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Prendre en charge une personne dépendante n’est pas anodin

Publié le 12 oct. 2017 • Par Léa Blaszczynski

Marie-Christine est devenue aidante à la suite d'une promesse à sa maman, ses deux parents ayant été emportés par le cancer.

Prendre en charge une personne dépendante n’est pas anodin

Bonjour, pouvez-vous présenter en quelques mots ?

Je suis la petite dernière d'une famille de six enfants. Je suis comptable dans la région parisienne, le week-end je fais de l’arbitrage régionale « escrime » et, de temps en temps, du secourisme.

Depuis combien de temps êtes-vous aidante ?  

Depuis l’âge de mes 34 ans, cela fait donc dix-neuf ans que je suis à la fois aidante et tutrice. A l’époque, grâce à mon husky et mon oncle - tous les deux décédés aujourd'hui -, j’ai pu surmonté la disparition de ma maman et cette fonction d'aidante. Cela n’a cependant pas été facile, heureusement que mon oncle était là, même si j’ai dû aussi m'occuper de lui.  

De quel proche prenez-vous soin ? 

J’aide ma sœur, surtout pour les tâches administratives et médicales. Elle souffre de gros problème à la suite d'une méningite mal soignée lorsqu'elle avait dix-huit mois. Elle a aujourd'hui 66 ans. Ma soeur peut parfois avoir le comportement d’un enfant au lieu d’une adulte. Il lui est impossible de lire ou de se diriger seule quand elle ne connait pas l'endroit. Je dois toujours la prévenir des mes déplacements pour l'escrime une semaine en avance, que ce soit en région parisienne ou en province. 

Êtes-vous suivi par un professionnel de santé ? 

Ma famille comme mon kiné et mon généraliste me demandent toujours comment je vais car, moralement, cela n’est pas évident tous les jours. Je suis anti-dépresseur - seroplex - et celui-ci après avoir été diminué, vient d’être augmenté depuis trois mois environ. Je suis aussi suivie par une psychologue. 

Êtes-vous entourée par vos proches ?

Le week-end, quand personne de ma famille ne peut passer, je me force à faire un tour sur les bords de Marne pour me ressourcer. Et depuis cinq ans, j'ai inscrite ma soeur aux Petits Frères des Pauvres. Au début, le soutien des miens a été essentiel car, après le premier jour, ma soeur ne voulait plus y retourner... 

Quelles solutions existent pour vous mettre de souffler ? 

De temps en temps, avec les Petits Frères des Pauvres, ils partent huit jours en vacances ou en week-end parfois et là, ça me fait du bien. J’ai aussi trouvé, par la Chaine Thermale du Soleil, une cure de vingt-et-un jours pour ses douleurs où elle est prise en charge dès la gare de Lyon jusqu’à l’hôtel. Cela me change vraiment la vie car, pendant deux ans, je l’ai accompagnée pour lui faire découvrir les lieux. Et cette année, je suis partie de mon côté, à peu près à la même époque, pour faire une cure, car mon médecin voulait que je souffle un peu. 

Quel message souhaitez-vous transmettre au sujet des aidants ? 

Au quotidien, prendre en charge une ­personne dépendante n’est pas anodin. Au-delà des sacrifices personnels et professionnels, on commence seulement à mesurer l’impact de cet investissement sur la santé physique et le moral de ceux que l’on appelle les aidants.

 

avatar Léa Blaszczynski

Auteur : Léa Blaszczynski, Rédactrice santé, experte en communication

Chez Carenity depuis 2013, la rédaction d’articles santé n’a plus de secrets pour Léa. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, de la nutrition et de l’activité physique.

Léa est... >> En savoir plus

13 commentaires


Gabby1
le 13/10/2017

Marie Christine, je voudrais simplement te témoigner mon admiration. Tu es une de ces personnes qui nous redonnent de l'espoir dans les valeurs d'une société qui en manque (ou se trompe en promouvant des valeurs qui ne permettent pas à chacun de trouver un sens à sa vie). Tous mes voeux pour la suite.


dimdammeister
le 18/10/2017

Bravo, c'est tres emouvant...   John 5:28-29 Marvel not at this: for the hour is comming, in the which all that are in the graves shall hear his voice, 29 And shall come forth;they that have done good, into the resurrection of life; and they that have donne evil, into the resurrection of damnation


avatar
Utilisateur désinscrit
le 29/10/2017

Tu présentes toute la valeur humaine dans sa splendeur, FORMIDABLE que tu es !!


pomme123
le 04/11/2017

être aidant c'est difficile surtout quand on est seule et malade soi même, mon compagnon a des pertes de mémoire importante ,il fait des ateliers mémoire chez l'orthophoniste toutes les semaines ce qui est dur c'est de répéter plusieurs fois par jour le jour que l'on est ,de se changer d'habits , de vérifier son traitement, de programmer les rendez vous médicaux , il ne se rappelle de rien, de faire ses papiers et tout l'administratif, il ne faut pas s'énerver et répéter comme si c'était la première fois ,il faut jouer aux jeux de société pour exercer sa mémoire, sa logique ,sa concentration ,la santé m'abandonne aussi ,


avatar
Utilisateur désinscrit
le 21/12/2017

oui je suis aidant je vais chez des handicapés pour passé une heure ou deux je suis handicapé léger et lorsque des handicapés lors d une visite une handicapée me demande de lui faire l amour.ce que je fais gratuitement car nous sommes comme tout lemonde nous avons besoin d amour.je lefais gratuitement.en france il n est excite pas de loi pour cela alors on se cache et nous sommesheureux

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