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Cancer de la prostate : traitements et surveillance active

Publié le 16 nov. 2018 • Par Louise Bollecker

À 76 ans, @JEGEREMONK‍ est atteint d’un cancer de la prostate depuis 2009. À l’occasion du mois contre le cancer de la prostate, Movember, il a accepté de nous parler de son traitement, de surveillance active et des traitements alternatifs pour lutter au mieux contre la maladie et devenir l’acteur de sa guérison.

Cancer de la prostate : traitements et surveillance active

Comment avez-vous découvert que vous aviez un cancer de la prostate ?

C’était en 2009, suite à des symptômes d'adénome. J’ai consulté un urologue, mon taux de PSA était augmenté avec rapport libre / conjugué évocateur. J’ai ensuite eu une biopsie transrectale.

Quel traitement suivez-vous et comment vivez-vous votre traitement ?

En 2010, résection trans-uréctale suivie de complications hémorragiques vésicales plutôt désagréables. En 2015, remontée de la PSA et mise en surveillance active, c’est-à-dire sans traitement. Depuis, plusieurs PSA en augmentation, 2 IRM et 1 biopsie trans-périnale confirment une reprise du cancer mais toujours intraprostatique, localisé, peu étendu et peu agressif (gleason 3+3).

La surveillance est peu contraignante mais psychologiquement, c’est lourd à supporter sans option thérapeutique satisfaisante. Le traitement par ultra-sons transrectaux qui serait une bonne solution ne l'est pas dans mon cas car trop grande proximité avec l'urètre qui risquerait d'être lésé. La radiothérapie ou la chirurgie restent en attente avec leur lot de désagréments non négligeables.

J'aurai, en décembre, une prochaine IRM prostatique que j'espère favorable comme l'est plutôt ma dernière PSA. Cela a forcément un impact sur mes relations avec mes proches puisque c’est obsédant pour soi et indirectement la compagne.

Le cancer de la prostate est parfois un tabou pour les hommes. Avez-vous eu des inquiétudes concernant votre virilité, des craintes face à une éventuelle impuissance ?

Oui, mais pas d'impuissance au final. Je n’ai plus d’éjaculation prostatique mais seulement glandulaire, c’est-à-dire limité en volume et en fertilité (mais avoir des enfants n'est plus d'actualité !)

Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux hommes qui viennent d’être dépistés ?

D’abord, traiter localement au plus vite ! Puis de chercher une surveillance qui ne soit pas, en réalité, que passive. Il faut qu'elle soit active comme elle peut l'être dans la plupart des pays limitrophes, en s’intéressant au régime, aux compléments alimentaires, à l’activité physique et surtout à la thermothérapie même si tout cela n'a pas l'aval de la faculté et n'est pas scientifiquement établi.

Ne serait-ce que pour un soulagement psychologique, avoir au moins l'impression d'agir, sinon on se sent abandonné par la médecine, dans l'attente que le cas devienne lourd à traiter. Les traitements ont des résultats probants certes, mais ont aussi leur cortège d'effets secondaires peu évitables et des complications potentielles bien invalidantes. Le médecin, voire l'oncologue, se devraient de soutenir le patient en ce sens et non attendre ou surveiller passivement. Ce trou qui fait dilemme dans le traitement devrait pouvoir être comblé par un suivi plus humain et une recherche d’action thérapeutique.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la surveillance active ?

La surveillance "active", qui est actuellement la norme dans le processus de soins, consiste à suivre : PSA, IRM, biopsies, examens cliniques, etc... avant d'engager tout traitement chirurgical, radiothérapie ou toute pratique d'une nouvelle technologie comme par exemple les ultrasons de haute énergie.

Elle devrait à mon sens, ne serait-ce que pour le confort psychologique du patient, être complétée par d'autres méthodes qui ne sont pas scientifiquement reconnues mais, au moins pour cette raison psychologique de soutien moral du malade, pourraient être souhaitables, voire bénéfiques, si elles étaient confirmées comme non nuisibles par ailleurs, ce qui semblerait être le cas.

Il s'agit de régimes, d'activité physique, de compléments alimentaires, de vitamines à haute dose, de médecine holistique, de thermothérapie, etc.....Les informations officieuses sur ces méthodes foisonnent, peut-être à juste titre si on ne les considère que comme complémentaires ?

Vous parlez d’alimentation, quels régimes vous intéressent ?

Les régimes couramment conseillés sont pauvres en glucides, en lipides, en protéines animales de viandes rouges, en charcuterie, en produits laitiers, etc... mais riches en protéines végétales ou de poissons gras, en légumes verts et fruits rouges, etc... Ils peuvent être plus spécifiques en tant que régime cétonique par exemple ou même que jeûnes plus ou moins rigoureux.

Qu’est-ce que la thermothérapie ?

La thermothérapie consiste à chauffer localement la tumeur vers 42° par rayonnement non radioactif, elle n'est pas reconnue mais pratiquée en Allemagne, en Hollande, en Suisse, aux Etats-Unis, etc... Je n'ai pas eu à y recourir et ne fais que l'envisager dans le cadre d'une gestion active de mon cas. J’aimerais éventuellement y avoir recours avant les thérapies officielles, efficaces mais lourdes et potentiellement accompagnées d'effets secondaires plus ou moins importants.

Il n’est absolument pas question que ces techniques complémentaires remplacent le traitement. Je dis éventuellement parce que spontanément, ou peut-être avec ces méthodes d'appoint, l'évolution du cancer prostatique peut en effet ne jamais nécessiter d'y avoir recours.

Un grand merci à @JEGEREMONK‍ d'avoir partagé son histoire et ses attentes concernant les traitements avec nous. Et vous, quel traitement aimeriez-vous ou avez-vous essayé ?

avatar Louise Bollecker

Auteur : Louise Bollecker, Community Manager France & Content Manager

Community Manager de Carenity en France, Louise est également rédactrice en chef du Magazine Santé pour proposer des articles, vidéos et témoignages centrés sur le... >> En savoir plus

8 commentaires


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Utilisateur désinscrit
le 04/04/2019

Je commence des recherche a ce niveau , car depuis environ un mois , quand je bouge , j'ai des pertes involontaire d'urine , et de l'urine qui pue , donc j'ai fais une analyse d'urine qui n'a montré aucune infections , maintenant j'attends pour passer une échographie pelvienne et prostate , n'ayant eux aucun cas dans la famille , je ne pensais pas un jour me trouver confronté a ça .

Pour le moment quand je dois sortir assez longtemps , je porte des petites couches , j'ai pas l'air couillon avec ça .

Franchement j'ai peur d'arriver a ce que vous vivez @JEGEREMONK‍ , je n'ai pas encore 52 ans et j'aime la vie , ça me fais franchement chier , en Français , ça a été quoi pour vous les premiers signes , car au début de votre histoire , je n'ai pas compris grand chose ?  


JEGEREMONK
le 04/04/2019

les symptomes etaient plus discrets que les votres: un besoin frequent d'uriner simplement.

je m'étonne que vous n'ayez pas eu une mesure de la PSA, c'est à dire du taux sanguin d'une hormone specifique de la prostate

les examens complementaires comme echographie et biopsie sont simples à subir

aujourd'hui 10 ans après, soit à 77 ans, j'ai bien un cancer mais peu evolutif et pratiquement sans symptomes, alors soyez positif même si vous aviez aviez ce diagnostic


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Utilisateur désinscrit
le 09/11/2019

Eh bien pour mon mari, direct oncologue et traitements chimio et hormono en première intention … en effet, il avait des besoins urinaires plus fréquents mais comme son taux de PSA était bon puisque chaque année il faisait ses analyses pas de souci !! aussi à la visite chez l'urologue a t'il exprimé sa gêne nocturne. En premier taux de PSA : résultat 7,7 donc, il préconise un toucher rectal : pas top, donc ,on continue les examens … et là biopsie positives 11/12  les glandes séminales atteintes scintigraphie montrant métastases osseuses dans tout le squelette …. donc en 2 mois : score 9 Gleason 5+4 stade 4 N1 M1b !!   Donc des symptômes discrets qui ne laissaient pas prévoir une telle étendue !!  la vie a basculé et nous n'avons rien vu venir !!  


fadada
le 13/07/2020

Moi aussi , j'ai rien vu et un jour , je suis allé voir ma doctoresse pour lui dire que j'avais des érections un peu molles et j'avais du mal à la tenir .  Elle m'a fait un touché rectal et aussitôt une entrevue avec un urologue . Lui aussi m'a fait un touché rectal et une semaine plus tard biopsies , iRM , prise de sang pour les PSA . Quinze jours après , verdict cancer de la prostate .  Opération , ablation de celle ci par robot mais onéreux et pas remboursé par la S S . Je veux pas faire peur a quiconque mais pour moi ceci est pas une opération mais une mutilation mais nous avons pas le choix  On vous dit pas que votre zizi va rétrécir de quelques centimètres et cela dépend de la grosseur de votre prostate et en plus votre kiki va se rétracter de temps en temps qui va vous faire un super petit zizi de 2 à 3 cm mais quand vous allez le secouer un peu il va reprendre de la longueur mais dur à vivre aussi . Si les nerfs érectiles sont touchés , risque de ne plus avoir d'érection et des fuites urinaire dans mon cas je m'en sors pas trop mal . Petites fuites urinaire lors d'un gros effort sinon tous va bien et j'ai quand même des érections mais de temps en temps je prends une pilule pour stimuler la verge  . Tous les ans je fais des contrôles de sang . J'ai été opéré en 2014 et pour l'instant tout va bien

Je vous dis , faîtes vous suivre avant que ça soit trop tard , la vie mérité d'être vécue

A+


francksanary
le 21/11/2020

J'ai été opéré en Aout 2020. 3 mois et demi après , aucune érection, je prends du Tadalafil 5 mg, et chaque soir je faits une ré-éducation avec une pompe à pénis afin de ré-habituer le sang à revenir dans les corps spongieux, et 2X par semaine je mets du Vitaros dans l'urètre, très peu d'érection et des douleurs au niveau du périnée; et de temps en temps je faits une injection de Edex dans la verge avec un stylo injecteur et le produit me fait très mal dans le périnée, pourtant je ne mets que 1/4 du produit, bref j'ai toute la panoplie et je sais que je dois insister afin de retrouver un semblant. d'érections. 

Ma question est : qui peut me dire si j'aurai toujours mal dans le périnée à chaque fois que je vais faire des injections, et donc il faudra m'habituer à cette douleur toute ma vie , ou bien si la douleur vient du fait que cela fait moins de 4mois depuis l'opération et donc ce n'est pas encore cicatrisé ? 

Je me vois mal refaire l'amour avec ma femme en ayant de fortes douleurs dans l'appareil génital , que penser, que croire, que faire ? quelqu'un peut-il me renseigner si il a le même problème ?

Merci,d'avance pour votre réponse.

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