Top

CBD et médicaments : attention aux interactions !

Publié le 4 juil. 2025 • Par Candice Salomé

Le CBD, ou cannabidiol, connaît un succès croissant pour ses bienfaits sur la douleur ou l’anxiété. Mais cette molécule naturelle peut présenter des risques, notamment lorsqu’elle est associée à des médicaments. Bien que reconnu comme sûr par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), sa consommation nécessite de la prudence en cas de traitement médical. Comme toute substance active, le CBD peut modifier l’effet de certains médicaments ou en accentuer les effets secondaires, ce qui soulève des questions légitimes.

Avant de l’intégrer à votre routine, il est donc essentiel de comprendre ces interactions et d’adopter les bonnes précautions.

Dans cet article, nous faisons le point sur les liens entre CBD et traitements médicamenteux.

CBD et médicaments : attention aux interactions !

Pourquoi le CBD peut-il interagir avec les médicaments ? 

Le rôle du foie et du cytochrome P450 

Le foie joue un rôle central dans le métabolisme des substances que nous consommons, dont les médicaments. C’est également le cas pour le CBD, qui est métabolisé par un ensemble d’enzymes appartenant à la famille du cytochrome P450, notamment les CYP3A4 et CYP2C19. Ces enzymes sont impliquées dans la dégradation de nombreux traitements courants. 

Lorsque le CBD interfère avec le foie, il peut inhiber l’activité de ces enzymes, ralentissant ainsi la dégradation de certains médicaments. Ce métabolisme enzymatique perturbé peut provoquer une accumulation du médicament dans l’organisme, entraînant des effets plus puissants que prévu, voire dangereux. 

Que se passe-t-il quand une interaction se produit ? 

Une interaction CBD-médicament peut avoir plusieurs conséquences. Dans certains cas, elle conduit à une augmentation de la concentration du médicament dans le sang, ce qui expose à un risque de surdosage. À l’inverse, elle peut aussi réduire l’efficacité du traitement, notamment si le CBD en empêche une bonne assimilation. 

Les effets secondaires peuvent alors se multiplier : somnolence excessive, vertiges, nausées, troubles digestifs ou encore hypotension. Ces dangers du CBD, lorsqu’il est pris avec d’autres substances, sont encore sous-estimés, bien que documentés dans certaines études cliniques. 

Quels sont les risques à associer CBD et médicaments ? 

Augmentation des effets secondaires 

L’un des premiers risques est l’augmentation des effets secondaires des traitements. Cela peut se manifester par une somnolence accrue, des nausées, une sensation de malaise, des vertiges ou une baisse de la tension artérielle. Ces symptômes peuvent perturber la vie quotidienne et exposer à des accidents, notamment en cas de conduite. 

Diminution de l’efficacité du traitement 

Inversement, le CBD peut réduire l’efficacité de certains médicaments, en particulier lorsqu’il ralentit leur métabolisme. Cette inhibition enzymatique peut conduire à un sous-dosage involontaire, rendant un traitement moins performant sans que le patient en ait conscience. Cela peut être problématique pour des médicaments critiques comme les immunosuppresseurs, les traitements anticancéreux ou les antiépileptiques. 

Avec quels médicaments le CBD peut-il interférer ? 

Le CBD peut interagir avec de nombreux médicaments, en modifiant leur métabolisme, leur efficacité ou leurs effets secondaires. Ces interactions concernent principalement les traitements dégradés par certaines enzymes du foie (notamment le cytochrome P450), que le CBD est susceptible d’inhiber. Voici les principales classes thérapeutiques concernées.

Cette liste est non exhaustive et sujette à évolution. Il est essentiel d’en parler à un professionnel de santé avant toute prise de CBD en parallèle d’un traitement. 

Anticoagulants 

Les anticoagulants comme la warfarine sont particulièrement sensibles à toute perturbation de leur métabolisme. Le CBD peut augmenter leur concentration sanguine, ce qui majore le risque de saignement. Une surveillance de l’INR (mesure normalisée internationale calculée pour la coagulation sanguine) est impérative en cas d’association. 

Antidépresseurs et anxiolytiques 

Le CBD peut amplifier les effets de certains antidépresseurs (notamment les ISRS) et des anxiolytiques (comme les benzodiazépines), entraînant somnolence excessive, fatigue ou troubles de la concentration. Un suivi médical est recommandé, et toute modification de traitement doit se faire progressivement. 

Antiépileptiques 

Dans le cas du clobazam, le CBD peut augmenter les taux plasmatiques du médicament et de son métabolite actif, améliorant parfois le contrôle des crises, mais aussi les effets indésirables (sédation, troubles de la coordination). Un suivi médical étroit est nécessaire, avec adaptation possible des doses. 

Somnifères et sédatifs 

Sans être un sédatif, le CBD peut renforcer les effets de substances induisant le sommeil ou la sédation (zolpidem, antihistaminiques, antipsychotiques...), ce qui augmente le risque de baisse de vigilance. 

Statines et traitements du cholestérol 

Le CBD pourrait ralentir la dégradation de certaines statines (ex. simvastatine), augmentant ainsi le risque de myalgies ou d’atteintes hépatiques. Prudence en cas de dose élevée ou d’association prolongée. 

Immunosuppresseurs 

Des médicaments comme la ciclosporine, le tacrolimus ou le sirolimus peuvent voir leur concentration augmenter en présence de CBD, avec un risque de toxicité. Un dosage sanguin régulier est indispensable. L'avis d’un médecin est requis. 

Bêta-bloquants 

Le CBD pourrait accentuer les effets hypotenseurs de certains bêta-bloquants, provoquant fatigue ou étourdissements. Surveillance recommandée, notamment en début de prise conjointe. 

Inhibiteurs calciques 

Une accumulation médicamenteuse est possible, ce qui peut renforcer les effets indésirables : hypotension, œdèmes, maux de tête. Prudence en cas d'association, surtout chez les personnes polymédiquées. 

Corticostéroïdes 

Le CBD peut altérer leur élimination, augmentant le risque d’immunosuppression excessive ou d’effets secondaires systémiques. Un suivi clinique est conseillé. 

Antirétroviraux (traitements anti-VIH) 

Certaines molécules antivirales (comme le ritonavir ou l’efavirenz) sont particulièrement sensibles aux variations enzymatiques. Le CBD peut perturber leur équilibre et donc leur efficacité. Il est nécessaire de demander l’avis d’un spécialiste du VIH. 

Anticancéreux 

Le CBD pourrait modifier la pharmacocinétique de certaines chimiothérapies, avec un impact sur leur efficacité ou leur toxicité. Toute association doit être strictement encadrée par un oncologue. 

Comment prendre du CBD en toute sécurité si l’on suit un traitement ? 

Demander un avis médical systématique 

Avant toute consommation, il est essentiel de demander conseil à un médecin ou un pharmacien. Ces professionnels peuvent vérifier si le CBD présente des contre-indications avec votre traitement et vous aider à ajuster les posologies. Un suivi régulier est recommandé, notamment lors des premières semaines de prise. 

Commencer avec de faibles doses 

La prudence est de mise. Il est conseillé de débuter avec une posologie faible de CBD, en observant attentivement les réactions de l’organisme. Cette approche permet d’évaluer la tolérance au produit et d’éviter les réactions indésirables. Il peut également être utile d'espacer les prises de CBD et de médicaments afin de limiter leur interaction potentielle. 

Conclusion 

Le CBD offre un potentiel thérapeutique intéressant, mais son utilisation ne doit jamais se faire à la légère, surtout en cas de traitement médical. Les interactions médicamenteuses peuvent entraîner des effets secondaires graves ou réduire l’efficacité de vos médicaments. Pour cette raison, il est indispensable de consulter un professionnel de santé avant toute prise de CBD, afin d’évaluer les risques et d’adapter la posologie en conséquence. Avec une approche prudente et un suivi médical, il est possible de bénéficier des bienfaits du CBD tout en garantissant votre sécurité. 

Cet article a été rédigé en collaboration avec Olympe CBD

Cet article vous a plu ?  

Cliquez sur J’aime ou partagez votre ressenti et vos interrogations avec la communauté en commentaire ci-dessous ! 

Prenez soin de vous ! 

5
avatar Candice Salomé

Auteur : Candice Salomé, Rédactrice Santé

Créatrice de contenus chez Carenity, Candice est spécialisée dans la rédaction d’articles santé. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, du bien-être et du sport.

Candice est... >> En savoir plus

2 commentaires


Nathali57
le 04/07/2025

Je confirme avec les anri épileptiques, j en prends au coucher ou à distance maintenant, beaucoup moins par conséquent

@Candice.S


Anabelle18
le 04/07/2025

Bonsoir Candice, j'espère que tu vas bien. Merci pour ce nouvel article toujours aussi bien documenté.

Je n'en prends pas. Vu tout mes traitements médicamenteux neurologique et gastro enterologique, on me le déconseille. Les effets secondaires peuvent être dévastateur pour mon organisme. Je préfère continuer à porter, subir ma douleur chronique que de risquer d'aggraver ma santé. J'en bave assez comme ça.

Vous aimerez aussi

Santé des femmes : pourquoi la recherche médicale reste encore incomplète ?

Santé des femmes : pourquoi la recherche médicale reste encore incomplète ?

Lire l'article
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : une thérapie pour mieux vivre avec ses pensées et ses émotions

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : une thérapie pour mieux vivre avec ses pensées et ses émotions

Lire l'article
Glycine cristallisée : l’acide aminé méconnu qui booste votre bien-être

Glycine cristallisée : l’acide aminé méconnu qui booste votre bien-être

Lire l'article
Moringa et maladies chroniques, le super-aliment naturel qui peut apporter une différence

Moringa et maladies chroniques, le super-aliment naturel qui peut apporter une différence

Lire l'article

Discussions les plus commentées