Dépression, peurs, insomnies post BDA, besoin de témoignages

Bonjour @Mlledu69‍,

Je vous remercie pour l'ouverture de ce sujet.

J'invite ici quelques membres à y participer : @Benjaminnn60300‍ @sofiiia‍ @Chrisvalentina‍ @newpath2021‍ @Chenillevert‍ @Picatchou‍ @Ninana‍ @Jenni92‍ @Elodie83400‍ @Grandpierre‍ 

Belle journée,

Aurélien de l'équipe Carenity

@Mlledu69 Bonjour,

Votre témoignage m'a beaucoup touchée. Je vous soumets le mien. 

Je crois avoir aussi vécu dans passé des épisodes de BDA. Ces dernières étaient provoquées lorsqu'il m'arrivait d'abuser d'alcool et où je rentrais dans des états incontrôlables et incontrôlés avec perte de mémoire durant et après ces épisodes. Ces pulsions faisaient toujours suite à des chocs émotionnels profonds et sans doute réactivés par d'autres plus anciens et non surmontés.   

La prise concomitante de certaines substances et médicaments peuvent provoquer des BDA, de même qu'un terrain trop fragilisé par de l'épuisement psychique et forcement, physiologique. Cela peut arriver à tout le monde.

Apparement, votre copain a suivi le protocole "habituel" pour tenter de traiter sa BDA, sauf qu'un suivi psychothérapique sérieux n'a pas été mené, il n'a pas été suffisamment accompagné et mal je dirais, Il a été abandonné  "sur le bord du chemin".
Fort heureusement, il semble déjà qu'il s'en soit sorti au regard de la BDA et a de grandes chances de ne plus récidiver. Il a pris conscience de ce que cela signifie, des effets secondaires des traitements et il est capable d'analyser ses problématiques. Au stade actuel, je pense qu'il a eu raison d'arrêter ces traitements qui lui procurent beaucoup trop d'effets secondaires néfastes. Son traitement actuel me semble amplement suffisant pour le moment car il semblerait que votre copain souffre désormais de dépression sévère. Il est dès lors très important qu'il soit entre les mains d'un médecin-psychiatre avec qui il sentira le contact passer, un professionnel adéquat qui entamera un réel suivi régulier et qui sera à même de lui donner un traitement adapté.  Quitte à en consulter plusieurs, il finira par trouver LE médecin-psychiatre en qui il aura confiance et qui lui conviendra le mieux afin de l'aider à se rétablir. Je comprends après tout ce qu'il a traversé qu'il ai perdu confiance auprès du corps médical mais il ne doit pas penser qu'il n'y a plus de solution pour autant. Il y en a forcément.  Il doit se donner le temps qu'il faut pour aller mieux, d'explorer d'autres méthodes et de trouver les bonnes solutions. Il a besoin d'être rassuré afin qu'il admette que cette période très difficile n'est qu'un passage et non un état permanent. La guérison est POSSIBLE.    

Quant à moi, je suis souffre actuellement d'une dépression majeure dont je n'arrive pas à sortir. J'ai bientôt 60 ans et c'est la deuxième fois que je me retrouve dans un tel état (la première qui avait duré une bonne année lorsque j'avais 23 ans) mais je m'en étais sortie. J'ai eu toutefois nombre de dépressions "réactionnelles" suite aux épreuves et aléas de ma vie mais jamais à ce point qui me touche de nouveau depuis près d'un an. L'isolement social et familial dans lequel je me retrouve y est certainement pour quelque chose. Je n'ai pas de famille, tous mes véritables amis sont loin, je vie seule et recluse avec pour seule compagnie mes deux chats. 

En effet, j'ai vécu depuis ces 4 dernières années nombre d'épreuves qui ont bouleversé ma vie "pépère".... Divorce au bout de 28 ans de vie commune et 17 ans de mariage, revirement de situation financière me plongeant dans une précarité certaine, victime d'un manipulateur pervers dans la foulée qui m'a escroquée, ensuite victime d'escroquerie de la part d'un couvreur qui a détruit ma terrace (l'un de mes seuls bonheurs où je prenais plaisir à m'occuper de mes nombreuses plantes et prenait le soleil) et a abandonné le chantier depuis deux ans (procès en cours qui n'avance pas...), et j'en passe... Trop de coups durs à encaisser non-stop, trop d'abus de confiance de la part de gens malintentionnés ayant profité de ma vulnérabilité, trop trop de tout...  et voilà le résultat... Mes limites de tolérance ont été dépassées.  Il me semble aussi qu'il est plus "facile" de s'en sortir lorsque l'on est jeune ce qui semble être le cas de votre copain. 

J'ai aussi été victime d'un burn-out professionnel il y a 8 ans et j'ai mis du temps avant de m'en remettre... J'étais totalement asservie par un ex-employeur, une jeune avocate  "ripoux" qui me tuait à petit-feu par une surcharge de travail impossible à gérer pour une seule personne. Un matin, alors que je rendais à La Poste pour raison de service, je suis tombée dans la rue d'épuisement... J'ai failli m'évanouir tant cette chute avait provoqué une onde de choc dans tout mon corps. Malgré une douleur terrible (fracture du 5ème métatarse du pied), je me suis quand même rendue à pieds accomplir ma mission et je suis allée travailler toute la journée... J'étais au bord de l'évanouissement, ne pouvais plus marcher, mon pied gonflait à vue d'oeil et me faisait terriblement souffrir... Au lieu de s'inquiéter de mon état, cet ex-employeur s'en fichait royalement et continuait de me faire porter de lourds dossiers, m'appelant sans arrêt dans son bureau pour un oui ou pour un non... J'ai été en accident du travail durant près d'un an car mes problèmes osseux ne permettaient pas une bonne consolidation... Cet ex-employeur en plus, ne me payait pas le salaire conventionnel auquel j'avais droit, avait tenté de contester mon accident du travail... Cela a fini par un procès que j'ai entamé à son encontre et elle a été condamnée en Appel pour harcèlement moral avéré et obligée de rectifier toutes mes fiches de paies et reliquats de salaires et de m'indemniser en conséquence. Une victoire totale mais des années de lutte acharnée de ma part pour obtenir réparation (il faut dire aussi que mon mari ne me soutenait pas et au contraire tentait de me décourager). J'avais osé m'attaquer à elle, bien d'autres victimes avaient renoncé. Je voulais absolument obtenir Justice et j'y suis parvenue grâce à ma seule obstination et volonté. 

Etant aussi passée par d'importantes insomnies et je pouvais dormir qu'à l'aide d'anxiolytiques et autres somnifères. J'ai toutefois décidé de stopper progressivement. J'ai mis un bon mois avant de pouvoir dormir et me suis tournée vers les compléments naturels. Petit à petit, à force de patience et d'auto-persuasion, en écoutant des vidéos de méditation pour aider à l'endormissement, j'ai réussi à retomber dans les bras de Morphée... Je suis pourtant très résistante mais cela a fonctionné.  Votre copain subit un phénomène de rebond suite à l'arrêt de son traitement qui a été bien lourd.  Cela est normal et il doit accepter cet état de fait. La aussi, il faut se donner le temps qu'il faut pour accepter la situation qui n'est que passagère même s'il a l'impression de ne jamais arriver à s'en sortir. Je pense qu'il a besoin d'être rassuré surtout et il doit être patient car son sommeil reviendra forcément. Il me semble qu'il est déjà en phase de guérison et sur le bon chemin. 

Je sais à présent que j'ai besoin d'aide que seul un professionnel pourra m'apporter. Aussi j'ai repris contact avec un nouveau médecin psychiatre avec qui le contact est très bien passé. Ce dernier a tout compris quant à ma pathologie et j'ai grand espoir de m'en sortir. Ce spécialiste a pris les précautions nécessaires par rapport à mon état de santé général pour me faire passer des examens cardiologiques et ECG ainsi que des prises de sang AVANT d'instaurer le traitement qu'il préconise. Cela est très positif et la déontologie de ce médecin ne peut que me rassurer et m'aider à reprendre confiance. Il faut tomber sur le bon et fuir dès que l'un d'entre eux suggère d'emblée un traitement trop lourd et sans bilan de santé préalable. 

En conclusion : accepter son état, savoir qu'il n'est pas permanent et qu'il ne s'agit que d'un mauvais moment à passer même s'il nous parait insurmontable et interminable, être patient et se donner tout le temps nécessaire étant en phase de guérison,  consulter rapidement un bon médecin-psychiatre et accepter de suivre un traitement raisonnable et adapté,

J'ai entière confiance à ce que votre copain trouve un mieux-être durable car il a déjà votre soutien ce qui est très précieux et essentiel pour s'en sortir. Avec l'aide du bon spécialiste, sa guérison ne saurait tarder.