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Les effets d'un traumatisme sur la mémoire et les souvenirs

Publié le 26 nov. 2022 • Par Rahul Roy

L'esprit est extraordinaire et est capable de retenir et de faire remonter les souvenirs de la vie d'une personne, mais il est également capable de protéger cette personne des souvenirs douloureux et traumatisants qu'elle a pu vivre dans le passé. 

Comment fonctionne la mémoire ? Quels sont les effets des traumatismes sur le cerveau ? Comment guérir d'une perte de mémoire induite par un traumatisme ? 

On vous dit tout dans notre article !

Les effets d'un traumatisme sur la mémoire et les souvenirs

Tout le monde aime les bons souvenirs - le moment passé en famille à la plage, le premier baiser, les moments passés à rire avec des amis, etc. 

En général, la plupart des expériences vécues par une personne ne laissent que peu ou pas de traces dans sa mémoire. Le cerveau a tendance à stocker activement les souvenirs qui suscitent des émotions fortes avec des indices visuels, acoustiques ou sémantiques forts. C'est pourquoi, en tant qu'êtres humains, nous avons du mal à nous souvenir de chaque petit détail de notre vie, car l'esprit ne le juge pas assez important pour être stocké en vue d'un rappel ultérieur. 

Mais alors comment la mémoire fonctionne-t-elle ? 

Comment la mémoire fonctionne-t-elle ?

La mémoire représente la capacité du cerveau à stocker et à récupérer des informations. Elle comporte principalement trois aspects : l'encodage, le stockage et le rappel

Les informations sur ce que nous entendons, voyons ou comprenons sont reçues et converties pour être stockées et rappelées chaque fois que la personne veut s'en souvenir. Avec le temps, les détails des souvenirs peuvent être modifiés ou parfois même oubliés en raison des rappels fréquents. 

L'hippocampe est la partie du cerveau responsable des souvenirs explicites, de nature cognitive, et c'est là que se trouvent la plupart des souvenirs. Il intègre les informations sensorielles brutes dans une image complète, les date et les transfère dans une boîte de mémoire à long terme pour les retrouver plus tard.  

L'amygdale, quant à elle, est la partie du cerveau qui contrôle les souvenirs implicites, de nature plus sensorielle et associés à des émotions fortes, prêts à être utilisés en cas de danger de mort, lorsqu'une personne a besoin d'une poussée d'adrénaline supplémentaire pour survivre. 

La mémoire à court terme est généralement récupérée dans l'ordre dans lequel elle est stockée, tandis que la mémoire à long terme tend à être rappelée par association, comme se souvenir de son casier en fonction de la couleur de la serrure. 

Comment les traumatismes affectent-ils le cerveau et ont-ils un impact sur la mémoire et les souvenirs ? 

Il peut être difficile pour une personne de se rappeler des souvenirs traumatiques immédiatement après qu'ils se soient produits, car certains récepteurs appelés récepteurs GABA extra-synaptiques, qui ajustent les ondes cérébrales et les états mentaux en fonction des niveaux de substances chimiques internes, cachent les souvenirs et ces derniers ne sont accessibles que lorsque les mêmes récepteurs sont à nouveau activés

C'est pourquoi, même s'il peut être difficile de se rappeler immédiatement le souvenir, des circonstances similaires peuvent déclencher un état soudain de déjà-vu et de panique, en exacerbant les sens de la personne en réponse à la situation. 

Les chercheurs pensent que les souvenirs traumatiques sont un type de réponse conditionnée à la menace. Rappelez-vous la fois où vous conduisiez et qu'une voiture s'est soudainement déplacée devant vous… Cela vous a poussé à régir en conséquence pour éviter le contact. Ce sentiment mêlé d'adrénaline, où vous souhaitez que cela ne se reproduise jamais, ressemble vaguement à ce que l'on peut ressentir en cas de menace traumatique. 

Lors d'une situation traumatisante, des niveaux élevés de cortisol, l'hormone du stress, sont sécrétés en même temps que l'adrénaline, ce qui amène l'hippocampe à super-coder les premiers instants de la situation. Si la menace persiste, les hormones de stress continuent à inonder l'hippocampe, ce qui l'empêche temporairement de coder et d'enregistrer les informations. Les informations stockées sont alors fragmentées

Par exemple, dans le cas d'une prise d'otages, les survivants se souviendront avec véhémence du choc initial et de la peur qui les a enveloppés au début de l'incident, mais alors qu'ils attendent d'être secourus pendant des heures, l'afflux continu d'hormones de stress leur fera perdre le souvenir de ces moments

D'autre part, l'amygdale crée une provocation émotionnelle, destinée à rester alerte et prêt à l'action. Elle focalise l'attention sur quelques aspects, en sacrifiant d'autres moments. 

Pendant cette période, les réseaux de ces deux parties du cerveau peuvent être disjoints, entraînant une déconnexion entre les souvenirs implicites et explicites. Cela peut avoir un impact sur le souvenir de la séquence des événements et des détails entourant l'incident, mais les sensations émotionnelles demeurent

Ces souvenirs émotionnels et sensoriels sont appelés souvenirs renforcés et sont gravés dans la mémoire en raison de la nature traumatique de l'incident. Certains aspects tels que l'heure, la durée, la description de l'environnement peuvent sembler flous, mais une odeur familière, par exemple, peut déclencher des expériences traumatiques passées parce qu'elle est de nature sensorielle, et c'est ce qui est absorbé comme information en premier dans le feu de l'action.  

C'est pourquoi il est important que les agents des forces de l'ordre capitalisent sur les souvenirs émotionnels des victimes pour trouver des informations sur les auteurs plutôt que d'attendre des victimes qu'elles donnent une description détaillée de l'incident avec une chronologie précise

Le traumatisme émotionnel peut se manifester chez la victime sous la forme d'un TSPT (trouble du stress post-traumatique), déclenchant des flashbacks et des pensées intrusives. C'est pourquoi il est essentiel que les victimes bénéficient d'un traitement psychologique adapté pour les préparer à affronter le monde extérieur. 

Quels sont les signes d'un traumatisme ? 

Parfois, la mémoire perdue à la suite d'un traumatisme peut être une bonne chose car elle empêche la victime de revivre les moments pénibles de l'incident. Mais elle peut être déclenchée à tout moment et c'est pourquoi la guérison de ces expériences traumatiques peut prendre des jours, des semaines, des mois, voire des années. La procédure de guérison varie en fonction de la personne et certains des signes de traumatisme sont :

  • Difficultés à s'adapter à la vie normale, que ce soit à la maison ou au travail,
  • Consommation d'alcool ou de drogues pour se sentir bien,
  • Distance émotionnelle et déconnexion,
  • Réveil avec des cauchemars ou des flashbacks,
  • Souffrir de dépression et d'anxiété,
  • Vivre dans la peur et le danger en permanence.

Comment traiter la perte de mémoire induite par un traumatisme ? 

Contactez un spécialiste des traumatismes ou un thérapeute qui peut aider et guider la victime à guérir de ce traumatisme émotionnel. Il existe des praticiens expérimentés qui peuvent aider les victimes à contrôler leurs émotions, à mieux accepter la vie réelle et à retrouver leur capacité à faire confiance aux gens.  

Il est important de reconnaître que les événements qui se sont produits se sont produits et que le fait de les nier peut entraver le processus de guérison. Mais il est évident que chaque personne guérit différemment et que les traitements peuvent donc varier. Parmi les formes de thérapie susceptibles d'aider ces victimes figurent la thérapie cognitivo-comportementale, la désensibilisation et le retraitement par les mouvements oculaires (EMDR), la thérapie d'exposition prolongée, etc. 

Il est clair que le cerveau tente de protéger la personne des souvenirs douloureux en essayant de les effacer. Cela peut se faire au détriment de la mémoire des détails, mais c'est une protection à court terme, lorsque la douleur émotionnelle est trop lourde à supporter

Il n'existe malheureusement aucun moyen sûr de guérir une personne souffrant d'un traumatisme émotionnel, mais de nombreuses recherches ont été menées ces dernières années pour faire progresser son apprentissage et son traitement. 

Le traumatisme crée un changement que vous ne choisissez pas, mais la guérison consiste à créer un changement que vous choisissez. La perte de mémoire peut être frustrante et effrayante, mais parfois, avant même qu'une personne puisse comprendre la situation, l'esprit prend le dessus pour protéger la personne du poids émotionnel de la situation. C'est pourquoi la guérison d'un traumatisme prend beaucoup de temps et que demander de l'aide est le meilleur point de départ. L'esprit est capable de beaucoup de choses extraordinaire et protéger une personne de souvenirs douloureux et traumatisants peut être l'une d'entre elles. 


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