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SEP, paresthésies, traitements : mon combat pour marcher

Publié le 23 sept. 2019 • Mis à jour le 4 déc. 2019 • Par Louise Bollecker

@Turtelle‍ est membre de Carenity et atteinte de sclérose en plaques. Elle a accepté de nous raconter son parcours et son combat pour continuer à marcher malgré la maladie.

SEP, paresthésies, traitements : mon combat pour marcher

"Bonjour, je suis âgée de 56 ans et cela fait quelques mois que je lis vos témoignages, plus exactement depuis qu'une sclérose en plaques m'a été diagnostiquée au mois janvier. J'espère que mon témoignage donnera de l'espoir à ceux et celles qui se trouvent brusquement confrontées à ce diagnostic, même si j'ai conscience que chaque SEPIEN est un cas particulier. 

Les premiers symptômes

Depuis quelques années, j'avais quelques symptômes pour lesquels je n'avais jamais consulté : la jambe gauche qui traînait un peu après 15-20 kms de randonnée (je marchais comme un robot), quelques urgences urinaires et le besoin de me lever plus souvent la nuit, quelques picotements dans les pieds lorsque j'étais fatiguée le soir, voire dans le poignet gauche.... Bref, rien d'inquiétant ni de douloureux, et sans doute lié à l'âge ou à une fatigue passagère.

Mi-décembre, les paresthésies ont augmenté, et mon médecin m'a identifié un Babinski (signe traduisant une lésion de la voie nerveuse principale de la motricité volontaire : l'excitation de la plante du pied provoque l'extension du gros orteil - normalement, elle provoque sa flexion, ndlr). Premier IRM cérébral le 08 décembre : vous avez quelques "taches", mais rien de significatif à votre âge. Les paresthésies ont augmenté dans la jambe gauche qui trainait de plus en plus. Rendez-vous pris pour un IRM du rachis mi-janvier. Canne fin décembre, passage aux urgences le 06 janvier et retour avec une ordonnance pour du Lyrica... et le 10 janvier, 3 chutes en moins de 30mn.

Après le diagnostic, la rééducation

Les pompiers sont venus me chercher pour un IRM en urgence et inflammation médullaire identifiée, hospitalisation dans la foulée : j'étais incapable de me lever et de tenir debout. La ponction lombaire a confirmé le diagnostic de sclérose en plaques et j'ai démarré un traitement "de cheval" avec 7 bolus.

Je me suis levée au bout d'une semaine, et j'ai quitté le service de neurologie le 21 janvier, capable de marcher 100m avec 2 cannes anglaises, un traitement avec Aubagio, et beaucoup de questions : tout ce que je trouvais sur internet sur la SEP diagnostiquée après 50 ans n'était pas très optimiste.

La kinésithérapie

J'ai eu a chance de pouvoir être prise dès début février en service de rééducation, hôpital de jour à raison de 3 demi-journées par semaine. Mi-mars, j'étais capable de marcher un peu plus de 2 km, même si le pied gauche traînait toujours un peu en arrivant chez moi. J'ai aussi pu passer la visite médicale fin février pour retrouver mon permis de conduire. Etant travailleur indépendante, j'ai repris mon activité professionnelle mi-mars, environ à mi-temps mais avec des déplacements professionnels dans toute la France. Le mi-temps m'a cependant permis de continuer à travailler en salle de gym et chez ma kiné (géniale : elle me fait travailler la remusculation, mais aussi l'équilibre et les exercices de proprioception).

L'ostéopathie

Mon ostéopathe (elle aussi géniale, c'est une copine de ma kiné) me fait aussi des séances de massages profond avec un Cellu M6 LPG et de pressothérapie depuis cet été. Fréquence en fonction de les déplacements professionnels. J'ai aussi fait des séances d’acupuncture depuis mi-mars : c'est moins flagrant aujourd'hui, mais les paresthésies diminuaient après chaque séance. Je ne sais pas quelle est la part de la kine, de la marche, du traitement Aubagio, des massages profonds, de l’acupuncture, des compléments alimentaires (omégas 3 et 6, Granion décontractant musculaire, citrate de magnésium et depuis 15 jours Assonal), mais une certitude : les résultats sont là et mon périmètre de marche augmente lentement mais régulièrement, et les paresthésies diminuent tout aussi lentement.

Garder l'espoir face à la SEP

Aujourd'hui, je marche une dizaine de km avec une pause de 10-15 mn après 7 km environ. J'en arrive à oublier les paresthésies qui de toute façon ont bien diminué, et je supporte bien le traitement Aubagio (même si mes transaminases ont légèrement augmenté). Et surtout, j'ai pu faire un merveilleux voyage en Islande cet été, en petit groupe. J'ai pu faire toutes les ballades (jusqu'à une quinzaine de kms dans la journée), même si je ne me suis pas promenée sur les terrains de lave trop accidentés.

Je sais que j'ai une épée de Damoclès au-dessus de la tête : risque de nouvelle poussée même sous Aubagio ou passage en SEP progressive. Mais aujourd'hui, j'apprécie tout ce que je peux faire et que je ne n'imaginais pas possible en début d'année. Bref, je suis arrivée à la conclusion que l'on pouvait vivre avec une SEP, même identifiée après 55 ans, J'ai bien conscience que chaque cas de SEP est particulier, mais cette maladie n'est pas forcément une fatalité ! J'espère donc que mon témoignage aidera au moins une personne qui se trouve aujourd'hui dans la même situation que moi en janvier à se battre malgré la SEP."

Merci beaucoup à @Turtelle‍ d'avoir partagé son histoire ! Et vous, êtes-vous suivi par un kiné ou un ostéopathe pour limiter les symptômes de la SEP ?

 

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avatar Louise Bollecker

Auteur : Louise Bollecker, Community Manager France & Content Manager

Community Manager de Carenity en France, Louise est également rédactrice en chef du Magazine Santé pour proposer des articles, vidéos et témoignages centrés sur le... >> En savoir plus

22 commentaires


joker94
le 27/09/2019

Très beau témoignage @Turtelle‍ ,moi je fais de la balnéothérapie(exercice dans l'eau avec un kiné),je le conseille aux sepiens.


Chris31 • Membre Ambassadeur
le 05/10/2019

@Turtelle‍  Bonjour 😊 et respect pour votre courage gniack💪 victoire et partage à travers ce témoignage👍 Je vous souhaite de belles choses 🙏👌 à venir et surtout de conserver cette énergie !


dan26576
le 04/11/2019

La première fois où j'avais vu le professeur Jean Pelletier, avec la ponction lombaire, l'irm cérébral, l'irm médullaire, m'avait dit que j'ai la sep Primaire Progressive, à 24 ans ça fait bizarre, au moins je savais enfin pourquoi je ressentais  ses sensations  inexplicable ?

Donc tous les six mois à l'hôpital on me fait une cure de solumedrol, qui m’apporte toujours un bien être !

Le professeur Pelletier m'avait dit de voir un kiné régulièrement, et j'en suis content, toujours tout faire pour notre bien être physique !

J'ai 43 ans, et je  marche normalement, je suis juste limité pour les long trajets, mais je marche, c'est l'essentiel


litana33
le 15/11/2019

 Le sport et le kine sont indispensables je ne sais pas si jai le droit cest mon site d information neurocrashtest.com 


saraht
le 10/12/2019

Super votre témoignage, ça donne pleins d'espoir face à cette pathologie.

Je vous souhaite encore pleins de bonnes choses dans votre vie, car vous m'avez donnée un grand espoir de pouvoir moi aussi marcher plus que mes 50 mètres, merci.

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