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Trouble du déficit de l’attention (TDAH) à l’âge adulte : comment le reconnaître et le traiter ?

Publié le 26 mai 2025 • Par Claudia Lima

Vous vous sentez souvent distrait, débordé, impulsif, avec la sensation de toujours courir sans avancer ? Et si ce n’était pas "juste du stress" ? 

Le TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) n’est pas réservé aux enfants. Chez de nombreux adultes, il passe inaperçu pendant des années, provoquant fatigue mentale, difficultés professionnelles ou relationnelles, et une baisse de l’estime de soi. 

Comment savoir si on est concerné par le TDAH à l’âge adulte ? Quels sont les signes à surveiller ? À qui en parler ? Et surtout, quelles solutions existent vraiment pour reprendre le contrôle de son quotidien ? 

Toutes les réponses sont dans cet article. 

Trouble du déficit de l’attention (TDAH) à l’âge adulte : comment le reconnaître et le traiter ?

Qu’est-ce que le TDAH à l’âge adulte ? 

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental qui ne concerne pas uniquement les enfants : il touche aussi les adultes. Alors que chez l’enfant, les signes sont souvent visibles (hyperactivité motrice, agitation en classe), chez l’adulte, les symptômes peuvent être plus discrets, comme des difficultés à s’organiser, à gérer le temps ou à maintenir l’attention. 

Souvent méconnu, le TDAH adulte est largement sous-diagnostiqué. Beaucoup croient à tort qu’il disparaît avec l’âge, mais il persiste bien souvent à l’âge adulte, même si certains symptômes peuvent s’atténuer. Ce trouble n’est pas lié à un manque de volonté ou de motivation : c’est une condition neurologique qui peut impacter fortement la vie quotidienne, les relations et le travail. 

En 2025, on estime que le TDAH concerne entre 2,5 et 3 % des adultes en France, soit près de 2 millions de personnes. Pourtant, moins de 1 % bénéficient d’un suivi adapté. La Haute Autorité de Santé (HAS) prévoit d’ailleurs de publier de nouvelles recommandations d’ici fin 2025 pour améliorer la détection et la prise en charge de ce trouble encore trop ignoré. 

Quels sont les symptômes du TDAH chez l’adulte ? 

Le TDAH chez l’adulte se manifeste par une série de symptômes qui peuvent perturber profondément le quotidien. 

Une inattention persistante

Les adultes souffrant d’un TDAH ont souvent du mal à rester concentrés sur une tâche, même courte. Ils peuvent se disperser facilement, oublier des rendez-vous ou perdre le fil en réunion. Cela affecte la productivité, génère des erreurs et peut alimenter un sentiment d’échec. 

Une impulsivité difficile à contrôler

Les décisions sont souvent prises dans l’urgence, sans réfléchir aux conséquences. Cela peut se traduire par des achats impulsifs, des prises de parole inappropriées ou des comportements jugés « trop directs ». Ces réactions peuvent nuire aux relations et à la stabilité professionnelle. 

Une agitation intérieure constante

Chez l’adulte, le TDAH s’exprime souvent par une tension interne plutôt qu’une hyperactivité visible. Il est difficile de se poser, de se détendre ou de « mettre le cerveau en pause ». Ce surmenage mental peut entraîner stress, anxiété et troubles du sommeil. 

Une désorganisation chronique et de la procrastination 

Chez les adultes TDAH, il est fréquent de se sentir débordé par des tâches simples. La gestion des priorités, le respect des délais ou la planification sont souvent compliqués. La tendance à remettre au lendemain accroît la charge mentale et l’anxiété. 

Une hypersensibilité émotionnelle 

Les émotions sont vécues de façon amplifiée : frustration rapide, irritabilité, tristesse ou excitation excessive. Cette instabilité émotionnelle complique les échanges sociaux et peut fragiliser l’estime de soi sur le long terme. 

Le TDAH chez l’adulte est fréquemment associé à d’autres troubles, notamment l’anxiété, la dépression, les troubles du sommeil et les troubles de l’estime de soi. Ces comorbidités sont courantes. 

Pourquoi le TDAH est-il souvent diagnostiqué tard chez les adultes ? 

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez l’adulte est encore souvent méconnu ou mal diagnostiqué, ce qui explique pourquoi de nombreuses personnes ne reçoivent un diagnostic qu’à l’âge adulte. 

Plusieurs facteurs expliquent ce retard. Beaucoup développent sans s’en rendre compte des stratégies pour compenser leurs difficultés, comme l’utilisation de rappels ou l’évitement des situations complexes, ce qui peut masquer les symptômes. 

Le TDAH partage aussi des signes communs avec d’autres troubles comme l’anxiété, la dépression ou le burn-out, rendant son identification plus difficile. 

Par ailleurs, le manque de formation sur le TDAH adulte chez certains professionnels de santé peut entraîner des erreurs ou un retard de diagnostic. 

Enfin, la stigmatisation des troubles psychiques à l’âge adulte pousse souvent les personnes concernées à minimiser leurs difficultés ou à ne pas consulter. 

Comment diagnostiquer un TDAH chez un adulte ? 

Le diagnostic du TDAH chez l’adulte peut sembler complexe, mais il est essentiel pour accéder à une prise en charge adaptée. Il est recommandé de consulter un spécialiste de santé dès l’apparition de difficultés persistantes dans la gestion du quotidien. Cela peut inclure des troubles de l’attention, une impulsivité marquée, une désorganisation fréquente, une agitation intérieure constante, ou encore une irritabilité et une frustration inhabituelles. 

Le diagnostic doit être posé par un professionnel formé, comme un psychiatre, un neuropsychologue ou un psychologue spécialisé, capable de distinguer le TDAH d’autres troubles aux symptômes similaires, comme l’anxiété ou la dépression. 

L’évaluation diagnostique repose sur un entretien clinique approfondi pour retracer l’historique des symptômes et mesurer leur impact. Elle s’appuie également sur des questionnaires standardisés et des tests spécifiques, utilisés dans le cadre d’une analyse globale conduite par un professionnel qualifié. 

Il existe un certain nombre de questionnaires et de tests différents : 

Les questionnaires

  • ASRS (Adult ADHD Self-Report Scale) : validé par l’OMS, utilisé en France en dépistage initial, et très répandu chez les généralistes et psychologues.  
  • CAARS (Conners' Adult ADHD Rating Scales) : un outil très complet, utilisé en contexte clinique (notamment par les psychiatres et neuropsychologues). 
  • Brown ADD Scales : met l’accent sur les fonctions exécutives ; utilisé par certains professionnels en complément.  
  • WURS (Wender Utah Rating Scale) : utilisé pour retracer les symptômes de l’enfance, ce qui est essentiel pour poser un diagnostic de TDAH selon les critères DSM-5.  
  • DIVA-5 (Diagnostic Interview for ADHD in Adults) : un entretien semi-structuré reconnu, traduit en français, utilisé par les spécialistes formés au TDAH adulte. Recommandé par des centres spécialisés (comme le CNR TDAH). 

Les tests neuropsychologiques

  • TOVA (Test of Variables of Attention) : un test informatisé reconnu, disponible dans certains cabinets spécialisés. 
  • CPT-3 (Continuous Performance Test) : une variante du TOVA, également utilisée pour évaluer l’attention soutenue et l’inhibition.  
  • Stroop Test : un classique dans les bilans neuropsychologiques, qui mesure l'inhibition cognitive.  
  • Trail Making Test (TMT) : des tests pour mesurer la flexibilité mentale et l’attention.  
  • WAIS-IV (Wechsler Adult Intelligence Scale) : certaines subtests, épreuves conçues pour évaluer un aspect spécifique d'un test global, sont utilisées dans les bilans de TDAH. 

Le bilan obtenu à l’aide de ces outils permet de confirmer ou non le diagnostic de TDAH, et de distinguer ce trouble d’autres pathologies proches. Une fois le diagnostic établi, un plan de traitement personnalisé peut être proposé. 

Quels traitements sont efficaces contre le TDAH à l’âge adulte ? 

Le traitement du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez l’adulte repose sur une approche multimodale, combinant médicaments, thérapies et accompagnement psychoéducatif. 

Le traitement médicamenteux 

Le méthylphénidate est le traitement de première intention en France pour les adultes atteints de TDAH. Commercialisé sous des noms tels que Ritaline®, Concerta®, Quasym® ou Medikinet®, il agit en augmentant la dopamine et la noradrénaline dans le cerveau, améliorant ainsi l’attention et réduisant l’impulsivité. Lorsque le méthylphénidate est inefficace ou mal toléré, des alternatives non stimulantes comme l’atomoxétine (Strattera®), peuvent être prescrites.  

Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) 

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont recommandées pour aider les adultes atteints de TDAH à développer des stratégies d’adaptation. Elles visent à modifier les schémas de pensée négatifs et les comportements problématiques, en se concentrant sur la gestion du temps, l’organisation, la résolution de problèmes et la régulation émotionnelle.  

Le coaching spécialisé et la psychoéducation 

Il s'agit d’approches complémentaires aux traitements médicaux et psychothérapeutiques. Le coaching aide les individus à identifier leurs objectifs, à élaborer des plans d'action et à développer des compétences spécifiques pour gérer les défis quotidiens liés au TDAH. Tandis que la psychoéducation fournit des informations sur le TDAH, ses symptômes et ses impacts, permettant aux patients et à leurs proches de mieux comprendre le trouble et de participer activement au processus de traitement. 

Cette approche multidisciplinaire implique la collaboration de professionnels de santé tels que psychiatres, psychologues, coachs et éducateurs spécialisés. 

Quelles stratégies adopter pour mieux vivre avec un TDAH adulte ? 

Des stratégies concrètes peuvent aider les adultes concernés par un TDAH à mieux gérer leurs symptômes et à améliorer leur qualité de vie. 

  1. Gérer son temps efficacement : utiliser des méthodes comme la technique Pomodoro (25 min de travail, 5 min de pause) pour mieux se concentrer. Planifier ses journées avec des créneaux fixes et fixer des objectifs réalistes pour éviter la surcharge. 
  2. S’organiser avec des outils adaptés : agendas, to-do lists, rappels sur smartphone...Ces outils peuvent structurer les journées. Créer des routines simples et régulières permet de limiter les oublis et de gagner en stabilité. 
  3. S’aménager un environnement sans distraction : choisir un espace de travail calme et épuré. Utiliser des écouteurs anti-bruit ou de la musique douce pour améliorer sa concentration. Éviter les sources de distraction visuelles ou numériques. 
  4. Apprendre à dire non : protéger son temps et son énergie en posant des limites claires. Refuser certaines demandes n’est pas un échec, c’est un geste de préservation. 
  5. S’entourer de soutien : parler de son TDAH à des proches de confiance. Rejoindre des groupes de soutien ou consulter des professionnels formés pour obtenir des conseils personnalisés et un accompagnement durable.  

 

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avatar Claudia Lima

Auteur : Claudia Lima, Rédactrice Santé

Claudia est créatrice de contenus chez Carenity, elle est spécialisée dans la rédaction d’articles santé.

Claudia est titulaire d’un Executive MBA en Direction Commerciale et Marketing et continue de se... >> En savoir plus

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