Tout savoir sur la dialyse !
Publié le 27 août 2021 • Par Aurélien De Biagi
En France en 2015, plus de 45 000 personnes bénéficiaient d’une dialyse, dont 6,2% d’une dialyse péritonéale. La découverte des techniques de dialyses a permis de révolutionner la prise en charge des patients atteints d’insuffisance rénale chronique. En effet, auparavant, cette pathologie, une fois au stade terminal (débit de filtration glomérulaire inférieur à 15mL/min), était mortelle si le patient ne bénéficiait pas d’une transplantation rénale.
Qu’est-ce qu’une dialyse ? Quels sont les deux types de dialyse ? Quelle pathologie peut requérir une dialyse ?
On vous dit tout dans notre article !
La dialyse : qu’est-ce que c’est ?
La dialyse consiste en l'élimination des déchets de l’organisme dans un liquide neutre : le dialysat. Physiologiquement dans notre corps, le rein filtre les déchets du sang (environ 180L de sang par jour sont filtrés par les reins) et les élimine dans les urines. Lorsque les reins ne peuvent plus assurer leur fonction, une dialyse peut être proposée afin de les “remplacer”. Il s’agit d’une technique de supplémentation des reins, qui n’assure qu’incomplètement leur remplacement. En effet, les fonctions de sécrétions d’hormones et de transformation de la vitamine D ne peuvent être remplacées. Cependant, elle permet d’éliminer les déchets non excrétés par les reins ainsi que l’eau qui se sera accumulée dans l’organisme.
Selon la technique de dialyse utilisée, la membrane peut être biologique (dialyse péritonéale) ou synthétique (hémodialyse). Plus elle est commencée tôt, plus les résultats seront probants.
Quels sont les différents types de dialyse ?
On distingue 2 grands types de dialyses, à savoir : l’hémodialyse et la dialyse péritonéale. Dans les deux cas, il s’agit de techniques exigeantes. En effet, le patient doit se soumettre à des séances de dialyse (4 à 5 heures par séance et généralement 3 séances par semaine). De plus, le patient dialysé doit suivre un régime particulier, pauvre en sel, eau, potassium et phosphore.
L’hémodialyse
Il s’agit du type de dialyse le plus utilisé. L’hémodialyse consiste à faire passer le sang sur une membrane artificielle, puis de le réinjecter dans le corps du patient.
L’appareillage est composé d’un dialyseur qui sert de filtre. Il est composé de fibres synthétiques creuses dans lesquelles le sang circule. A l’extérieur de ces fibres, le dialysat peut circuler en contre-courant par rapport au sang, permettant ainsi un échange entre les deux.
Le générateur d’hémodialyse permet de former du dialysat : un liquide produit à partir d’eau purifiée dont la composition en minéraux se rapproche de celle du sang. Le générateur permet également à faire circuler le sang et le dialysat dans le dialyseur.
Source : Fondation du rein
L’hémodialyse peut être compatible avec une activité socioprofessionnelle. En effet, les horaires des séances de dialyse peuvent être adaptés après discussion avec son néphrologue.
La dialyse péritonéale
La dialyse péritonéale est le second type de dialyse possible. Cette dialyse, après formation, peut être réalisée par le patient lui-même ou un tiers.
La dialyse péritonéale utilise le péritoine comme filtre. Le péritoine est un double feuillet recouvrant les organes et la face interne de l’abdomen. Cette méthode requiert la pose chirurgicale (sous anesthésie locale ou générale) d’un cathéter afin de créer un abord péritonéal. Ce dernier est fixé dans l’abdomen afin de ne pas bouger ou gêner le patient lors des mouvements et permet l’introduction du dialysat. De plus, une fois placé, le cathéter est complètement indolore. La cavité péritonéale, pouvant contenir jusqu’à quatre litres de dialysat, se verra saturée en quelques heures. C’est pourquoi il est important de renouveler le liquide contenu dans la cavité.
Ce renouvellement peut se faire de plusieurs manières différentes. En effet, il peut être réalisé :
- Manuellement, 4 fois par jour chaque jour : DPCA (dialyse péritonéale continue ambulatoire) ;
- De façon automatique, à l’aide d’un générateur : la DPA (dialyse péritonéale automatisée). Ce dernier injecte le dialysat dans la cavité péritonéale puis, réalise la vidange la nuit, lorsque le patient dort. Cette technique permet de libérer la journée de toute manipulation.
La dialyse péritonéale permet de faire du sport normalement (attention toutefois à la natation) et d’avoir une activité socio-professionnelle en adaptant les horaires de vidange et renouvellement du dialysat.
Le choix de la méthode de dialyse repose sur le désir d’autonomie, l’image que le patient a de lui-même et de ses habitudes de vie. En effet, il repose rarement sur des questions purement médicales. Les seules contre-indications à l’hémodialyse sont les troubles vasculaires comme l’hypotension artérielle, le diabète et l’obésité. Celles de la dialyse péritonéale sont l’obésité majeure, des antécédents de chirurgie abdominale compliquée, des hernies abdominales récidivantes ainsi que l’absence de diurèse (excrétion de l’urine).
Dans quel cas la dialyse est-elle utilisée ?
La dialyse est utilisée lorsque le rein ne peut plus remplir ses fonctions physiologiques. Ainsi, elle est utilisée lorsque le rein ne peut plus filtrer lors d’insuffisance rénale au stade terminal. Les cause d’une insuffisance rénale peuvent être nombreuses. En effet, des pathologies comme l’hypertension artérielle et le diabète sont les deux principales causes d’insuffisance rénale chronique.
La première cause de dialyse dans les pays développés est la néphropathie diabétique. L’hyperglycémie dû au diabète abime les petits vaisseaux des reins de ce qui entraine son dysfonctionnement.
La deuxième cause principale d’insuffisance rénale chronique terminale est l’hypertension artérielle. En effet, elle s’associe à un rétrécissement des petites artères rénales et donc une diminution de la vascularisation rénale.
Enfin, les autres pathologies rénales comme les pyélonéphrites, la polykystose et les glomérulonéphrites primitives peuvent conduire à une insuffisance rénale chronique terminale.
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