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Scanxiety chez les aidants : comprendre et gérer l'anxiété liée aux examens médicaux

Publié le 3 févr. 2024 • Par Sarah Moreau

Dans les coulisses du parcours de santé, un enjeu méconnu mais poignant se profile pour les aidants et leurs proches : le scanxiety. Aujourd'hui, nous plongeons dans l’appréhension profonde qui accompagne les examens médicaux, en déchiffrant ses racines, ses conséquences, et les approches pour l'apprivoiser.  

Affirmer que cette anxiété spécifique aux scans peut s'évanouir serait illusoire et varie d'une personne à l'autre. L'objectif de notre démarche est de vous éclairer sur ses fondements, pour que vous puissiez l'accepter sans vous juger et, même, en parler ouvertement avec votre proche et votre entourage. 

Découvrez-en plus dans cet article !

Scanxiety chez les aidants : comprendre et gérer l'anxiété liée aux examens médicaux

Qu'est-ce que le scanxiety ?

Le scanxiety, un terme qui fusionne 'scanner' et 'anxiety', décrit l'anxiété ressentie par les patients avant, pendant et après leurs examens d'imagerie. Ce terme peut s'étendre à tout examen médical important. Il est aussi utilisé pour décrire l'anxiété que ressentent les aidants face aux examens médicaux de leurs proches. Cette anxiété est souvent exacerbée par l'attente et l'incertitude entourant les résultats des examens.  

Bien que ce soit une expérience commune pour de nombreux aidants, le manque de reconnaissance du scanxiety peut s'expliquer par, notamment, deux facteurs :

  1. Dans le système de soins de santé actuel, l'accent est mis principalement sur le patient, ce qui peut conduire à négliger les besoins émotionnels des aidants.  
  2. Il existe un manque général de sensibilisation sur les défis émotionnels spécifiques rencontrés par les aidants. Parfois, les aidants eux-mêmes peuvent minimiser leurs propres sentiments, se concentrant sur le bien-être du patient au détriment de leur propre santé mentale. 

Des recherches dans le domaine de la psychologie de la santé ont commencé à éclairer ce phénomène. Une étude publiée dans le 'Journal of Clinical Oncology' a examiné l'impact de l'anxiété liée aux scanners chez les aidants de patients atteints de cancer. Les résultats ont révélé que cette anxiété pouvait être aussi élevée, voire supérieure à celle des patients eux-mêmes, ce qui impacte significativement la qualité de vie de l'aidant.  

Le scanxiety peut avoir un impact profond sur la santé mentale et le bien-être des aidants. Il peut se manifester sous forme de stress, d'insomnie, d'irritabilité, et même conduire à des symptômes dépressifs. L'anxiété constante concernant les résultats des examens peut créer un état de tension continue, influençant négativement le quotidien de l'aidant. 

Le scanxiety est-il lié à un trouble du stress post-traumatique (TSPT) ? 

Le scanxiety et le trouble du stress post-traumatique (TSPT) partagent des racines communes dans la manière dont nous réagissons à des événements stressants et potentiellement traumatiques.

Le scanxiety, spécifique à l'anxiété intense vécue avant, pendant et après des examens médicaux, est souvent déclenché par l'anticipation d'un résultat négatif et la peur de l'inconnu. Tout comme le TSPT, il peut provoquer des symptômes comme de l'hypervigilance, des flashbacks des expériences passées, et une forte réaction émotionnelle à des rappels de la maladie

Le TSPT, quant à lui, survient après un événement perçu comme traumatisant et peut impliquer des symptômes persistants de reviviscence, d'évitement, et d'hyperexcitation. Pour les aidants, la confrontation répétée aux situations médicales stressantes peut ressembler à un traumatisme répété, en particulier lorsque chaque scan rappelle la vulnérabilité et la souffrance de leur proche, ce qui peut entraîner des réactions émotionnelles similaires à celles du TSPT

A quel moment le scanxiety peut-il intervenir ? 

Le scanxiety peut se manifester à divers moments du parcours de soins, et en tant qu'aidants, vous êtes particulièrement susceptibles de l'expérimenter à ces étapes clés : 

  1. Avant les scans : l'anticipation des examens peut être une source de grande anxiété, avec l'appréhension des résultats et de ce qu'ils pourraient impliquer pour l'avenir de votre proche. 
  2. Pendant l'attente : les moments passés dans la salle d'attente ou durant l'examen lui-même peuvent être particulièrement stressants, alors que vous vous trouvez dans l'incertitude et l'impuissance. 
  3. Après les examens : même après la réalisation des scans, l'attente des résultats peut susciter une anxiété intense, car vous vous interrogez sur les prochaines étapes et les décisions à prendre. 
  4. Lors de la réception des résultats : que les nouvelles soient bonnes ou mauvaises, la réception des résultats est un moment où le scanxiety peut atteindre son paroxysme, car il confronte directement à la réalité de la situation. 
  5. Entre les scans : la période entre les scans programmés est souvent empreinte d'une anxiété latente, où le souci pour la santé de votre proche peut constamment occuper vos pensées. 

Pour gérer le scanxiety, il est important pour les aidants et leurs proches d'adopter des stratégies proactives pour reconnaitre cette peur. Voici quelques suggestions : 

  1. Information et préparation : comprendre le processus des examens médicaux et discuter ouvertement avec les professionnels de santé peut réduire l'inquiétude liée à l'inconnu. 
  2. Techniques de relaxation : des méthodes comme la méditation, le yoga, ou la respiration profonde peuvent aider à atténuer l'anxiété. 
  3. Soutien émotionnel : participer à des groupes de soutien ou parler à un professionnel de la santé mentale peut offrir un espace pour exprimer et gérer ces émotions difficiles. 
  4. Prendre soin de soi : il est crucial que les aidants prennent du temps pour leur propre bien-être, que ce soit à travers des loisirs, des activités physiques, ou simplement des moments de détente. 
  5. Se remettre en mouvement en mettant en place une routine : se mettre en mouvement est une stratégie proactive pour les aidants face au scanxiety. L'exercice physique, en favorisant la libération d'endorphines, contribue à réduire l'anxiété et le stress. Une routine d'activité, qu'elle soit douce, comme la marche, ou plus intense, aide non seulement à entretenir la forme physique, mais aussi à instaurer un sentiment de contrôle et de routine rassurante dans le quotidien souvent imprévisible des aidants.  

Comment communiquer avec son proche au sujet du scanxiety ? 

Nous sommes tous différents et il se peut que l’anxiété ressentie ne soit pas partagée avec son proche malade. Et inversement.  

Pour naviguer à travers le scanxiety, il est essentiel de verbaliser et d'explorer vos émotions ainsi que celles de votre proche.  

Posez-vous des questions clés :  

  • "Quelles sensations éprouvez-vous avant, durant et après les examens médicaux ?"  
  • "Avez-vous envie de partager vos inquiétudes ou préférez-vous détourner votre attention pour vous apaiser ?"  
  • "Où ressentez-vous l'anxiété dans votre corps et comment votre proche la ressent-il ?"  
  • "Y a-t-il des instants où votre anxiété diminue ? Quels sont les éléments qui y contribuent ?" 

Chaque personne réagit différemment face au stress lié aux soins médicaux. Il est normal que vous et votre proche ayez des expériences distinctes. Essayez d’accepter ces différences sans jugement. 

Faire face à l'anxiété dans des moments d'incertitude ne signifie pas chercher à l'éliminer, mais plutôt lui accorder la place nécessaire pour qu'elle soit entendue et respectée. 

C'est dans cette optique que FACE AU SOIN a conçu le journal d'introspection des aidants, qui vous offre un espace dédié en format ebook à l'expression libre de vos sentiments, quels qu'ils soient. 

Conclusion

Reconnaître et aborder le scanxiety est une étape importante pour les aidants. En comprenant ce phénomène et en adoptant une bienveillance envers la situation, les aidants peuvent non seulement améliorer leur propre santé mentale mais également être plus présents et efficaces dans leur rôle d'accompagnement. Cette peur pourrait ne pas s’effacer, mais la légitimiser et la valider pourrait être libérateur

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1 commentaire


Jojo1305
le 10/02/2024

Bonjour à tous !

Malheureusement je ne peux en parler à personne parce que j’ai fait le choix de me suivre seule. Mon père est venu avec moi mais voyant que cela lui faisait du mal j’ai préféré faire ce chemin seule. Après tout c’est mon combat. Je sais trop ce que c’est accompagner un malade puisque moi même j’ai accompagné mon mari pendant x année ( j’ai tt pris : sa mauvaise humeur, ses angoisses…). Dans les moments où je ne suis pas bien je m’enferme quelque par et je pleure un bon couper c’est reparti…

très belle journée a tous et surtout 💪💪💪💪 force a tous

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