Maladie de Parkinson : où en est la recherche ?
Publié le 25 août 2025 • Par Candice Salomé
La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative chronique qui affecte le système nerveux central et se manifeste par des troubles moteurs et non moteurs. Malgré les progrès réalisés dans la compréhension de cette maladie, ses causes exactes restent encore partiellement inconnues. La recherche actuelle met en lumière plusieurs facteurs potentiels, notamment des aspects génétiques, environnementaux et biologiques.
Cet article propose une revue des connaissances actuelles sur les causes suspectées de la maladie de Parkinson ainsi que sur les pistes possibles pour sa prévention.

La maladie de Parkinson est une pathologie chronique et progressive du système nerveux central. Elle se caractérise par la dégénérescence des neurones dopaminergiques, situés dans la substance noire du cerveau, responsables de la production de dopamine. Cette perte entraîne des troubles moteurs tels que les tremblements au repos, la rigidité musculaire, une lenteur des mouvements (bradykinésie) et parfois des troubles de l'équilibre. À ces symptômes moteurs s’ajoutent souvent des signes non moteurs : fatigue, troubles du sommeil, anxiété, dépression ou constipation.
Les causes connues et suspectées de la maladie de Parkinson
Une origine multifactorielle encore mal comprise
La recherche actuelle s’accorde à dire que la maladie de Parkinson résulte d’une combinaison complexe de facteurs génétiques, environnementaux et biologiques. Aucune cause unique ne peut être identifiée dans la majorité des cas. Les chercheurs s’intéressent donc à l’interaction entre ces différents facteurs dans le déclenchement et la progression de la maladie.
Les facteurs génétiques
Plusieurs mutations génétiques ont été associées à la maladie de Parkinson. Parmi les plus fréquentes, le gène LRRK2 est impliqué dans certaines formes héréditaires tardives de la maladie. Les gènes PARKIN, PINK1 et DJ1 sont plutôt liés aux formes précoces. Ces mutations perturbent des mécanismes cellulaires essentiels, notamment le bon fonctionnement des mitochondries et le recyclage des protéines. Toutefois, ces anomalies génétiques restent rares dans la population générale et n’expliquent qu’une minorité de cas.
L’exposition aux pesticides et aux toxines environnementales
L’hypothèse d’un lien entre l’exposition à certaines substances toxiques et le développement de la maladie de Parkinson est l’une des plus solides. De nombreuses études ont mis en évidence un risque accru chez les personnes en contact prolongé avec des pesticides, des solvants, ou certains métaux lourds. Le paraquat et la roténone, deux pesticides interdits dans plusieurs pays, ont été particulièrement incriminés. Ces substances pourraient induire un stress oxydatif ou perturber le fonctionnement mitochondrial, contribuant à la mort des neurones dopaminergiques.
Le rôle du microbiote intestinal et de l’axe intestin-cerveau
Depuis quelques années, l’intestin suscite un intérêt croissant dans la recherche sur Parkinson. Plusieurs études ont montré que des troubles digestifs, notamment la constipation, précédaient l’apparition des symptômes moteurs de plusieurs années. Le microbiote intestinal, ensemble des micro-organismes vivant dans nos intestins, pourrait jouer un rôle dans l’inflammation chronique, le dysfonctionnement immunitaire et même la propagation de l’alpha-synucléine, une protéine anormale impliquée dans la maladie. L’hypothèse d’un "Parkinson qui commence dans l’intestin" fait aujourd’hui l’objet de recherches approfondies.
Pollution, stress oxydatif et autres facteurs environnementaux
Outre les pesticides, d’autres facteurs environnementaux pourraient contribuer au développement de Parkinson. La pollution de l’air, l’exposition à certains solvants industriels ou le stress oxydatif sont régulièrement évoqués. Le stress oxydatif, en particulier, correspond à un déséquilibre entre la production de radicaux libres et la capacité des cellules à s’en protéger. Il favoriserait le vieillissement cellulaire et la mort neuronale, jouant un rôle dans plusieurs maladies neurodégénératives.
Lien entre alimentation, mode de vie et risque de Parkinson
Des recherches suggèrent que le mode de vie pourrait influencer le risque de développer Parkinson. Une alimentation riche en antioxydants, fibres et acides gras oméga-3 pourrait avoir un effet protecteur. À l’inverse, une alimentation ultra-transformée ou pauvre en nutriments essentiels pourrait favoriser l’inflammation et le stress oxydatif. Le niveau d’activité physique et l’exposition au stress chronique sont également étudiés comme facteurs de risque potentiels.
Ce que la science explore actuellement
Les avancées de la recherche génétique et épigénétique
Les chercheurs poursuivent l’identification de nouveaux gènes impliqués dans la maladie de Parkinson, mais s’intéressent aussi à l’épigénétique, c’est-à-dire à la manière dont l’environnement peut modifier l’expression de certains gènes. Ces recherches ouvrent la voie à une compréhension plus fine de la susceptibilité individuelle à la maladie.
Études sur le microbiote et la neuroinflammation
De nombreuses équipes s’emploient à décrypter le rôle du microbiote intestinal dans la genèse de la maladie. L’objectif est d’identifier des signatures microbiennes associées à un risque accru, voire de développer des interventions ciblées, comme des probiotiques ou des greffes fécales, pour prévenir ou ralentir la progression de la maladie.
Identification de biomarqueurs pour un diagnostic plus précoce
Un enjeu majeur de la recherche actuelle est l’identification de biomarqueurs fiables permettant de diagnostiquer Parkinson avant l’apparition des symptômes moteurs. Ces marqueurs pourraient être biologiques (protéines, métabolites), génétiques, ou issus de l’analyse du microbiote. Cela permettrait une prise en charge plus précoce et potentiellement plus efficace.
Vers une prévention personnalisée ?
À terme, la combinaison de données génétiques, environnementales et biologiques pourrait permettre une approche de prévention personnalisée, adaptée au profil de chaque individu. Cette médecine dite "prédictive" représente l’un des grands espoirs dans la lutte contre les maladies neurodégénératives.
En résumé
La maladie de Parkinson reste une énigme complexe, façonnée par de multiples facteurs génétiques, environnementaux et biologiques. Si aucune méthode de prévention absolue n’existe encore, les recherches en cours permettent de mieux comprendre les mécanismes en jeu et d’envisager des approches de plus en plus ciblées. L’espoir réside dans une détection plus précoce, des stratégies préventives personnalisées, et une meilleure prise en compte du rôle du microbiote et de l’environnement dans la genèse de cette pathologie. La science avance, et avec elle, l’espoir d’un futur sans Parkinson.
Cet article vous a plu ?
Cliquez sur J’aime ou partagez votre ressenti et vos interrogations avec la communauté en commentaire ci-dessous !
Prenez soin de vous !
Lim S-Y, Klein C. Parkinson’s Disease is Predominantly a Genetic Disease. Journal of Parkinson’s Disease. 2024;14(3):467-482. doi:10.3233/JPD-230376
Vilela, C.; Araújo, B.; Soares-Guedes, C.; Caridade-Silva, R.; Martins-Macedo, J.; Teixeira, C.; Gomes, E.D.; Prudêncio, C.; Vieira, M.; Teixeira, F.G. From the Gut to the Brain: Is Microbiota a New Paradigm in Parkinson’s Disease Treatment? Cells 2024, 13, 770. https://doi.org/10.3390/cells13090770
Parkinson’s disease: gut microbiome reveals environmental chemical footprints, EMBL
Commentaires
Vous aimerez aussi

Comprendre l'agressivité dans la maladie de Parkinson : les causes, les manifestations et les solutions
9 avr. 2024 • 12 commentaires

Le mucuna pruriens : quels sont ses bienfaits sur la maladie de Parkinson ?
8 août 2023 • 8 commentaires