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Le stylo à insuline pour traiter le diabète : tout ce que vous devez savoir

Publié le 14 nov. 2021 • Par Claudia Lima

Dans le cadre de la Journée mondiale du diabète et parce que l’insuline a été découverte il y a 100 ans, en 1921, revenons sur les moyens de traitements de la maladie et surtout sur le stylo à insuline.  
Qu’est-ce que c’est ? À qui est-il destiné ? Quels sont les bons gestes ?  

Vous souhaitez en savoir plus, lisez notre article ! 

Le stylo à insuline pour traiter le diabète : tout ce que vous devez savoir

Le diabète est une maladie auto-immune, il en existe deux types : le diabète de type I ou DT1 et le diabète de type II ou DT2.  

Il s’agit d’un trouble de l'assimilation, de l'utilisation et du stockage des sucres apportés par l'alimentation. On parle alors du taux de glycémie dans le sang qui peut être élevé (hyperglycémie) ou bas (hypoglycémie) avec des conséquences dangereuses pour l’organisme. 

Le traitement principal pour y remédier est l’insulinothérapie, surtout prescrite pour les personnes DT1 mais aussi pour les personnes DT2 pour qui les traitements de première intention (règles hygiéno-diététiques et traitements antidiabétiques oraux) ne sont pas suffisants.  

C’est l’injection d’insuline qui va faire baisser le taux de sucre dans le sang. L’insuline ne peut pas être ingérée car elle serait digérée. Elle nécessite donc d’être injectée sous la peau

Différents schémas d’injections sont prescrits selon le type de diabète : 

  • L’insuline basale, pour vivre, qui a une action sur 24h, c’est la dose de base, 
  • L’insuline prandiale ou rapide, en bolus, au moment des repas ou pour corriger l’hyperglycémie. 

Il existe plusieurs méthodes : la pompe à insuline, les seringues à insuline et le stylo à insuline

Même si l’une des contraintes du stylo, comme de la seringue, serait de devoir se faire des injections manuelles quotidiennes, celui-ci permet de ne pas avoir d’appareil à porter en permanence, un transport de son trousseau de matériel facile et la possibilité de s'injecter l'insuline en tous lieux, à l'abri des regards.  

Il est tout de même nécessaire de bien s’organiser et d’anticiper le nombre de stylos lorsqu’ils sont préremplis ou ajouter des cartouches d’insuline à emporter avec soi. 

Les stylos à insuline 

En France, près de 800 000 personnes diabétiques pratiquent l’auto-injection d’insuline, à raison d’1 à 4 injections par jour. 

Le stylo permet de faire l’injection d’insuline plus simplement qu’avec une seringue puisque celle-ci est pré-dosée.  

Il y a 2 types de stylos : un stylo à insuline rechargeable avec une cartouche d’insuline adaptée et une aiguille ou un stylo prérempli jetable et une aiguille

Plusieurs modèles de stylos à insuline, de cartouches et d’aiguilles sont proposés. Pour bien choisir, un accompagnement par l’équipe soignante est effectué. La multiplicité des insulines et des marques permet d’adapter au mieux le traitement en fonction de chaque patient : état clinique, âge, poids, taille, mode vie. 

Un stylo à insuline contient une ampoule d'insuline et un dispositif de dosage. Deux stylos différents sont utilisés, l’un pour l'insuline basale, l’autre pour l’'insuline en bolus, en raison de leurs compositions chimiques qui différent. En effet, il existe différents types d’insuline qui peuvent être utilisées de manière différente : à action rapide, régulière ou à courte durée d’action, à action intermédiaire, à action prolongée et à action ultra longue. 

Tous les types d’insuline ne sont pas compatibles, et les mutuelles ne remboursent pas toujours ces dispositifs. De plus, avec ce type d’injection, il faut suivre un certain processus pour assurer son bon fonctionnement. 

S’auto-injecter de l’insuline, des gestes à connaître 

Il est capital d’utiliser la bonne méthode. Les bons gestes peuvent éviter certaines complications comme des injections douloureuses, des zones dures sous la peau ou un mauvais équilibre glycémique. 

Les gestes varient selon le matériel choisi mais restent globalement similaires :  

  • Si l’insuline est au réfrigérateur, il faut la sortir une demi-heure avant l’injection puis vérifier l’homogénéité du produit, 
  • Vérifier le dosage, la date et le type d’insuline utilisée, 
  • Se laver soigneusement les mains à l’eau chaude et au savon, 
  • Enlever le capuchon du stylo et désinfecter l’embout avec de l’alcool à 70°, 
  • Insérer fermement l’aiguille avec son opercule, sans la toucher directement, une nouvelle aiguille pour chaque nouvelle injection, 
  • Retirer le capuchon de l’aiguille,  
  • Tester la dose en faisant couler une goutte d’insuline (2 unités) de l’aiguille, 
  • Vérifier à nouveau et sélectionner la dose d’insuline nécessaire, 
  • S’installer confortablement dans une position qui laisse la peau souple dans la zone d’injection, 
  • Désinfecter et laisser sécher la zone choisie, 
  • Pincer la peau entre le pouce et l’index pour faire un pli, piquer et appuyer sur le bouton d’injection, 
  • Compter lentement jusqu’à 10-15 une fois l’injection terminée sans retirer l’aiguille de la peau, puis l’enlever délicatement et appuyer sur la zone piquée avec un coton imbibé d’alcool à 70° pour désinfecter, 
  • Dévisser l’aiguille, la jeter dans un récipient destiné à cet usage et replacer le capuchon du stylo. 

Il faut faire attention à injecter l’insuline dans le tissu adipeux sous-cutané et non dans le muscle.  

L’injection peut se faire au niveau de l'abdomen, des cuisses ou des fesses. L’insuline n’est pas absorbée à la même vitesse partout. De plus, il est fortement recommandé d’effectuer une rotation des sites d’injection afin d’éviter les lipodystrophies (durcissement des tissus) et autres désagréments tels que des hématomes, des inflammations, des infections… 

editor_meta_bo_img_8a8ed222b2b65f03e966b53d2f6e86ae.PNGSource : Vivre avec le diabète, sites d’injection 

Afin d’éviter cela, il est préférable d’examiner régulièrement sa peau et de la toucher au niveau des zones d’injections et en cas de doute, consulter son médecin traitant. 

Si les bonnes pratiques sont appliquées, à savoir : technique d’injection optimale, prévention des lipodystrophies et usage unique des aiguilles, l’équilibre glycémique peut être amélioré dès 3 mois et donc l’insulinothérapie peut être optimale. 

Aujourd’hui, pour guider les patients sur la technique d’injection, des tutoriels vidéo sont mis à leur disposition sur la plateforme BD and Me™. Elle permet un accompagnement personnalisé et éducatif.  

Les limites du stylo à insuline 

Parfois, les résultats de l’utilisation du stylo à insuline ne sont pas ceux escomptés, voici quelles peuvent en être les raisons :  

  • Les glycémies peuvent être trop élevées le matin au réveil à cause des besoins en insuline changeants pendant la nuit, lesquels peuvent ne pas être correctement couverts avec l’insuline basale,  
  • L’insuline basale laisse peu de flexibilité en cas d’activité physique, de sport ou de stress, il est difficile de réagir rapidement aux besoins en insuline, 
  • Un emploi du temps irrégulier est difficilement compatible avec l’insuline basale, car les besoins en insuline varient constamment, 
  • Chez les enfants, les adolescents et les femmes enceintes, l’auto-injection d’insuline ne permet pas toujours d’obtenir un équilibre satisfaisant de la glycémie en raison des fluctuations hormonales. 

L’insulinothérapie est un traitement à vie pour les diabétiques de type I. Quel que soit le choix de la personne diabétique quant à la méthode d’injection de son insuline (pompe, seringue, stylo) et en concertation avec son médecin, la rigueur et la maîtrise des gestes médicaux seront à apprendre et à maintenir

Aujourd’hui, la recherche avance, un “pancréas artificiel” de la marque Diabloopdestiné aux diabétiques de type I répondants à des critères précis, est déjà sur le marché et remboursable par la sécurité sociale. Il s’agit d’un capteur sanguin sous-cutané qui évalue en temps réel la glycémie afin que la pompe à insuline délivre automatiquement le traitement en quantité nécessaire. 

Aux Etats-Unis, un groupe de chercheurs a conçu des gélules d’insuline capables d’atteindre la circulation sanguine. En France, la société Hillo a conçu une application comme il en existe bien d’autres (Glucy-checkTactio SantéVeryDiab,…) pour permettre le suivi de sa glycémie. La particularité de celle-ci est qu’elle utiliserait l’Intelligence Artificielle (IA) pour prédire au mieux les réponses glycémiques pour chaque patient.  

L’une des dernières pistes en cours est l’étude du microbiote des personnes atteintes de diabète. L’objectif étant de découvrir quelles souches de bactéries intestinales auraient un effet bénéfique sur l'évolution du diabète, pour ensuite les administrer aux patients, sous forme de gélules ou de yaourts. 


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avatar Claudia Lima

Auteur : Claudia Lima, Rédactrice Santé

Claudia est créatrice de contenus chez Carenity, elle est spécialisée dans la rédaction d’articles santé.

Claudia est titulaire d’un Executive MBA en Direction Commerciale et Marketing et continue de se... >> En savoir plus

Qui a revu : Alizé Vives, Pharmacienne, Data Scientist

Alizé est docteur en pharmacie et diplômée du mastère spécialisé en stratégie et commerce internationale de l’ESSEC Business School. Elle a plusieurs années d’expérience en travaillant auprès des patients et auprès... >> En savoir plus

2 commentaires


dinouille
le 14/11/2021

Bonjour @Claudia.L‍ Merci pour cet intéressant article .Par contre petite chose ou je suis pas d'accord et qu'on m'avait recommander de ne jamais faire après injection ceci "appuyer sur la zone piquée avec un coton imbibé d’alcool à 70° pour désinfecter,"   afin d'éviter la dispersion trop rapide de l'insuline ..Bonne journée


avatar
Utilisateur désinscrit
le 07/07/2022

Bonjour !

Article de base, mais non sans intérêt, bien que les développements de sa fin soient hors sujet. Rappelons que le diabète, ou plutôt les diabètes, ne sont pas des maladies auto-immunes sauf le diabète de type I, même si chez de rares patients de ce type la destruction des cellules béta du pancréas n'est associée à aucune attaque auto-immune.

Cordialement,

Philippe

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