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Maladie de Parkinson : connaître et comprendre les signes moteurs et non moteurs

Publié le 27 janv. 2024 • Par Claudia Lima

La maladie de Parkinson est un trouble neurodégénératif progressif. Souvent associée à des symptômes moteurs caractéristiques, la maladie présente également des signes non moteurs (SNM) qui peuvent être tout aussi éprouvants. 
Comprendre ces deux aspects est important pour diagnostiquer la maladie et son évolution de manière précoce et pour une prise en charge appropriée.  

Quels sont les signes moteurs et non moteurs de la maladie de Parkinson ? 

Lisez notre article !

Maladie de Parkinson : connaître et comprendre les signes moteurs et non moteurs

Qu’est-ce que la maladie de Parkinson ? 

D’après le Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, on compte en France près de 272 500 personnes atteintes de la maladie de Parkinson. 25 000 nouveaux cas sont déclarés chaque année. Près d’un malade sur deux est diagnostiqué à 58 ans en moyenne.  

Au niveau mondial, ce sont 5 millions de personnes qui sont touchées par cette maladie. Un chiffre qui pourrait doubler d'ici à 2030. 

La cause de la maladie de Parkinson est inconnue mais le risque d’en être atteint est plus élevé chez les personnes ayant des antécédents familiaux de la maladie. 

Des thérapies comprenant des médicaments, des compléments alimentaires, de la chirurgie, de la réadaptation physique et d’autres alternatives de traitements peuvent permettre de réduire les symptômes de la maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson débute 5 à 10 ans avant l’apparition des premiers signes cliniques. En général, ces premiers signes sont des symptômes non moteurs (SNM). Puis progressivement, les premiers symptômes moteurs apparaissent. Ceux-ci n'apparaissent que lorsque 50 à 70 % des neurones à dopamine sont détruits et que le cerveau n'arrive plus à compenser. 

Lorsque les symptômes moteurs apparaissent, ils sont fluctuants et ne touchent d'abord, qu’un seul côté du corps. Ensuite, ils deviennent bilatéraux, mais ils restent toujours asymétriques, c’est-à-dire, plus prononcés d'un côté que de l'autre. 

Quels sont les signes moteurs de la maladie de Parkinson ? 

Les signes moteurs de la maladie de Parkinson sont souvent les plus évidents et les premiers à être remarqués.  

L’un des symptômes caractéristiques de la maladie de Parkinson est le tremblement, se manifestant généralement au repos et diminuant lors du mouvement. Les raideurs musculaires (causées par une hypertonie), souvent responsables d’une position en flexion (voûtée) vers l’avant, et la lenteur des mouvements, connue sous le nom de bradykinésie, sont également des signes prédominants. 

Les autres symptômes moteurs sont :  

  • La dyskinésie, des mouvements involontaires et/ou une difficulté à coordonner les mouvements, 
  • L’akinésie, une difficulté à initier un mouvement,  
  • La dystonie, une contraction musculaire douloureuse (spasme ou crampe) soutenue ou répétitive,  
  • Le freezing, un trouble de la marche, caractérisé par une immobilité soudaine, brève et imprévisible, empêchant d’avancer,  
  • L'instabilité posturale et les pertes d’équilibre, liées à la rigidité musculaire et à l’akinésie,  
  • La dysarthrie, un trouble moteur de la parole causé par une faiblesse musculaire,  
  • La dysphagie, le fait de prendre plus de temps pour manger un repas ou le fait de tousser au moment des repas, avec risque de fausses routes, 
  • La sialorrhée, des difficultés à contrôler la salive,  
  • La micrographie, une écriture de plus en plus petite et difficile. 

Les personnes atteintes de ces symptômes moteurs de la maladie de Parkinson peuvent éprouver des difficultés à effectuer des tâches quotidiennes simples, ce qui impacte considérablement leur qualité de vie. 

Quels sont les signes non moteurs (SNM) de la maladie de Parkinson ?   

Il existe des symptômes non moteurs (SNM), invisibles, qui représentent la face cachée de la maladie de Parkinson. Ces symptômes, parfois négligés, peuvent avoir un impact significatif sur la vie quotidienne des patients. 

Parmi ces symptômes non moteurs (SNM), on retrouve :  

  • La fatigue chronique
  • L’hyposmie ou l’anosmie, correspondant à la perte partielle ou totale de l’odorat,  
  • L’hypophonie, un affaiblissement du volume de la voix, 
  • L'hypomimie, une diminution et un ralentissement des mouvements expressifs qui accompagnent les émotions,  
  • L’hypotension orthostatique, correspondant à une chute marquée de la pression artérielle au moment où la personne se lève d'une position couchée ou assise. Celle-ci éprouve des étourdissements, voire une perte de connaissance avec risques de chutes. 

D’autres catégories de troubles non moteurs affectent les personnes touchées par la maladie de Parkinson. Les voici :  

Les troubles du sommeil 

Ces troubles sont associés à des facteurs psychologiques tels que l’anxiété et la dépression, et à des facteurs sensitivo-moteurs comme, par exemple, l’akinésie et les dystonies.  

Ces troubles du sommeil peuvent être des insomnies et/ou des somnolences diurnes. 

Les troubles génito-urinaires 

La maladie de Parkinson peut entraîner un dysfonctionnement au niveau de la vessie. Cela peut être la nycturie, le fait de se réveiller systématiquement plus de deux fois par nuit pour aller aux toilettes, l’urgenturie, un besoin soudain, impérieux et irrépressible d'uriner, la pollakiurie, une fréquence anormalement élevée de mictions peu abondantes et l’incontinence urinaire, une fuite involontaire des urines. 

Des dysfonctionnements d’ordre sexuel peuvent également être présents.. On observe des troubles de l’érection chez les hommes et du vaginisme et des dyspareunies (douleurs au moment des rapports sexuels) chez les femmes.  

Les troubles de la thermorégulation 

La maladie de Parkinson perturbe le fonctionnement de l’hypothalamus et du système nerveux autonome, ce qui dégrade l’appréciation de la température extérieure et provoque des problèmes de sudation.  

Les troubles digestifs 

La constipation, la gastroparésie (ralentissement de la vidange de l’estomac), la dysphagie, le syndrome de l’intestin irritable (SII) et les troubles de la déglutition font partie des symptômes non moteurs (SNM) de la maladie de Parkinson. 

Des études récentes suggèrent que des troubles digestifs seraient des signes précurseurs de la maladie de Parkinson.  

Les douleurs et les troubles sensoriels 

Les douleurs sont souvent présentes dès le début de la maladie de Parkinson, elles sont un symptôme envahissant, 70 % des patients se plaignent de douleurs chroniques.  

Ces douleurs peuvent être liées à la rigidité et à l’akinésie. Ce sont des douleurs rhumatismales, musculaires (crampes, contractures), tendineuses ou articulaires. Il peut aussi s’agir de douleurs rachidiennes ou de sciatiques. Elles sont décrites comme suit : des picotements, des engourdissements, des brûlures et des douleurs lancinantes

En outre, il existe une altération de la perception douloureuse chez les personnes concernées. 

Les troubles psychiatriques 

La dépression, l'anxiété, l’irritabilité et l'apathie (absence d'envie ou de motivation) sont les troubles psychiques les plus fréquents dans la maladie de Parkinson. 

Il y a aussi les TCI (troubles du contrôle des impulsions) et les conduites addictives. Ces derniers sont secondaires à l’atteinte des circuits dopaminergiques par la maladie de Parkinson et favorisés par les traitements utilisés pour la contrôler. Ces troubles se caractérisent par des pensées ou des pulsions persistantes et incontrôlables. Les TCI peuvent être des comportements de jeu pathologique, d’hypersexualité, d’achats compulsifs ou de boulimie.  

À un stade avancé, des personnes atteintes de la maladie de Parkinson pourraient souffrir de psychose

Les troubles cognitifs 

Au début de la maladie, ils sont légers et impactent peu la vie quotidienne. Il s’agit de difficultés de concentration, d’une lenteur pour réfléchir, de difficultés à se rappeler certains souvenirs ou de difficultés à organiser plusieurs tâches du quotidien.  

Dans certains cas, les troubles cognitifs sont plus sévères et s’associent à une diminution de l’autonomie de la personne dans la gestion des activités de la vie courante : on parle de démence parkinsonienne.  


Il faut noter que ces symptômes non moteurs peuvent être liés à la maladie, mais aussi être secondaires ou aggravés par les médicaments utilisés contre la maladie. 

Conclusion

La maladie de Parkinson est une affection chronique, lentement évolutive

Chaque personne atteinte de la maladie de Parkinson est unique. En effet, la nature, l’intensité et l’évolution des différents symptômes sont propres à chacun. 

C’est pourquoi, une compréhension approfondie des signes moteurs et non moteurs de la maladie de Parkinson est cruciale pour offrir un soutien approprié aux personnes touchées. 


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1 commentaire


parker
le 02/02/2024

bonjour, oui, il y a autant de formes que de malades on peut ajouter la suppression des gestes automatiques , le balancement des bras à la marche, une perte de poids inaugurale; dans un monde idéal une prévention des comportements addictifs dus au traitement devrait parer à bien des déboires il ne suffit pas de rajouter cet aléas sur les notices, pour l'heure des mises en tension voire des ruptures de médicaments menacent et en plus deux "savants " ont rangé des drogues anti parkinson dans une liste noire, il faudra leur demander ce qu'ils proposent comme alternative, dans un prochain épisode on pourra évoquer l'endostimulation qui ne supprime pas le traitement, il retarde les doses maximales au mieux, je ne suis pas médecin juste concernée depuis longtemps

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