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Bonsoir à tous,

Ce soir, je ressens le besoin de parler. De poser des mots sur ce que je vis.Ma dépression a, je pense, commencé très tôt. J’avais environ 6 ans.À l’époque, j’étais une enfant souriante, entourée de ma famille, avec des amis et une vie simple.Mais au fond de moi, je portais déjà une immense tristesse que je ne comprenais pas.

Un soir, j’ai voulu en finir. Je suis allée dans la cuisine, j’ai pris un couteau et je l’ai pointé contre ma poitrine.Je suis restée là, figée, en pleurant pendant des heures.Finalement, j’ai reposé le couteau en me disant : “Si un jour, je n’en peux plus, je pourrai toujours recommencer.”C’est devenu comme une échappatoire dans ma tête. Je n’en ai parlé à personne.

J’ai grandi avec cette douleur silencieuse.L’adolescence n’a fait qu’aggraver les choses.À la maison, ça n’allait plus, et je me suis perdue : fugues, soirées, alcool, drogues…

À cette époque, je n’avais presque plus d’hygiène de vie.Je ne mangeais pas, ou alors je mangeais trop d’un coup.Ma chambre était un véritable chaos. Je n’avais même plus de place pour dormir correctement sur mon lit.Je passais mes journées dans le noir, enfermée. Je ne me lavais presque plus. Mon hygiène était déplorable.Je ne vivais plus, je survivais.

J’ai commencé à voir des psys à 14 ans. On m’a prescrit des médicaments comme le Tercian, et d’autres dont je ne me souviens plus.Mais j’étais constamment fatiguée. Et je ne me sentais pas vraiment écoutée, juste “shootée”.

Peu à peu, j’ai décroché de l’école, je me suis enfermée sur moi-même.Aujourd’hui, j’ai 19 ans.Il y a un mois, j’ai perdu ma mère.Mon père est à l’étranger depuis plus de deux ans, et son absence est difficile, surtout quand il parle mal de maman.

Je ne consomme plus de drogues ni d’alcool depuis presque deux ans.Mais parfois, l’envie revient, comme un vieux rêve : une bouteille de vodka pure, un joint…L’envie de disparaître me frôle à nouveau.Mais je sais que je ne veux pas redevenir celle que j’étais.

Je veux simplement être heureuse. Je l’ai toujours voulu.Mais le bonheur semble me glisser entre les doigts à chaque fois que je m’en approche.Je suis fatiguée d’avoir mal. Quand j’essaie d’accepter cette douleur, elle me dévore. Et je tombe dans un vide profond.Plus de tristesse, plus de joie. Juste… le néant.

J’aime la joie. Mais la joie, elle, ne m’aime pas.C’est un amour à sens unique, un amour qui fait mal.

Je suis souvent envieuse des gens heureux.Et ce soir, je viens ici pour ne plus être seule avec tout ça.Pour discuter, pour écouter aussi. Parce qu’on se comprend souvent mieux entre ceux qui vivent ces tempêtes-là.

Merci à ceux qui prendront le temps de me lire.