Patients Dépendance à l'alcool
Addiction à l’alcool : bouteille à la mer, témoignage et besoin de soutien
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DrelinDrelin
DrelinDrelin
Dernière activité le 08/12/2025 à 12:09
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Autre maladie : Dépendance aux drogues
1 commentaire posté | 1 dans le forum Dépendance à l'alcool
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Explorateur
Bonjour,
Après avoir lu une grande partie de vos échanges, je tiens à féliciter et remercier ceux qui sont à l'initiative de ce site ainsi que ceux qui y partagent leur détresse, sans pudeur, pour recevoir ou offrir de l'aide.
"On n'est jamais mieux servi que par soi-même". Le "soi" de cette expression, dans notre cas, ne désigne pas l'individu mais le groupe de tous ceux traversent le même combat. Même si des différences de degré nous séparent, l'addiction ne peut être comprise que par ceux qui la subissent.
Il n'y a rien à jeter dans la chimie, la psychanalyse, l'hypnose, la volonté, la peur, la douleur, etc., comme moyens de s'affranchir. Mais quelque soit notre avancée sur le chemin vers la liberté, les seuls à pouvoir nous donner la force de ne pas reculer sont ceux qui marchent sur les mêmes ronces.
Je suis alcoolique depuis de nombreuses années. Dans les phases les plus extrêmes, j'ai atteint 12 bouteilles de vin par jour.
Je serais déjà mort si j'avais maintenu ce rythme. Je fais des pauses. Le boulet pèse moins parfois, mais il est toujours là, accroché à une chaîne que je n'ai jamais su briser. C'est elle qui finira par me briser.
Je suis de ceux qui ont tout essayé, mais sans vraiment y croire, sans vraiment le vouloir.
Les bonnes étoiles m'ont fait éviter les platanes, m'ont donné un fils merveilleux, une vie confortable en Espagne, et ainsi l'illusion d'être libre. Je ne le suis pas. Et la facture ne tardera pas à arriver. Il n'y aura plus d'étoiles, et elles ne répareront pas le mal que j'ai fait à mes proches.
C'est trop tard pour moi. La malencontreuse combinaison entre la chance et le disfonctionnement de la gestion de la dopamine de mon cortex préfrontal a affaibli mon instinct de survie.
Mais c'est surtout trop tard pour les autres. Je ne parle pas des amis ni des amours, bien sûr. Eux n'ont souffert que le temps de m'oublier. Je me réfère à ceux dont la nature des liens qui vous unissent sont inconditionnels. Ta famille. Tes parents, tes frères et sœurs, tes enfants. Ils sont prisonniers, collés à leur chaise sous un chapiteau, impuissants, condamnés à observer ton macabre spectacle de faux clown qui, malgré ton maquillage de sueur et d'alcool, continue de rire, aveuglé par la lumière artificielle des spots qui t'isolent du jour, de la nuit, de ceux qui t'aiment et de toi-même.
Avant que l'alcool ne nous tue, il écorche notre entourage.
Je ne veux heurter personne avec ce message. C'est juste mon témoignage. C'est ce que j'ai vécu et ce que je vis encore.
J'aurais peut-être dû le poster dans la rubrique "proche d'une personne dépendante", mais la personne dépendante c'est moi, et aucun de mes proches n'afficherait sa souffrance, ni ici ni ailleurs.
Je vous souhaite à tous de trouver le moyen de sortir de cette cage.
Et à ceux qui en sont sorti, de montrer le chemin.
J'ai été un peu long, c'était pas le but à la base.
Mais bon, en le roulant bien, le message tient dans une bouteille, que je jette à la mer…