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S'enfoncer peu à peu dans la dépression

Publié le 8 juin 2020 • Mis à jour le 24 juin 2020 • Par Candice Salomé

Rubis28, membre Carenity France, a souhaité témoigner au sujet de la dépression qui s’est installée suite à de nombreux traumatismes survenus à l’adolescence. Elle nous dévoile aujourd’hui son combat quotidien pour vaincre la dépression.

S'enfoncer peu à peu dans la dépression

Bonjour Rubis28, vous avez souhaité témoigner au sujet de la dépression.
Tout d’abord, pourriez-vous nous en dire plus sur vous ? 

Bonjour ! J’ai bientôt 23 ans et je travaille actuellement en intérim en tant que préparatrice de commande au sein d’un grand groupe. Nous gérons les invendus, nous les stockons et les renvoyons si besoin.
Ma passion première est le dessin. Je touche à tout : encre de Chine, aquarelle, feutres à alcool, fusain… J’écoute beaucoup de musique et je lis énormément. J’adore me balader également.

A quel moment avez-vous commencé à aller moins bien ? Comment l’avez-vous remarqué ?

La dépression est arrivée assez vite. L’histoire est assez compliquée. En classe de 4ème, un supposé “ami” et un ami à lui ont abusé de moi sexuellement à trois reprises. Je n’en ai jamais parlé à ma famille.
J’ai remarqué que j’allais moins bien dès lors que mon entourage a commencé à me dire que je parlais peu et que j’avais un regard vide. A ce moment là, j’ai commencé à avoir des idées noires et des envies de mutilation.
Une seconde grosse dépression est arrivée en 2018 couplée à une tentative de suicide. A ce moment là, je venais d’avoir un accident de travail. J’ai pris beaucoup de poids. J’ai dû changer de voie professionnelle. Je n’étais pas du tout soutenue par mon ex conjoint ni physiquement ni moralement qui a également abusé de moi sexuellement.

Vous êtes tombée peu à peu dans la dépression. Quel est votre état d’esprit à ce jour ? Quels sont les signes et symptômes de la dépression dans votre quotidien ?

La dépression est  compliquée à gérer au quotidien. Il y a des jours où tout va bien et d’autres où j’ai l’impression de rejoindre les enfers. Cette descente est longue et douloureuse. Je ne sais jamais quand aura lieu la chute mais je sais néanmoins que j’y arriverai tôt ou tard.
La journée, c’est plus facile à gérer car je vois du monde. Cependant, le soir c’est assez apocalyptique alors je dessine pour m’évader.

Le diagnostic de la dépression a-t-il été posé ? Êtes-vous suivi ?

Mon médecin a remarqué que je n’allais pas bien et m’a orienté vers un psychologue. Ce dernier m’a fait me sentir coupable de ce qu’il m’était arrivé. Il disait : “Vous savez, il y a pire que vous, c’est rien ce qu’il vous arrive par rapport à d’autres personnes. Vous avez surement cherché ces garçons ! Vous auriez dû faire attention, ce sont des hommes !”.
Ces séances m’ont donné l’envie de me battre seule contre la maladie.
Mon compagnon actuel me soutient énormément. Je trouve du réconfort également sur Carenity.

Prenez-vous un/des traitements médicamenteux ?

J’ai pris de l'alprazolam mais, après 5 mois de traitement, je n’ai ressenti aucun effet. J’ai donc décidé d’arrêter tout traitement.

Comment ont évolué les symptômes de la dépression ?

Quelques fois, c’est de pire en pire ! Je ne vois rien, n’entends plus rien, juste du vide… et je pleure beaucoup. Je garde espoir car il y a des semaines entières voir des mois où “tout va bien”.

Votre entourage est-il au courant ? Êtes-vous soutenue ?

Mon petit ami est au courant et me soutient. Ma famille n’a jamais réellement pris au sérieux ma maladie. Selon eux, “je suis trop jeune pour faire une dépression”.

La dépression a-t-elle un impact sur votre vie professionnelle et/ou privée ?

La dépression n’a pas d’impact sur ma vie professionnelle. Je suis quelqu’un de très réservée et de timide donc personne ne le voit. Cependant, ma vie privée en subit les conséquences. Je m’éloigne, je suis nerveuse et à fleur de peau. Je dors très mal. Je ris peu. Il y a des périodes où je veux bouger énormément et faire plein de choses, d’autres où je ne veux pas du tout sortir de chez moi.

Grâce au soutien de votre compagnon, avez-vous vu des signes d’amélioration ?

Je suis très écoutée et soutenue par mon petit ami. Je me sens moins seule. Le fait de lui avoir parlé de ma dépression m’a enlevé un poids des épaules.

Qu’aimeriez-vous dire et conseiller aux personnes souffrant également de dépression ?

J’aimerais que les patients atteints de dépression prennent conscience de leur importance sur terre. Que même si la vie peut paraître complètement noire, il faut savoir prendre du recul, trouver des activités, parler à son entourage et surtout, accepter l’aide que l’on nous propose. Il faut savoir accepter le fait d’être suivi par un psychologue, un psychiatre ou encore un hypnotiseur.
Il faut s’occuper la tête et l’esprit !
Mais surtout, il ne faut jamais se sentir inutile ou pas à sa place. Et il ne faut jamais baisser les bras, même si rien ne va !
Parfois, un petit changement ou une rencontre peuvent être un vrai déclic !

 

Un grand merci à Rubis28 pour avoir accepté de témoigner pour Carenity.
Et vous, à quel moment avez-vous pensé faire une dépression ? Quels ont été les premiers signes ?
N'hésitez pas à en parler en commentaire, nous sommes là pour nous soutenir !

Bon courage à tous, prenez soin de vous !

 

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avatar Candice Salomé

Auteur : Candice Salomé, Rédactrice Santé

Créatrice de contenus chez Carenity, Candice est spécialisée dans la rédaction d’articles santé. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, du bien-être et du sport.

Candice est... >> En savoir plus

38 commentaires


portable
le 25/02/2021

RIEN EST FACILE AVEC NOTRE MALADIE

MAIS COMME IL SI DIT PARTOUS SELF SERVICE

ON EST JAMAIS AUSI BIEN SERVICE QUE PAR SOIT MEME

A CONDITION LE MORALE RESTE AU BONNE FIXE QUI ET

PAS EVIDEMENT TOUJOUR PRESENT

ACCROCHON NOUS EN ESPERANE A VOIR DES JOURS MEILLEUR


Béatrix
le 29/04/2021

Je suis choquée par les propos de votre psychologue qui laissent croire que tous les hommes sont des violeurs en puissance, et c'est lui qui le dit alors qu'il est un homme ! Si on va au bout de ce raisonnement, il est aussi un violeur en puissance. Non, les personnes qui se comportent ainsi ne sont pas des hommes, et dire que ce sont des bêtes serait faire une insulte aux animaux, dans une grande majorité de cas. Des mauvais(es), des méchant(e)s, il y en a partout hélas ! Des gens bien aussi, au masculin comme au féminin.

Je suis choquée que ce "thérapeute" vous condamne , c'est de VOTRE faute ! Comment peut-il s'instituer juge, de quel droit ? Il a été formé pour cela ? A-t-il un mandat ?Il est d'autant plus impardonnable qu'il exerce dans un métier de soin, de bien-être. Des évènements d'une violence inouïe ont impacté votre jeune vie depuis une dizaine d'années, à une période où vous sortiez à peine de l'enfance, pas encore construite, en mue, donc fragilisée. C'est ce qui explique notamment, la répétition des mauvaises expériences et NON " Vous avez surement cherché ces garçons" !!!

La dépression est en réaction, elle est dite "réactionnelle", ce n'est pas une faiblesse, c'est presque comme une mise au ralenti, à l'abri du monde, une sorte d'hibernation... le temps de reprendre des forces.

Désolée, je suis en colère et comme je ne veux pas que cette émotion m'empoisonne, si elle reste à l'intérieur, je m'exprime.

Pour finir par une note d'humour : Si tous ceux qui se prennent pour des lumières la mettaient en veilleuse, ce serait une belle contribution écologique !

Bon courage et bravo à vous et à votre petit copain pour son accompagnement salutaire. Vous êtes sur la bonne voie. Béa


daysinette
le 28/07/2021

Depuis 15 ans que ces douleurs post-zostériennes ont commencé ,; je suis de plus en plus fatiguée et déprimée ... Suis suivie par un psy : ses médicaments ne font rien ni pour les douleurs ni pour mon moral ....... je suis épuisée et baigne dans une grosse déprim .......... je sais que pour ces douleurs il n'y a rien à faire , que les médicaments de la psy sont inefficaces ...donc , je survis en espérant que ma fin arrivera bientôt 

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