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Fibromyalgie : “La fibromyalgie impacte beaucoup ma façon de vivre.”

Publié le 14 juin 2023 • Par Marion Moulin

GérardC, membre de la communauté Carenity en France, est atteint de fibromyalgie. Après un moment d’errance diagnostique, puis de nombreux essais médicamenteux, il se tourne désormais principalement vers des médecines douces pour améliorer ses symptômes. Il se livre dans son témoignage pour Carenity. 
 
Découvrez vite son histoire ! 

Fibromyalgie : “La fibromyalgie impacte beaucoup ma façon de vivre.”

Bonjour GérardC, vous avez accepté de témoigner pour Carenity et nous vous en remercions. 

Pouvez-vous vous présenter ? 

Je m’appelle Gérard, je suis marié à une femme très active. Nous avons deux fils largement majeurs. Je suis en retraite. J’ai 70 ans. 

Quelles sont vos occupations ? 

Je lis beaucoup de magazines (histoire, sciences, science et vie de la terre, animaux, curiosités) et j’écoute beaucoup de musiques très variées. J’aime bricoler et jardiner.  

Lorsque je pensais à ma retraite, j’avais prévu de bouger beaucoup, de voyager, de marcher dans la forêt voisine. Mais la fibromyalgie en a décidé autrement. 

Quels ont été les premiers signes de la fibromyalgie ? 

Sans savoir ce dont il s’agissait, j’ai commencé, il y a 17 ans, à ressentir des troubles et des douleurs. On a évoqué le surmenage, le stress. Ces symptômes étaient accompagnés de contractures, d’inflammations, de dépression. Puis la polyarthrite rhumatoïde a été envisagée. 

Quels traitements avez-vous reçus ? 

Principalement, une myriade tâtonnante de médicaments censés soulager les symptômes (surtout douleurs, manque de sommeil, dépression) accompagnée de médicaments pour contrer les effets secondaires.  

Quels types de médicaments ? 

Il y en a eu beaucoup trop pour les citer. Ils appartenaient aux familles des antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), hypnotiques, décontractants musculaires, anxiolytiques, antidépresseurs…  

Quels ont été les effets de la fibromyalgie sur votre vie ? 

Alors qu’elle n’était pas encore diagnostiquée, j’exerçais des responsabilités professionnelles exigeantes dans lesquelles je m’étais surinvesti. J’ai voulu tenir malgré les douleurs et malgré les effets assommants, voire psychotropes de certains médicaments. Cela a été affreusement pénible. 

Quand et comment le diagnostic de la fibromyalgie a-t-il été posé ? 

Les traitements ont été très décevants. Des examens se sont succédés. Ils ont surtout consisté à écarter des hypothèses de pathologies. Ce n’est que 10 ans après le début des douleurs que le diagnostic a été posé, il y a 7 ans, dans un centre de la douleur, dirigé par un Professeur en rhumatologie. 

Comment avez-vous reçu l’annonce de ce diagnostic ? 

La fibromyalgie était alors encore moins connue que maintenant, y compris par le corps médical. Je ne la connaissais pas non plus. L’annonce ne m’a donc pas choqué, ni mes proches.  

En revanche, au fil des consultations, j’ai compris le triste message : « On admet désormais que les patients souffrent vraiment… On ne comprend pas cette pathologie… On ne sait pas la guérir… Il faudra bien que vous fassiez avec… Et, surtout, faites des exercices physiques ! ». Vu comme cela, c’est plus inquiétant. J’allais donc durablement avoir mal partout et tout le temps

Êtes-vous soutenu par vos proches ? 

Dans la famille, on ne se plaint pas. J’ai expliqué ce que je savais et j’ai décrit quelques-unes de mes difficultés et douleurs. Mes proches peuvent ainsi comprendre mes comportements.  

Pouvez-vous nous en dire plus sur les symptômes ? 

Les symptômes sont très divers. Ils peuvent se superposer. Chacun peut partir, arriver, sans raison. Mais il y en a en permanence

Il y a des douleurs, de toutes natures, fréquences, durées, intensités, localisation. Par exemple, des sensations de pincement, piqure, coup de couteau, brûlure, luxation, fracture, décharge électrique, crampe, contracture, picotement, fourmillement, engourdissement, compression thoracique, maux de ventre…  

Il n’y a pas que des douleurs, mais aussi : perte de sensibilité digitale, hypersensibilité à la chaleur, aux bruits (jusqu’à générer des douleurs), préhension manuelle peu sûre, coordination gestuelle limitée, sécheresse buccale, surpoids

Et encore : état dépressif, sommeil difficile, difficultés de concentration, fatigue intense.  

La fibromyalgie est-elle invalidante ? 

Sans aucun doute. Ce n’est pas seulement une « maladie-neurologique-auto immune-chronique-orpheline », c’est une épreuve invisible permanente qui impose des efforts invisibles permanents.  

Ma démarche est lente et hésitante, ma résistance physique est limitée. Mon attention est difficile à soutenir. Des douleurs me figent, me coupent le souffle ou me font malgré moi émettre une plainte. Combien de fois par jour me dis-je : « P***** ce que j’ai mal ! » ?  

Je parais souvent dans ma bulle, comme désintéressé de ce qui m’entoure ; alors qu’en réalité je suis en plein effort pour « faire malgré » ou alors j’essaie de détourner l’attention de mon cerveau des douleurs qui m’assaillent.  

La fibromyalgie impacte beaucoup mon confort, ma façon de vivre, mes relations avec mes proches et ma vie sociale. 

Savez-vous d’où elle vient ?  

Probablement d’un traumatisme de jeunesse que j’avais enfoui… Et qui aura été réveillé beaucoup plus tard.  

Êtes-vous satisfait de la prise en charge médicale ? 

Non, c’est dramatique. Jusqu’à récemment, il y avait le déni de la maladie, ce qui a ralenti sa prise en compte. Puis la réalité des souffrances a enfin été admise. Mais, à défaut de maîtriser le sujet, le corps médical, démuni, ne traite que les symptômes, et de façon conventionnelle, avec des médicaments. Ce qui, en première intention, peut se comprendre, mais ce qui est loin, très loin, de résoudre le mal être des patients. Avec les médicaments, il n’y a pas d’amélioration significative du confort, mais il y a un gavage malsain, des effets secondaires gênants, et des risques d’accoutumance ou d’addiction. 

Comment faites-vous alors ? 

J’ai compris qu’il me fallait m’investir personnellement dans la recherche de solutions pour limiter la prise de médicaments. Il y a d’autres ressources : une autre façon de vivre, un travail mental, des médecines douces, des produits alternatifs légaux et sans danger, etc. La médecine conventionnelle ne les rejette pas, mais ne les préconise pas ou rarement. À vous de les chercher.  

J’ai essayé, avec plus ou moins de résultats : cardio training, hypnose, chromothérapie, kinésithérapie, ostéopathie, électrothérapie TENS, psychothérapie, groupe de parole…  

Puis, je recours maintenant à la magnétothérapie et au Cannabidiol, avec succès. Mes douleurs sont atténuées, mon sommeil est meilleur, je suis moins crispé et j’ai supprimé les médicaments liés à la fibromyalgie (sauf un léger antidépresseur). Bien entendu, mon médecin a suivi et approuve mes choix. 

Comment voyez-vous votre avenir ? Quels sont vos projets ? 

A 70 ans, et avec d’autres pathologies, je veux continuer à avancer vers un meilleur confort de vie, ne pas être un boulet pour ma femme et voir grandir notre petite fille en assez bonne forme pour que les rencontres soient un plaisir partagé. Je souhaite garder la force de me battre. J’ai une inquiétude : une possible baisse de mes capacités cognitives

Avez-vous rejoint une association de patients atteints de fibromyalgie ? 

Oui, au début. Mais je n’y ai trouvé que des dates de conférences et des offres commerciales de cures. Je ne suis pas resté. J’aurais peut-être pu en chercher une autre. 

Même si l’on ne peut pas parler d’association, la « communauté » Carenity remplit parfaitement un rôle de vecteur d’échanges qui permet d’aller plus vite, plus loin et moins seul, dans le bon sens. 

Quels conseils donneriez-vous ? 

Je n’ai pas de légitimité médicale. Je ne peux que partager mon expérience personnelle et la commenter. C’est ce que je fais avec Carenity. 

Je ne peux pas reprendre ici mes avis, consultables sur le site. Je dirai seulement qu’il me paraît essentiel d’éviter le stress et les médicaments, de chercher des solutions alternatives, d’aller vers le plaisir, de devenir bienveillant avec soi-même et avec les autres, de changer de façon de vivre, de découvrir ses propres forces mentales, de ne pas se « reposer » passivement sur la médecine traditionnelle, de se prendre en charge, avec curiosité et confiance… et, de partager sur Carenity !  

« Ce ne sont que des avis. Prenez soin de vous. Avec confiance ». 


Un grand merci à Gérard pour son témoignage !

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avatar Marion Moulin

Auteur : Marion Moulin, Rédactrice santé

Marion est créatrice de contenu chez Carenity, spécialisée dans la rédaction d'articles santé. Marion poursuit sa formation de Community Manager et Social Media à l’IMCI. Pendant son temps libre, elle aime lire,... >> En savoir plus

14 commentaires


Anna13
le 14/06/2023

Témoignage très complet qui relate exactement le vécu des fibromyalgiques.

J'ai été diagnostiquée il y a 20 ans et quasiment personne ne connaissait cette maladie. Dans mon malheur j'ai eu la chance d'avoir une collègue qui avait son mari atteint de fibromyalgie. Elle a reconnu chez moi certains symptômes et m'a encouragé à prendre RV auprès du Centre Anti-Douleur du CHU de Marseille. Le diagnostic est tombé au bout de 2 ans et m'a été donné par le rhumatologue qui me suivait. Je n'oublierai jamais ses mots "vous préférez long et douloureux ou court et définitif". Quelle approche lamentable !

Aujourd'hui on en parle plus, comme Gérard et beaucoup d'autres, j'ai cherché ce qui pouvait m'apporter un soulagement. J'ai pris également énormément de médicaments que j'ai arrêté depuis qq années à part certains dont je ne peux me passer.

Ce qui me rend extrêmement triste c'est la non reconnaissance de la pathologie car elle n'est pas visible et le mépris d'une très grande partie de l'entourage proche, les collègues, les "amis" et certains professionnels du corps médical.

Je reste malgré tout optimiste. Je continue à travailler, je suis à 2 ans de la retraite. J'ai mes enfants et mes petits enfants qui m'apportent du bonheur. Je voyage, je rentre du Canada. Je fais de la moto avec mon mari, j'aime lire, recevoir des amis, cuisiner. Je vis dans le Sud et je peux ainsi profiter de la plage.

Le stress est le facteur déclenchant des poussées de fibromyalgie. J'ai 2 hernies discales lombaires, des tendinites qui n'en finissent jamais, un syndrome de vessie douloureuse et un syndrome de l'intestin irritable. Avec tout ça je fais de mon mieux mais il y a des jours où je suis profondément triste et où je me sens tellement impuissante.

J'espère qu'on trouvera un traitement et qu'on sera reconnus...enfin !


roseavril20
le 15/06/2023

Merci pour votre témoignage dans lequel je me reconnais parfaitement. Oui il n'y a qu'une chose à faire, ce prendre en main et essayer tous ce qui pourrait nous faire du bien. J'ai bien envie d' essayer aussi le cannabidiol, j'en demanderais à ma prochaine visite chez mon médécin. Je suis sous laroxyl (15 gouttes), ce qui me permet de bien dormir, mais quelques fois la douleur est tellement forte, elle me réveille. J'essaye de faire les choses comme avant mais à un moment donné il faut que j'arrête pour me reposer. il faut aller de l'avant, ce n'est pas toujours facile mais personne ne peut rien pour nous, Alors il faut faire avec. Bon courage à tous...


Violette78
le 15/06/2023

je vous lis - Je comprends difficilement ce que vous nous ecrivez -" Je voyage, je rentre du Canada. Je fais de la moto avec mon mari, j'aime lire, recevoir des amis, cuisiner. Je vis dans le Sud et je peux ainsi profiter de la plage etc etc etc ."

eh bien ! vous etes une fibromyalgique " courageuse " hors normes - Comment est ce possible d'avoir ce genre de vie ? La fatigue chronique ,en plus des douleurs et de tous les autres problemes vous ne connaissez pas ?

La medicine ne nous soulage pas bcp - Chacun est different avec des symptomes variés imprevus souvent - a divers degrés - Je vis au jour le jour - ne sais plus être motivée - depassée par les problemes qui ne me lachent jamais - Plus un seul jour de serenité -Souvent - je me mets en boule dans le canapé - dans la penombre pour m'endormir - si possible - pour oublier durant qlques minutes - Les nuits ? sont infernales -Si je ne suis pas assommée pdt 24 h (!Tellement sensible au medoc) - je ne trouve pas une heure de sommeil - mes jambes " sans repos " se payent ma tête - Quelle vie ! Je ne souhaiterais pas de vivre cela a mon ennemi si j'en avais un ...

Bon courage a vous tous - Le recit de Gerard reflete notre vécu - Felicitations et merci a lui de nous avoir ouvert son coeur sans se montrer "Super man "


thezie
le 16/06/2023

Bonjour à tous,

je ne sais pas comment vous vivez, mais moi, je ne vis plus, je survis. Plus aucune force, grosse dépression, plus d'envies....

Quant aux douleurs, j'arrive maintenant à y faire face : 3 séances de kiné , acuponcture, méditation, relaxation, 20 séances de RTMS, 1 semaine d'hospitalisations dans un service anti douleurs.

Mais à cause de cette forte dépression et cet état d'épuisement, je passe mes journées dans mon lit. Le moindre effort de fatigue. Bon courage à vous tous.


chantale
le 16/06/2023

Bonjour,

Merci Gérard pour ce beau témoignage. Moi, depuis mi janvier, je vis avec des douleurs insupportable et une très grande fatigue. J'ai recommencé l'acupuncture. Il m'a fallu 5 séances pour trouver un peu de mieux et je prends du cannabis en gouttes. J'ai pris aussi du cannabis en tisane pour m'aider à dormir. Cela m'a bien aidé car j'ai fait une dépression en mai suite à cet état de santé. Je ne voyais pas le bout. J'ai de la chance d'être suivi par un bon psychologue car du côté de mon médecin traitant à part de me donner Doliprane ou tramadol elle ne connait pas la maladie. Bon courage à tous et bonne journée.

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