Maladie de crohn et rectocolite hémorragique : tests diagnostiques et valeurs biologiques à surveiller
Publié le 8 mars 2021 • Par Clémence Arnaud
La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique sont deux pathologies dont la prévalence augmente dans le monde occidental. Le diagnostic peut s’avérer compliqué et long. Les recherches continuent pour améliorer le diagnostic et les traitements de ces pathologies.
Quelle est la différence entre la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique ? Quelles sont les méthodes diagnostiques de ces deux pathologies ?
On vous dit tout dans notre article !
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin
La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique font toutes les deux partie de la famille des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Ce sont des pathologies qui évoluent sous formes de poussées et de manière différente selon les individus.
La maladie de Crohn peut concerner seulement l’intestin grêle, seulement le côlon ou ces deux organes de manière mixte.
La rectocolite hémorragique concerne quant à elle le côlon ainsi que le rectum.
Diagnostic de la maladie de Crohn et de la rectocolite hémorragique
Aucun test spécifique ne permet la détection de ces deux maladies. Il est nécessaire d’analyser les symptômes décrits par le patient, de procéder à un examen clinique et d’autres examens.
En ce qui concerne la maladie de Crohn, l’iléocoloscopie est la technique utilisée. Elle consiste à introduire une sonde par l’anus pour observer la paroi de l’iléon. Cet examen est réalisé sous anesthésie générale et doit être réalisé à jeun avec un côlon complètement vidé (lavage intestinal).
La rectocolite hémorragique va être diagnostiquée par rectosigmoïdoscopie. Contrairement à l’iléocoloscopie, il n’est pas nécessaire d’être à jeun et cet examen est réalisé sous anesthésie légère. L’objectif va être de visualiser le côlon en introduisant une sonde par l’anus.
Dans les deux pathologies, lorsque les patients ne peuvent pas subir ces examens, il est possible de pratiquer une échographie ou un examen IRM.
Evolution de la maladie de Crohn et de la rectocolite hémorragique
Ces deux pathologies sont responsables d’une inflammation permanente dans le corps. Des problèmes rhumatismaux peuvent se développer avec des douleurs articulaires, des troubles oculaires (type uvéite) ou encore des problèmes vasculaires par exemple.
A plus long terme, il faut surveiller le risque de développement de cancer du côlon ou de l’intestin ce qui implique un suivi renforcé.
Les valeurs biologiques qui peuvent participer au diagnostic de ces pathologies
Une analyse bactériologique et parasitologique des selles permet d'éliminer une infection pouvant expliquer les symptômes digestifs.
Ensuite, des analyses sanguines vont rechercher des signes d’inflammation qui peuvent orienter le diagnostic. D’autres facteurs comme la protéine C réactive et la vitesse de sédimentation sont évalués pour connaître le stade de la maladie. Ces deux paramètres sont dosés grâce à une analyse sanguine.
De plus une anémie sera présente ainsi que des carences vitaminiques. L’anémie est une diminution du taux de globules rouges dans le sang. Elle peut être liée à des carences notamment des carences en fer. En effet, dans les pathologies chroniques inflammatoires, l’utilisation du fer pour la fabrication des globules rouges peut être perturbée du fait de mécanismes inflammatoires.
Un seuil de 50 μg/g de calprotectine fécale permet de distinguer une pathologie fonctionnelle d’une pathologie de type MICI lorsque des symptômes digestifs ne sont pas spécifiques. Lors d’une poussée le seuil de 250 μg/g de calprotectine fécale est souvent dépassé contrairement à lorsque la pathologie est en rémission.
Une fois le diagnostic posé il est important d'évaluer les effets de la maladie de Crohn et de la rectocolite hémorragique sur les reins, le foie, l’équilibre nutritionnel...
Des recherches qui se poursuivent
La protéine AGR2 est très étudiée dans les phénomènes inflammatoires de pathologies chroniques comme pour la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique. Cette protéine pourrait même jouer un rôle précurseur dans les maladies inflammatoires de l’intestin.
La découverte de cette protéine est également une opportunité pour que de nouveaux traitements se développent avec pour objectif de viser cette protéine et de voir quels en sont les effets.
>>> N’hésitez pas à consulter l’article sur les analyses sanguines dans les MICI <<<
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Sources :
- Vidal - Maladie de Crohn
- Vidal - Rectocolite hémorragique
- Assurance maladie - Maladie de Crohn : symptômes, diagnostic et évolution
- Assurance maladie - Comment comprendre l'anémie ?
- INSERM - Maladie de Crohn : identification d'une protéine initiatrice de l'inflammation
- FMC gastro - Quand et comment utiliser la Calprotectine fécale au cours des MICI ?