Dépression et clinophilie

Bonjour oui je suis sujette à la fatigue. Je dois beaucoup dormir.Au niveau du travail,je ne peux pas faire beaucoup. Malheureusement les gens autour de moi pensent que je suis paresseuse.Mais je suis malade et dans la vie,je ne peux pas faire beaucoup de choses. Je fais ce que je peux.Je n'ai pas le choix sinon c'est pire encore.

@Anaalex bonsoir

Bien sûr que non la dépression ce n'est pas de la paresse c'est belle est bien une maladie. 

oui j'arrive à sortir de chez moi pour aller faire des courses quand ça devient nécessaire : c'est très difficile mais j'y suis toujours arrivé.

@Kiseki63 Bonjour

Je suis nouvelle sur ce forum. Mon état depuis novembre 2020 devient inquiétant... J'ai passé tout l'hiver quasiment en hibernation... Depuis 4 ans, il faut dire que j'ai traversé épreuves sur épreuves qui ont totalement bouleversés ma vie et sans doute, ont eu raison de ma résistance. Je me suis raisonnée en repoussant sans arrêt ma "résurrection" en me promettant qu'au printemps j'arriverai à aller mieux... Un sursaut s'est bien produit mais si peu. Je suis fatiguée en permanence, je n'ai plus aucune motivation pour rien. Je suis très seule et n'ai que mes deux chats qui me font "vivre". Sortir de mon lit est devenu un véritable exploit. Je me force à me lever vers midi voire plus tard et n'ai aucune envie de revivre une nouvelle journée, tout me paraît insurmontable, insipide et insignifiant. Or, depuis environ un mois, j'ai pris la décision de me séparer de l'accumulation incroyable d'objets, souvenirs, etc. qui envahissaient ma maison. J'ai vendu, donné, jeté des choses que jamais de ma vie jusqu'alors j'aurai imaginé me séparer, y compris une tonne d'albums photos, ceux de mes parents,  grands parents, arrière grand parents... Etant seule, sans famille, sans amis (tous trop loin) personne ne s'y intéressera. Je pense  que c'est une façon de rompre avec mon passé et mes souvenirs afin de me recréer, de me réinventer, MOI. Comme si à mon âge (59 ans), ma vie devait totalement prendre un virage à 360°. A présent, alors qu'il y a encore tant à faire pour rendre ma maison plus nette et propre (je n'arrive plus à l'entretenir, je n'arrive plus à faire le ménage...), je bloque totalement. J'avais un "psy" totalement nul depuis plusieurs années et 'ai décidé d'en changer... J'ai été sous antidépresseurs, anxiolitiques depuis trop longtemps et j'avais arrêté toute cette "chimie" depuis un an. Toutefois, je ne peux que constater que je sombre de plus en plus et j'ai bien peur de devoir en reprendre... Beaucoup de gens estiment qu'il s'agit d'une simple "volonté personnelle" de s'en sortir, qu'il suffit de tout positiver, que tout est mental... OK je veux bien et c'est ce que je m'efforce à faire mais cela ne semble pas suffire... Je vous remercie pour votre écoute et  vous souhaite de vous en sortir. 

J'ai trouvé ce mantra il y a 8 jours sur le net qui résume bien ce qu'est la vie et qui résonne profondément en moi. Je vous l'offre en cadeau afin de bien vous en imprégner, le voici :

si tu veux être triste alors vis dans le passé, si tu veux être inquiet vis dans le futur et si tu veux être en paix alors vis dans le présent...

@Kiseki63 Merci pour ce mantra. Oui il n'y a pas d'autre solution que de tenter de reconstruire sa vie dans l'instant présent. 

@Kiseki63 Il y a un moyen d'intégrer ce mantra, c'est d'adopter la compagnie d'un chien. Ils ne vivent en effet que pour le présent et leur capacité de résilience est juste sidérante. Une source d'inspiration au quotidien.

Maintenant pour revenir sur le fond du sujet, je crois que trainer au plumard ou opérer des siestes ne constitue pas une anomalie. Cela signifie simplement que le corps et l'esprit sont à plat, un peu comme un portable en panne de batterie. Pas de raison de culpabiliser.

On peut même en faire un art. Ouvrez la fenêtre. Choisissez de préférence des draps ou une couette en lin. Eliminez les bruits parasites. Vous pouvez-même choisir de dormir nu et s'il fait trop chaud, utiliser la brise marine d'un ventilateur. Enserrez dans vos bras un bon gros oreiller ou un édredon comme s'il s'agissait d'un doudou. N'omettez pas une bouteille d'eau fraiche au pied du lit. On peut même se prendre une douche bien chaude pour se mettre en condition. L'idée est de s'approcher d'une forme d'innocence, comme le bébé dans le liquide amiotique de sa mère.

La vie est difficile. Le monde est cruel. Aussi peut-on avoir envie de se prendre soi-même dans les bras. Quelle honte y a t'il à cela ? Aucune. Le lit peut donc devenir ce rempart qui permet de laisser les monstres à l'extèrieur pour se régénérer. Faites-en une expérience symbiotique et régressive en permettant à tout votre être de se recharger avec sa propre chaleur humaine. Rassurez-vous, le monde peut continuer de tourner sans vous.

Bonjour j’ai 50 ans et je vis avec des dépressions depuis 30 ans .j’ai connu l’enfer comme vous et essayé tous les médicaments possibles. Je tiens car les bonnes périodes me font voir que la vie est belle quand on peut être acteur de celle ci. Il faut garder l’espoir. 

@Berto72 

Votre dernière phrase "il faut garder espoir" me fait réfléchir. Je ne sais pas si je suis tout à fait d'accord.

Je m'explique. A mon sens l'espoir fait mal quand on ne peut rien. Se considérer comme un bout de viande aide à l'acceptation. Et la mort ne signifie pas nécessairement la fin.

En revanche, entrevoir une lueur, aussi faible soit-elle au bout du tunnel, à partir du moment où elle est concrète et qu'on peut l'extrapoler dans sa tête comme un feu qui vous réchauffe, alors je vous rejoins.

Se pose aussi la question de garder espoir en quoi ? Sa capacité à être heureux ?

Il me semble que cette dernière notion est assez illusoire. En bon bouddhiste, je constate que nous sommes systématiquement confrontés à l'impermanence des choses.

Cela n'empêche pas les gratifications : sentiment de satisfaction, plaisir, liberté retrouvée ou simplement moins souffrir, affection, reconnaissance, etc... bien que je pense que même dans l'horreur, la noirceur, le désespoir, il y a aussi de la beauté.

Ce qui nous amène à la notion de contrôle. Que contrôlons nous vraiment ? Il me semble que cette obsession de contrôle correspond davantage à une convention sociale qu'à une vérité.

Pour me faire mieux comprendre : https://www.youtube.com/watch?v=Vc8lxOEc9gs

Faire ce que l'on peut, c'est déja beaucoup. Et si nous nous accordions tous là-dessus, notre existence serait bien plus facile, ne pensez-vous pas ?

Bref, des mots comme "courage" ou "gardez espoir" n'ont selon moi de sens que si nous parvenons à les objectiver, c'est à dire à expliquer pourquoi, concrètement, dans le contexte propre à chaque individu.

Voilà pour ma minute philosophique de la journée.

Merci je m’inclune devant tant de culture