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Alcool et dépression : quels liens ? Quels sont les risques ?

Publié le 15 avr. 2022 • Par Candice Salomé

L'alcool et la dépression sont souvent intimement liés. Il n'est pas toujours possible, à première vue, de différencier la cause de l'effet. 

En effet, l’alcool peut aider à atténuer ou à éliminer un sentiment dépressif à court terme grâce à ses effets euphorisants et stimulants.  

Mais alors, quels sont les liens entre alcool et dépression ? Quels en sont les risques ? Quelle doit-être la prise en charge ? 

On vous dit tout dans notre article ! 

Alcool et dépression : quels liens ? Quels sont les risques ?

Quel est le lien entre alcool et dépression ?

Les patients touchés par la dépression ont parfois recours à une consommation en excès d’alcool qui leur permet d’anesthésier les émotions qui les assaillent et qu’ils ne parviennent pas à gérer ou à exprimer. Ils boivent pour oublier leur mal-être, pour supporter leurs souffrances ou encore pour parvenir à dormir. 

En effet, la souffrance morale peut encourager la consommation d’alcool. Sur le court terme, boire donne à ces patients une impression de soulagement, de mise à distance de leurs problèmes et permet de ressentir un effet tranquillisant ou apaisant. L’alcool est souvent vu comme une tentative d’automédication

Les effets immédiatement ressentis après une prise d’alcool sont trompeurs et peuvent aggraver l’état dépressif

Ainsi, le sentiment d’amélioration de l’humeur est éphémère et se dissipe rapidement. De plus, l’alcool a des effets dépresseurs (diminution des fonctions cérébrales, fatigue, difficultés de concentration, tristesse…) intimement liés à ses interférences avec le fonctionnement de plusieurs neuromédiateurs

Les premiers signes de la dépression (insomnies, fatigue, irritabilité, désintérêt général) sont les mêmes que ceux de l’alcoolisation. 

De plus, une grande majorité de personnes dépendantes à l’alcool manifestent, au cours de leur vie, des symptômes de dépression. La dépression est souvent liée à une faible estime de soi ou à des relations sociales et affectives rendues difficiles par les alcoolisations chroniques. 

L’association de la dépression et d’une dépendance à l’alcool n’est pas rare. Des signes de dépendance à l’alcool sont ainsi retrouvés chez près d’une personne dépressive sur dix. De même, environ 40% des patients alcoolodépendants présentent des troubles dépressifs. 

Il reste cependant difficile de déterminer si les troubles dépressifs précèdent les problèmes liés à l’alcool ou l’inverse. 

L’une des théories les plus avancées par le corps médical est la suivante : dès les premiers symptômes de la dépression, le chagrin et la tristesse s’installant, l’alcool peut venir aider à enfouir ces sentiments et donne une impression de mieux-être. Cela n’étant que provisoire, une fois les effets de l’alcool estompés, le mal-être revient. Le malade est ensuite tenté de réitérer l’expérience jusqu’à entrer dans la spirale infernale de l’alcoolodépendance. 

Ces deux pathologies ne font pas bon ménage. En effet, l’une peut entraîner l’autre, voire l’aggraver, rendant encore plus complexe sa prise en charge. 

Quels sont les risques liés à la dépression et à la prise d’alcool ?

A partir du moment où l’alcool prend une ampleur particulière dans la vie quotidienne, ses effets deviennent de plus en plus pervers. En effet, l’alcool n’a plus les effets euphorisants recherchés et, au contraire, devient rapidement anxiogène et pousse ainsi le patient à une dépression plus sévère. 

De plus, les antidépresseurs, prescrits dans le cadre d’une dépression sous surveillance médicale, doivent faire l’objet d’une observance et d’un suivi rigoureux. La prise d’alcool est fortement déconseillée puisque celle-ci risque d’accroître les effets indésirables éventuels des médicaments

Les effets secondaires des antidépresseurs dépendent de leur classe médicamenteuse. Ils sont, d’ailleurs, transitoires et dus à l’imprégnation sérotoninergique initiale. 

Certains antidépresseurs peuvent entraîner, en début de traitement, des bouffées de chaleur, de l’anxiété, de l’insomnie, des vertiges ou encore des manifestations digestives telles que des diarrhées ou de la constipation. 

Ainsi, la prise d’alcool peut amplifier les effets secondaires des antidépresseurs mais surtout en diminuer les effets thérapeutiques. L’alcool accentue les comportements violents et impulsifs que provoque la dépression nerveuse. 

D’autres risques sont aussi à souligner : l’alcool, conjugué à des antidépresseurs, peut entraîner une somnolence (déjà favorisée par l’alcool) et peut aussi entraîner une augmentation du risque hépatique

Il est donc important de bannir la prise d’alcool pendant le traitement et d’observer strictement la posologie prescrite par le médecin psychiatre et ses recommandations. 

De plus, avec l’alcool, la dépression est encore plus violente et bien plus difficile à surmonter même avec des traitements efficaces. 

Alcool et dépression, quelle prise en charge ? 

Pour s’en sortir, il est nécessaire de s’attaquer à la dépression et à l’alcoolodépendance mais cela n’a pas toujours lieu de manière simultanée

Dans une grande majorité des cas, la priorité est donnée au sevrage alcoolique. En effet, l’arrêt de l’alcool et la prise en charge que cela implique permet à certains patients de sortir de la dépression. Néanmoins, d’autres patients auront besoin d’un traitement antidépresseur avant l’arrêt de l’alcool afin de faciliter le sevrage. 

La comorbidité des deux troubles est très fréquente. Un psychiatre doit toujours rechercher une dépression chez un patient alcoolodépendant et inversement. 

Le dialogue entre un médecin et son patient est alors fondamental puisqu’il sera impérieux de trouver un traitement efficace sur la dépression mais aussi sur la dépendance à l’alcool. L’état initial du patient déterminera la prise en charge. 

Un patient ayant des idées suicidaires verra sa dépression traitée en premier lieu. Au contraire, un patient avec une hépatite alcoolique sera, en priorité, soigné pour son addiction à l’alcool. 

En dehors de ces cas extrêmes, le psychiatre prendre en compte le psychisme du patient, son état et sa disponibilité afin d’orienter le traitement. 

Dans tous les cas, un accompagnement sur le long terme doit être envisagé

Enfin, une hospitalisation de courte durée peut être recommandée pour les patients alcoolodépendants et dépressifs. La prise en charge est cependant spécifique à chaque situation et elle se définit en concertation entre les patients et les professionnels de santé. 


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avatar Candice Salomé

Auteur : Candice Salomé, Rédactrice Santé

Créatrice de contenus chez Carenity, Candice est spécialisée dans la rédaction d’articles santé. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, du bien-être et du sport.

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6 commentaires


noahdomy
le 31/10/2023

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