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Les réseaux sociaux favorisent-ils la dépression ?

Publié le 22 août 2025 • Par Claudia Lima

Aujourd’hui, les réseaux sociaux font partie de notre quotidien : ils rythment nos journées, influencent nos émotions et, parfois, perturbent notre sommeil. Les études récentes sont claires : un usage intensif, surtout chez les adolescents, est associé à une hausse des symptômes dépressifs. Pourtant, ces plateformes ne sont pas uniquement synonymes de risques. Utilisées de façon modérée, active et consciente, elles peuvent aussi devenir de véritables outils d’expression, de soutien et de créativité. 

Alors, faut-il s’en méfier ou apprendre à les apprivoiser ? Qui est le plus vulnérable ? Et surtout, comment protéger votre équilibre psychologique sans renoncer à rester connecté ? 

Bonne lecture !

Les réseaux sociaux favorisent-ils la dépression ?

En 2025, plus de 5,24 milliards d’individus utilisent les réseaux sociaux dans le monde, soit près de 64 % de la population. En France, 78,2 % des habitants sont actifs sur au moins une plateforme, avec une moyenne de 2h21 passées chaque jour à scroller, liker ou partager. Cette omniprésence pose une vraie question : ces outils censés nous rapprocher peuvent-ils aussi fragiliser notre santé mentale ? 

Que disent les études scientifiques sur le lien entre les réseaux sociaux et la dépression ?  

Les recherches récentes montrent qu’un usage intensif des réseaux sociaux est souvent lié à plus de symptômes dépressifs, surtout chez les jeunes.  Plusieurs études confirment le lien entre les réseaux sociaux et la santé mentale. Le Child Mind Institute observe une corrélation claire entre le temps passé en ligne et les troubles anxieux ou dépressifs. L’université UCSF a suivi près de 12 000 préadolescents : plus leur usage augmentait (de 7 à 73 minutes par jour en 3 ans), plus les symptômes dépressifs grimpaient (+35 %). Au Royaume-Uni, une recherche de JAMA Network montre aussi que les ados déjà fragiles psychologiquement passent davantage de temps sur les réseaux et souffrent plus des comparaisons sociales. 

Mais attention : corrélation ne veut pas dire causalité. Les réseaux ne sont pas forcément la cause directe. Le contexte familial, l’isolement ou des fragilités personnelles jouent aussi un rôle important. 

Pourquoi et comment les réseaux sociaux peuvent-ils affecter le moral ?  

Vous utilisez les réseaux pour vous divertir, vous informer ou garder le contact. Mais leur usage peut aussi, sans que vous vous en rendiez compte, influencer votre humeur. Voici trois mécanismes principaux : 

1/ La comparaison permanente 

Sur les réseaux, on voit surtout le « meilleur » de la vie des autres : voyages, succès, photos retouchées. vous pouvez avoir l’impression que votre vie est moins réussie. Cette comparaison nuit à la confiance en soi et peut rendre triste. 

2/ L’usage passif 

Passer des heures à faire défiler son fil d’actualité sans rien publier ni commenter (ce qu’on appelle un “usage passif”) est souvent mauvais pour le moral. À l’inverse, participer activement : commenter, échanger, partager, aide à se sentir plus connecté. 

3/ La peur de rater quelque chose (FOMO) 

Les réseaux sociaux donnent l’impression qu’il se passe toujours quelque chose. Résultat : vous les consultez sans arrêt, parfois même la nuit. Cette peur de manquer (FOMO ou Fear of missing out en anglais) crée du stress, perturbe le sommeil et accentue le sentiment de solitude. 

En bref : les réseaux sociaux ne rendent pas dépressif en eux-mêmes, mais un usage excessif ou passif peut fragiliser le moral. 

Qui est le plus vulnérable face aux effets négatifs ?  

Les réseaux sociaux n’affectent pas tout le monde de la même façon. Certaines personnes sont plus exposées à leurs effets négatifs : 

  • Les adolescents : leur cerveau en développement est plus sensible à la recherche d’approbation (likes, commentaires) et aux comparaisons sociales. 
  • Les personnes déjà fragiles psychologiquement : antécédents de dépression, anxiété ou faible estime de soi augmentent le risque de mal-être. 
  • Les usagers extrêmes : trop peu ou trop de temps en ligne nuit au bien-être. Les études montrent qu’un équilibre se situe souvent entre 1 et 3 heures par jour. 

Les réseaux sociaux peuvent-ils aussi être bénéfiques ?  

Les réseaux ne sont pas uniquement sources de risques. Lorsqu’ils sont utilisés de manière consciente et modérée, ils peuvent aussi être bénéfiques : 

Créer du lien et du soutien 

Les réseaux sociaux peuvent aussi apporter du réconfort. Les groupes d’entraide (maladies chroniques, deuil, santé mentale) offrent un espace de partage et d’écoute qui réduit l’isolement. 

Accéder à des ressources utiles 

Les plateformes de réseaux sociaux diffusent aujourd’hui de nombreuses informations fiables : campagnes de prévention, témoignages publics, interventions de psychologues ou de professionnels de santé. Cela contribue à briser les tabous et encourage à chercher de l’aide. 

Encourager l’expression personnelle et la créativité 

Pour les jeunes, les minorités ou les personnes isolées, les réseaux sont un espace pour s’exprimer, partager et renforcer le sentiment d’appartenance. 

Adopter des stratégies protectrices 

Des gestes simples peuvent limiter l’impact négatif des réseaux : masquer les comptes toxiques, suivre des comptes positifs, privilégier les échanges authentiques. Ces pratiques réduisent le stress et l’anxiété. 

Comment préserver son équilibre psychologique tout en restant connecté ?  

Rester présent sur les réseaux sociaux tout en protégeant sa santé mentale, c’est possible, à condition d’adopter des habitudes équilibrées et de repérer les signaux d’alerte. 

Repérer les signes d’un usage problématique 

  • Vous passez plus de 3 à 4 heures par jour en ligne, au détriment de votre sommeil, de votre travail ou de vos relations,  
  • Vous ressentez du malaise ou de l’irritabilité lorsque vous ne vous connectez pas,  
  • Vous cherchez sans cesse des likes ou des messages pour vous sentir mieux.  

Si vous vous reconnaissez dans ces signes, il est peut-être temps de réévaluer votre usage. 

Suivre les bonnes pratiques pour un usage sain 

  • Fixez des limites : 1 à 3 h/jour, et stoppez les écrans 1 h avant de dormir,  
  • Nettoyez votre fil d’actualité : désabonnez-vous ou masquez les contenus toxiques, et gardez les comptes qui vous inspirent,  
  • Soyez actif plutôt que passif : commentez, publiez, échangez au lieu de scroller sans fin,  
  • Variez vos activités : accordez du temps au sport, à la lecture ou aux rencontres réelles pour équilibrer vie en ligne et hors ligne. 

Chercher du soutien si besoin 

Si vous sentez que le mal-être persiste, n’hésitez pas à en parler à un proche ou à un professionnel. Des ressources existent : 

  • Des outils numériques (limiteurs de temps d’écran, applis ou fonctions natives d’Instagram/TikTok), 
  • Des accompagnements psychologiques (thérapies cognitivo-comportementales, pleine conscience),  
  • Des ressources spécialisées comme les associations de prévention des addictions (Ex.: Addict’Aide) ou les consultations en centres médico-psychologiques,
  • Un soutien collectif comme les forums d’entraide, les groupes de parole ou des règles fixées en famille, peut aussi jouer un rôle clé pour retrouver un usage plus équilibré des réseaux sociaux.  

À retenir  

Les réseaux sociaux ne sont ni bons ni mauvais par nature. Leur impact dépend de la manière dont vous les utilisez. Un usage excessif ou passif peut fragiliser, surtout chez les plus jeunes ou les personnes déjà vulnérables. Mais utilisés de façon modérée, active et consciente, ils peuvent devenir une source de soutien, d’information et de créativité. 

L’essentiel est de préserver l’équilibre : limiter le temps passé en ligne, choisir des contenus positifs, privilégier les échanges authentiques, et savoir se déconnecter quand c’est nécessaire. 

Et vous, quelle est votre relation aux réseaux sociaux ?  

 

Si cet article vous a plu, cliquez sur « J’aime » et n’hésitez pas à partager vos questions, vos conseils ou votre expérience en commentaire. 

Prenez soin de vous, et à très vite !

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2 commentaires


Anabelle18
le 22/08/2025

Bonsoir @Claudia.L Sujet très intéressant. Merci de le proposer.

Vu l'heure de ce post, je ne peux pas nier que j'utilise mon portable a une heure plus que tardive. Fichue insomnie chronique.

J'entends dans ma famille ou bien auprès de mes collègues, l'abus excessif des enfants/adolescents accroc aux réseaux sociaux. Vu mon âge, j'ai assisté à leur immergence. Dès, le début, ils m'ont fait peur. Adjectif que j'emploie sans peur par contre pour les désigner.

J'ai senti leur potentiel dangerosité à travers leur attraction, la façon d'attirer et de s'adapter par leur thème multiple pour attirer tous les âges.

Voir des personnes déballer leurs vies intimes et pire celles de leurs enfants. Les propulser facent aux inconnus spectateurs/voyeurs m'a des le début de cette ère sociale, mise dans une forme de répulsion et en effet de peur.

J'ai et je regrette pas de ne pas y être inscrite. Mes collègues, il y a un temps voulaient absolument me faire m'inscrire sur un site de rencontre ! Pour des psychologues, pas très a l'écoute de mon mal-être.

Donc, non, je n'ai pas de problème de temps d'écran a rallonge dans la journée. ce qui risque d'évoluer maintenant que je suis sur Carenity 😉.


Hakim1
le 22/08/2025

Bonjour.

L'article traitement de l'individu, je vais extrapoler un peu désolé.

L'objectif premier des réseaux sociaux est l'appartenance à un groupe, la possibilité d'exister pour et à travers ce groupe, de se trouver ou de s'inventer soi-même. En cela c'est une très bonne chose...

Cela a toujours été, c est juste la forme et l'accessibilité qui a évoluée. On parle ici de réseau virtuel mais ce ne sont que des clubs à la base...

Depuis notre apparition, l'humanité n'a jamais atteint un tel niveau d'échange et de communication grace aux progrès technologiques et à la mondialisation des échanges...

Aujourd'hui on peut communiquer instantanément avec une personne à l'autre bout du monde, se comprendre et se compléter sans avoir à parler la même langue ou être de la mêmes génération...

le monde autour de nous a bien changé mais la nature humaine reste la même. Nous sommes des prédateurs, ayant les yeux de face, ce qu'il faut c'est definir un cadre, des idéaux, de nobles raisons pour pouvoir vivre en paix , que chacun puisse s épanouir et trouvé sa place au sein du groupe.

Assuré un encadrement des outils de communication et de leur utilisation avec un maximum de recul et de connaissance sur le sujet pour qu'ils ne soient pas détourner et transformer en arme contre les plus fragile...

Que chacun puisse identifier la limite entre son individualité et sa communauté. Là ou commence sa liberté et la où elle s'arrête.

Les réseaux sociaux ont toujours une bonne base, c est une fois soumis aux appétits du groupe qu'ils dégénerent...

Ils ne sont pas un problème en eux même, le problème de base reste l'esprit humain, notre besoin grégaire.

Etant un outil de communication purement virtuel, les réseaux sociaux finissent par prendre le pas sur les repères que le corps , la condition, la société nous impose.

Grâce au réseau sociaux on peut construire une belle histoire ou en faire un cauchemar sans nom. Ca influence le domaine de la santé, la politique, les arts, la vie dans sont ensemble.

Autant offrir à chacun une chance de bâtir le monde qu'il désire.

Soyons de bon prométhée , n'offront le feux aux hommes que si ils s'en préservent...

Bon courage a tous.

Et prenez soin de vous.

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