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Hypertension artérielle (HTA) : “Je me suis sentie seule face à mes choix de santé.”

Publié le 17 sept. 2025 • Par Claudia Lima

L’hypertension artérielle touche de nombreuses personnes, souvent contraintes d’adapter leur quotidien à un suivi médical strict. 

@Adelcpwt, 47 ans, en couple et maman de deux enfants, a accepté de partager son histoire avec la communauté Carenity. Entre annonces médicales difficiles, ajustements de traitements parfois mal vécus et l’importance de l’écoute de soi, elle revient sur son parcours avec sincérité et nous livre un message d’encouragement plein d’espoir. 

Bonne lecture !

Hypertension artérielle (HTA) : “Je me suis sentie seule face à mes choix de santé.”

Bonjour @Adelcpwt, vous avez accepté de témoigner pour Carenity et nous vous en remercions. 

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?  

Bonjour, j’ai 47 ans, je suis en couple et j’ai 2 enfants, et j’aime autant la nature que la technologie. Je suis créatrice de sites web pour les pros de la santé et du bien-être. Dans mon quotidien, je mets en priorité l’activité physique, dont la marche, et j’aime beaucoup apprendre par la lecture.  

Quand a-t-on commencé à vous parler d’hypertension artérielle ? À l’époque, aviez-vous des symptômes ou était-ce une découverte un peu inattendue lors d’un examen de routine ?  

Ma première rencontre avec l’hypertension artérielle, c’était sous forme de “blouse blanche”… mais uniquement chez le gynéco ! Ensuite, j’ai eu une tension un peu élevée lors de ma 2ème grossesse, mais dès que j’étais au repos, elle revenait à la normale. 

Ce n’est que 2 ans plus tard qu’on m’a dit que j’avais de l’hypertension. À l’époque, j’étais très mal au boulot, stressée par les trajets et le quotidien à gérer avec 2 enfants en bas âge et un mari très pris par son travail. 

Comment avez-vous accueilli les premières mesures ou décisions médicales liées à votre tension artérielle ? Avez-vous eu le sentiment d’être bien accompagnée dans la compréhension de ce que cela signifiait pour vous ? 

J’ai très mal vécu cette annonce. D’ailleurs, je n’ai pas voulu prendre le traitement tout de suite. J’aurais voulu être accompagnée pour revoir mon alimentation, mon mode de vie, mais le cardiologue m’a ri au nez. Au bout d’un an, je me suis résolue à prendre le traitement. 

Certaines personnes vivent difficilement les débuts de traitement, notamment lorsque le dosage est ajusté rapidement. Dans votre parcours, comment cela s’est-il passé ? Avez-vous ressenti que votre ressenti personnel était pris en compte ? 

J’ai tout de suite eu un dosage “fort” alors que ma tension était de 145/95. J’ai eu des vertiges qu’on a mis sur le dos de mon hypertension alors que je n’avais aucun symptôme avant. Encore une fois, je ne me suis pas sentie écoutée. Puis ma tension s’est très vite régulée à 125/80 et j’ai plutôt bien supporté le traitement finalement. 

Avez-vous traversé des moments où vous vous êtes sentie seule face à vos choix de santé, ou en décalage avec les recommandations reçues ? 

Beaucoup plus tard, 6 ans après le début du traitement, j’entreprends un régime et je perds 14 kg. Je me sens très mal l’été où j’ai l’impression d’être assommée, ma tension tombe parfois à 110/70. Mon médecin généraliste m’envoie donc chez le cardiologue pour revoir le traitement.  

Or, entre-temps, ma tension remonte un peu. Et chez la cardiologue (un autre que le premier à la suite d'un déménagement), j’ai 145/95 lors de la consultation. J’ai eu beau lui expliquer ma perte de poids, ma tension qui est tombée bas puis remontée, mes malaises l’été… Elle a tout mis sur le compte de mon hypertension et elle est partie sur un monologue où j’avais les jambes qui gonflaient l’été, que je faisais de la rétention d’eau, etc. Alors que tout cela est parfaitement faux. J’ai eu beau lui montrer mes derniers relevés à la maison d’une moyenne de 135/85, rien à faire. Elle m’a traitée comme un chiffre, pas comme une personne. Mon vécu ne semblait pas entrer dans ses cases. 

Elle m’a donc fait passer de 2 à 4 molécules, que je n’ai pas supportées. Elle m’a changé le traitement, que j’ai encore moins supporté. Et quand je dis “pas supporté”, c’est que je suis passée d’une vie normale, sans symptôme, à des journées clouée sur le canapé, avec une tension qui explosait. Et pourtant, on me disait que je n’essayais pas assez longtemps. 

Le diurétique a été la goutte de trop : je ne mangeais presque plus de sel, et j’ai eu des crises hypertensives violentes. Dès que je remangeais, la tension redescendait. C’était évident : mon corps hurlait qu’il manquait de sodium. Complètement désemparée, j’ai demandé à mon médecin traitant un traitement avec un médicament par molécule.  

Et suivant mon intuition, j’ai commencé par ne prendre qu’une seule molécule, celle que je semblais la mieux supporter. Et comme mon intuition me le soufflait, ma tension s’est stabilisée vers des valeurs encore hautes, mais mieux que ce que j’avais eu dernièrement avec des traitements plus forts.  

Aujourd’hui, j’ai complètement arrêté de moi-même. Je sais que ce n’est pas ce qu’il faut faire, mais la médecine conventionnelle ne voit que des chiffres et ne regarde pas leurs patients dans leur globalité. Et donc aujourd’hui, j’ai une tension légèrement haute parfois, et parfois très bonne, sans rien prendre, et je n’ai plus les symptômes que j’avais sous traitement. Ça s’améliore de jour en jour, car c’est encore récent. Je dors beaucoup mieux aussi. Je peux refaire mon sport.  

Donc, oui, je me suis sentie seule face à mes choix de santé. Il m’a semblé nécessaire d’aller contre les prescriptions pour ma survie. Et j’ai bien fait.  

Ma perte de poids avait sûrement rendu le dosage de mon médicament initial plus fort. De plus, avec un meilleur mode de vie, ma tension de base avait dû baisser également. Moi, j’explique ça comme si mon corps ne supportait pas une tension trop basse et qu’il a donc tout fait pour la remonter. Ce n’était pas mon hypertension qui me rendait malade, c’était mon traitement devenu inadapté. 

Comment avez-vous trouvé un équilibre dans votre prise en charge ? 

Au début, j’écoutais et je faisais ce qu’on me disait à la lettre.  

Et puis, quand je voyais que j’avais des signaux de mon corps que j’étais en hypotension alors que ma tension montait et qu’on me disait que c’était mon hypertension, j’ai commencé à sentir qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond. Et on mettait sans réfléchir tous mes symptômes sur le dos de mon hypertension ! Donc, oui, à un moment, j’ai décidé d’écouter mon intuition et d’agir en fonction, tout en essayant de rester dans un espace sécurisé, pas en faisant n’importe quoi. Eh oui, cela m’a aidée à me sentir mieux.  

De manière générale, comment percevez-vous le rôle des médicaments dans la gestion de l’hypertension artérielle ? 

Les médicaments ont été nécessaires à un moment donné de ma vie où je n’avais pas le temps pour adopter un bon mode de vie. Malheureusement, on nous colle une étiquette d’hypertendu à vie. Et mon traitement aurait dû être revu lorsque j’ai perdu du poids, dans le contexte complet, pas uniquement avec des chiffres. Car, à ce moment-là, j’en suis certaine, les médicaments ont commencé à devenir nocifs pour moi, au point de me coller l’étiquette d’hypertendue sévère résistante aux traitements !  

Avec le recul, quels conseils donneriez-vous à une autre personne récemment diagnostiquée ? 

Pour une personne récemment diagnostiquée, je lui conseillerais, avant de commencer un traitement, de suivre une diète méditerranéenne, de faire de l’activité physique (même de la marche) et de gérer son stress par du yoga, de la cohérence cardiaque, et de refaire un point sur sa tension un peu plus tard. Les médicaments peuvent être utiles au début si la tension provoque des symptômes ou si elle est vraiment trop haute. Et puis, il n’est pas normal qu’un traitement fasse plus de mal que de bien. Donc, ne pas subir des sur-traitements sans comprendre la cause de l’hypertension. Une perte de poids et un meilleur mode de vie modifient le terrain. Les traitements doivent suivre, pas l’inverse. 

Enfin, souhaitez-vous adresser un mot d’encouragement ou un message d’espoir à la communauté Carenity ? 

Vous êtes la personne la plus importante. Si vous sentez que le diagnostic ne correspond pas à votre ressenti, ne lâchez rien et allez chercher un second avis si besoin. Il paraît que la médecine de précision est très personnalisée. À creuser. 

Le corps sait souvent avant la tête. Écoutez-le, même quand ce que vous ressentez dérange les statistiques. 

Un grand merci @Adelcpwt pour son témoignage !
Cliquez sur J'aime et partagez vos réflexions et vos questions avec la communauté dans les commentaires ci-dessous !

Prenez soin de vous !

avatar Claudia Lima

Auteur : Claudia Lima, Rédactrice Santé

Claudia est créatrice de contenus chez Carenity, elle est spécialisée dans la rédaction d’articles santé.

Claudia est titulaire d’un Executive MBA en Direction Commerciale et Marketing et continue de se... >> En savoir plus

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