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Surmonter son bégaiement avec succès : le témoignage inspirant de GérardC !

Publié le 10 janv. 2024 • Par Claudia Lima

Dans ce témoignage, GérardC partage son parcours unique avec le bégaiement. Il y dévoile les défis qu'il a affrontés et les leçons qu'il a apprises. 

Découvrez comment GérardC a transformé son obstacle en opportunité, et trouvez inspiration et conseils pour surmonter vos propres défis de communication. 

Lisez son histoire !  

Surmonter son bégaiement avec succès : le témoignage inspirant de GérardC !

Bonjour GérardC, vous être membre de Carenity, vous avez souhaité témoigner une nouvelle fois pour Carenity et nous vous en remercions.   

Tout d’abord, pourriez-vous vous présenter à nouveau auprès de nos lecteurs ? 

Je m’appelle Gérard, je suis marié. J’ai 71 ans. Je suis retraité. 

Vous avez témoigné une première fois au sujet de la fibromyalgie. Aujourd’hui, vous désirez nous parler du bégaiement ? Pourquoi ? 

Carenity est un espace d’échanges que j’apprécie beaucoup et que je fréquente pour d’autres pathologies. Je me sens moins seul, j’y apprends et je m’y sens utile.   

Je n’ai pas trouvé de forum sur le thème du bégaiement. Je crois qu’un brassage d’expériences pourrait aider les personnes qui vivent cette épreuve. 

Lire le précédent témoignage de GérardC ici :

>> Fibromyalgie : “La fibromyalgie impacte beaucoup ma façon de vivre.”<< 

Êtes-vous bègue ? Comment cela se manifeste-t-il ?  

Oui. J’ai une longue expérience du bégaiement et j’ai le recul qu’il faut pour faire le point. Beaucoup de mes relations ignorent que je suis bègue, parce que, maintenant, mes bégaiements sont devenus rares. Le bégaiement a participé à la construction de ce que je suis et je suis de la grande famille des bègues.  

Pour moi, comme probablement, pour beaucoup, cela se manifestait par de grandes difficultés à prononcer un mot, à démarrer une phrase ; par des répétitions incontrôlées de syllabes, par des blocages complets, comme des apnées verbales. Mon bégaiement était alimenté par les états d’exaltation, d’excitation, de peur, d’énervement, de frustration. Plus généralement, par des émotions.  

Une grande appréhension s’installait avant de parler. En parlant, une tension croissait, menaçant d’un dérapage à tout moment. Cette tension pouvait s’alléger, donnant temporairement de la fluidité, mais pouvait revenir brouiller mon élocution. Angoissant. 

Avez-vous fait l’objet de moqueries ?  

Je n’ai pas le souvenir d’avoir souffert de moqueries. J’ai perçu en revanche des mélanges d’attention bienveillante et de gêne de la part des personnes qui m’écoutaient. Certaines se détournaient rapidement de moi. À ma gêne pour parler, s’ajoutait la gêne que cela provoquait chez les autres. 

Quelles ont été les conséquences de votre bégaiement ?  

Je n’avais pas les moyens de parler pour ne rien dire, comme beaucoup le font, ce qui est socialement admis. Je ne parlais que si je l’estimais important. Cela m’a entraîné à filtrer et à construire mes propos. En limitant ma parole, j’ai développé mon écoute. Ce qui est précieux.  

Mon apparente mise en retrait des conversations a donné de moi une image, selon les circonstances, de quelqu’un de secret, d’indifférent, voire de prétentieux. Des préjugés qui tombaient en quelques échanges, quand il y en avait.   

Mon bégaiement a largement participé à mes complexes et à mon manque de confiance en moi. Ainsi qu’à mon introversion. 

Savez-vous pourquoi vous êtes bègue ? Avez-vous bénéficié d’un accompagnement ?   

J’étais un enfant joyeux et spontané, dans un milieu vivant et ouvert. Un événement familial a tout renversé et a durablement changé mon caractère et ma vie. Mon enfance s’est arrêtée à 9 ans. Définitivement. Le bégaiement a alors fait irruption. Quelle galère, quelle injustice !  

Je n’ai bénéficié d’aucune aide, et je n’en attendais pas. J’espère que les choses ont changé, et que les personnes sujettes au bégaiement sont maintenant prises en compte et accompagnées. Je serais intéressé de savoir comment cela se passe pour elles. 

Comment avez-vous fait face à votre bégaiement ?  

Pour faciliter l’attaque d’une phrase ou d’un mot, je plaçais un son d’accroche devant ; comme le signal que le dresseur donnait d’un claquement de fouet pour faire bouger les fauves !  

Des mots me posaient plus de problèmes que d’autres. En particulier ceux commençant par une consonne. En présence d’un mot bloquant, je cherchais en urgence un synonyme. Il y avait de quoi surprendre l’auditeur, tellement le mot remplacé in extremis était évident. Ou bien encore, je tordais mes phrases pour qu’elles contournent l’obstacle. Cette contorsion salvatrice était épuisante.  

Je me souviens par exemple, parmi des milliers, de mon embarras pour prononcer ma fonction de « Directeur commercial ». C’est fou ! Quand je pense que j’ai par la suite animé ou participé activement à des centaines de réunions et aussi parlé devant des centaines de personnes… Je ne constate pas ici une rémission totale et définitive, ni un mérite personnel, mais un progrès énorme possible. 

Quel impact le bégaiement a-t-il eu sur votre vie ?   

Mon bégaiement a clairement affecté mon confort de vie et influencé ma personnalité. Dans mes attitudes, postures et comportements d’aujourd’hui, que ce soit intellectuellement, mentalement ou socialement, j’ai les traces de cette épreuve et de mes luttes.  

Par exemple, mon besoin de communiquer a été très bridé, très longtemps, par le bégaiement. Je continue à peu m’exprimer oralement, même après avoir quasiment réglé le problème. J’ai acquis un réflexe de synthèse. Et je me suis tourné vers l’expression écrite, beaucoup plus confortable.  

Je n’ai jamais cessé de faire face et d’avancer. Je ne me suis ni dérobé, ni ménagé. Mon parcours de vie aurait été différent sans le bégaiement ; mais peut-être pas meilleur.  

En présence d’un handicap, beaucoup de personnes développent des facultés « de compensation ». Pour moi, ce sont probablement l’écoute, l’analyse, l’efficience et le courage… 

Avez-vous réussi à surmonter votre bégaiement ? Comment ?  

Oui. Je suis passé des « techniques » d’urgence évoquées plus haut, à une assez bonne maîtrise de la parole. Cette progression a été lente et erratique, au gré des circonstances de la vie. Quel chemin !  

Mon bégaiement créait mon angoisse (la peur du danger), et, en conséquence, créait mon bégaiement. Mon bégaiement créait donc mon bégaiement, le cercle infernal. Qui trahissait mon bégaiement, donc me trahissait aussi ? Les mots, ces sales traîtres.   

Mais ça, c’était avant. Avant de regarder les choses autrement, ou, plutôt, ailleurs, pour ne pas voir les mots ; pour ne pas en avoir peur.  

En m’attachant exclusivement au fond de mes pensées et de mes intentions, sans me préoccuper de leur formulation, les mots disparaissaient, et, avec eux, leur danger. Et là, je constatais que mon élocution se débrouille très bien toute seule avec les mots, sans moi ! C’est-à-dire aussi que je pouvais me faire confiance pour m’exprimer correctement sans effort. C’est magique…  

C’est un exercice mental qui ne s’acquiert pas en deux secondes, mais qui vaut vraiment le coup. J’aimerais tant que d’autres bègues passent ainsi de l’autre côté des mots ! 

Pour terminer, que voudriez-vous dire aux personnes atteintes de bégaiement sur Carenity ?  

Prenons la parole, ici, avec CARENITY !  

PS : pourquoi ne bégaie-t-on pas quand on chante ?  

Merci.  
Claudia de l’équipe Carenity 

 
Un grand merci à Gérard pour son témoignage !

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avatar Claudia Lima

Auteur : Claudia Lima, Rédactrice Santé

Claudia est créatrice de contenus chez Carenity, elle est spécialisée dans la rédaction d’articles santé.

Claudia est titulaire d’un Executive MBA en Direction Commerciale et Marketing et continue de se... >> En savoir plus

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