TDAH (enfant et adulte) : symptômes, causes, diagnostic et traitements
Qu’est-ce que le TDAH ?
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental qui apparaît généralement durant l’enfance. Il se caractérise par trois dimensions principales : l’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité, dont l’intensité varie selon les individus.
Contrairement à une simple difficulté de concentration ou à une énergie débordante passagère, le TDAH interfère durablement avec la vie quotidienne. Ce trouble affecte environ 1 enfant sur 20 et 1 adulte sur 25, avec des formes plus ou moins sévères selon les cas. Longtemps sous-estimé, le TDAH est désormais reconnu comme un trouble médical à part entière, nécessitant un diagnostic précis et une prise en charge adaptée.
Il existe trois sous-types de TDAH :
- Le type inattentif prédominant,
- Le type hyperactif/impulsif prédominant,
- Le type mixte, combinant les deux formes.
Quels sont les symptômes du TDAH ?
Chez l’enfant
Les enfants atteints de TDAH présentent des comportements persistants d’inattention, d’agitation et de difficultés à gérer les impulsions, souvent inadaptés à leur âge. Ces symptômes doivent être présents depuis plus de six mois et dans au moins deux environnements (par exemple : école et maison).
Exemples de symptômes chez l’enfant :
- Difficulté à suivre des instructions ou à terminer ses devoirs,
- Oublis fréquents d’affaires scolaires,
- Bavardage excessif, se lève sans autorisation,
- Interrompt les autres ou répond sans attendre la fin des questions,
- Frustration rapide, réactions émotionnelles intenses.
Ces manifestations peuvent engendrer :
- Des échecs scolaires,
- Des conflits avec les camarades ou les enseignants,
- Des tensions au sein de la famille.
Chez l’adulte
Chez les adultes, les symptômes du TDAH sont souvent moins visibles, mais tout aussi impactants. L’hyperactivité physique peut laisser place à une agitation mentale ou à une sensation de stress intérieur constant.
Signes fréquents du TDAH chez l’adulte :
- Procrastination, désorganisation chronique,
- Difficultés à gérer le temps et les priorités,
- Impulsivité dans les relations ou dans les achats,
- Irritabilité, troubles de l’humeur,
- Difficulté à rester concentré en réunion ou lors de tâches longues.
De nombreux adultes atteints de TDAH n’ont jamais été diagnostiqués dans l’enfance. Ils peuvent se sentir incompris, épuisés ou en échec, malgré une intelligence et une motivation intactes.
Quelles sont les causes du TDAH ?
Le TDAH est un trouble multifactoriel, impliquant une combinaison de facteurs biologiques, génétiques et environnementaux.
Facteurs génétiques
Les études montrent une forte hérédité du TDAH : un enfant dont un parent est atteint présente un risque accru. Des gènes liés à la dopamine, un neurotransmetteur impliqué dans la régulation de l’attention, ont notamment été identifiés.
Facteurs neurobiologiques
Le cerveau des personnes atteintes de TDAH présente des anomalies fonctionnelles et structurales. Les régions impliquées dans le contrôle des émotions, de l’attention et de la motricité (comme le cortex préfrontal) sont souvent moins actives ou moins développées.
Facteurs environnementaux
Plusieurs éléments extérieurs peuvent augmenter le risque de TDAH :
- Exposition prénatale à la nicotine, à l’alcool ou à certaines toxines,
- Stress ou complications pendant la grossesse,
- Naissance prématurée ou faible poids de naissance,
- Environnement familial instable, stress chronique.
Ces facteurs ne sont pas responsables à eux seuls, mais ils peuvent aggraver une prédisposition génétique.
Comment diagnostique-t-on le TDAH ?
Le diagnostic du TDAH repose sur une évaluation clinique approfondie par un professionnel de santé formé (neuropédiatre, pédopsychiatre, psychiatre…).
Il n’existe pas de test sanguin ni d’imagerie médicale spécifique pour confirmer le TDAH. Le diagnostic s’appuie sur :
- L’analyse des antécédents médicaux, scolaires et familiaux,
- L’observation du comportement sur plusieurs mois,
- Des questionnaires d’évaluation validés (ex : échelle de Conners, DIVA 5.0 chez l’adulte),
- Des tests neuropsychologiques pour évaluer les fonctions attentionnelles et exécutives,
- L’exclusion d’autres troubles pouvant mimer le TDAH (troubles anxieux, troubles du sommeil, TSA…).
Le TDAH chez la femme adulte est particulièrement sous-diagnostiqué, car il s’exprime souvent par une inattention internalisée, de l’épuisement mental ou une anxiété, sans agitation apparente.
Quels sont les troubles associés au TDAH ?
Le TDAH s’accompagne souvent d’autres troubles psychiques ou cognitifs, ce qui complique le diagnostic et la prise en charge.
Troubles fréquemment associés :
- Troubles anxieux (anxiété généralisée, phobie sociale),
- Dépression ou troubles de l’humeur,
- Troubles du sommeil : endormissement difficile, réveils fréquents,
- Troubles spécifiques des apprentissages (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie…),
- Trouble oppositionnel avec provocation (TOP) chez l’enfant,
- Trouble du spectre de l’autisme (TSA) dans certains cas,
- Addictions (jeux, alcool, cannabis…) chez les adultes non traités.
La prise en charge des comorbidités est essentielle pour améliorer les résultats du traitement et la qualité de vie globale.
Quels sont les traitements du TDAH ?
Il n’existe pas de traitement curatif du TDAH, mais une prise en charge adaptée permet d’en atténuer significativement les symptômes.
Traitements médicamenteux
Les médicaments sont souvent proposés lorsque les symptômes interfèrent fortement avec la vie quotidienne.
Psychostimulants : méthylphénidate (Ritaline®, Concerta®…), premier choix de traitement. Ils améliorent la concentration, réduisent l’hyperactivité et l’impulsivité.
Non-stimulants : atomoxétine (Strattera®) ou guanfacine (Intuniv®), en cas de mauvaise tolérance aux stimulants.
Ils doivent être prescrits par un spécialiste et font l’objet d’un suivi régulier pour ajuster les doses et surveiller les effets secondaires.
Interventions non médicamenteuses
Indispensables, elles peuvent être proposées seules ou en complément du traitement :
Thérapies cognitivo-comportementales (TCC) : pour développer des stratégies d’adaptation, gérer les émotions et renforcer l’estime de soi
Orthophonie, ergothérapie ou psychomotricité pour les enfants
Coaching TDAH pour améliorer l’organisation, la gestion du temps, les relations sociales
Psychoéducation pour comprendre le trouble et mieux le gérer en famille ou au travail
Vivre avec un TDAH au quotidien
Enfant
L’accompagnement des enfants atteints de TDAH repose sur un environnement structuré et bienveillant. Il est essentiel de :
- Mettre en place des routines stables et des repères visuels,
- Utiliser un langage positif et des consignes courtes,
- Collaborer étroitement avec l’équipe pédagogique,
- Renforcer positivement les efforts et les progrès,
- Participer à des groupes de guidance parentale pour mieux comprendre et soutenir son enfant.
Adulte
Les adultes atteints de TDAH peuvent rencontrer des difficultés dans la sphère professionnelle, sociale ou affective, mais de nombreux outils existent :
- Utiliser un agenda structuré et des rappels visuels,
- Créer un environnement calme et limitant les distractions,
- Fractionner les tâches longues ou complexes,
- Mettre en place des rituels de concentration,
- S’entourer de professionnels formés au TDAH adulte,
- Rejoindre des groupes de parole ou associations de patients.
Avec une prise en charge globale, les personnes avec un TDAH peuvent s’épanouir pleinement dans leur vie personnelle et professionnelle.
Minute d’attention − C’est quoi le TDAH ?, Inserm
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Publié le 26 mai 2025