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Arthrose et prothèse, tout comprendre !

Publié le 15 janv. 2022 • Par Claudia Lima

L’arthrose est la maladie articulaire la plus répandue, elle se caractérise par une destruction du cartilage. Toutes les articulations peuvent être touchées.  
En France, 17% des personnes sont concernées et leur nombre devrait augmenter en raison de l’allongement de l’espérance de vie et du nombre de personnes en surpoids et en obésité. 
Dans quels cas le remplacement de l’articulation par une prothèse est nécessaire ? Que faut-il savoir sur les prothèses ?  

 Vous souhaitez des réponses, lisez notre article ! 

Arthrose et prothèse, tout comprendre !

Qu’est-ce que l’arthrose ? Ses symptômes ? Ses facteurs de risque ?  

L’arthrose est une maladie du cartilage et des tissus adjacents, ceux-ci permettent aux articulations de glisser l’une sur l’autre. Le cartilage perd en épaisseur, se fissure et peut disparaître, ceci se manifeste par des douleurs dites mécaniques, qui apparaissent avec la mise en mouvement des articulations et qui s'atténue ou disparait lors de la mise au repos de celles-ci. Sont présents également, des symptômes de raideur lors des mouvements et une perte fonctionnelle de l’articulation.  

Cette pathologie évolue par poussées et peut toucher plus fréquemment les articulations de la colonne vertébrale, les genoux, les hanches, les poignets et les doigts de la main. L’arthrose peut donner lieu à un gonflement des articulations et génère pour certains la nécessité d’un dérouillage matinal.  

Les causes exactes de la dégradation du cartilage sont mal connues et font toujours l’objet de recherches médicales. Cependant, des facteurs de risques sont identifiés

  • L’âge,  
  • Le sexe (chez les femmes, les hormones sexuelles protègent jusqu’à la ménopause), 
  • Une prédisposition génétique, 
  • Les anomalies du métabolisme liées au diabète ou à l’obésité,  
  • Des traumatismes répétés (ex. : pratique d’un sport intense) ou des gestes répétitifs (cadre professionnel), 
  • La pression sur les articulations liée au poids. 

L’arthrose est une maladie imprévisible, elle peut avoir une évolution rapide, quelques années par exemple, et la nécessité de poser une prothèse pour remplacer l’articulation touchée, ou une progression lente, sans induire de handicap majeur.  

Comment diagnostiquer et traiter l’arthrose ?  

Le diagnostic de l’arthrose repose sur un examen clinique suite aux signalements de douleurs mécaniques, puis à l’aide de radiographies de l’articulation pour confirmer le diagnostic. Bientôt de nouvelles techniques d’imagerie vont permettre de diagnostiquer précocement l’arthrose, une équipe de chercheurs suit une piste prometteuse.  

Aujourd’hui, aucun médicament ne permet de guérir de l’arthrose. L’objectif de la prise en charge est de ralentir l’évolution de la maladie, de traiter la douleur et d’améliorer le confort articulaire. 

Pour traiter ces symptômes, il y a :  

Les approches non médicamenteuses 

Les médecins et spécialistes recommandent des mesures hygiéno-diététiques telles que l’adaptation de son alimentation et la pratique d’une activité physique adaptée. 

Ils peuvent prescrire des séances de kinésithérapie pour des étirements, un renforcement musculaire et une amélioration de la posture, ainsi que du matériel d’ergothérapie. Les cures thermales sont parfois proposées.  

Les approches médicamenteuses 

Peuvent être prescrits des médicaments antalgiques (Paracétamol®, Tramadol®), des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS par voie orale ou locale (Diclofénac®, Voltarene®) et des injections intra-articulaires de corticoïdes, aussi appelées infiltrations (Diprostene®). Aussi, il existe l’injection d’acide hyaluronique pour tenter de se rapprocher du liquide synovial de l’articulation et l’injection de sérum physiologique pour effectuer un lavage articulaire qui débarrasserait des débris cartilagineux.  

Les traitements chirurgicaux 

Diverses solutions chirurgicales sont efficaces dans le traitement de l’arthrose, elles sont prescrites en derniers recours lorsque tous les autres types de traitements se sont avérés inefficaces : 

  • L'arthroscopie, pour soigner les lésions à l'intérieur d'une articulation sans l'ouvrir, 
  • La chirurgie réparatrice, pour corriger certains défauts des os qui sont responsables d'une morphologie anormale d'une articulation, 
  • L’arthrodèse, pour souder les surfaces contiguës d'une articulation pour la bloquer dans une position appropriée, 
  • La pose de prothèses, nécessaires pour certaines localisations comme le genou et la hanche lorsque la gêne fonctionnelle et la douleur sont trop importantes et que la marche n’est plus possible.  

L’arthroplastie ou la pose d’une prothèse pour remplacer une articulation touchée par l’arthrose 

Une articulation abîmée peut être remplacée par une articulation artificielle, c’est une prothèse. Une prothèse est une pièce ou un appareil destiné à reproduire et à remplacer aussi fidèlement que possible dans sa fonction, sa forme ou son aspect extérieur un membre, un fragment de membre ou un organe partiellement ou totalement altéré ou absent. 

La réduction progressive du périmètre de marche et l’aggravation d’autres symptômes rendent indispensable la pose d’une prothèse en cas d’arthrose, on parle d’arthroplastie. Il y a, entre autres, la prothèse totale de la hanche et la prothèse totale du genou, et aussi pour les chevilles, les épaules et pour les poignets même si c’est beaucoup plus rare. 

Néanmoins, l’articulation artificielle n’est pas éternelle. Cette intervention est donc souvent retardée chez les personnes très jeunes afin de réduire le risque de remplacement itératif (qui est répété plusieurs fois). 

La mise en place d’une prothèse a pour but d’enlever chirurgicalement les zones articulaires endommagées, douloureuses et de les remplacer par des implants prothétiques. Son efficacité est limitée à une quinzaine d’années en moyenne. C’est pourquoi, l’arthroplastie doit être l’ultime recours, en effet, la seconde intervention ou opération de révision est plus compliquée que la première.  

Une arthroplastie peut être contre-indiquée en raison d’un mauvais état général ainsi que dans certains cas de diabète, d’obésité importante, de problèmes pulmonaires ou cardiaques. 

Cette opération est réalisée par un chirurgien orthopédiste et les interventions sont remboursées à 100 % par l’Assurance maladie. 

La prothèse totale de hanche 

Cette opération est courante, elle est indiquée en dernier recours lorsque l’atteinte arthrosique est très invalidante. L’articulation est entièrement remplacée. 

La tête du fémur est remplacée par une pièce (prothèse) de forme sphérique, constituée de métal. La prothèse est dotée d’une tige solide qui s’adapte au centre du fémur. L’emboîture est remplacée par une coque métallique recouverte de plastique durable. 

La récupération de l’opération est rapide mais des béquilles seront utiles durant 2 à 6 mois.  

La prothèse totale de genou 

Elle concerne les patients dont l’arthrose est très avancée et si possible après 60 ans en raison de la durée de vie limitée de la prothèse.  

La rotule est retirée et les extrémités du fémur et du tibia sont taillées de façon à pouvoir y poser la prothèse qui sera scellée à l’aide d’un ciment. La prothèse est composée d’éléments en titane ou en plastique. 

L’intervention dure plusieurs heures et une rééducation de quelques mois à l’hôpital ou à domicile est nécessaire. Les mouvements de la vie quotidienne peuvent reprendre et le sport peut être repris au 3ème mois, sauf en cas d’impact répété au sol. 

Où en est la recherche médicale au sujet de l’arthrose ?  

L’arthrose n'est pas seulement une usure du cartilage, c’est aussi un syndrome destructeur et inflammatoire associé à différents facteurs de risque. Les objectifs des recherches en cours sont de pouvoir identifier des biomarqueurs prédictifs de la maladie et de son évolution et aussi de mieux cibler et individualiser les thérapies, soit les prises en charge et les traitements.  

Quelques pistes d’avancées scientifiques :  

  • Lutter contre l’inflammation et stimuler la production de cartilage ou d’os, pour s’opposer à la dégénérescence de celui-ci, 
  • Remplacer le cartilage altéré, exemple : la greffe de cellules souches, 
  • Une prothèse de genou communicante, pour diminuer le risque infectieux,  
  • Une prothèse de hanche moins invasive, pour une meilleure préservation du capital osseux. 

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2 commentaires


ritandel
le 21/01/2022

Bonjour,

Concernee par l’arthrose du genoux et recherchant toutes informations sur les avancées médicales, je suis très satisfaite de cet article : j’y retrouve l’avis qu’un chirurgien orthopédiste m’avait donnée, à savoir retarder au maximum la pose de prothèse.

Bon…J’espère tout de même que d’ici là les autres techniques explorées auront vu le jour. Pour ma part, j’ai appris qu’en Belgique, une technique de comblement du cartilage se pratiquait déjà…En Allemagne et aux USA aussi. Pourquoi en France les avancées sont elles aussi lentes ?


Arnaudfpm
le 05/04/2023

J'ai 34 ans et j'ai de l'atthrose au genou. Il y a des solutions alternatives à la prothèse afin de retarder celle-ci :

Les injections de PRP (plasma riche en plaquettes) : Le PRP est une solution de plasma sanguin concentrée qui contient des facteurs de croissance et des protéines qui peuvent aider à stimuler la régénération du cartilage.

Les injections d'acide hyaluronique : L'acide hyaluronique est une substance naturelle présente dans les articulations qui peut aider à réduire l'inflammation et à stimuler la régénération du cartilage.

La thérapie cellulaire : Les cellules souches et les chondrocytes peuvent être utilisés pour réparer le cartilage endommagé. La thérapie cellulaire peut impliquer des injections de cellules souches prélevées sur le patient ou d'autres sources, ou des injections de chondrocytes cultivées en laboratoire.

La thérapie physique : La thérapie physique peut aider à renforcer les muscles autour de l'articulation du genou et à réduire la pression sur le cartilage endommagé, ce qui peut aider à ralentir ou à arrêter la progression de la dégénérescence du cartilage.



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