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Comment concilier son rôle de proche aidant et sa vie professionnelle ?

Publié le 6 oct. 2023 • Par Claudia Lima

Assumer le rôle de proche aidant et devoir répondre à des exigences professionnelles peut sembler être une équation difficile à résoudre. 
Des moyens existent pour trouver un équilibre qui permette à la fois de s'épanouir dans sa carrière professionnelle et de prendre soin de ses proches.

Que signifie être un proche aidant ? Quelles sont les aides disponibles ? Quelles sont les difficultés que l’on peut rencontrer au niveau professionnel ? Trouver un équilibre entre son rôle de proche aidant et sa vie professionnelle est-il envisageable ?

Vous souhaitez des réponses ? Lisez notre article !

Comment concilier son rôle de proche aidant et sa vie professionnelle ?

Quel est le rôle du proche aidant ?  

D’après la loi n° 2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l'adaptation de la société au vieillissement, le proche aidant d’une personne âgée ou en perte d’autonomie peut être :  

  • Le conjoint,  
  • Le partenaire avec qui la personne âgée en perte d’autonomie a conclu un pacte civil de solidarité ou son concubin,  
  • Un parent, 
  • Un allié ou une personne résidant avec elle ou entretenant avec elle des liens étroits et stables comme un voisin ou un ami. 

Chacun peut, à un moment ou à un autre de sa vie, être proche aidant, c’est-à-dire, apporter régulièrement une aide à un proche en raison de son état de santé, de son âge ou d’une situation de handicap, pour une partie ou la totalité des actes de la vie quotidienne de manière régulière et fréquente, et à titre non-professionnel. Les proches aidants jouent un rôle crucial dans le soutien et les soins aux personnes vulnérables ou malades. 

D’après le ministère de la Santé et de la Prévention, 8,8 millions d'adultes et 0,5 million de mineurs sont des proches aidants. Leur importance croissante est liée au vieillissement de la population, à la prévalence croissante des maladies chroniques, à la dépendance des personnes handicapées et, aussi, aux coûts des soins de santé qui augmentent.  

Leur engagement peut être lourd à porter au quotidien, c’est pourquoi l’implication des proches aidants est de plus en plus reconnue et soutenue. 

Quelles sont les aides possibles pour les proches aidants ? 

Être proche aidant peut être parfois difficile. Cela affecte son organisation de vie et parfois sa santé.  

Les pouvoirs publics ont mis en place différentes mesures pour aider les proches aidants et ils continuent à réfléchir à de nouvelles actions dans le cadre d’une stratégie nationale qui a démarré en 2023, faisant suite à la stratégie nationale « Agir pour les aidants », lancée en 2019 et terminée en 2022. 

Néanmoins, les situations des proches aidants étant très diverses, les besoins d’aides publiques le sont également. Certains aidants peuvent, sous certaines conditions, être salariés ou dédommagés par la personne à laquelle ils apportent une aide. D’autres peuvent bénéficier de congés. De nombreuses actions d’information, de soutien, de formation, sont également proposées.  

Les aides financières disponibles sous conditions sont :  

  • L’allocation journalière du proche aidant ou AJPA, elle s'adresse aux personnes qui arrêtent de travailler ponctuellement ou réduisent leur activité pour s'occuper d'un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie, 
  • L’aide au répit ou le droit au répit, permet aux proches aidants de personnes âgées bénéficiant de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) de se reposer ou de dégager du temps en finançant des solutions d’aides, 
  • Les aides fiscales, les proches aidants peuvent en bénéficier (crédits d’impôt, déductions fiscales), s’ils hébergent durablement leur proche âgé chez eux ou s’ils participent à ses frais d’hébergement en EHPAD, 
  • La rémunération du proche aidant, il est possible d’être rémunéré pour l'aide apportée à un proche âgé en perte d’autonomie, en devenant son salarié, 
  • L’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), pour les parents qui assument la charge effective et continue d’un enfant de moins de 20 ans en situation de handicap. 

Quels sont les principaux défis professionnels rencontrés par les proches aidants ? 

Près de la moitié des proches aidants sont encore dans la vie active.  

La charge ressentie par les aidants est unique à chacun. Cela peut être l’impression que l’aide apportée les amène à faire des sacrifices, qu’elle affecte leur santé, les relations avec leur famille, leur vie professionnelle, etc. Cette charge est plus ou moins forte selon les limitations dans la vie quotidienne du proche aidé, le volume d’heures d’aide par semaine, et aussi, point important, elle dépend significativement du lien entre l’aidant et l’aidé. 

Pour mieux étudier cela, un dispositif d’enquêtes nommé « Autonomie » est en cours et durera jusqu’à 2025. Il est adressé aux personnes handicapées ou en perte d’autonomie et à leurs proches aidants, et a pour objectif, entre autres, d’interroger les aidants, de façon à mesurer le nombre et le volume d’aides apportés, ainsi que les conséquences de l’aide. 

Concilier sa vie active et aider un proche constitue un enjeu majeur pour les proches aidants qui prennent soin de leurs proches et tentent de s’épanouir professionnellement. 

En tant que proche aidant, quelle stratégie adopter pour trouver un équilibre professionnel ? 

La perte d’autonomie, le handicap ou encore la maladie constituent déjà des sujets délicats à aborder avec son entourage, c’est parfois plus difficile dans un contexte professionnel.  

Les proches aidants sont souvent discrets sur leur situation avec leurs proches. Les raisons peuvent être le désir ne pas évoquer leur vie personnelle au travail, la peur de retombées négatives pour leur carrière et/ou une structure professionnelle qui ne semble pas apte à prendre leur situation en compte. 

Cette problématique fait partie des facteurs de risques psychosociaux et est donc un sujet au sein de l’entreprise. C’est pourquoi, il ne faut pas hésiter à en parler avec des interlocuteurs de confiance tels que des collègues, le médecin du travail ou le service social de son entreprise, s’il en existe un. 

Des dispositions légales permettent également de s’absenter ou de bénéficier d’aménagements en tant que proche aidant.Ces dispositions sont :  

Les aides à domiciles 

Adapté aux besoins de la personne en perte d’autonomie, l’accompagnement à domicile permet de dégager du temps pour le proche aidant. Il peut consister en l’intervention d’un service d’aide à domicile, au portage de repas à domicile, etc.  

Ces différentes aides peuvent être financées, en partie par l’APA ou les aides des caisses de retraite. 

Le congé de proche aidant 

Le salarié peut demander un congé de proche aidant à son employeur qui, sauf conditions particulières, ne peut pas le refuser. L’AJPA indemnise le congé de proche aidant à hauteur de 66 jours. Elle s’adresse à toute personne qui souhaite réduire ou cesser son activité professionnelle pour s’occuper d’un proche. 

Il existe aussi le congé de solidarité familiale et le congé de présence parentale selon les situations. Et en plus, certaines autres mesures telles que des jours de congés supplémentaires pour les parents d’un enfant en situation de handicap (loi El Khomri), la totalité des congés pouvant être pris en une seule fois, le droit à un congé suite à l’annonce d’un handicap chez un enfant, etc. 

Le don de jours de congés 

Donner des jours de repos à un collègue aidant une personne âgée ou en perte d’autonomie est possible. Ce don de jours de repos permet au salarié qui en bénéficie d'être rémunéré pendant qu’il s’occupe de son proche. 

Le travail de nuit 

Le travailleur de nuit peut demander son affectation sur un poste de jour

L’accès au télétravail 

L’employeur a pour obligation d’accorder ou de motiver le refus de télétravail aux proches aidants. 

Les proches aidants peuvent disposer de certains droits supplémentaires comme être affilié gratuitement à l’Assurance vieillesse, bénéficier des avantages de la carte d’invalidité du proche aidant, avoir le droit au chômage.  

Des aménagements sont parfois mis en place par certaines entreprises, dans le cadre de leur responsabilité sociale, pour aider à concilier au mieux l'activité professionnelle et le rôle de proche aidant. Exemple : les horaires, le lieu de travail, les déplacements, la nature des missions, les modalités de prise des congés, etc

Il est conseillé d’instaurer un dialogue tôt avec l’employeur. Également, de se renseigner sur les possibilités existantes au sein de l’entreprise (accords d’entreprise) et de se rapprocher d’interlocuteurs qui peuvent guider, comme les instances de représentation du personnel, le service social d’entreprise, le service de santé au travail, etc. Avec son employeur, il faut bien expliquer ce que représente le rôle de proche aidant en termes de responsabilités et de contraintes. En outre, certains arguments sont à faire valoir, il faut souligner ce que cette expérience permet de développer ou de renforcer tels que la capacité d’adaptation ou les qualités relationnelles. 

Aussi, une forte majorité des proches aidants en activité professionnelle souhaitent continuer à exercer leur travail. Ceci pour des raisons financières, aider un proche coûte cher, pour sortir du quotidien et parce que le travail représente une source d’épanouissement


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4 commentaires


Hookette • Membre Ambassadeur
le 06/10/2023

Bonjour @Claudia.L Et merci pour cette article être aidant est un parcours de combattant . Heureusement que l' AIDANT commence à être reconnu


pomme123
le 06/10/2023

bonjour, c'est tres dur d'être aidant au quotidien avec un compagnon qui a l'alzhemer, c'est 24h sur 24h surtout avec errance la nuit,la dernière année, fermer la cuisine à clé et garder les clés,de même que la porte 'entrée, et cacher les clés de voiture,,il oublie même mon prénom et que j'étais sa femme, combien de fois la sécurité incendie s'est mise en route,parce qu'il avait fait chaufffer une poelée de légumes et tout brûler, il fallait que je sois derriere lui tout le temps, pour s'habiller c'était pareil, il mettait ses habits de jour par dessus les habits de nuit, et pour le laver c'était trop, 2fois, à 1 heure d'intervalle ,il fallait avoir l'oeil partout.J' ai fini par m'écrouler et je me suis cassée les 2 épaules 2 mois et demi hopital et rééducation, j'ai du placé mon compagnon en EPHAD il y a été 3 mois et est décédé du virus, c'est souvent les aidants qui tombent avant car on'a pas de période de récupération


Mumu26130
le 07/10/2023

Bonjour. J’ai près de moi un aidant mais qui travaille. Quand il est là, sa prise en charge pour moi, c’est les courses, les repas. J’ai toujours peur que ce soit trop pour lui car le soir et les week-ends il doit tout prendre en charge tout cela et s’adapter à mon rythme de vie. Je ne pourrai pas me passer de lui et j’ai vraiment peur qu’il me quitte même s’il me dit que cela n’arrivera jamais. Je tiens à vous remercier vous les aidants pour votre patience et pour votre courage. Merci de tout cœur. Et excusez-nous pour notre emprise sur votre vie.


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Utilisateur désinscrit
le 07/01/2024

Bonjour,

On ne peut pas dire que je suis vraiment "proche aidant", je prends ma maman qui a 91 ans, une semaine par mois, tous les mois. Je travaille encore.

Elle vit chez ma soeur, qui travaille encore aussi et elle a des aides (infirmières, kiné...).

Je souhaite parler de ce qui est abordé dans l'article : "ne pas hésiter à en parler aux collègues et médecin du travail", personnellement, je n'ai pas confiance en ces personnes, pour leur exposer ma vie privée, un employeur ne prends en compte que le travail et le rendement, les collègues ne pensent qu'à eux (ce qui peut se comprendre) et le médecin du travail n'ira jamais à l'encontre de celui qui le fait vivre : notre employeur.

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