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Méditation et maladies chroniques : guide pour apaiser le corps et l’esprit

Publié le 23 août 2025 • Par Somya Pokharna

Quelques minutes de calme chaque jour peuvent-elles vraiment aider à soulager la douleur, la fatigue ou le trop-plein émotionnel ? Pour de nombreuses personnes vivant avec une maladie chronique, la réponse est oui. La méditation, une pratique simple basée sur l’attention, a montré qu’elle pouvait réduire le stress, atténuer certains symptômes et soutenir le bien-être émotionnel. Bien qu’elle ne remplace pas un traitement médical, elle constitue un excellent complément à une prise en charge globale.

Dans ce guide, nous verrons ce qu’est la méditation, ses bienfaits, les pratiques les plus accessibles pour débuter et comment l’intégrer facilement à votre quotidien.

Méditation et maladies chroniques : guide pour apaiser le corps et l’esprit

Qu’est-ce que la méditation ?

La méditation est une pratique qui consiste à entraîner son attention. Concrètement, il s’agit de choisir de concentrer son esprit, souvent sur la respiration, un son ou une sensation corporelle, tout en laissant passer les distractions sans s’y accrocher.

Contrairement aux idées reçues, méditer ne signifie pas forcément s’asseoir en tailleur, « vider son esprit » ou suivre une tradition religieuse. De nombreuses approches modernes sont entièrement laïques et s’appuient sur les neurosciences.

Si la méditation favorise souvent la relaxation, son objectif est plus profond : développer la conscience de soi et la résilience émotionnelle. Avec une pratique régulière, elle aide à observer ses pensées sans se laisser submerger, une compétence précieuse pour mieux faire face aux défis quotidiens liés aux maladies chroniques.

Quels sont les bienfaits de la méditation pour les personnes atteintes de maladies chroniques ?

Vivre avec une maladie de longue durée comme l’arthrite, la fibromyalgie, la sclérose en plaques ou le syndrome de fatigue chronique pèse autant sur le corps que sur l’esprit. La méditation agit sur les deux dimensions en aidant à mieux gérer les symptômes physiques tout en soutenant l’équilibre émotionnel et mental.

Soulagement des symptômes physiques

  • Apaisement la douleur : la méditation ne fait pas disparaître la douleur, mais elle modifie la façon dont le cerveau la perçoit. Les pratiques de pleine conscience réduisent l’activité dans les zones cérébrales liées au traitement de la douleur.
  • Amélioration du sommeil : en calmant le système nerveux, la méditation favorise l’endormissement et aide à rester endormi plus longtemps.
  • Guérison favorisée par la réponse de relaxation : la méditation active le système nerveux parasympathique, qui régule la fréquence cardiaque, la digestion et la réponse immunitaire.

Soutien de la santé mentale

  • Réduction de l’anxiété et de la dépression : en apaisant le flot de pensées, en diminuant les peurs et en renforçant la stabilité émotionnelle, la méditation aide à mieux vivre avec les troubles souvent associés aux maladies chroniques.
  • Développement de l’autocompassion : des pratiques comme la méditation de bienveillance favorisent une relation plus douce et bienveillante avec soi-même.
  • Renforcement de la résilience : méditer cultive un sentiment de calme et de maîtrise qui permet de se sentir moins dépassé.
  • Encouragement à vivre l’instant présent : se concentrer sur le « maintenant » plutôt que sur les symptômes ou les inquiétudes liées à l’avenir améliore le bien-être global.

Quels sont les principaux types de méditation ?

Il n’existe pas une seule et unique façon de méditer. Chaque technique peut convenir différemment selon les personnes. Voici quelques formes de méditation accessibles aux débutants, validées par la recherche et fréquemment recommandées dans le domaine de la santé.

La méditation de pleine conscience (mindfulness)

Elle consiste à porter son attention sur le moment présent, sans jugement, souvent en utilisant la respiration ou les sensations corporelles comme points d’ancrage.

Idéale pour : gérer le stress, l’anxiété et la douleur.

La méditation guidée

Un enseignant, une application ou un enregistrement audio vous accompagne pas à pas. Elle peut inclure des visualisations, un scan corporel ou des phrases apaisantes.

Idéale pour : les débutants qui recherchent du soutien et de la structure.

La méditation centrée sur la respiration

On se concentre sur le rythme respiratoire, par exemple en comptant les respirations ou en observant les sensations de l’air entrant et sortant.

Idéale pour : calmer rapidement le corps et l’esprit.

La méditation de bienveillance (Metta ou loving-kindness)

Elle implique de répéter intérieurement des phrases comme « Que je sois en paix » ou « Que les autres soient heureux », en élargissant progressivement la compassion à soi-même puis aux autres.

Idéale pour : développer la chaleur émotionnelle et réduire l’autocritique.

Le scan corporel (body scan)

On parcourt mentalement le corps de la tête aux pieds afin de repérer les tensions et de les relâcher.

Idéale pour : soulager la douleur chronique, la fatigue et améliorer le sommeil.

La méditation par mantra

Elle consiste à répéter intérieurement un mot, une phrase ou un son (comme « paix » ou « om ») pour apaiser le flot de pensées.

Idéale pour : améliorer la concentration et réduire l’anxiété.

Les méditations en mouvement

Elles incluent la marche méditative, le yoga doux ou le yoga nidra (repos méditatif). Ici, le mouvement devient le point central plutôt que la respiration.

Idéale pour : les personnes qui ont du mal à rester immobiles ou ressentent une gêne en position assise.

Comment débuter la méditation (surtout si vous êtes novice ou avez des problèmes de santé) ?

La méditation n’a pas besoin d’être longue, silencieuse ou spirituelle. Vous pouvez commencer simplement, à votre rythme, et l’adapter à vos besoins. Voici quelques pistes pour se lancer :

  1. Commencez par quelques minutes : visez 3 à 5 minutes une ou deux fois par jour, puis augmentez progressivement si cela vous convient. Inutile de chercher une expérience « profonde » : la régularité est ce qui compte le plus,
  2. Choisissez une position confortable : installez-vous sur une chaise, allongez-vous dans votre lit ou détendez-vous sur le canapé, selon ce que votre corps permet. Utilisez coussins ou couvertures pour plus de confort. Pas besoin d’être en tailleur ni de fermer les yeux si ce n’est pas agréable,
  3. Utilisez des méditations guidées : des ressources gratuites proposent des séances adaptées aux débutants. Sélectionnez des thèmes correspondant à vos besoins : « soulager la douleur », « mieux dormir » ou « réduire le stress »,
  4. Intégrez la méditation à votre routine : pratiquez après la prise de vos médicaments, avant de dormir ou en salle d’attente. Associer la méditation à une habitude déjà présente facilite son intégration au quotidien.

Quels sont les obstacles les plus fréquents et comment les surmonter ?

Il est normal de se sentir un peu perdu lorsqu’on débute. Voici comment dépasser les difficultés les plus courantes :

« Je n’arrive pas à arrêter de penser. »
La méditation ne consiste pas à ne plus avoir de pensées, mais à remarquer quand l’esprit s’évade et à revenir doucement à son point d’ancrage.

« Je ne tiens pas en place. »
Essayez de méditer allongé ou optez pour la marche méditative. Les pratiques basées sur le mouvement peuvent être tout aussi bénéfiques.

« Je crois que je ne le fais pas correctement. »
Il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » façon de méditer. Chaque minute de pratique renforce une compétence utile.

« Je ne ressens rien. »
Les effets apparaissent souvent progressivement. Même si vous ne sentez pas de différence immédiate, votre système nerveux réagit déjà positivement.

La méditation est-elle sans risque pour tout le monde ?

Pour la majorité des personnes, la méditation est une pratique très sûre. Toutefois, si vous avez des antécédents de traumatisme ou de troubles psychiques sévères, certaines formes (notamment silencieuses ou très introspectives) peuvent parfois raviver des pensées ou émotions difficiles. En cas de doute, il est préférable d’en parler avec votre médecin, un thérapeute ou un instructeur qualifié.

La méditation doit être vue comme un complément aux soins médicaux ou au suivi psychologique, et non comme un substitut.

Points essentiels à retenir

La méditation est une pratique douce et accessible qui apporte de réels bienfaits aux personnes vivant avec une maladie chronique. Elle peut aider à réduire la douleur, apaiser l’anxiété, améliorer le sommeil et soutenir le bien-être émotionnel. Avec des styles variés — pleine conscience, méditation guidée, exercices de respiration — chacun peut trouver une approche adaptée à ses besoins et à son mode de vie.

Commencez petit, soyez patient avec vous-même, et souvenez-vous que quelques minutes de présence chaque jour peuvent, avec le temps, transformer votre quotidien.


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Sources:
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Auteur : Somya Pokharna, Rédactrice santé

Somya est créatrice de contenu chez Carenity, spécialisée dans la rédaction d'articles sur la santé. Elle est diplômée d'un master à l'école de... >> En savoir plus

5 commentaires


phildu
le 24/08/2025

On te dit de te concentrer sur ta respiration, mais ton esprit est occupé à organiser une rave party avec une sirène de pompier et le chant d'un grillon enrhumé. Impossible de trouver le vide mental, car il est déjà rempli par une bande-son que toi seul entends. Le petit oiseau qui chante à l'extérieur ? Non, c'est juste une partie de la symphonie intérieure, juste au-dessus du vrombissement de l'hélicoptère imaginaire. Et la patience dont on parle, elle est mise à rude épreuve quand ton cerveau t'oblige à écouter un bruit de fond constant, peu importe où tu te trouves. En fin de compte, la méditation, pour nous autres, ce n'est pas atteindre le calme, c'est plutôt essayer de faire ami ami avec le bruit. C'est un peu comme accepter d'avoir un colocataire très, très bruyant, et de tout faire pour l’ignorer. Alors, on s'y met ? Ou bien on se contente de vivre avec la musique ?


Anabelle18
le 24/08/2025

Bonjour@phildu tu as très bien exprimé mon propre vécu. La majorité des astuces de cet article, je les connais et les applique en plus des exercices respiratoires avec mon infirmière de la douleur de centre algologie. Mais, cela ne fonctionne que quand je suis dans un bon jour !! Quand, ma céphalée est enfermée derrière 5 portes dans ma tête.

Quand, je suis chez moi, en crise violente, je m'enferme dans ma chambre dans une obscurité absolue. Je les faits ces exercices. Mes exercices respiratoires et me projetter dans un endroit imaginaire que je me suis créée pour échapper un temps, a la douleur. Mais, cela ne fonctionne pas systématiquement.

Aspirer a une paix intérieure, j'en rêve, mais c'est mon corps qui me le refuse la plupart du temps.


lazulie
le 24/08/2025

@

Anabelle18

Bonjour anabelle18 , eh oui souvent tout ce que nous avons cherché à utiliser comme outils pour vivre avec nos douleurs , pour les apprivoiser , pour ne pas être réduit à n'être quelles durant les crises , ça ne fonctionne pas toujours .

Pour moi , 20 ans de fréquentations ponctuelles ou plus longues de thérapeutes ! JeCertains ne m'ont rien apporté voire m'ont leurré , d'autres m'ont appris des techniques qui m'aident encore . Mais je ne regrette rien : j'ai ainsi tenté d' apprendre à ne pas m'identifier à la douleur ou le problème et ça me donne l'impression de ne pas que subir .

J'arrive ainsi à pouvoir connaître des plages de " vide " de douleurs , en me déconnectant . L'effet dure parfois un petit moment et alors là c'est la jouissance pure où l'on est plus que soi et rien d'autre .

Bon courage dans vos crises de douleurs .

lazulie


Anabelle18
le 24/08/2025

Bonjour@lazulie prendre du recul. Se réveiller le matin par la douleur, être toujours en guerre contre son propre corps, c'est avant tout bien connaître son ennemi, c'est déjà un pas vers la victoire même temporaire, mais victoire régulière.

Pareil, pour me distancier, je me projette dans un endroit fictif que je me suis créée. Une forteresse psychologique ou durant un temps, je vis hors de la réalité du quotidien. C'est ça, qui me permet de tenir, de survivre, toutes ces années.

Bon courage à vous aussi et toute ma solidarité dans ce combat commun que nous partageons


Ananina
le 24/08/2025

Merci @Somya.P pour ce sujet.

Oui, je pratique avec mon mari, généralement le matin, la sophrologie, avec une application guidée : méditation, relaxation, respiration, scan corporel, pleine conscience, images de bien-être, phrases positives, visualisation d’énergie. J’ai sélectionné une trentaine de séances, entre 7 et 20 minutes, que je choisis selon les circonstances du jour.

Ceci nous aide bien, en particulier la notion de “ ici et maintenant ” qui permet de se recentrer favorablement sur le présent.

Pour moi, l’efficacité de cette méthode consiste à faire baisser sensiblement la pression et le stress, pour bien commencer la journée.

Sur le long terme, plusieurs mois, j’en constate des bienfaits sur ma santé cardiaque. Ma fréquence cardiaque habituelle est devenue normale à 85 BPM environ, alors qu’elle était très fréquemment > 100 BPM, et je n’ai plus de tachycardie quand je me réveille la nuit.

Ne pas oublier que la sophrologie est à la base, inspirée du yoga, qu’elle a été adaptée par des neuropsychiatres, et qu’actuellement les neurosciences s’y intéressent particulièrement.

J’ai envie de dire qu’il faut persévérer : parvenir vraiment à obtenir un état de calme profond, proche de l’endormissement conscient, pendant la dizaine de minutes que durent les  séances. Cela peut sûrement aider à soulager beaucoup de symptômes. Prenez bien soin de votre santé.

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