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Syndrome de l’intestin irritable (SII) : “Je n’ai pratiquement plus aucune activité, ma vie sociale est très limitée.”

Publié le 22 nov. 2023 • Par Candice Salomé

Mylène est atteinte du syndrome de l’intestin irritable (SII) depuis l’adolescence ainsi que d’une dysbiose (SIBO). La maladie la handicape énormément au quotidien et il est devenu difficile pour elle de prévoir des activités. Elle a également arrêté de travailler il y a un an. 

Désormais suivie par une naturopathe, un traitement à base de compléments alimentaires l’aide à réduire ses douleurs, mais il y a encore du chemin à parcourir. Elle se livre dans son témoignage pour Carenity. 

Découvrez vite son histoire ! 

Syndrome de l’intestin irritable (SII) : “Je n’ai pratiquement plus aucune activité, ma vie sociale est très limitée.”

Bonjour Mylène, vous avez accepté de témoigner pour Carenity et nous vous en remercions. 

Tout d’abord, pourriez-vous nous en dire plus sur vous ? 

Bonjour, je m’appelle Mylène, j’ai 32 ans. Je vis seule en région parisienne. J’aime la photographie, le dessin, l’écriture. J’aime passer du temps en compagnie des animaux, je suis donc pet-sitter bénévole

Vous êtes atteinte du syndrome de l’intestin irritable (SII). Pourriez-vous nous dire à quel âge vous avez été diagnostiquée ? Quels ont été les premiers symptômes ? Quand avez-vous décidé de consulter ? 

On m’a diagnostiquée du SII (syndrome de l'intestin irritable) lorsque j’avais 15 ans. Mes symptômes ont commencé à ce moment-là, avec des douleurs abdominales et des diarrhées très violentes tous les matins. Je pouvais aller aux toilettes facilement plus de 30 fois dans la matinée. J’ai consulté au bout de quelques mois. Mes coloscopies et autres examens sont revenus normaux. J’ai appris bien plus tard que j’avais une dysbiose (SIBO).  

Quels sont vos symptômes au quotidien ? 

Au fil des années, mes symptômes ont évolué. En premier lieu, j’ai des douleurs abdominales très violentes, ça fluctue en fonction des jours, mais il n’y a pas une seule journée où je n’ai pas au moins une douleur légère. J’ai également des alternances de diarrhées et constipation, qui ne sont absolument pas prévisibles ni contrôlables et peuvent s’étaler sur une journée entière. Je suis très fatiguée, amaigrie, je suis en aménorrhée et j’ai de l’ostéoporose. 

Connaissiez-vous cette pathologie avant votre diagnostic ? Avez-vous été correctement encadrée et renseignée par le corps médical ? 

J’ai connu rapidement le SII, puisque je me suis renseignée par moi-même et j’ai eu la chance de tomber rapidement sur des forums d’entraide de malades. J’étais déçue du diagnostic, dans le sens où je souffrais le martyr et, à l’époque, les médecins disaient que j’étais en parfaite santé et que c’était lié au stress. Donc, non, je n’ai absolument pas été ni encadrée, ni renseignée par le corps médical. 

Je suis encore très surprise du manque de connaissances de la part des médecins, sachant que toutes les études au sujet du SII sont disponibles sur Google Scholar et qu’on sait désormais que bon nombre de SII sont en réalité des SIBO/LIBO

Quelle est votre prise en charge actuelle et quels sont vos traitements ? En êtes-vous satisfaite ?  

Je suis maintenant suivie par une naturopathe qui connaît bien les dysbioses, j’ai un traitement complet qui m’aide à me sentir un peu mieux. Ce sont essentiellement des compléments alimentaires qui favorisent ma digestion. Mais, étant malade depuis des années, les symptômes ne peuvent pas disparaitre totalement et l’évolution peut prendre des années. 

Faites-vous appel aux médecines alternatives pour lutter contre les manifestations du syndrome de l’intestin irritable ? Si oui, comment et pourquoi ? 

J’ai eu l’occasion de tester plusieurs choses : hypnose, acupuncture, ostéopathie… Etant donné que les gastro-entérologues n’ont pas réussi à me soulager, j’ai décidé de tenter d’autres thérapies. Les seules prises en charge qui m’aident sont le suivi par ma naturopathe et le suivi par ma kinésithérapeute. 

Quel est l’impact du SII sur votre vie privée et professionnelle ? 

Je ne peux plus travailler depuis un an. Clairement, les symptômes régentent votre vie, surtout lorsque vous avez une forme avec des diarrhées, puisque ça peut vous prendre n’importe où et n’importe quand. Je n’ai pratiquement plus aucune activité, ma vie sociale est très limitée. Le syndrome me gâche l’existence. Il faudrait d’ailleurs qu’il soit enfin reconnu par la MDPH et en tant qu’ALD. Par ailleurs, cela impacte bien d’autres domaines, je souffre d’anxiété, de dénutrition, d’ostéoporose… 

Parlez-vous facilement de la maladie à votre entourage ? Vous soutiennent-ils ? 

Je n’ai pas le choix que d’en parler, puisque les symptômes sont très envahissants et que les crises arrivent tous les jours et plusieurs fois par jour. Globalement, je ne me sens pas soutenue, car les gens n’ont pas la mesure de l’enfer qu’est mon quotidien, et j’essaie toujours de faire bonne figure. Je m’entoure d’une minorité de personnes bienveillantes, ainsi que de thérapeutes qui me soutiennent du mieux qu’ils peuvent. 

Selon vous, quels sont les principaux handicaps auxquels les patients atteints de SII sont confrontés ?  

Le manque d’accessibilité aux WC, c’est une catastrophe ! Il en faudrait dans les transports en commun, et une carte d’accès « urgence toilettes » comme pour la maladie de Crohn

Le manque de reconnaissance en tant que réelle pathologie ayant un impact plus que considérable. 

Un manque d’accès à l’emploi, il faudrait des entreprises qui puissent respecter notre état, le fait que les crises douloureuses soient parfois intenables, le besoin de repos, et encore une fois, la nécessité d’avoir un accès illimité aux WC. De même pour les étudiants, d’ailleurs.  

Quels conseils pourriez-vous donner aux personnes qui vous lisent pour mieux vivre avec le SII ? 

Ne pas baisser les bras, continuer de chercher ce qui pourrait les soulager un peu. Accepter la maladie et surtout apprendre à respecter leur corps et à s’écouter. Arrêter de travailler a été la meilleure décision que j’ai pu prendre. Mais il m’a fallu accepter le fait que je suis en situation de handicap et que j’ai le droit de respecter mon organisme et les signaux qu’il m’envoie. Nous sommes les seuls à pouvoir décider de prendre soin de nous-mêmes. 

Un dernier mot ? 

Il faut absolument que les choses avancent, tant dans la reconnaissance du handicap lié au SII mais aussi dans la prise en charge. Ce sont des milliers et des milliers de vies gâchées… Merci à Carenity de partager les témoignages de malades et de mettre en avant les maladies chroniques. 


Un grand merci à Mylène pour son témoignage !         
       
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avatar Candice Salomé

Auteur : Candice Salomé, Rédactrice Santé

Créatrice de contenus chez Carenity, Candice est spécialisée dans la rédaction d’articles santé. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, du bien-être et du sport.

Candice est... >> En savoir plus

11 commentaires


schipie6459
le 23/11/2023

Merci pour son témoignage' j'espère que tu trouveras une solution avec la naturopathie ou autre que tu puisses retrouver une vie normale. Quand les médecins ne connaissent pas c est le stress !!


Dorieg
le 24/11/2023

Bonjour,

Je souffre aussi d’un SIBO. Le mien est dû à une entérite radique qui crée cette pullulation bactérienne ou SIBO. Je suis sous TIXTAR principalement, un antibiotique et j’alterne avec un autre car les bactéries sont très résistantes et s’adaptent rapidement. Ce traitement est efficace, avec, je n’ai plus de douleur abdominale, nausées, ballonnements, gaz, migraine, fatigue et moins de diarrhées. Même si, sortir est compliqué en raison du manque de toilettes. Mais après 14 H mon après-midi se passe bien. Et je peux sortir sans problème. Les probiotiques peuvent aider. Moi je prends de l’ultra levure. C’est efficace. Tu pourrai essayer, tu n’as rien à perdre. C’est sans ordonnance. Il existe des médecins spécialisés au SIBO. Cherche sur internet, moi j’en avais trouvé deux dans ma région. Ce médecin m’avait fait un test respiratoire et une analyse des selles. Il a confirmé mon SIBO que j’avais diagnostiquée toute seule. Il y a forcément un médecin qui peut améliorer ton état. Continue de chercher. Moi de l’Hérault, je suis allée sur Marseille, puis sur Paris. Et on finit par trouver le « spécialiste » qui vous écoute et comprend enfin. Courage à toi.



Anna13
le 25/11/2023

Bonjour. J'ai été diagnostiquée il y a 30 ans colopathe fonctionnelle chronique puis souffrant du syndrome de l'intestin irritable. Je suis très très constipée. J'ai eu recours l'été dernier à un thérapeute spécialisé pour un lavement du côlon tellement j'avais mal au ventre

Il ne se passe pas un jour depuis 30 ans sans que je sois ballonnée surtout en fin de journée c'est la catastrophe on dirait que je suis enceinte de 8 mois. Impossible de s'habiller, il ne faut absolument pas que mes vêtements me serrent la taille.

J'ai vu un nombre incalculable de gastro, ils m'ont l'air de s'en foutre complètement. J'ai eu des fibroscopies, coloscopies et rien. Certains m'ont dit c'est psychologique faut vous détendre. J'avais qu'une envie sortir la boîte à claques ! Personne ne m'a parlé de SIBO. C’est à force de faire des recherches que j'ai connu le nom. Je ne me suis pas encore fait dépister. Pourquoi faire ? Je suis usée et un tantinet exaspérée par ce corps médical qui ne nous entend ou est impuissant mais ne le reconnaît pas !

On m'a conseillé de faire un régime sans FODMAPS mais bof bof.

Une chose est certaine c'est le stress qui déclenche principalement mes poussées.

Je reconnais que c'est invalidant, je souffre également d'un syndrome de fibromyalgie et c'est un des symptômes que l'on retrouve quasi systématiquement dans cette pathologies.

Ce qui me gêne le plus ce n'est pas le côté esthétique d'être gonflée comme une baudruche mais les spasmes et douleurs que ça entraîne. Mener une vie normale est très compliquée. Ça vient en plus se rajouter à mes autres problèmes de santé

Je prends du Meteospasmyl 6/jour et Debridat en poussée et je me mets à la "diète"


Ventilateur
le 28/11/2023

@schipie6459 @schipie6459 @schipie6459 bonjour,je me permets de vous écrire car pour moi c est bien le stress qui m'a fait déclencher ce syndrome malheureusement,je fait de l accunpunture avec également une magnétiseuse,j ai fait également de l Ostéopathie ainsi que de la chiropractie,et bien évidemment mon psychiatre que j ai besoin de voir pour un traitement pour le stress vu que je suis en dépression.encore une malheureusement.et j essaie de faire une activités également les probiotique qui je pense sont indispensables,et je n est pas encore essayer avec un naturopathe.voila je vous souhaite une bonne soirée


schipie6459
le 30/11/2023

Merci beaucoup pour votre réponse.

Naturopathe je viens d'essayer et c'était pire pour moi. Magnétiseur, ostéopathe également sans résultat. Je ne peux manger certains aliments fruits et légumes. Lorsque je sens que cela commence à aller mal je mange du riz et cela me calme. Bon courage à vous et encore merci.

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