Mon compagnon est-il bipolaire ? Il ne souhaite pas consulter

Bonjour,

Je tiens tout d'abord à m'excuser car je ne sais pas trop si ma question sur ce forum est vraiment légitime et pour cause : je ne sais pas du tout si mon compagnon souffre effectivement d'un trouble, quel qu'il soit. Toutefois, son comportement est devenu brusquement étrange il y a deux mois.

Je m'explique. Nous sommes ensemble depuis près de deux ans. Nous ne vivons pas ensemble (il vit chez sa mère, il dit trouver ça plus pratique, pas de loyer à payer, etc). Il vient me rendre visite de manière irrégulière depuis le début mais nous passons toujours des moments formidables. C'est un homme formidable, passionné, drôle, très tendre, il semble être très amoureux, me dit souvent qu'il m'aime... Mais il est encore jeune (24 ans) et l'engagement semble lui faire peur. J'ai 13 ans de plus que lui et dernièrement je l'ai poussé pour rencontrer sa famille et ses amis - que je n'ai jamais vus -  et pour qu'il me confirme qu'il allait bien venir vivre avec moi en janvier 2021 (il me l'a demandé). Il y a 4 mois, il m'a avoué m'avoir menti sur son âge (il avait prétendu avoir 29 ans). Incapable de me le dire en face, il me l'a annoncé par texto... j'ai été décontenancée, mais j'éprouve un amour très fort pour lui et je lui ai pardonné ce mensonge pas si étrange. Il a semblé soulagé face à ma réaction.

En septembre, il a cessé de répondre à mes appels et à mes sms. Il a prétendu aller à Paris un week-end où nous devions nous voir, puis a prétendu avoir eu le covid (deux fois), puis il m'a dit qu'il avait besoin de temps pour lui, puis qu'il était en isolement, puis que ses supérieurs refusaient qu'il utilise le camion d'astreinte pour que les salariés aillent ailleurs que chez eux, que le confinement l'empêchait de venir (il peut demander un papier justificatif à son boulot, il l'a fait au premier confinement)... puis il a fini par me dire qu'il se sentait harcelé, que "sa tête était trop petite pour gérer tout ça", qu'il "allait venir" (mais ne donne pas de délai, ou alors ne vient pas), qu'il a "le moral très très bas", il dit ne pas aller bien du tout mais qu'il fait avec, que tout le monde le saoule, qu'il ne veut plus décrocher son téléphone, qu'il faut que j'arrête "de forcer la chose"... Mais en parallèle, il me dit qu'il m'aime, qu'il ne voit personne d'autre, qu'il a envie de m'avoir près de lui (mais il ne vient pas pour autant)...

Exaspérée, suspectant un adultère, dans l'incompréhension la plus totale, j'ai fini par débarquer chez lui lundi matin il y a deux semaines. Il m'avait dit être en isolement... mais surprise ! Quand je suis arrivée il était au boulot. Je me suis agacée, il m'avait menti, je n'ai pas compris pourquoi. Il s'est énervé (par sms, il refuse de m'appeler depuis plus d'un mois) en disant que j'avais la tête dure et que je n'avais pas intérêt à me pointer à son boulot sinon ça allait mal se finir. J'ai été voir sa grand-mère (qui ne me connait pas) et j'ai discuté un peu avec elle. C'est à la suite de cette conversation que la possibilité qu'il souffre d'une pathologie de l'humeur a émergé. Elle m'a écouté et m'a dit qu'il était très compliqué, que personne ne le comprenait dans la famille. Qu'une fois il allait très bien, puis qu'ensuite tout était terrible, trop dur, que les gens le gonflaient, qu'il ne lui arrivait que des malheurs, qu'il trouvait que sa vie était insupportable. Elle a expliqué qu'il s'emportait facilement et qu'il se mettait dans des colères telles qu'elle avait appris à ne plus lui poser de questions. Qu'il pouvait s'emporter vraiment fort avec son grand-père. Qu'il ne disait jamais ce qu'il avait dans la tête, qu'il était très secret (à qui le dit-elle) et qu'il ne disait que ce qu'il voulait bien dire. Elle m'a dit de le forcer à me parler (plus facile à dire qu'à faire, j'étais justement là pour le confronter).

Sa grand-mère n'a pas eu l'air de prendre ses sautes d'humeur à la légère. Elle a répété plusieurs fois que personne ne le comprenait dans la famille, qu'il était très compliqué, qu'elle ne savait pas ce qui se passait dans sa vie, qu'il était si mignon quand il était petit et qu'il avait commencé à avoir ce genre de comportements à l'adolescence.

Il faut savoir qu'à 17 ans, il a découvert, au moment de la séparation de ses parents, que son père n'était pas son père biologique (un secret pour lui et ses demi-frères et sœurs alors que tout le reste de la famille était au courant). Il a également été élevé par ses grands-parents, contrairement au reste de la fratrie. Suite à cette révélation il a été voir un psy (-chiatre ou -chologue je ne sais pas). Lorsque j'ai mentionné de l'aide d'un spécialiste pour l'aider à surmonter la dépression qu'il semble endurer depuis plus de deux mois, il m'a dit qu'il "allait faire sans".

Je suis complètement désemparée. Il ne me parle que par intermittence, pour me dire qu'il m'aime, qu'il va mal, qu'il va venir... ou pour s'énerver quand je lui demande ce qui se passe et que je le presse pour qu'on se voit et qu'on discute.

Je l'aime vraiment très fort. Je n'ai jamais constaté de phase de manie comme celles décrites par les personnes de ce forum, mais il est passionné, très vivant, très sportif, sensible et expansif. Une fois encore, je ne sais pas s'il souffre vraiment d'un trouble quelconque ou s'il s'agit d'autre chose, une simple lâcheté de mettre fin à une relation qui ne lui convient plus, un comportement plus pervers.... Mais si quelqu'un se reconnait dans ce genre de témoignage, je serais intéressé pour le savoir. Et pour savoir, également, comment réagir s'il s'agit d'un trouble de l'humeur (dépression ou trouble bipolaire par exemple). Je souhaite de tout mon cœur qu'il revienne et qu'on puisse en discuter mais j'aimerais également le convaincre de rencontrer un praticien pour savoir ce qui s'est réellement passé et qu'il puisse être pris en charge le cas échéant.

Je suis bien consciente que tout ceci est expliqué à travers mes yeux, qu'il faudrait qu'il puisse s'exprimer lui-même à un spécialiste, mais je suis effondrée depuis deux mois et les remarques et le ton de sa grand-mère m'ont vraiment angoissée.

Désolée pour ce post si long.

Je vous souhaite une bonne journée