Pénurie de médicaments contre la maladie de Parkinson
Publié le 1 oct. 2018 • Par Louise Bollecker
Fin août, le laboratoire MSD a annoncé une rupture de stock prolongée de certains dosages d'un médicament contre la maladie de Parkinson. L'Agence du médicament vient d'intervenir pour éviter les arrêts brutaux de traitements.
Face à une pénurie sans précédent de médicaments pour la maladie de Parkinson, prévue jusqu'en mars 2019, l'Agence du médicament a adressé jeudi aux médecins une lettre de recommandations afin d'éviter tout arrêt de traitement des patients qui en sont atteints.
Quel est le médicament concerné ?
Selon l'Agence du médicament ANSM, 45 000 patients sont traités en France par le Sinemet sur les 200 000 patients souffrant de Parkinson. Les dosages Sinemet 100 mg (rupture d'approvisionnement début octobre), Sinemet 250 mg (annoncée fin août, rupture effective depuis mi-septembre) et les comprimés à libération prolongée Sinemet LP 200 mg ( à partir de mi-octobre) sont concernés, précise l'ANSM.
Le Sinemet est un médicament, à base de lévodopa, qui compense le déficit en dopamine dans le cerveau, caractéristique de cette pathologie. Il contient une autre molécule, la carbidopa qui empêche la dégradation trop rapide de la lévodopa avant qu'elle n'arrive au cerveau.
Quelle est la cause de la pénurie ?
L'origine du problème provient d'une usine aux États-Unis fermée temporairement pour se mettre aux normes, selon l'agence sanitaire. Cela explique pourquoi le Sinemet LP 100 mg, qui est fabriqué ailleurs, n'est pas concerné.
Les associations de patients, dont France Parkinson, dénoncent ces situations de ruptures répétitives qui "génèrent du stress" chez les patients. "C'est la plus longue rupture qu'on ait pu avoir pour le Parkinson", constate Philippe Vella, un responsable à l'ANSM.
Les solutions contre la pénurie de Sinemet
Pour éviter toute interruption de traitement chez les malades concernés, les patients sont invités à consulter leur médecin. Pour débuter un traitement, un autre médicament à base de lévodopa, le Modopar (laboratoire Roche) ou ses génériques, doit être privilégié. Pour ceux déjà traités par Sinemet, l'ANSM préconise le générique (laboratoire Teva) ou le Modopar.
Toutefois, Teva ne pouvant augmenter massivement sa production, le laboratoire va distribuer en quantités limitées son générique aux grossistes-répartiteurs qui fournissent les pharmacies, pour éviter les ruptures d'approvisionnement et maintenir les niveaux habituels de livraison.
La semaine dernière, l'ANSM a diffusé aux professionnels de santé un document qui permet de trouver les équivalences afin d'ajuster les doses et éviter les déséquilibres. Ces recommandations consultables s'adressent aux médecins généralistes,
neurologues, gériatres, pharmaciens hospitaliers et de ville. Elles ont été élaborées par les centres experts Parkinson en collaboration avec la Société française de neurologie et la Société francophone des mouvements anormaux.
Et après ?
Le Sénat va rendre public un rapport de mission sur les pénuries de médicaments et de vaccins, "un phénomène de plus en plus préoccupant". En 2017, plus de 500 médicaments essentiels ont été signalés en tension ou rupture d'approvisionnement, soit 30 % de plus qu'en 2016.
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AFP
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