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Santé. Enfin une piste pour traiter la calvitie ?

Publié le 29 oct. 2015

Santé. Enfin une piste pour traiter la calvitie ?
C’est un espoir pour tous ceux qui sont atteints de calvitie. Des dermatologues de l’université de Columbia, à New York, espèrent faire repousser des cheveux en détournant un traitement contre le cancer et la polyarthrite. Ils ont obtenu des résultats prometteurs : après seulement cinq jours de traitement, une repousse a été constatée au dixième jour.

Un homme sur deux est atteint de calvitie à partir de 55 ans, et un sur dix à partir de 20 ans. Les femmes ne sont pas épargnées pour autant, elles sont 40 % à voir leur chevelure s’éclaircir après la ménopause. Aujourd’hui, c’est donc un vrai espoir qu’apporte une équipe de dermatologues de l’Université de Columbia, à New York. Les scientifiques viennent en effet d’annoncer dans « Sciences Advances » qu’un médicament anticancéreux, déjà sur le marché, a des effets inattendus, et pourrait permettre de traiter certaines formes d’alopécie, c’est-à-dire de perte de cheveux, dont la calvitie est le stade ultime.
 
Un médicament pour le cancer du sang
 
Les conclusions de l’étude américaine suggèrent que certains médicaments appelés « inhibiteurs de JAK (janus kinase) » pourraient restaurer la croissance des cheveux en bloquant certaines enzymes des follicules pileux. Deux médicaments déjà approuvés par l’Agence américaine du médicament (FDA) pourraient ainsi être utilisés en ce sens. Il s’agit du ruxolitinib et du tofacitinib, utilisés dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde ainsi que dans le traitement de certains cancers, comme celui du sang. Le but est de bloquer les cellules immunitaires qui attaquent la base du cheveu et relancer leur pousse.
 
Après des tests sur les souris et sur des cheveux humains, les scientifiques affirment que ces médicaments appliqués en crème, directement sur le cuir chevelu, favorisent une repousse rapide et dense. Une repousse, par ailleurs, plus importante que si le médicament avait été ingéré. Pour preuve, l’équipe publie des photos impressionnantes des tests effectués sur les souris. Ainsi, après seulement cinq jours de traitement, les souris présentent une repousse des poils dans les dix jours qui suivent. Des résultats similaires ont été obtenus sur des follicules humains greffés sur la peau des souris.
 
Pour les scientifiques de Columbia, cette découverte pourrait donc permettre de traiter les différentes formes d’alopécies jusqu’à son stade ultime, la calvitie. Actuellement ces deux médicaments sont testés uniquement en traitement du psoriasis et de la pelade, une maladie auto-immune qui provoque la perte de cheveux.
 
Pour le Dr Angela Christiano, qui dirige les recherches, l’étude pourrait bientôt être élargie au traitement de la calvitie : « Cette étude est prometteuse. Même si nous n’avons pas encore trouvé le remède à la calvitie, nous continuons les recherches. Très peu de composants ont permis de provoquer une repousse si rapide, c’est encourageant ». Reste néanmoins à terminer les expérimentations pour tester cliniquement ces médicaments et évaluer la sûreté du traitement.
 
Une piste intéressante, mais…
 
Mais prudence cependant : « Ce qui est efficace sur les souris, ne l’est pas forcément sur les hommes, met en garde le chirurgien plasticien français Richard Aziza. Les cheveux sont spécifiques à l’homme. On ne les retrouve nulle part dans le règne animal ». Pour l’auteur de « Chute des cheveux : quelles solutions ? », cette découverte est intéressante, mais ne constitue pas un traitement miracle contre la calvitie.
 
Seuls deux traitements médicamenteux sont actuellement disponibles pour ceux qui en souffrent : le minoxidil, une lotion à appliquer sur les zones concernées et le finastéride, vendu sous forme de comprimés. Mais ces médicaments ne stoppent pas la chute des cheveux, ils la ralentissent. Solution ultime : la micro-greffe de cheveux. « Aucun traitement existant ne permet aujourd’hui de faire repousser les cheveux. Seule la greffe a fait la preuve de son efficacité, assure le Dr Aziza. Nous prélevons les cheveux au niveau de la couronne hippocratique (zone située au dessus de la nuque , jusqu'aux oreilles), pour les réimplanter dans les zones clairsemées. »

Ouest-France.fr

2 commentaires


lys222
le 29/10/2015

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mariechristineg
le 31/10/2015

Certes, il faut de l'argent pour financer la recherche et ainsi espérer trouver un remède efficace contre les maladies qu'on ne soigne pas ou très mal. Mais cela ne me choque pas du tout qu'on utilise une découverte opportuniste pour aider ceux qui souffrent de calvitie. On peut être femme et chauve, déprimer et mal vivre cette situation. Alors donner un peu d'espoir aux hommes et aux femmes qui le vivent mal... Je trouve cela plutôt positif. Si on pousse le raisonnement un peu plus loin, pourquoi ne pas envisager que le profit généré pas cette nouvelle application d'une molécule existante puisse financer la recherche de maladies telles que le cancer... Il faut toujours espérer !

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