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SII et MICI : En quoi sont-ils différents et comment sont-ils traités ?

Publié le 7 avr. 2021 • Par Courtney Johnson

Bien que de nombreuses personnes utilisent les termes SII et MICI de manière interchangeable, il s'agit en fait de deux maladies distinctes qui nécessitent des traitements très différents.

Que sont le SII et les MICI ? En quoi sont-ils différents ? Comment sont-ils diagnostiqués et traités ?

On vous dit tout dans notre article !

SII et MICI : En quoi sont-ils différents et comment sont-ils traités ?

Lorsque vous souffrez de problèmes gastro-intestinaux chroniques, il se peut que vous entendiez un certain nombre d'acronymes dans vos conversations avec votre médecin, comme SII (ou SCI) et MICI. Bien que leurs noms soient similaires et qu'ils présentent des symptômes semblables, le SCI et les MICI sont en fait des maladies différentes qui nécessitent des traitements différents. 

Il est important de bien comprendre votre maladie afin de pouvoir poser les bonnes questions à votre médecin.

Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur les principales différences entre ces deux maladies !

Qu'est-ce qu'une MICI ?

Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) sont un terme générique utilisé pour décrire un groupe de maladies intestinales caractérisées par un gonflement (inflammation) chronique du tractus gastro-intestinal (GI). Les formes les plus courantes de MICI sont la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique (RCH).

Les MICI sont des maladies structurelles, ce qui signifie que les symptômes présentés par la maladie sont causés par des dommages physiques dans le corps. Lorsqu'un médecin examine l'intestin à l'aide d'une radiographie, d'une endoscopie, d'une chirurgie ou d'une biopsie, par exemple, il est en mesure de voir visuellement des ulcères ou une inflammation chronique.

Dans la rectocolite hémorragique, l'inflammation se produit dans le gros intestin, également appelé côlon. Il existe différentes classes de RCH, en fonction de leur localisation et de leur gravité. Elles comprennent :

  • la pancolite si tout le colon est affecté,
  • la colite distale qui n’affecte que le rectum et le colon descendant,
  • la proctosigmoïdite qui touche le colon sigmoïde et le rectum,
  • la rectite ulcéreuse qui affecte seulement le rectum.

Dans la maladie de Crohn, l'inflammation peut toucher n'importe quelle partie du tube digestif - de la bouche à l'anus - bien qu'elle se développe généralement dans la section terminale de l'intestin grêle et du côlon.

Et qu'est-ce que le SCI ?

Le syndrome du côlon irritable (SCI), également connu sous le nom de côlon irritable ou côlon spastique, est un ensemble de symptômes intestinaux qui surviennent souvent ensemble. 

Contrairement aux MICI, le SCI (ou SII) n'est pas classé comme une maladie, mais il est considéré comme un trouble fonctionnel, ce qui signifie que ses symptômes n'ont pas de cause identifiable. Les personnes atteintes du SCI ont souvent des résultats d'examens normaux. Les autres troubles fonctionnels sont la fibromyalgie, la cystite interstitielle et l'encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique (EM/SFC).

Le syndrome du côlon irritable est très courant. C'est une maladie fréquente qui touche environ 5 % de la population française.

En quoi les symptômes des MICI et du SCI sont-ils similaires et différents ?

Le SCI et les MICI peuvent tous deux être difficiles à diagnostiquer car, en tant qu'affections de longue durée, ils présentent des symptômes similaires, dont les suivants :

  • Crampes et douleurs abdominales,
  • Nausées et/ou vomissements,
  • Diarrhée ou constipation,
  • Besoin urgent d'aller à la selle.

Ces deux affections sont également souvent diagnostiquées chez les jeunes.

Cependant, l'inflammation chronique et à long terme des MICI (et donc de la rectocolite hémorragique et de la maladie de Crohn) peut provoquer des symptômes qui s'aggravent avec le temps, comme par exemple :

  • Perte d'appétit ou perte de poids,
  • Sang ou selles noires,
  • Saignement rectal,
  • Cicatrices intestinales,
  • Inflammation des yeux, de la peau ou des articulations,
  • Anémie.

Quelles sont les causes du SCI et des MICI ?

Les causes du SCI et des MICI ne sont pas encore totalement comprises. 

Dans les MICI, un dysfonctionnement du système immunitaire (dans lequel le système immunitaire perçoit les bactéries inoffensives du tube digestif comme des envahisseurs étrangers et les attaque) entraîne une inflammation chronique du tube digestif, provoquant des symptômes tels que des saignements, des ulcères et des douleurs. On ne sait pas ce qui se cache derrière cette réponse immunitaire anormale.

Cette inflammation n'est pas observée dans le SCI, il est donc difficile pour les chercheurs d'en identifier les causes précises. Certaines recherches ont permis d'identifier quelques facteurs contributifs, tels que des contractions musculaires trop ou pas assez actives dans le tractus intestinal, des anomalies ou des lacunes dans les signaux entre l'intestin et le cerveau, une infection grave (gastro-entérite) due à une bactérie ou à un virus, des modifications du microbiote intestinal ou une surexposition au stress en bas âge.

Comment sont-ils diagnostiqués ?

MICI

Les MICI étant des maladies structurelles, les médecins recherchent des lésions physiques dans le tube digestif pour établir un diagnostic. Les outils de diagnostic utilisés comprennent souvent :

  • Analyses de sang et de matières fécales (recherche de marqueurs d'inflammation et d'autres facteurs),
  • Scanner ou IRM,
  • Coloscopie (pour visualiser l'intérieur des intestins et/ou prélever un échantillon de tissu (biopsie)),

>> Pour en savoir plus sur les analyses de sang pour les MICI, lisez notre article : Maladies inflammatoires de l'intestin (MICI) : comment lire vos analyses de sang ? <<

SCI

Pour diagnostiquer le SCI, les médecins utilisent les critères de Rome, un ensemble de critères de diagnostic élaborés par la Fondation Rome, une organisation à but non lucratif qui se consacre à la création de données scientifiques pour aider au diagnostic et au traitement des troubles gastro-intestinaux fonctionnels.

Selon ces critères, les patients doivent avoir souffert de douleurs et d'inconfort abdominaux durant, en moyenne, au moins un jour par semaine au cours des trois derniers mois, associés à au moins deux des facteurs suivants :

  • Douleurs et gêne liées à la défécation,
  • Altération de la fréquence de la défécation,
  • Modification de la consistance des selles.

Dans certains cas, ces critères suffisent à diagnostiquer une MICI, mais en cas de symptômes semblables à ceux d'une MICI, des analyses de sang, de selles ou d'autres tests diagnostiques seront utilisés pour éliminer la MICI du tableau. 

Comment sont-ils traités ?

MICI

Le traitement des MICI a tendance à cibler l'inflammation et à traiter les symptômes :

  • Médicaments anti-inflammatoires : AINS, corticostéroïdes, aminosalicylates, etc.
  • Suppresseurs du système immunitaire : Méthotrexate, cyclosporine, azathioprine, etc. 
  • Antibiotiques : métronidazole, ciprofloxacine, etc.

Selon la gravité, certains patients peuvent également avoir besoin d'une intervention chirurgicale pour retirer les segments endommagés de l'intestin ou, dans certains cas, l'ensemble du côlon et du rectum.

SCI

Il n'existe pas de traitement unique et spécifique pour le SCI. Les traitements sont souvent axés sur les symptômes et adaptés au patient. Les traitements couramment prescrits sont les suivants :

  • L'éducation : il s'agit souvent de la première étape du traitement du SCI. Dans les cas bénins, le SCI peut être géré par des changements de régime alimentaire et de mode de vie et par la gestion du stress,
  • Médicaments : il n'existe pas de médicament unique pour le SCI. Le médecin et le patient travailleront donc ensemble pour trouver le ou les médicaments qui soulagent les symptômes. Des antispasmodiques tels que la dicyclomine (Bentyl) ou l'hyoscyamine (Levsin) peuvent être prescrits, entre autres.
  • Thérapie psychologique : certains patients peuvent être soulagés par des séances avec un professionnel de la santé mentale, axées sur la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), la gestion du stress et/ou la thérapie de relaxation.


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1 commentaire


Hookette • Membre Ambassadeur
le 07/04/2021

Bonsoir @Courtney_J‍  Merci pour l'article 

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