Brûlures d’estomac, toux, régurgitations… Et si c’était le RGO ?
Publié le 23 juin 2025 • Par Candice Salomé
Vous ressentez des brûlures d’estomac fréquentes, un goût amer en bouche ou une toux inexpliquée, surtout la nuit ?
Il pourrait s’agir d’un reflux gastro-œsophagien, plus connu sous le nom de RGO. Ce trouble digestif courant touche de nombreuses personnes et peut sérieusement altérer la qualité de vie s’il devient chronique. Pourtant, des solutions existent. Comment reconnaître les signes ? Quelles sont les causes les plus fréquentes ? Et surtout, comment soulager les symptômes durablement ?
Cet article fait le point sur le reflux acide, de ses mécanismes à ses traitements, en passant par les gestes simples à adopter au quotidien.

Qu’est-ce que le reflux gastro-œsophagien (RGO) ?
Définition et mécanisme du reflux acide
Le RGO se produit lorsqu’il y a un relâchement du sphincter œsophagien inférieur, qui devrait normalement empêcher le reflux des sucs gastriques. Ce dysfonctionnement entraîne une irritation de la muqueuse œsophagienne par l’acide, responsable de sensations douloureuses et de brûlures derrière le sternum.
Différence entre RGO occasionnel et RGO chronique
Un reflux peut survenir de manière occasionnelle après un repas copieux ou gras. En revanche, lorsque ces épisodes se répètent plusieurs fois par semaine, qu’ils perturbent le quotidien ou nécessitent des médicaments, on évoque un RGO chronique, qui doit alors faire l’objet d’un suivi médical plus poussé.
RGO et hernie hiatale : quel lien ?
La hernie hiatale se manifeste par une remontée d’une partie de l’estomac au‑dessus du diaphragme, ce qui facilite le reflux acide. Cette condition anatomique favorise le passage des sucs gastriques en position allongée ou penchée, accentuant les symptômes.
Quels sont les symptômes du RGO ?
Brûlures d’estomac et régurgitations
Le symptôme le plus caractéristique reste la brûlure rétro-sternale, aussi nommée pyrosis. Les régurgitations acides surviennent souvent avec un goût amer en bouche. Ces sensations traduisent bien l’irritation répétée de la muqueuse œsophagienne.
Symptômes digestifs et extra-digestifs
En dehors des douleurs gastriques, le RGO peut se manifester par une toux persistante, une gorge irritée, un enrouement ou même des douleurs thoraciques évoquant parfois une pathologie cardiaque. Ces symptômes non digestifs compliquent le diagnostic car ils peuvent être confondus avec d’autres troubles.
Reflux nocturne : quand le reflux perturbe le sommeil
Le reflux nocturne survient en position couchée et provoque souvent des réveils en pleine nuit, des sensations de suffocation et une mauvaise qualité de sommeil. Une telle aggravation nocturne accroît également le risque d’inflammation chronique.
Quelles sont les causes du reflux gastro-œsophagien ?
Causes fréquentes : alimentation, stress, surpoids
Une alimentation riche en graisses, en épices ou en boissons gazeuses exerce une pression sur l’estomac et favorise le reflux. Le stress, en augmentant la production d’acide et en modifiant la motricité digestive, représente aussi un facteur déclenchant. Le surpoids exerce une pression abdominale qui contribue davantage aux symptômes.
Facteurs aggravants : tabac, alcool, certains médicaments
L’alcool, le tabac et certains médicaments tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) affaiblissent le sphincter œsophagien ou augmentent l’acidité gastrique, renforçant les épisodes de reflux.
RGO et grossesse : un reflux temporaire mais fréquent
Durant la grossesse, la pression de l’utérus sur l’estomac et un relâchement physiologique du sphincter œsophagien augmentent considérablement le risque de reflux. Bien que temporaire, ce type de RGO peut nécessiter une adaptation alimentaire ou un traitement adapté.
Comment diagnostiquer le RGO ?
Quand consulter un médecin ?
Il est conseillé de consulter dès lors que les brûlures ou régurgitations sont fréquentes, résistantes aux mesures recommandées ou accompagnées de symptômes importants comme les douleurs thoraciques, la perte de poids ou des difficultés à avaler.
Les examens possibles : endoscopie, pH-métrie, manométrie
L’endoscopie œsogastroduodénale permet de visualiser des lésions inflammatoires ou cicatricielles dans l’œsophage. La pH-métrie sur 24 h mesure les épisodes de reflux acide, tandis que la manométrie évalue la pression du sphincter et la motricité œsophagienne.
À quel spécialiste s’adresser ?
Dans un premier temps, le médecin traitant peut prescrire un traitement ou orienter le patient. En cas de reflux sévère ou persistant, la consultation d’un gastro-entérologue est souvent recommandée afin de réaliser les examens et envisager une prise en charge plus complète.
Quels sont les traitements du RGO ?
Les médicaments : IPP, antiacides, alginates
Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont considérés comme le traitement de première intention en cas de reflux chronique, en raison de leur efficacité démontrée. Les antiacides neutralisent l’acidité gastrique tandis que les alginates créent une barrière protectrice au niveau de l’œsophage.
Les solutions naturelles et alternatives
Parmi les approches complémentaires, des plantes médicinales telles que la réglisse ou la camomille peuvent apaiser les symptômes. Des études récentes évoquent aussi des alternatives intéressantes, comme l’huile de rose, qui aurait montré une efficacité similaire à celle de l’oméprazole, sans inclure d’effets secondaires usuels des IPP.
Quand une opération est-elle envisagée ?
Lorsque le traitement médical échoue ou qu’un reflux grave persiste, une intervention chirurgicale peut être envisagée. La fundoplicature de Nissen, qui consiste à remodeler le sphincter œsophagien, est la technique la plus courante et permet de réduire l'incidence des reflux œsophagiens.
RGO et alimentation : que manger et que limiter ?
Aliments à éviter en cas de reflux
Les aliments gras, épicés, les agrumes, les tomates, le chocolat, la menthe, le café et les boissons gazeuses ou alcoolisées sont souvent responsables d’épisodes de reflux. Leur consommation excessive, notamment avant le coucher, aggrave les symptômes.
Aliments conseillés pour apaiser les symptômes
Des aliments doux et peu acides, comme les légumes cuits, les céréales complètes, les compotes, les yaourts maigres, les viandes blanches et les poissons maigres, sont mieux tolérés. Ils contribuent à apaiser l’acidité et à réduire les épisodes de reflux.
Exemple de menu anti-reflux
Un petit-déjeuner composé de pain complet, de banane et d’une infusion non mentholée, un déjeuner à base de riz, de courgettes vapeur et de filet de poulet, et un dîner composé d’une soupe de légumes et d’une tranche de jambon constituent un exemple concret de menu adapté à une alimentation anti-reflux.
Conseils pratiques pour soulager le reflux au quotidien
Adapter sa posture (sommeil, repas)
Éviter de s’allonger immédiatement après un repas, surélever la tête du lit, manger en position assise et mastiquer lentement sont des gestes efficaces. Dormir du côté gauche diminue le passage de l’acide dans l’œsophage.
Gérer le stress et les émotions
Le stress peut aggraver la production d’acide gastrique. Les techniques de relaxation, de méditation ou les activités centrées sur le bien-être professionnel et familial peuvent limiter la fréquence et l’intensité des symptômes.
Modifier certaines habitudes de vie
Un poids stable, l’arrêt du tabac, la limitation de l'alcool et une activité physique régulière sont des piliers clés pour prévenir et soulager le RGO. La perte de poids est recommandée chez les personnes en surpoids souffrant de reflux
Conclusion
Le reflux gastro-œsophagien est une pathologie courante, mais souvent sous-estimée. En connaissant ses causes, ses symptômes, les traitements efficaces et les gestes du quotidien, il est possible de mieux vivre avec. Un parcours de soins adapté et personnalisé, conduit par le médecin traitant ou un gastro-entérologue, permet de limiter les risques et d’améliorer durablement la qualité de vie des patients concernés.
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