Tout ce qu’il faut savoir sur la spasticité !
Publié le 17 juin 2024 • Par Candice Salomé
La spasticité est un symptôme présent dans plusieurs pathologies neurologiques telles que la sclérose en plaques (SEP), l’AVC ou encore la paralysie cérébrale. Elle se caractérise par des contractions brusques des muscles lors de leur étirement, pouvant mener au blocage des mouvements ou se manifester par des spasmes en flexion ou en extension.
Mais alors, comment se manifeste la spasticité ? A quelle fréquence ? Quelle est sa prise en charge ?
On vous dit tout dans notre article !
Qu’est-ce que la spasticité ?
La spasticité se caractérise par des contractions musculaires réflexes. Elles se traduisent par une raideur à l’étirement et sont présentes généralement sur les muscles ayant un déficit moteur.
La spasticité est très variable dans son apparition. En effet, les symptômes sont d’intensité variable et peuvent survenir autant dans la journée que durant la nuit, ce qui peut avoir un réel impact sur la qualité du sommeil de ceux qui en sont atteints.
Ce symptôme est provoqué par l’altération de la conduction nerveuse, c'est-à-dire, lorsqu’il y a un problème au moment du « transport » de l’information nerveuse par le nerf.
Elle entraîne une augmentation du tonus musculaire qui se traduit par :
- Une raideur persistante,
- Des contractures,
- Des spasmes douloureux pouvant devenir invalidants.
La spasticité est fréquemment retrouvée dans certaines pathologies telles que la sclérose en plaques (SEP), à la suite de séquelles liées à un accident vasculaire cérébral (AVC), la tétraplégie, à une atteinte du cerveau ou de la moelle épinière (tumeur, infections…), une paralysie cérébrale, ou encore suite à un traumatisme crânien.
D’autres facteurs connus sous le nom d’épines irritatives, ou de facteurs aggravants (fièvre, stress, escarres, infections urinaires et dentaires…), peuvent avoir un impact important sur le niveau de spasticité d’un patient.
Quel est l’impact de la spasticité sur la qualité de vie des patients ?
Les conséquences principales de la spasticité sont l’hypertonie musculaires et l’augmentation des réflexes ostéotendineux. Cela peut avoir des répercussions significatives sur le patient, par la présence de certains troubles tels que :
- Des spasmes,
- Des contractures,
- Une posture physique anormale,
- Des douleurs…
De plus, la spasticité peut générer également des troubles moteurs et une perte de dextérité dans les doigts. Elle complique le mouvement, le maintien de la posture, l’équilibre, rend difficile le passage “assis/debout”, l’habillage… tous les gestes du quotidien peuvent s’en trouver impactés.
Comment est diagnostiquée la spasticité ?
Les professionnels de santé disposent de différentes échelles permettant d’évaluer l’intensité de la spasticité et donc, de proposer la prise en charge la plus adéquate pour le patient.
Le kinésithérapeute, ou le médecin rééducateur, en mobilisant la jambe ou le bras rapidement, par exemple, peut voir s’il y a une résistance, ce qui est le cas dans la spasticité.
Ensuite, grâce à une échelle allant de 0 (absence de spasticité) à 5 (forte spasticité), il peut mesurer le degré de spasticité du patient et ainsi adapter la prise en charge et s’assurer qu’elle fonctionne correctement.
Une autre échelle, qui concerne cette fois la vision du patient, est également utilisée. Elle est appelée “Numerating Rating Scale”. Le patient note lui-même l’intensité de sa spasticité sur une échelle allant de 0 à 10.
Les deux analyses sont importantes car les résultats peuvent être discordants. Le ressenti patient peut, en effet, être supérieur à celui du médecin et, pour rappel, la spasticité varie énormément au cours d’une même journée.
Quelle est la prise en charge de la spasticité ?
Les traitements non-médicamenteux
La kinésithérapie vise à réduire le tonus musculaire, à favoriser l’amplitude et la coordination des mouvements, grâce à la pratique de postures et d’étirements. Le kinésithérapeute étire les muscles spastiques et apprend au patient à faire des auto-étirements. Ces derniers sont efficaces et permettent une nette amélioration de la qualité de vie des patients qui les pratiquent au quotidien.
L’ergothérapie a pour but d’aider le patient à gagner en autonomie dans son quotidien en proposant des solutions lui permettant de s’adapter à ses nouvelles contraintes.
Le froid est efficace chez les patients qui voient leurs symptômes de spasticité majorés par la chaleur. Il est recommandé de mettre de la glace pilée dans un verre et de le passer sur la ou les zones touchées, cela permet de refroidir la température corporelle d’environ 1 degré.
De plus, des pratiques telles que la sophrologie ou la méditation permettent de mieux gérer le stress et les émotions négatives. Cela peut avoir un effet sur la spasticité.
Les traitements médicamenteux
Médicaments myorelaxants
Des médicaments myorelaxants, permettant de relâcher le muscle, peuvent être prescrits à dose progressive. En effet, l’efficacité et la tolérance à ces traitements dépend d’un patient à un autre.
Toxine botulique
La toxine botulique, en injection intramusculaire, permet de diminuer localement l’activité musculaire.