J'espérais bien que Ness craindrait ce puissant organisme.

Je prie connaissance du plan d'ensemble du laboratoire et Anatoly m'indiqua rapidement où travaillait chaque membre.

Il était à peine 6h00 du matin. Nous avions déjà une chance inouïe. Pas de veilleur de nuit et l'équipe ne commençait à investir les lieux qu'à 7h30. "Ma bonne étoile?", pensais-je en souriant.

Anatoly m'aida à consulter le maximum de données sur les ordinateurs. Plus je lisais, plus je comprenais et plus...