Chaleur et maladies chroniques : comment mieux vivre pendant les fortes températures
Publié le 26 juil. 2025 • Par Claudia Lima
L'été est synonyme de chaleur et de soleil, mais pour les personnes vivant avec une maladie chronique, cette période peut devenir un véritable défi. La canicule peut aggraver les symptômes, provoquer de l’inconfort, et parfois entraîner des complications graves.
Que vous soyez atteint de problèmes cardiaques, respiratoires, neurologiques ou d’autres maladies chroniques, comprendre l'impact de la chaleur sur votre corps et savoir comment vous protéger peut faire toute la différence.
Vous vous demandez comment gérer cette chaleur sans que cela n'impacte votre santé ?
Cet article vous offre des solutions pratiques et des conseils pour vivre mieux pendant les périodes de forte chaleur.

Pourquoi la chaleur est-elle plus dangereuse pour les personnes atteintes de maladies chroniques ?
Lorsque le corps est exposé à de fortes chaleurs, il mobilise plusieurs mécanismes pour maintenir sa température interne autour de 37 °C. La transpiration, la vasodilatation (dilatation des vaisseaux sanguins) et l’augmentation du débit cardiaque permettent normalement d’évacuer l’excès de chaleur. Mais en cas de chaleur intense ou prolongée, ces mécanismes peuvent s’épuiser, entraînant une surchauffe de l’organisme. Chez les personnes atteintes de maladies chroniques, ces réponses physiologiques sont souvent altérées, moins efficaces ou plus dangereuses à mobiliser, ce qui augmente considérablement les risques de complications.
Une perturbation des mécanismes de régulation thermique
La chaleur entraîne une perte d’eau et de sels minéraux, ce qui peut provoquer une déshydratation, une baisse de la tension, des troubles électrolytiques et une hyperthermie. Le cœur doit compenser en augmentant le débit sanguin, tandis que les reins gèrent un volume hydrique réduit. Chez une personne en bonne santé, le corps s’adapte généralement. Mais en cas de maladie chronique, cette régulation devient plus difficile et plus risquée.
Les pathologies les plus concernées
Les maladies cardiovasculaires, telles que l’insuffisance cardiaque, l’hypertension artérielle (HTA) et les maladies coronariennes, réduisent la capacité du cœur à augmenter son activité pour soutenir les mécanismes de refroidissement. Cela peut entraîner une hypotension artérielle, des œdèmes ou des décompensations cardiaques.
Les maladies respiratoires chroniques comme l’asthme ou la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) altèrent l’oxygénation du sang et rendent la respiration plus difficile sous l’effet de l’air chaud, sec ou pollué.
Le diabète affecte la régulation de la température à plusieurs niveaux : les neuropathies perturbent la sudation, la sensation de soif est altérée, la déshydratation favorise les déséquilibres glycémiques.
Les maladies neurologiques, comme la sclérose en plaques (SEP) ou la maladie de Parkinson, perturbent les signaux nerveux responsables de la thermorégulation, avec un risque accru d’intolérance à la chaleur.
Les maladies inflammatoires, auto-immunes ou rénales compromettent la capacité de l’organisme à éliminer correctement la chaleur et les toxines, augmentant le risque de surcharge thermique.
Plusieurs facteurs augmentent la vulnérabilité face à la chaleur. Certains médicaments (diurétiques, psychotropes, antihypertenseurs) perturbent la régulation thermique ou favorisent la déshydratation. L’âge avancé réduit la sensation de soif et la capacité d’adaptation. L’isolement social retarde l’accès à l’aide ou aux gestes de prévention. Et enfin, la dépendance ou le handicap peuvent limiter la capacité à s’hydrater, se rafraîchir ou à demander de l’aide.
Quels sont les signes que la chaleur aggrave votre état de santé ?
En cas de forte chaleur, certains signes doivent alerter. Ils traduisent souvent une difficulté du corps à réguler sa température ou un déséquilibre de la maladie chronique. Les repérer tôt permet d’éviter des complications.
Les symptômes généraux liés à la chaleur :
- Une fatigue inhabituelle, une faiblesse générale,
- Des maux de tête, des vertiges, des troubles de l’équilibre,
- Des crampes musculaires, des nausées, des vomissements,
- Des bouffées de chaleur, une peau sèche, une sensation de chaleur intense,
- Des signes de déshydratation : bouche sèche, urines foncées, mictions rares,
- Des troubles de la concentration, des propos incohérents, une confusion voire une perte de connaissance.
La chaleur peut aggraver les symptômes liés à votre maladie chronique :
- Un essoufflement, des palpitations, des douleurs thoraciques ou des œdèmes en cas de maladie cardiaque,
- Des crises d’asthme ou une majoration de la dyspnée en cas de BPCO,
- Des variations anormales de la glycémie (hypo ou hyperglycémie) chez les personnes diabétiques,
- Une réapparition ou une amplification de troubles moteurs ou neurologiques (fatigue extrême, vertiges, troubles de la marche) dans les maladies neurologiques,
- Une moins bonne tolérance aux médicaments habituels, ou l’apparition d’effets secondaires inhabituels.
Si les symptômes s’aggravent malgré le repos et l’hydratation, ou si votre état se détériore, consultez sans tarder. En cas de signes graves comme une perte de conscience ou des troubles respiratoires, appelez le 15 ou rendez vous aux urgences.
Que pouvez-vous faire concrètement pour mieux supporter la chaleur ?
Quelques gestes simples permettent de limiter les effets de la chaleur sur l’organisme, d’éviter les complications et de préserver son confort au quotidien.
L’hydratation, premier réflexe vital
Buvez régulièrement, même sans soif, en petites quantités réparties sur la journée. Privilégiez l’eau, les tisanes fraîches ou soupes froides, et évitez les boissons sucrées, alcoolisées ou caféinées qui accentuent la déshydratation. En cas de traitement particulier, un avis médical peut être nécessaire pour ajuster vos apports.
Une alimentation légère et hydratante
En période de chaleur, mangez léger. Favorisez les fruits et légumes riches en eau comme le melon, le concombre ou la tomate. Évitez les plats gras, salés ou trop copieux. Si vous suivez un régime spécifique, demandez conseil à votre professionnel de santé.
Des vêtements adaptés pour mieux respirer
Portez des vêtements amples, clairs et en tissus naturels comme le coton ou le lin, qui laissent respirer la peau. Fuyez les matières synthétiques. En extérieur, protégez-vous avec un chapeau, des lunettes de soleil et, si besoin, un éventail.
Un logement frais, même sans climatisation
Aérez tôt le matin ou en soirée. En journée, gardez volets et rideaux fermés. Un ventilateur avec un linge humide, un brumisateur ou une serviette mouillée peut aider à vous rafraîchir. Évitez l’eau glacée, préférez une douche tiède. Si besoin, passez quelques heures dans un lieu climatisé.
Une activité physique : à adapter ou à suspendre
Évitez tout effort intense entre 12 h et 17 h. Préférez des activités douces aux heures les plus fraîches, en réduisant l’intensité et en faisant des pauses. Restez à l’écoute de votre corps, et en cas de malaise, reportez l’effort.
Les médicaments et chaleur : prudence indispensable
La chaleur peut altérer l’efficacité ou la tolérance de certains traitements. Ne modifiez jamais votre posologie sans avis médical. Conservez vos médicaments à l’abri de la chaleur ou au réfrigérateur si nécessaire. En cas de symptômes inhabituels ou d’oubli, contactez rapidement un professionnel de santé.
La chaleur peut-elle aussi affecter votre moral et votre bien-être psychologique ?
Les fortes chaleurs peuvent altérer le moral, provoquer une baisse de concentration, perturber le sommeil et accentuer la fatigue. Chez les personnes fragiles ou isolées, cela peut renforcer le sentiment de solitude.
Pour préserver son bien-être psychologique, il est utile de maintenir de petites routines. Accordez-vous chaque jour un moment agréable, comme lire, écouter de la musique ou pratiquer une activité créative. Gardez le contact avec vos proches, même à distance et, si possible, sortez dans un lieu frais ou ombragé. Prévoyez aussi des temps de repos pendant la journée. Une courte sieste ou un moment de calme dans une pièce fraîche peuvent aider à compenser une nuit agitée. Des techniques de respiration ou de relaxation douce peuvent également réduire le stress. Si l’anxiété devient trop présente, n’hésitez pas à en parler à un proche ou à un professionnel. Reconnaître ses limites, c’est aussi se protéger.
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Prenez soin de vous et restez au frais !
Sources :
Chaleur et santé, who.int/fr
Travail à la chaleur, inrs.fr
Chaleur mal supportée : éruption cutanée, jambes enflées, crampes, malaise, insolation, ameli.fr
Les vagues de chaleur et leurs effets sur la santé, sante.gouv.fr
La chaleur et les maladies de la peau, francepeau.com
Les recommandations en cas de vague de chaleur, sante.gouv.fr
Fortes chaleurs : Activation du numéro vert « Canicule info service », sante.gouv.fr
Canicule et fortes chaleurs : lancement de la veille saisonnière et rappel des gestes à adopter par tous, santepubliquefrance.fr
Les individus sont-ils tous égaux face à la chaleur ? santepubliquefrance.fr
Prévenir les risques médicamenteux en cas de fortes chaleurs, ameli.fr
Les fortes chaleurs nous concernent tous : adoptons les bons réflexes, santepubliquefrance.fr
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