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Vie professionnelle : quels droits à la réinsertion pour les patients ?

Publié le 22 févr. 2019 • Par Louise Bollecker

Une nouvelle étude* a livré des résultats sur les effets du cancer sur la carrière. Que peut-on en conclure ? Comment adapter son travail à la maladie chronique en tant que patient ? Quelles sont les normes en vigueur d’un pays à l’autre ?

Vie professionnelle : quels droits à la réinsertion pour les patients ?

Droit à l’oubli, horaires aménagés, statut de travailleur handicapé… autant de thèmes qui résonnent tout particulièrement pour les malades chroniques. Leur parcours professionnel est souvent bouleversé par la maladie. L’étude menée par des chercheurs et datant de janvier 2019 a montré que la probabilité d’occuper un emploi au moins un trimestre dans l’année est fortement diminuée l’année qui suit l’annonce d’un cancer, par rapport à l’année avant le diagnostic. Jusqu’à cinq ans après la découverte de la maladie, on note un accroissement des arrêts maladies puis une hausse des situations d’inactivité sur le long terme.

Le type de cancer influe sur la réinsertion professionnelle

L’étude a distingué les trajectoires professionnelles selon le type de cancer dont le patient est atteint. Chez les femmes, le cancer de l’ovaire est celui qui a les conséquences les plus négatives sur la carrière, suivi par le cancer du sein. Chez les hommes, le cancer de la prostate a des conséquences peu prononcées sur le moment mais les effets se ressentent sur le long terme. Chez l’ensemble des patients atteints d’un cancer, les cancers du poumon et des bronches sont les plus impactants sur la vie professionnelle, contrairement au cancer de la thyroïde qui n’a que peu de répercussions sur l’emploi des patients concernés.

>> (Re)lisez le témoignage d’Alain : « le marché du travail exclut les malades chroniques »

L’étude conclut que les entreprises ont un rôle majeur à jouer et devraient être incitées par l’État à lutter contre les discriminations liées à la maladie.

Maladies chroniques et vie professionnelle : quelles solutions mettre en œuvre ?

Les cancers ne sont pas les seules maladies qui peuvent influer sur la carrière. Toute maladie qui a des conséquences sur le moral, la condition physique ou la santé mentale peut justifier des aménagements de poste. Il ne faut pas hésiter à en parler à un professionnel de santé.

>> Rejoignez notre forum dédié aux droits et démarches administratives pour poser vos questions

Dans certains pays, la visite médicale est obligatoire dans le cadre d’une embauche. Le médecin du travail est alors l’interlocuteur privilégié du patient et pourra exiger des aménagements de votre cadre professionnel.

Privilégier l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés…

De la même façon, le statut de travailleur handicapé, appliqué en France et au Luxembourg, permet de reconnaître les droits des patients dans le monde professionnel. Certains pays, principalement en Europe, ont mis en place l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés. En France, elle s’applique pour les entreprises de plus de 20 salariés en France, à hauteur de 6% des effectifs, sous peine d’amendes. L’Allemagne, l’Italie et l’Espagne appliquent des politiques similaires en matière d’accès à l’emploi. L’Allemagne fait d’ailleurs office de bon élève de l’Europe puisque le taux obligatoire d’emploi de 5% est presque atteint dans le privé comme dans le public, à 4,5%.

Ou la lutte contre les discriminations ?

En revanche, au Royaume-Uni, la seule base juridique est l’Equality Act de 2010, qui protège contre toutes formes de discrimination (âge, sexe, origine, handicap…). Une aide financière nommée Access-to-Work peut également être octroyée aux patients pour mieux s’équiper. Aux Etats-Unis, l’American with Disabilities Act plaide pour une approche inclusive, luttant pour l’égalité des chances. C’est également une approche au cas par cas, sans obligation d’emploi particulière pour les handicapés.

 

Pensez-vous qu’il faille obliger les entreprises à embaucher un certain nombre de travailleurs handicapés ? Quelle politique mettriez-vous en place ?

Comment bien gérer son retour à l’emploi après un cancer ou après le diagnostic d’une maladie chronique ? Avez-vous été victime de discriminations ?

Donnez-nous votre avis et partagez votre expérience pour aider d’autres personnes à mener une vie professionnelle épanouie !

 

 

*Thomas Barnay et al., « L’effet des cancers sur la trajectoire professionnelle », Questions d’économie de la santé, n° 238, décembre 2018. Etude fondée sur la base de données administratives Hygie.

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Carenity

avatar Louise Bollecker

Auteur : Louise Bollecker, Community Manager France & Content Manager

Community Manager de Carenity en France, Louise est également rédactrice en chef du Magazine Santé pour proposer des articles, vidéos et témoignages centrés sur le... >> En savoir plus

99 commentaires


coletteb
le 24/06/2019

Bonjour,

je suis peut-être l’exception qui confirme la règle.

j’ai eu  un premier cancer en 2011, j’ai repris mon travail car arrêt de 6 mois pour le traitement, j’ai repris à mi-temps thérapeutique pour un an.

Malheureusement, j’ai refait un cancer celui là est plus grave car c’est un cancer HER2 triple positif grade 3 qui va se dupliquer au fur et à mesure.

j’ai travaillé en étant en arrêt maladie ordinaire de juin à octobre avec des périodes d’arrêt d’une semaine après chaque chimiothérapie toutes les 3 semaines.

j’ai été arrêtée à compter de mon opération en novembre double mastectomie et on a continué avec l’immunothérapie toutes les 3 semaines en perfusion pour 6 mois en congés de longue durée.

j’ai repris mon travail en longue maladie fractionnée pour 6 mois à plein salaire ce qui fait que je suis arrêtée les semaines de perfusion d’immunothérapie et le jeudi car j’ai un protocole de sport pour mieux supporter les traitements.

Je n’ai plus le droit au mi-temps thérapeutique de un an, car je l’ai eu lors de mon premier cancer et on a le droit par la sécurité sociale à un seul mi-temps thérapeutique dans toute sa carrière pour le cancer quelque soit le cancer c’est compté par pathologie.

idem, pour la maladie longue durée  12 mois longue maladie plein traitement et 24 mois à demi salaire et une seule fois dans toute la carrière par pathologie.

pour la longue maladie car peut-être redemander, il suffit d’avoir retravailler pendant un an pour rebénéficier de la longue maladie pendant 6 mois à plein traitement.

personnellement, n’ayant plus le droit au temps partiel thérapeutique, j’ai demandé la longue maladie fractionnée et après je repasserai en maladie ordinaire pour les hospitalisations de jour une ou deux fois par semaine. 

Il faut que je jongle entre les différents  arrêts maladie et faire les demandes au minimum deux mois avant pour que ce soit pris en compte car ça passe en commission médicale, les délais de traitement c’est au minimum 2 mois avant quand tout se passe bien.

au travail, ils sont supers sympas et compréhensifs  quand j’ai des coups de fatigue, ils me disent de me reposer et reprendre mon travail après. ce qui fait que je fais des micros siestes dans mon fauteuil ergonomique qui me mets en position allongée.

Quand je dis: « je me sens fatiguée, et ça m’énerve d’être fatiguée » (De me sentir épuisée m’énerve au plus haut point, je ne supporte pas d’être complètement à plat). 

ils me disent: « reposes toi car tu n’as pas un rhum »

mon chef de service arrive et dit: « stop, allonges toi et quand tu iras mieux tu reprends le travail »

ce qui fait que même au travail, je le fais dans de bonnes conditions et j’arrive à faire tout le travail même avec les micros siestes. Comme quoique l’on peut être plus performant avec des micros siestes, ça devrait être obligatoire pour tous 😀.

Pour les arrêts et la reprise, je trouve que c’est compliqué, il faudrait que l’on ait un droit unique à vie pour ce genre de pathologie et à plein salaire avec une reprise de travail  en fonction de l’état car c’est au travail à d’adapter et pas aux personnes malades ou handicapées à s’adapter au travail.

je suis actuellement en train de travailler là dessus avec ma Députée pour faire une loi dans ce sens.

Ce n’est pas pour moi, je suis à la retraite dans deux ans.

Je sais que c’est facile à dire mais il faut rester positive, moi, c’est ce qui me fait avancer et me booste dans ma vie même si je sais qu’elle peut être largement réduite. Il faut que chaque jour de ma vie, je puisse avancer et faire quelque chose pour améliorer la vie de tous.

Je vous souhaite une bonne journée.

Cordialement 

Colette


Rochambeau
le 25/06/2019

@coletteb‍ quel mic mac administratif effectivement... mais la médecine progresse ! actuellement, les épileptiques "pharmaco-résistants" n'ont plus à attendre 17 ans avant d'être opérés (et encore, à condition que le foyer épileptogène soit dans une zone opérable) , mais... 15 ans ! moi je suis mariée définitivement avec l'épilepsie, et je cohabite mieux avec elle, qu'avec l'administration médicale, qui m'a vraiment tout fait... quel parcours du combattant ! Très bonne journée ! 

signé : une frappadingue qui a tenté de "rallier Londres", depuis Bonn, en 2011, en fauteuil roulant et avec juste un euro en poche. Elle n'est pas allée bien loin, mais l'espoir fait vivre, n'est-ce pas ? à la rentrée prochaine, je saute dans le grand bain, en allant témoigner dans les collèges et les lycées, sur l'épilepsie, qui touche 600 000 personnes en France, dont 50% de mineurs (c'est là que ça craint, puisque le traitement qui nous soigne, ralentit le développement du cerveau = les médecins veulent "viser large" en évitant la moindre crise, c'est là où le bât blesse).


Béatrix
le 25/06/2019

C'est un bonheur, Colerte, que de vou lire. Tout n'est pas noir, c'est vrai mais avec vous, c'est mieux que gris et ses 50 nuances ;-) puisque c'est rose de douceur  et vert de l'espoir. Merci de montrer qu'il existe des "poches" d'humanité. Qu'elles soient inspirantes!


ztg4475
le 16/07/2019

@coletteb je ne savais pas pour toutes ces conditions de mi-temps thérapeutique par pathologie ! Bon courage à vous pour faire bouger les choses avec votre députée, tenez-nous au courant ! Bravo en tout cas 


coletteb
le 17/07/2019

Bonjour Fadada,

il y des emplois pour les handicapés jusqu’à une certaine limite ? Qui délimite les emplois ? Le niveau d’étude ? Est-ce que les handicapés jusqu’à présent ont ils tous eu la même chance de faire des études qu’une personne non handicapée ?

Non!

En ce moment, même si c’est difficile de le mettre en œuvre le gouvernement travaille à plus d’inclusion dans les écoles et plus d’égalité des chances. 

Quand on est handicapée, on se bat tous les jours pour faire respecter nos droits.

Pour le travail on se bat pour avoir un véhicule pour nous emmener.

on demande un aménagement des locaux et ce n’est pas fait car pas de budget et surtout pas d’envie de faire les dossiers et se prendre la tête.

Je me bats quotidiennement pour plus d’inclusion dans tous les domaines.

dans les domaines artistiques, dans la mode, dans la politique etc.. 

ça avance mais doucement, j’arrive à faire bouger les lignes et tant mieux mais le chemin est encore long.

Je travaille beaucoup sur l’inclusion aussi cette année c’est révolutionnaire un parti politique suite à mes demandes incessantes depuis 2 ans à décider de mettre dans chaque mairie de chaque ville où village un élu handicapée pour cette représentativité  et avoir une personne handicapée à la mairie fera bouger sa ville pour plus accessibilité et d’intégration dans tous les domaines. 

Pour le domaine de la mode idem, je travaille avec une agence et maintenant, les créateurs et les grandes marques vont prendre les personnes en situation de handicap pour faire les campagnes de publicités.

je vais aussi m’occuper de plus d’inclusion dans le domaine de la TV, je vais voir ça à la rentrée.

il faut bouger et c’est ce que je fais pour l’intérêt de tous. C’est uniquement dans l’action que l’on y arrive.

bonne journée à vous tous 

colette

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