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Journée mondiale de l’hypertension artérielle : les traitements et règles hygiéno-diététiques.

Publié le 17 mai 2021 • Par Aurélien De Biagi

Le 17 mai, à l’occasion de la Journée mondiale de l’hypertension artérielle (HTA) édition 2021, nous vous proposons un court article sur cette pathologie. Cette maladie représente le facteur de risque cardiovasculaire le plus fréquent en France et constitue le premier motif de consultation médicale dans le monde. On comptait environ 12 millions d’hypertendus en France en 2015, ce nombre est par ailleurs en augmentation constante. 

Vous voulez en savoir plus sur la première maladie chronique au monde ? Vous souhaitez connaître ses traitements et les règles hygiéno-diététiques adaptées ?

Lisez notre article !


Journée mondiale de l’hypertension artérielle : les traitements et règles hygiéno-diététiques.

L’hypertension artérielle (HTA) : définition

Suite à la contraction du cœur, celui-ci propulsera le sang dans les artères afin d’apporter de l’oxygène et des nutriments aux tissus. Ce faisant, le sang exercera une pression sur les parois des vaisseaux. C’est cette dernière qui sera mesurée afin d’évaluer le pression (ou tension) artérielle. L’hypertension artérielle se définit donc par une sur-pression du sang sur les parois des artères. Il en résulte donc un travail plus important du cœur qui s’épuise pouvant conduire à l’insuffisance cardiaque. De plus, l’HTA constitue un facteur de risque cardiovasculaire (infarctus, AVC…) et de maladies neurodégénératives comme Alzheimer. Dans la plupart des cas, son étiologie (ses causes) reste inconnue, on parle alors d’hypertension artérielle essentielle.

Elle se mesure grâce à deux valeurs : la pression systolique ou maximale (le premier chiffre) qui correspond à la pression lors de la contraction du cœur et la pression diastolique ou minimale (lors de la dilatation du cœur). Une pression artérielle normale est comprise entre 10/6 cmHg et 14/8 cmHg, la norme étant 12/8 cmHg. Au-delà de ces valeurs, le patient est considéré comme hypertendu. 

Dans la plupart des cas, elle est repérée lors d’un examen clinique de routine ou pour une autre pathologie. En effet, l’hypertension est une maladie insidieuse et bien souvent silencieuse (peu de symptômes voir aucun chez certains patients).

Les règles hygiéno-diététiques

Les règles hygiéno-diététiques sont primordiales dans le traitement de l’HTA. 

Tout d’abord, le surpoids et l’obésité favorisent l’hypertension. Deux indicateurs permettent d’apprécier ces facteurs : l’indice de masse corporelle (IMC) et le tour de taille. Le premier se base sur le poids et la taille de la personne. Si l’IMC est supérieur à 25 on parlera de surpoids, s’il est supérieur à 30 on parlera alors d’obésité. Pour en savoir plus sur cet indice, lisez notre article : “l’IMC est-il encore un outil d’actualité ?”. 

Le tour de taille permet, quant à lui, de mesurer l’excès de graisse autour de l’abdomen. Ainsi, un tour de taille supérieur à 94 cm pour un homme ou 80 cm pour une femme est jugé trop important. 

Afin de réduire efficacement sa masse graisseuse, il est conseillé de changer d’alimentation et d’habitudes de vie (ou d’introduire des changements durables). En effet, la graisse se forme lorsque notre apport en nutriments par l'alimentation est supérieur à nos besoins, l'excédent étant stocké sous forme de graisse. Par ailleurs, lorsque nos apports sont insuffisants par rapport aux besoins de l’organisme, ce dernier puise dans ses réserves (la graisse). Ainsi, pour perdre du poids, il est nécessaire d’augmenter ses besoins énergétiques en ayant une activité physique tout en diminuant ses apports. Cette activité physique est conseillée même avec de l’hypertension. S’il est vrai que le sport augmente la tension, il ne l’augmente que le temps de l'exercice (et/ou les minutes qui suivent) et permet de la maintenir plus basse après coup. Une activité sportive peut donc être introduite même chez l’hypertendu et lui sera bénéfique. Les recommandations sanitaires conseillent de 30 minutes de marche par jour (ou équivalent).

En outre, une alimentation appauvrie en alcool et en sel est recommandée. En effet, le sel entraîne une rétention hydrique et donc une augmentation de la volémie (volume du sang circulant) ce qui augmente la pression exercée sur les parois des artères et donc la tension artérielle. Selon les recommandations, 5 à 6 g de sel par jour suffisent (le contenu d'une cuillère).

De plus, le régime méditerranéen ou crétois est conseillé. Il se base sur une abondance de fruits et légumes frais, de légumineuses, de fruits à coque, d’huile d’olive, de poisson et de peu de viande (de la volaille et peu de viande rouge). En plus de cela, un apport modéré en vin rouge, produits laitiers et œufs ainsi qu’une activité physique régulière y sont présents.

Enfin, le tabac, facteur de risque cardiovasculaire (AVC, infarctus du myocarde, anévrisme...) majeur est à arrêter en cas d’hypertension artérielle. Vous pouvez consulter votre médecin pour obtenir une aide, de nombreux traitements de substitution existent : à base de nicotine comme nicorette ou sans nicotine comme la varénicline.

Les médicaments de l’hypertension artérielle (HTA)

Tout d’abord, les traitements de l’HTA doivent être pris à la même heure chaque jour. En cas d’oubli, il ne faut pas attendre la prise du lendemain, il faut prendre le traitement le plus tôt possible quitte à décaler la prise suivante. De plus, en cas d’oubli sur un jour complet la dose ne doit jamais être doublée le lendemain. 

Plusieurs classes médicamenteuses sont utilisées dans le traitement de l’HTA. Les plus utilisés sont les bêtabloquants, les diurétiques, les inhibiteurs calciques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes de l’angiotensine II (ARA II ou sartans). Chacune des ces classes agit avec des mécanismes différents mais dont le but est toujours de faire diminuer la pression artérielle. Leur action peut porter sur le débit cardiaque, le volume sanguin ou la diminution des résistances. Leurs effets ne sont cependant pas immédiats. En effet, il existe un délai d'environ 2-3 semaines avant la régularisation de la tension. 

Les bêtabloquants

Cette classe pharmaceutique va diminuer la pression artérielle de par son effet bradycardisant (diminution de la fréquence cardiaque) et la diminution de la contractilité myocardique (diminue la force de contraction du cœur).

Du fait de leurs effets cardioprotecteurs, ces traitements sont également prescrits pour les personnes ayant subi un infarctus du myocarde, souffrant d’angine de poitrine ou avec une fréquence cardiaque au repos élevée.

Quelques exemples sont : le bisoprolol, l’aténolol, le métoprolol, l'acébutolol, le nébivolol, etc.

On distingue par ailleurs deux types de bêtabloquants : les cardiosélectifs et les non cardiosélectifs. Les premiers agissent uniquement sur les récepteurs bêta situés sur le cœur tandis que les seconds ont une action sur tous les récepteurs bêta. Ces derniers ne peuvent donc pas être pris en association avec certains traitements de l’asthme (des bêta stimulants comme le salbutamol par exemple).

Les principaux effets secondaires de ces traitements sont : la fatigue, des troubles digestifs (nausées…), des vertiges, des troubles de l’érection, une sensation de pieds et de mains froids, des troubles du sommeil et un ralentissement du rythme cardiaque.

Les diurétiques

Les diurétiques réduisent la tension artérielle en augmentant le volume d’eau et de sel éliminés par les reins, baissant ainsi le volume sanguin et donc la pression qu’il exerce sur les parois des artères. Il s’agit d’une classe médicamenteuse bien connue et bien évaluée.

Il existe trois classes de diurétiques : les diurétiques de l’anse, les thiazidiques, et les épargneurs de potassium. Ces trois familles ont une action à différents niveaux du rein. Cependant, ils augmentent toujours l’élimination de sel et d’eau.

Parmi les diurétiques, on peut par exemple citer : 

  • Parmi les diurétiques de l’anse : le furosémide
  • Parmi les thiazidiques : l’hydrochlorothiazide (souvent en association avec un autre antihypertenseur), l’indapamide 
  • Parmi les épargneurs de potassium : la spironolactone

Attention aux diurétiques non épargneurs de potassium (thiazidique et de l’anse) qui peuvent provoquer des hypokaliémies (diminution de la concentration de potassium dans le sang) pouvant avoir de graves conséquences.

Les inhibiteurs calciques

Ces médicaments inhibent l’entrée de calcium dans les cellules musculaires vasculaires. Ce dernier est indispensable à la contraction musculaire. Ils permettent donc une vasodilatation des artères aboutissant à une diminution des résistances (frottement entre le sang et la paroi) et donc un effet hypotenseur. 

Par ailleurs, les diurétiques sont également indiqués dans la prévention des crises d’angor (angine de poitrine).

On citera parmi eux : l’amlodipine, la lercanidipine, le vérapamil, etc.

Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC)

Cette classe thérapeutique empêche la transformation de l’angiotensine I en angiotensine II (une hormone hypertensive produite par le rein). Dans les faits, ces médicaments permettent l’inhibition de l’effet vasoconstricteur de l’angiotensine II. Par ailleurs, ils inhibent également la dégradation d’une autre molécule, provoquant une toux d’irritation : l’effet secondaire le plus courant des IEC. Ils sont aussi contre-indiqués chez les femmes enceintes. En effet, du fait du passage de la barrière foeto-placentaire, ils peuvent provoquer des lésions chez l'enfant à naître.

Dans cette classe, nous pouvons retrouver des molécules telles que : le captopril, le perindopril, le ramipril, l'énalapril...

Les antagonistes de l’angiotensine II (ARA II)

Enfin, cette dernière classe empêche la liaison de l’angiotensine II à son récepteur AT1, diminuant ainsi la contractilité des vaisseaux sanguins et donc la tension artérielle. 

Ils ont l’avantage d'avoir peu d’effets indésirables. Une surveillance accrue est cependant nécessaire chez les patients insuffisants rénaux. De plus, leurs effets à long terme sont moins bien connus que les autres classes plus anciennes. Ils sont cependant, tout comme les IEC, contre-indiqués chez la femme enceinte. 

Quelques exemples de médicaments appartenant à la famille des sartans sont : le candésartan, l'irbésartan, le telmisartan, le valsartan...

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6 commentaires


Flo0909
le 19/05/2021

Bonjour,

Très bon article qui explique bien les différents traitements pour la tension.

Je fais moi même de l'hypertension et je prends des bêta-bloquants.

Merci.

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