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La charge mentale de la maladie chronique : une deuxième maladie invisible ?

Publié le 9 mai 2025 • Par Candice Salomé

Vivre avec une maladie chronique, ce n’est pas seulement gérer des symptômes ou prendre un traitement à heure fixe. C’est aussi penser à mille choses à la fois, tout le temps. Avez-vous parfois l’impression de devoir tout anticiper, tout planifier, sans jamais pouvoir souffler ? De porter un poids invisible, bien plus lourd que la maladie elle-même ? Et si cette charge mentale était en réalité une seconde maladie, trop souvent ignorée ? 

Pour en apprendre plus sur la charge mentale liée à la maladie chronique, lisez notre article ! 

La charge mentale de la maladie chronique : une deuxième maladie invisible ?

Qu’est-ce que la charge mentale d’une maladie chronique ? 

Définition de la charge mentale dans le contexte de la santé 

La charge mentale désigne l’ensemble des pensées, obligations, tâches et anticipations qui occupent constamment l’esprit. Dans le cadre d’une maladie chronique, cette charge mentale est amplifiée. Elle comprend la gestion quotidienne des symptômes, des traitements, des rendez-vous médicaux, mais aussi l’organisation de la vie autour de la maladie. 

Contrairement à d’autres formes de charge mentale, celle-ci ne s’arrête jamais : la maladie est là, en permanence. 

Une "seconde maladie" invisible mais bien réelle 

Anxiété, stress chronique, culpabilité, perte de confiance… Les effets psychiques de cette surcharge sont multiples. Ils viennent s’ajouter aux manifestations physiques de la maladie, créant un cercle vicieux : plus la charge mentale est lourde, plus la maladie semble difficile à vivre. 

Et pourtant, cette souffrance est rarement prise en compte dans le parcours de soins. Invisible aux yeux des autres, elle peut être minimisée, voire niée, par l’entourage ou les soignants. 

Pourquoi la charge mentale est-elle si lourde dans les maladies chroniques ? 

Une gestion constante et épuisante 

Planifier les traitements, gérer les effets secondaires, répondre aux rendez-vous médicaux, suivre les recommandations… Chaque jour est ponctué d’actes logistiques. Le malade devient gestionnaire de sa santé, souvent sans soutien. Cette vigilance constante génère une fatigue mentale importante. 

Une incertitude permanente 

Les maladies chroniques sont rarement linéaires. Rechutes, poussées, périodes d’accalmie… Il faut sans cesse s’adapter. Ce manque de stabilité empêche de se projeter sereinement. Le stress anticipatoire devient un compagnon quotidien

Une solitude émotionnelle fréquente 

Le regard des autres peut être pesant. Nombre de malades chroniques confient se sentir incompris ou jugés. Cette solitude renforce la charge mentale, car il faut gérer ses émotions seul tout en maintenant une apparence "normale" en société

Quand la charge mentale devient plus lourde que la maladie elle-même 

Burn-out et détresse psychologique 

Il arrive que la charge mentale atteigne un seuil critique : c’est le burn-out. Cet épuisement total, physique et psychique, touche aussi les patients. Troubles du sommeil, anxiété, dépression, repli sur soi… sont autant de signaux d’alerte

L’impact sur l’image de soi 

Se sentir en "perte de contrôle", inutile ou dépendant peut éroder l’estime de soi. Certains malades intègrent une vision négative d’eux-mêmes, renforçant ainsi la spirale mentale. La culpabilité vis-à-vis de ses proches ou enfants est aussi fréquente. 

Comment alléger la charge mentale liée à la maladie chronique ? 

En parler pour ne plus porter seul 

L’expression de la souffrance mentale est une première clé. En parler à un professionnel de santé, à un proche de confiance ou au sein d’un groupe de parole permet de se sentir entendu et moins isolé. Les communautés de patients peuvent aussi offrir un soutien précieux. 

Apprendre à relâcher la pression 

La méditation, la respiration, la sophrologie, ou simplement des pauses régulières permettent de réduire la charge mentale. Il est essentiel de s’accorder du temps pour soi, même court. Apprendre à dire non et à respecter ses limites fait aussi partie de la démarche. 

S’organiser sans s’épuiser  

Des outils pratiques (applications de suivi, to-do listes simplifiées, planification à la semaine) peuvent aider à mieux maîtriser les tâches sans surcharge mentale. Externaliser certaines missions (administratif, intendance) est parfois nécessaire pour se soulager. 

Se faire accompagner si besoin 

Un suivi psychologique ou une thérapie peuvent être d’un grand soutien pour apprivoiser la charge mentale. Parler à un professionnel permet de mettre des mots, de prendre du recul et de construire des stratégies sur mesure. 

Et si reconnaître la charge mentale était déjà un premier pas ? 

La charge mentale n’est pas un simple détail : elle est au cœur de la vie avec une maladie chronique. La reconnaître, la nommer, c’est déjà commencer à la soulager. Ce fardeau invisible mérite autant d’attention que les symptômes physiques. 

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16 commentaires


aquarella
le 13/05/2025

@PépéRick

bonjour,

Surtout ne soyez pas honteux ! si en plus vous culpabilisez ça rajoute de la charge mentale, soyez gentil avec vous même, aimez vous, soyez bienveillant avec vous même, c'est tellement triste de vous sentir honteux, j'espère que nos réponses vous donneront la force d'être plus bienveillant avec vous même


PépéRick
le 13/05/2025

Très gentil votre message aquarella, seulement évidemment que cette honte ne me quitte pas. Si j'ai fait un burnout c'est entièrement de ma faute, personne ne m'a obligé à travailler 18hrs par jour pendant 15 ans tout ça pour ne pas penser à notre séparation avec mon épouse.

J'aurais dû trouver une autre solution, mais je suis toujours extrémiste dans mes positions quand je donne ma parole je ne reviens jamais en arrière et moi j'avais juré fidélité devant le maire et le curé. Depuis je vis seul, j'ai malheureusement perdu toute confiance, je le vis comme un abandon pour toujours, de fait je n'ai jamais refait ma vie avec une personne, je ne vis que pour mes deux enfants, et ça fait 27 ans que c'est comme ça.


Nathali57
le 16/05/2025

@Candice.S bonjour C'est tellement vrai

Merci aux kinés, à la pharmacie qui renouvellent automatiquement mes rdv et mon traitement mensuel. Charge à moi de donner les ordonnances semestrielles. Ce sont 4 poids en moins

Je devrais en profiter pour améliorer ma santé, activité physique, hygiène alimentaire

Je n'en n'ai pas toujours la force; pas souvent par moment 🌬

Mais quand j'y parviens, c'est un cercle vertueux... + de confiance, le moral, l envie de continuer... et la santé qui s améliore (se dégrade moins)🌈🌈🌈

🤞que force&envie reviennent🌟 même si ce n'est que chimique et hormonal, dopamine, endorphine, ocytocine


Annabelle18
le 17/05/2025

Je lis tous les commentaires et cela me fait me sentir moins seule par rapport à ce sujet. Vivre avec un handicap invisible est une double peine. Mes collègues et pourtant je travaille dans le médical ! Jz suis secrétaire médicale. Qui me font la tête à un retour d'un arrêt maladie. Et pourtant, j'en refuse beaucoup quand ma généraliste me récupère dans un état d'épuisement avancé.

Les réflexions du style : tu souffres que de migraines !! Moi aussi, j'en ai temps en temps.

Avoir une migraine une fois par mois et nous vivre SANS 2 a 3 jours hebdomadairement, mais, bon sang c'est pas comparable !! Qu'ils hurlent dans leur tête durant 4 a 5 jours par semaine durant plus de 30 ans il verront ce que c'est !!

Même avec mon suivi psychologique de longue date, je cogite toujours. Je développe des troubles cognitifs ma mémoire a long terme et de travail sont atteintes. Donc, je note tout ce que je dois faire comme tâche dans la journée. Au travail, c'est épuisant de devoir noté les messages pour les transmettre à mes collègues.

La charge mentale pour ma neurologue peut être une des causes de mon insomnie chronique bien installée désormais en plus de la douleur et la fatigue physique.

Noté sur un carnet ou faire des notifications sur mon téléphone m'aident, je le fais surtout pour tous mes rdv médicaux.

Il faut accepter notre pathologie sans pour autant la laisser nous commander.

Mon mandra : chaque levée le matin est un combat, chaque couchée une victoire

Belle journée et bon week-end a tous. Nous sommes des combattants.

Amitiés


Nathou Nathy
le 18/05/2025

Bonjour,c'est vrai et pour moi,doublement car ma fille a une maladie rare et moi une SEP,je pense à tout tout le temps,plus pour elle que pour moi !J'ai fait l'impasse sur beaucoup de choses,pour moi,j'ai accepté mais pas pour elle ,commencer sa vie comme ça ,c'est injuste ....courage à toutes et tous ...

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