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La dépression : le "marché du siècle" ?

Publié le 19 sept. 2018 • Par Louise Bollecker

La dépression : le

Un livre très controversé avance que 80% des dépressions ne justifient pas l'usage d'antidépresseurs.

dépression traitements

Les professeurs Philippe Even et Bernard Debré ne risquent pas de se faire des amis parmi les psychiatres. Leur nouveau livre Dépressions, antidépresseurs, psychotropes et drogues (éd. du Cherche Midi) prend pour cible le traitement de la dépression par les médecins qui, selon eux, prescriraient de manière disproportionnée des antidépresseurs. 

La psychothérapie préférable aux antidépresseurs

Auteurs du Guide controversé des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux qui leur avait valu un blâme de l'Ordre des médecins, ils sont convaincus que 80% des dépressions sont "élevées de façon délibérée au rang de maladies" alors qu'elles ne justifient pas l'usage d'antidépresseurs. Selon eux, c'est une société dominée par l'argent qui est la cause des dépressions et ce sont les dérives de cette dernière qu'il faudrait traiter en priorité. Leur mantra : "recréer les conditions du bonheur de tous" plutôt que de fabriquer des paliatifs. 

Philippe Even penche en faveur du rétablissement de la psychothérapie, plus humaine et long-termiste. Dans son rapport annuel sur l'évolution des charges publié fin juin, l'Assurance maladie a également dit vouloir relancer la réflexion sur ces médicaments, "probablement trop fréquemment prescrits de manière inadéquate". Selon la Cnam, en 2016, 2,6 millions de Français sans maladie psychiatrique lourde ou chronique en ont consommé au moins trois fois, pour un coût total de 2,4 milliards d'euros.

La réponse des psychiatres

Le chiffre de 80% de "fausses" dépressions avancé dans le livre est néanmoins fortement contesté par les psychiatres interrogés par l'AFP. Ces derniers dénoncent également des informations erronnées, comme le fait que les antidépresseurs augmenteraient le risque de suicie. Selon professeur Antoine Pelissolo, chef de service au CHU Henri-Mondor de Créteil, les cas de dépression peuvent être classés en trois types :

1. Les plus graves, où le traitement médicamenteux est obligatoire et quasi-vital
2. Ceux qui ne sont pas de "vraies" dépressions médicales, où le traitement est contre-indiqué
3. Ceux qui se situent entre les deux et qu'il convient d'aborder au cas par cas

En somme, le psychologique n'exclurait pas le biologique.

 

Et vous, avez-vous suivi un traitement médical ?
Pensez-vous qu'il aurait pu être évité ?

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AFP

avatar Louise Bollecker

Auteur : Louise Bollecker, Community Manager France & Content Manager

Community Manager de Carenity en France, Louise est également rédactrice en chef du Magazine Santé pour proposer des articles, vidéos et témoignages centrés sur le... >> En savoir plus

25 commentaires


auroredu91
le 14/08/2019

Bonjour,

Pour ma part, j'ai connu les antidépresseurs suite à ma première dépression du post partum. Avant tout allait bien je vivais ma petite vie avec je l'avoue des angoisses sur des petites choses de la vie... Puis après la naissance, la dépression post partum m'est tombée dessus avec son lot négatif d'angoisses, culpabilité, peur, solitude, tristesse... J'ai vite été suivie par psychologue et psychiatre et j'ai essayé de faire sans médicaments pendant 2 mois jusqu'à ce que j'en puisse plus, donc antidépresseurs en dose minimum qui m'a vraiment aidé et que j'ai arrêter au bout de 6 mois (apparemment le temps minimum pour pouvoir arrêter) jusqu'à avoir l'impression d'être "guérie" et surtout parce que j'avais  peur de leur mauvaise réputation.  Mais au final la fragilité reste, l'hypersensibilité, et du coup l'angoisse ou Anxiété généralisée fait surface. Ce qui m'a aidé c'est le sport et le retour à l'emploi qui m'a permis de sortir du cercle vicieux de cette Anxiété croissante du matin... puis après 2 ans, nouvelle naissance, nouvelle dépression du post-partum, re-suivie par psychologues, j'essaye de faire avec pendant 1 mois et demi et je cède aux antidépresseurs pour sortir de l'enfer... c'est reparti pour le temps minimum de 6 mois, je crois être "guérie", j'ai toujours peur de leur mauvaise réputation, j'arrête. Et rebelotte bonjour l'angoisse ou Anxiété généralisée... vivement le retour à l'emploi pour ressortir de là... Donc oui ça aide à sortir de l'enfer. Je pense qu'avec les medicaments il faut pas s'éterniser... Faut les prendre comme une perche qui nous aide à sortir de la crise mais ne pas attendre d'être "guéri" pour arrêter...

Petite précision ma mère a été sous traitement pendant 17 ans jusqu'à ce qu'elle décide d'arrêter seule car elle n'en pouvait plus de ses traitements et au bout d'un  an de combat seule elle est finalement "guérie". 

Moi ce que j'aurais souhaité c'est qu'un "expert" "m'analyse" et puisse me guider dans mes choix : qu'il y ait une sorte d'examen qui puisse nous dire si notre cas nécessite ou pas des médicaments, et aussi nous informer sur ce qui peut etre fait en parallèle, toutes les options existantes... Car sinon on est tiraillé entre ceux qui nous conseillent de ne pas en prendre et ceux qui nous disent d'en prendre... Nous sommes dans un monde de contradictions : quand une chose est dite, elle est aussitot controversée et contredite... Et du coup je me sentais livrée à moi-même avec des choix qu'on me demandait de faire alors que je n'avais pas la compétence nécessaire...


auroredu91
le 14/08/2019

Je voudrais ajouter qu'il faut surtout s'écouter, ressentir si les médicaments nous poussent vers le haut ou vers le bas, ne pas hésiter à demander de changer de traitement si on ne voit pas d'amélioration et surtout que le professionnel sache adapter les médicaments au cours du temps en vue de les diminuer quand c'est possible jusqu'à l'arrêt... Car trop de professionnels délivrent leurs ordonnances et les renouvelle éternellement sans chercher à tendre vers la diminution ou l'arrêt... Donc essayez de ressentir quand ça va mieux et n'hésitez pas dans ces moments de demander une diminution pour tendre vers l'arrêt... Je pense que mieux vaux avoir un traitement modulable qu'on augmente en cas de crise ou diminue quand la situation le permet plutôt qu'un traitement qui n'évolue pas.


Cynthia8
le 19/08/2019

Prescrire des antidépresseurs sans psychothérapie c'est débile, pour vivre une vie normale avec la dépression il faut des médocs ET un suivi psyco 

Après moi ce qui m'embêtait c'était les médocs toute la vie

J'ai essayé de faire un arrêt car ma psychiatre m'avait dit que j'étais prête mais je suis retombée au fond du gouffre quelques mois après l'arrêt qui fut pourtant progressif, et de ce fait j'ai loupé un semestre scolaire entier ! J'ai dû passer deux semestres en un aux examens, je vous dit pas le truc, mais malgré que pas mal de gens m'avaient dit que je n'y arrivais pas, et bien j'ai réussi et j'ai eu ma licence bac +3 ! une victoire  

Bref, pour dire qu'après ça je me suis dit que si je dois prendre des médocs chaque jour mais que je peux vivre ma vie de façon plutôt normale et bien tant pis ça sera médocs jusqu'à la fin de ma vie ! (et psychothérapie ;)


 


avatar
Utilisateur désinscrit
le 20/08/2019

@aquarella Salut, j'ai une prof qui m'avait dit que j'étais hypersensible. C'est ce que je racontais à @Stesse‍ toute à l'heure. J'ai toujours été comme ça. J'ai été chez mon doc vendredi dernier. Il ne m'a rien donné parce qu'il considère que c'est à un psychiatre de prendre le relais. Il sait que je suis contre les médocs. J'en ai déjà pas mal avec ma sclérose donc... mais j'ai eu le droit au Prozac, fluoxetine, lysanxia, zolpidem et d'autres que j'oublie sûrement puisque je prends des trucs pour la dépression depuis mes 22 ans. J'en ai 49 ans. Avec des supers hauts et des supers bas. Et les supers bas sont violents pour moi comme pour les autres. J'ai une cousine qui était Bipolaire....🧐🧐🧐🤔🤔🤔 


aquarella
le 20/08/2019

@imperial non le L-thyroxin c'est pour la thyroïde mais cette glande agit sur beaucoup de chaose le poids la température du corps et aussi le moral, voilà 

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