L'importance des directives anticipées

Je propose un sujet que j'introduis sous forme d'un entretien.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Gérard. J’ai 72 ans. Je suis marié, j’ai deux enfants et un petite fille. La plus adorable, bien sûr.

Plusieurs pathologies chroniques me conduisent à échanger sur Carenity depuis plus de deux ans.

Pourquoi vouloir parler des Directives anticipées ?

Comme tout me monde, je voyais autour de mois dépérir des gens, et j’entendais des débats sur la fin de vie. Puis il y a eu des évènements déclencheurs.

Lesquels ?

Mon père a subi les effets brutaux d’une tumeur au cerveau. Le neurochirurgien a mis en balance deux options. Mon père a pu trancher lui-même. S’il n’avait pas eu alors la faculté de s’exprimer, que se serait-il passé ?

Mon frère est devenu hémiplégique après un AVC. Puis il a eu un cancer des poumons qu’il a refusé de soigner. Il a rédigé ses directives anticipées, qu’il m’a soumises, et il m’a désigné comme personne de confiance.

Cela m’a convaincu de l’intérêt de rédiger les miennes.

À quoi cela vous sert-il ?

À faire valoir mes propres choix sur les mesures médicales à prendre ou à ne pas prendre en fin de ma vie, si, à ce moment-là, je ne suis plus en mesure de le faire.

N’est-ce pas compliqué ?

Le sujet est très bien documenté. Des formulaires et modes d’emploi sont disponibles. Le processus est assez simple. Techniquement, c’est facile.

Mais, penser à sa propre mort…

À première vue, ce n’est pas « folichon », mais cela m’a permis de faire de grands progrès.

J’ai découvert que ce n’est pas ma mort qui m’inquiétait, mais ma fin de vie. C’est maintenant réglé.

En dehors des directives anticipées, j’en ai profité pour m’interroger sur les conditions matérielles de mon avancée en âge, pour les faire connaître et pour les préparer. Et pour préciser ce que je souhaite pour après ma mort.

Et puis, c’est une sorte de revanche.

Comment ça, une revanche ?

J’ai été précipité dans la vie sans préavis, sans préparation. Dans le « paquet-cadeau » il y a aussi ma mort. Cette fois, je suis au courant, et je peux la préparer. Alors j’en profite.

Qui dispose de vos directives anticipées ?

J’en est parlé à mes proches. Ils ont lu et signé mes directives. Ils disposent chacun d’un exemplaire. Mon médecin a aussi un exemplaire ; c’est facultatif.

Et puis, lorsque je suis hospitalisé pour une opération, je coche sur le formulaire d’admission la case signalant l’existence de directives anticipées et je mentionne ma personnes de confiance.

Ne vous sentez-vous pas contraint par ce document ?

Pas du tout, et pour plusieurs raisons.

Je peux résilier ou modifier mes directives à tout moment. Ce pourrait être le cas, par exemple, en fonction de l’évolution de ma santé, de mon été d’esprit, de la médecine, de la législation.

Mes directives ne seraient « activées » que dans le cas où, en fin de vie, je ne pouvais plus m’exprimer, et seulement dans ce cas-là.

Et si je suis en mesure de m’exprimer, les directives m’auront permis de faire et de formuler mes choix, Je pourrai aisément les confirmer ou apporter d’éventuelles modifications.

Comment vous sentez-vous maintenant ?

Plus fort, plus serein.

Un dernier mot pour les membres de Carenity ?

Je vous souhaite de connaître le même apaisement.