De quelle façon évolue la polyarthrite rhumatoïde et quels en sont ses traitements ?
Publié le 8 juin 2021 • Par Candice Salomé
Selon la HAS, la polyarthrite rhumatoïde touche environ 180 000 individus soit 0,3 % de la population française. La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire chronique sévère qui touche les articulations. Elles se détruisent progressivement entraînant, à terme, un handicap. Les traitements permettent de réduire la progression de la maladie en en réduisant grandement les symptômes.
Mais alors, quels sont les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde ? Comment évolue la maladie ? Quels sont les traitements de la polyarthrite rhumatoïde et comment agissent-ils ? Où en est la recherche ?
On vous dit tout dans notre article !
Quels sont les premiers symptômes de la polyarthrite rhumatoïde ?
Bien souvent, la polyarthrite rhumatoïde débute par un enraidissement des articulations (poignets, mains, doigts). Les patients se réveillent en fin de nuit avec des douleurs articulaires et ressentent, au réveil, un engourdissement et une raideur de ces articulations pendant plusieurs dizaines de minutes. On appelle cela le “dérouillage matinal”.
Pour qu'on puisse parler de polyarthrite rhumatoïde, il faut que les conditions suivantes soient remplies :
- Les symptômes décrits plus haut durent depuis au moins 6 semaines,
- Les articulations douloureuses soient au moins au nombre de 3 au niveau des poignets, des mains et des doigts,
- Les articulations douloureuses soient symétriques, c’est-à-dire que les douleurs ressenties soient au niveau de la même articulation à droite et à gauche,
- La pression des articulations des avant-pieds est douloureuse.
Si l’ensemble de ces conditions sont réunies, la polyarthrite rhumatoïde peut être suspectée. Il faut alors consulter son médecin traitant rapidement afin que le diagnostic puisse être posé.
Comment évolue la polyarthrite rhumatoïde ?
La polyarthrite rhumatoïde évolue sous forme de poussées alternées par des périodes de rémission. Chaque poussée s’accompagne d’une fatigue importante. Durant les périodes de rémission, les douleurs s’atténuent et peuvent même disparaître.
Si elle n’est pas traitée, la polyarthrite rhumatoïde s’étend progressivement vers d’autres articulations : épaule, genou, hanche, coude, colonne vertébrale au niveau du cou…
Au fur et à mesure, les articulations se déforment :
- Les doigts tendent à dévier sur le côté et se replient sur eux-mêmes.
- Dans une majorité des cas (90%), les pieds sont touchés et la marche s’en trouve gênée.
- Les coudes restent fléchis.
Après plusieurs années, l’évolution d’une polyarthrite rhumatoïde non traitée peut également conduire à des destructions tendineuses. La chirurgie orthopédique devient nécessaire pour réparer et souvent remplacer une articulation par une prothèse.
Comment diagnostique-t-on la polyarthrite rhumatoïde ?
Le diagnostic précoce de la polyarthrite rhumatoïde permet aux traitements d’être plus efficaces. Ainsi, dès l’apparition de douleurs articulaires ou de gonflements, il est essentiel de consulter rapidement. Le médecin cherchera d’autres atteintes articulaires, des problèmes de rachis (colonne vertébrale), des affections cutanées (comme le psoriasis), des atteintes de muqueuses ou d’organes internes comme le tube digestif.
Le diagnostic repose sur :
- Un interrogatoire et un examen clinique.
- Des examens d’imagerie médicale comme des radiographies de la main et des pieds, des articulations douloureuses mais également de la colonne vertébrale. Une IRM ou une échographie peuvent également être réalisées.
- Des analyses biologiques : mesure des marqueurs d’inflammation - VS et CRP - et la recherche de la présence d’auto-anticorps ACPA mais aussi d’un autre marqueur de l’auto-immunité appelé facteurs rhumatoïdes.
Comment traite-t-on la polyarthrite rhumatoïde ?
Trois points sont essentiels dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde :
- Le traitement de la douleur,
- Le traitement de l’inflammation,
- Et le traitement du désordre immunitaire.
Le traitement de la douleur (traitement de crise)
Il est essentiel de traiter la douleur qui est l’un des symptômes principaux de la polyarthrite rhumatoïde. L’antalgique le plus prescrit reste le paracétamol. Il est possible d’avoir recours aux AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) comme le kétoprofène, l'ibuprofène ou le diclofénac en alternance.
Certains antalgiques plus puissants peuvent être prescrits mais, ces derniers comportant certains effets secondaires, il est important de bien évaluer les inconvénients avant toute prescription.
Le dialogue patient-médecin est primordial pour identifier le seuil de douleur résiduel acceptable.
Le traitement de l’inflammation (traitement de crise)
Les corticoïdes (de la famille de la cortisone) sont souvent prescrits afin de réduire l’inflammation. À faible dose, ils sont prescrits lors des premiers mois de la maladie pour soulager les symptômes rapidement et efficacement (plus efficacement qu’avec les AINS). Ils pourraient également freiner la progression de la maladie. Pour des traitements à base de corticoïdes d’une durée supérieure à trois mois, il existe un risque plus élevé de développer une ostéoporose. Un suivi de la densité osseuse est pratiqué et un traitement spécifique est prescrit à base de bisphosphonate, de calcium et de vitamine D si cela est nécessaire.
Le traitement du désordre immunitaire (traitement de fond)
L’administration d’un immunosuppresseur est nécessaire, en première intention, afin de réduire l’évolution de la polyarthrite rhumatoïde. Il s’agit du méthotrexate, en prise hebdomadaire en l’absence de contre-indication comme la grossesse. Une réponse maximale est habituellement obtenue dans les six premiers mois, avec amélioration des symptômes, de la mobilité des articulations et de la qualité de vie.
Une fois le traitement mis en route, une surveillance est instaurée et permet ainsi de s’assurer de la bonne tolérance aux différents traitements mais aussi de leur efficacité.
Pour estimer l’efficacité des traitements, un critère chiffré est retenu : le DAS28.
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Le DAS28 est un indice composite d’activité de la polyarthrite rhumatoïde combinant de multiples paramètres (nombre d’articulations douloureuses, nombre d’articulations gonflées, évaluation chiffrée de la douleur…) en une mesure unique d’interprétation standardisée.
Les traitements ciblés
Lorsque la polyarthrite rhumatoïde est active et que la destruction des articulations progresse, et si les effets espérés ne sont pas apportés par le méthotrexate, la prescription de traitements ciblés est nécessaire. Ces traitements ciblent chacun un acteur précis du processus inflammatoire. Ils sont utilisés en complément du méthotrexate.
Dans ¾ des cas, ils entraînent une réponse favorable et une rémission prolongée dans ¼ des cas.
>> Pour en savoir plus sur les traitements de la polyarthrite rhumatoïde, cliquez-ici <<
Où en est la recherche ?
La recherche visant à mettre au point un nouveau traitement contre la PR est très active grâce à l’identification de nombreuses cibles potentielles.
Pour en savoir plus, visionnez cette courte vidéo :
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