Stress et MICI : comment l’été peut devenir un allié pour apaiser vos intestins
Publié le 21 juil. 2025 • Par Candice Salomé
Vivre avec une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique, est un défi quotidien où le stress joue souvent un rôle crucial. Pourtant, l’été offre une occasion unique de relâcher la pression et de se reconnecter à soi-même.
Comment mieux comprendre ce lien entre stress et MICI, et quelles stratégies adopter pour passer un été serein ?
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MICI : qu’est-ce que c’est exactement ?
Maladie de Crohn et rectocolite hémorragique (RCH) : deux formes principales
Les MICI regroupent principalement deux pathologies chroniques : la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique (RCH). La première peut toucher n’importe quelle partie du tube digestif, de la bouche à l’anus, tandis que la seconde se limite au rectum et au côlon. Ces maladies sont caractérisées par une inflammation chronique du système digestif, évoluant par poussées et périodes de rémission.
Les symptômes les plus fréquents incluent des douleurs abdominales, une diarrhée persistante, souvent sanglante dans le cas de la RCH, une fatigue marquée, une perte de poids et parfois de la fièvre. Bien qu'elles présentent des similitudes, ces deux maladies se distinguent par leur localisation, leur étendue et leur impact sur la paroi intestinale.
Vivre avec une MICI au quotidien
Le quotidien avec une MICI peut être éprouvant. Le rythme de vie est souvent dicté par les rendez-vous médicaux, la prise régulière de traitements (parfois lourds), et une attention constante portée à l’alimentation. Certains aliments bien tolérés un jour peuvent déclencher des symptômes le lendemain, ce qui crée un climat d’incertitude permanent.
Outre les aspects physiques, l’impact émotionnel est souvent sous-estimé. La fatigue chronique, les douleurs et la peur des poussées peuvent générer un stress important, parfois source d’isolement social ou de baisse d’estime de soi. Prendre soin de sa santé mentale est donc essentiel dans l’accompagnement de la maladie.
Quel est le lien entre stress et MICI ?
Le stress comme facteur aggravant
Le stress n’est pas considéré comme une cause directe de l’apparition des MICI. En revanche, il est reconnu comme un facteur aggravant, capable de déclencher ou d’amplifier une poussée inflammatoire. Les périodes de stress intense – qu’il soit physique ou émotionnel – sont souvent associées à une recrudescence des symptômes.
Le stress agit à plusieurs niveaux : il modifie la composition du microbiote intestinal, augmente la perméabilité de la muqueuse digestive et perturbe le fonctionnement du système immunitaire. Ce trio favorise un terrain inflammatoire propice aux troubles digestifs.
L’axe intestin-cerveau : un dialogue permanent
Le lien entre stress et symptômes digestifs repose en grande partie sur ce qu’on appelle l’axe intestin-cerveau. Ce réseau complexe relie le cerveau au système digestif via des voies nerveuses, hormonales et immunitaires. Il permet aux deux organes de communiquer en permanence.
Chez les personnes atteintes de MICI, cet axe est particulièrement sensible. Un stress émotionnel – même mineur – peut se traduire par une douleur abdominale, une diarrhée ou un inconfort digestif. À l’inverse, les troubles intestinaux peuvent générer de l’anxiété ou une baisse de moral. D’où l’importance de considérer les MICI dans une approche globale et psychosomatique.
L’été : un moment idéal pour relâcher la pression… ou pas ?
Les vacances, entre détente et source potentielle d’angoisse
L’arrivée de l’été rime souvent avec évasion, détente et liberté. Pourtant, pour les personnes vivant avec une MICI, cette période peut aussi être source de stress anticipatoire. Le changement de rythme, l’incertitude liée à l’alimentation, les déplacements, la gestion des traitements ou des biothérapies injectables peuvent devenir de véritables casse-têtes.
La peur de tomber malade loin de son médecin habituel, d’être confronté à une poussée sans solution immédiate ou de devoir annuler des plans à la dernière minute peut générer une angoisse sourde, parfois difficile à exprimer à l’entourage.
Comment profiter pleinement de la période estivale ?
Pour transformer cette période en vraie parenthèse bénéfique, il est essentiel d’identifier ses propres sources de stress. Est-ce la peur de manquer de médicaments ? De devoir expliquer sa maladie à ses proches ? De ne pas pouvoir suivre son régime habituel ?
Une fois ces sources repérées, il devient plus facile de mettre en place des stratégies d’adaptation. Préparer une trousse médicale complète, demander une ordonnance en anglais en cas de voyage à l’étranger, choisir un hébergement avec cuisine, ou encore s’assurer d’un accès à des soins médicaux sont autant de gestes concrets qui permettent d’aborder les vacances avec plus de sérénité.
Des astuces pour apaiser le stress et l’intestin pendant l’été
Adopter des techniques de relaxation simples
L’été offre un cadre idéal pour expérimenter des pratiques apaisantes. La respiration consciente, la méditation guidée, la cohérence cardiaque ou encore le yoga doux sont des alliés précieux pour détendre le corps et calmer l’esprit.
Il existe de nombreuses applications mobiles ou podcasts spécialement conçus pour accompagner les temps de pause, même en vacances. Quelques minutes par jour suffisent à créer un effet bénéfique sur le système nerveux et, par ricochet, sur l’intestin.
S’accorder du repos sans culpabilité
En vacances, il est parfois tentant de vouloir en faire trop. Pourtant, écouter son corps et respecter ses besoins en repos est essentiel. Faire la sieste, s’allonger à l’ombre d’un arbre ou simplement ralentir le rythme ne sont pas des signes de paresse, mais bien des actes de soin.
En s’autorisant des temps calmes, sans écran ni contrainte, on limite le risque de fatigue excessive, qui peut être un déclencheur de poussée inflammatoire.
Bouger, mais sans excès
L’activité physique reste bénéfique pour les MICI, à condition d’être douce et adaptée. La marche en bord de mer, la natation tranquille, le vélo en terrain plat ou le yoga en plein air sont particulièrement recommandés.
Il est en revanche préférable d’éviter les efforts trop intenses, notamment aux heures les plus chaudes de la journée, pour ne pas accentuer la fatigue ou les troubles digestifs. L’objectif : bouger pour le plaisir, sans penser à la performance.
Bien préparer ses vacances pour éviter les mauvaises surprises
Anticiper les aspects pratiques
La préparation est la clé d’un été sans tracas. Il est conseillé d’emporter une quantité suffisante de médicaments, de prévoir une ordonnance (idéalement traduite), de vérifier les conditions de transport et de conservation (notamment pour les traitements réfrigérés), et de se renseigner sur la présence de structures médicales à proximité du lieu de séjour.
Souscrire à une assurance santé internationale ou demander une carte européenne d’assurance maladie peut également s’avérer utile, en particulier pour les séjours à l’étranger.
Adapter son alimentation en vacances
L’alimentation est souvent au cœur des préoccupations en vacances. Il est tout à fait possible de se faire plaisir, à condition de rester à l’écoute de son corps. Goûter aux spécialités locales en petites quantités, éviter les excès de gras, d’alcool ou d’aliments épicés permet souvent d’éviter les mauvaises surprises.
Lors des repas à l’extérieur, ne pas hésiter à poser des questions sur la composition des plats, à demander des adaptations ou à emporter un encas de secours peut aussi limiter l’anxiété liée à l’imprévu.
Conclusion
Même si les MICI imposent une certaine organisation, l’été reste un moment privilégié pour se reconnecter à soi. Loin du stress du quotidien, cette période offre un espace pour ralentir, écouter son corps et expérimenter des pratiques apaisantes.
Avec quelques réflexes simples, il est tout à fait possible de vivre un été serein, sans se priver de plaisir. Et si, justement, relâcher un peu la pression devenait une forme de traitement complémentaire ?
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Prenez soin de vous !
Sources :
Maladie de Crohn : le stress précède souvent la première poussée, APM News
Stress, Crohn, la Rectocolite et Nous
Mieux gérer le stress pour réduire l’inflammation intestinale dans les MICI !, MedflixS
Stress et MICI, Afa
MICI : le stress chronique nuit à vos intestins !, Fréquence Médicale
Anxiété et dépression dans la maladie de Crohn et la rectocolite, Crohn, la Rectocolite et Nous
La maladie de Crohn, Institut Pasteur de Lille
Vivre avec une MICI - Gestion du stress, CHU de Liège